Utilisateur:Michel Abada/Article en cours de modification/Légende d'Abgar
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L'article en cours d'écriture: Légende d'Abgar
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La Légende d'Abgar est une histoire qui est racontée dans plusieurs textes et rapportée notamment par la Doctrine d'Addaï, la Chronique d'Arbèles ou L'histoire d'Abgar de Léroubna d'Édesse. Probablement écrite d'abord en syriaque (un dialecte de l'araméen), elle est ensuite reprise par les textes ci-dessus, mais aussi par Eusèbe de Césarée (père de l'histoire ecclésiastique) et par des auteurs comme Moïse de Khorène qui écrivait en arménien.
Eusèbe de Césarée cite, dans son Histoire ecclésiastique (HE I. XIII), une correspondance que le roi Abgar d'Édesse — que l'on identifie comme étant « Abgar V Oukama » (« le noir ») — aurait eue avec Jésus pour le prier de venir le guérir d'une maladie réputée incurable. Dans sa réponse, Jésus aurait écrit :
« Lorsque j'aurai été élevé, je t'enverrai un de mes disciples pour te guérir de ton infirmité et te donner la vie, à toi et à ceux qui sont avec toi. »
Eusèbe poursuit :
« Après l'ascension de Jésus, Judas, qu'on appelle aussi Thomas, envoya à Agbar l'apôtre Thaddée, un des soixante-dix[1]. »
Thaddée évangélisa la ville d'Édesse et son roi.
Toutefois, déjà dans le Décret de Gélase[2], comme encore actuellement, cette correspondance est regardée comme apocryphe.
Cet épisode connut une fortune certaine, et divers textes le rapportent dans une rédaction amplifiée et grossie de plusieurs légendes.
La légende du Mandylion se rapporte à l'un des rois Abgar, Abgar V Ukomo ou Ukkama Bar Ma'Nu, qui aurait vécu à l'époque de Jésus (né en 4 av. J.-C. ou 7 ap. J.-C. et mort en 13 ou 50 ap. J.-C.).
Ainsi, Moïse de Khorène (fin Ve siècle) dans son Histoire d'Arménie (Liv II, chap 30 à 33) reprend le récit d'Eusèbe[3] en y ajoutant d'autres correspondances avec Tibère, Nerses, Ardashes… Concernant la correspondance d'Abgar et Jésus, il est fait mention que le messager d'Abgar, Anan rapporta la réponse de Jésus, « ainsi que l'image du Sauveur qui se trouve encore à présent à Edesse ».
D'autre part, la Doctrine d'Addaï[4] (IVe ou Ve siècle), précise qu'en plus d'être le messager d'Abgar, Hannan était le « peintre du roi », et qu'il réalisa un portrait de Jésus.
Une autre variante tardive, les Actes de l'apôtre Thaddée (VIIe siècle) indiquent qu'Annanias (= Hannan = Anan), cherchait à fixer dans sa mémoire les traits de Jésus, pour en faire une description à son roi, mais n'y parvenait pas. Jésus s'étant lavé le visage s'essuya avec un linge qu'il remit à Annanias. Sur le linge s'était « imprimée » l'image du visage de Jésus.
Enfin, la forme ultime de ce développement précise qu'Annanias voulait faire le portrait de Jésus, mais qu'il lui était impossible de fixer les traits du Sauveur car son visage semblait changer sans cesse d'aspect « sous l'effet de la grâce indicible qui s'en dégageait ». Le Christ, devinant le dessein d'Annanias se fit apporter une petite bassine, s'y lava le visage et l'essuya avec un linge plié en quatre. Aussitôt ses traits se trouvèrent imprimés de manière indélébile sur ce linge, sans le secours d'une main humaine.
Saint Jean Damascène mentionne lui aussi brièvement l'épisode dans sa Défense de la foi orthodoxe (De fide IV. 16)
Ce fut le Mandylion[5] d'Édesse, réputée la « première » icône. Indépendamment de toute question d'historicité, le Mandylion (ou « Sainte Face ») est aujourd'hui une icône du Christ et, selon la doctrine de l'Église orthodoxe, celui qui vénère une icône ne vénère pas la matière (bois, peinture…) dont elle est faite — ou les légendes qui s'y sont attachées — mais celui qui y est représenté, en l'occurrence le Christ.
Comme le note l'iconographe Léonide Ouspensky,
« L'Église garde des traditions qui, par leur contenu, même exprimé sous une forme légendaire, servent à manifester et à affirmer les vérités dogmatiques de l'œuvre divine. (…) C'est pour cela que ces traditions, comme celle de l'image non faite de main d'homme et du roi Abgar, sont fixées dans les Actes des Conciles et dans les écrits patristiques, c'est pour cela qu'elles entrent dans la vie liturgique orthodoxe. »
Ainsi, le 16 août est la fête de l'icône « non faite de main d'homme » dans l'Église orthodoxe, ainsi que dans l'Église copte.
D'autre part, Abgar est commémoré comme saint « Abgar, roi d'Édesse et premier roi chrétien » durant l'Avent de Noël par l'Église d'Arménie, et à la mi-Carême par l'Église syrienne[6].
S'il n'y eut pas de vénération de « saint Abgar » en Occident, l'histoire est toutefois connue par la « Légende Dorée » de Jacques de Voragine qui l'intègre dans la vie des apôtres Simon et Jude, en se basant sur Eusèbe et saint Jean Damascène.
L'évangélisation du roi d'Édesse Abgar IX, dit Abgar le grand, à la fin du second siècle est historiquement établie par la preuve textuelle médiévale (Gesta Pontificum Romanorum, Liber Pontificalis). Le roi Abgar le grand demande le baptême chrétien au Pape Eleuthère. L'Évêque de Hiéropolis, Arvicius Marcellus, est convoqué à Rome. Il y est présenté à la femme d'Abgar, la reine Shalmath. Arvicius Marcellus est rejoint à Antioche par Palut avec le Linceul (amené à Antioche par Saint Pierre, premier évêque). Ensemble ils vont à Édesse, présenter le Linceul au roi, et répondre à sa demande de baptême (entre l'an 180 et l'an 192).
En 193, Septime Sévère devient empereur de Rome. Il émet un décret impérial interdisant les conversions au christianisme et au judaïsme. Ce décret est à l'origine de l'utilisation de la discipline du secret pour les nouveaux textes sur le conversion du roi d'Édesse, Abgar le grand. La discipline du secret consiste à parler des principes chrétiens en employant un langage codé et métaphorique. Trois textes chrétiens antiques révèlent la participation du Linceul dans l'évangélisation d'Édesse. Il s'agit de la légende d'Abgar, de l'épitaphe d'Abercius et de l'hymme de la perle.
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