Valéry Giscard d'Estaing
20e président de la République française / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Valéry Giscard d'Estaing [valeʁi ʒiskaʁ dɛstɛ̃][alpha 4] Écouter — communément appelé « Giscard » ou désigné par ses initiales, « VGE » —, né le à Coblence (Allemagne) et mort le à Authon (France), est un homme d'État français, président de la République de 1974 à 1981.
Valéry Giscard d'Estaing | ||
Valéry Giscard d'Estaing en 1978. | ||
Fonctions | ||
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Président de la République française | ||
– (6 ans, 11 mois et 24 jours) |
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Élection | 19 mai 1974 | |
Premier ministre | Jacques Chirac Raymond Barre |
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Prédécesseur | Alain Poher (intérim) Georges Pompidou |
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Successeur | François Mitterrand | |
Coprince d'Andorre | ||
– (6 ans, 11 mois et 24 jours) |
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Avec | Joan Martí i Alanis | |
Prédécesseur | Alain Poher (intérim) Georges Pompidou |
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Successeur | François Mitterrand | |
Membre de l'Académie française[alpha 1] | ||
– (16 ans, 11 mois et 21 jours) |
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Élection | 11 décembre 2003 | |
Prédécesseur | Léopold Sédar Senghor | |
Successeur | Fauteuil vacant | |
Membre de droit du Conseil constitutionnel | ||
– [alpha 2] (39 ans, 6 mois et 11 jours) |
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Président | Roger Frey Daniel Mayer Robert Badinter Roland Dumas Yves Guéna Pierre Mazeaud Jean-Louis Debré Laurent Fabius |
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Député européen | ||
– (3 ans, 10 mois et 15 jours) |
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Élection | 18 juin 1989 | |
Législature | 3e | |
Groupe politique | LDR (1989-1991, président) PPE (1991-1993) |
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Président de l'Union pour la démocratie française | ||
– (7 ans, 9 mois et 1 jour) |
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Prédécesseur | Jean Lecanuet | |
Successeur | François Léotard | |
Président du conseil régional d'Auvergne | ||
– (18 ans et 12 jours) |
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Élection | ||
Réélection | ||
Prédécesseur | Maurice Pourchon | |
Successeur | Pierre-Joël Bonté | |
Ministre d’État Ministre de l'Économie et des Finances[alpha 3] | ||
– (4 ans, 11 mois et 7 jours) |
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Président | Georges Pompidou Alain Poher (intérim) |
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Premier ministre | Jacques Chaban-Delmas Pierre Messmer |
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Gouvernement | Chaban-Delmas Messmer I, II et III |
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Prédécesseur | François-Xavier Ortoli | |
Successeur | Jean-Pierre Fourcade | |
Maire de Chamalières | ||
– (6 ans, 8 mois et 4 jours) |
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Prédécesseur | Pierre Chatrousse | |
Successeur | Claude Wolff | |
Président de la Fédération nationale des républicains indépendants | ||
– (7 ans, 11 mois et 26 jours) |
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Prédécesseur | Parti créé | |
Successeur | Michel Poniatowski | |
Ministre des Finances et des Affaires économiques | ||
– (3 ans, 11 mois et 21 jours) |
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Président | Charles de Gaulle | |
Premier ministre | Michel Debré Georges Pompidou |
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Gouvernement | Debré Pompidou I et II |
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Prédécesseur | Wilfrid Baumgartner | |
Successeur | Michel Debré | |
Secrétaire d'État aux Finances | ||
– (3 ans et 10 jours) |
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Président | Charles de Gaulle | |
Premier ministre | Michel Debré | |
Ministre | Antoine Pinay | |
Gouvernement | Debré | |
Prédécesseur | Fonction créée | |
Successeur | Max Fléchet | |
Député français | ||
– (9 ans, 2 mois et 16 jours) |
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Élection | 21 mars 1993 | |
Réélection | 1er juin 1997 | |
Circonscription | 3e du Puy-de-Dôme | |
Législature | Xe et XIe (Cinquième République) | |
Groupe politique | UDFC (1993-1997) UDF (1997-2002) |
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Prédécesseur | Claude Wolff | |
Successeur | Louis Giscard d'Estaing | |
– (5 ans, 1 mois et 11 jours) |
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Élection | 23 septembre 1984 | |
Réélection | 16 mars 1986 5 juin 1988 |
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Circonscription | 2e du Puy-de-Dôme (1984-1986) Puy-de-Dôme (1986-1988) 3e du Puy-de-Dôme (1988-1989) |
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Législature | VIIe, VIIIe et IXe (Cinquième République) | |
Groupe politique | UDF | |
Prédécesseur | Claude Wolff | |
Successeur | Claude Wolff | |
– (1 mois et 3 jours) |
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Élection | 4 mars 1973 | |
Circonscription | 2e du Puy-de-Dôme | |
Législature | Ve (Cinquième République) | |
Groupe politique | RI | |
Prédécesseur | Jean Morellon | |
Successeur | Jean Morellon | |
– (2 ans, 3 mois et 19 jours) |
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Élection | 5 mars 1967 | |
Réélection | 23 juin 1968 | |
Circonscription | 2e du Puy-de-Dôme | |
Législature | IIIe et IVe (Cinquième République) | |
Groupe politique | RI | |
Prédécesseur | Guy Fric | |
Successeur | Jean Morellon | |
– (1 mois et 2 jours) |
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Élection | 18 novembre 1962 | |
Circonscription | 2e du Puy-de-Dôme | |
Législature | IIe (Cinquième République) | |
Groupe politique | RI | |
Prédécesseur | Guy Fric | |
Successeur | Guy Fric | |
– (2 mois) |
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Élection | 23 novembre 1958 | |
Circonscription | 2e du Puy-de-Dôme | |
Législature | Ire (Cinquième République) | |
Groupe politique | IPAS | |
Prédécesseur | Circonscription créée | |
Successeur | Guy Fric | |
– (2 ans, 10 mois et 16 jours) |
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Élection | 2 janvier 1956 | |
Circonscription | Puy-de-Dôme | |
Législature | IIIe (Quatrième République) | |
Groupe politique | IPAS | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Valéry René Marie Georges Giscard d'Estaing | |
Surnom | VGE | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Coblence (Allemagne) | |
Date de décès | (à 94 ans) | |
Lieu de décès | Authon (France) | |
Nature du décès | Covid-19 | |
Sépulture | Authon | |
Nationalité | Française | |
Parti politique | CNIP (1956-1962) FNRI (1966-1977) PR (1977-1995) UDF (1978-2002) UMP (2002-2004) |
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Père | Edmond Giscard d'Estaing | |
Fratrie | Olivier Giscard d'Estaing | |
Conjoint | Anne-Aymone Sauvage de Brantes | |
Enfants | Valérie-Anne Giscard d'Estaing Henri Giscard d'Estaing Louis Giscard d'Estaing Jacinte Giscard d'Estaing |
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Diplômé de | École polytechnique ENA |
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Profession | Inspecteur général des finances | |
Religion | Catholicisme | |
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Présidents de la République française Coprinces d'Andorre |
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Polytechnicien, énarque puis inspecteur des finances, il devient en 1955 directeur adjoint du cabinet d’Edgar Faure, président du Conseil, avant d'être élu l’année suivante député du Puy-de-Dôme. Sous la présidence du général de Gaulle, il est successivement secrétaire d'État aux Finances (1959-1962) et ministre des Finances et des Affaires économiques (1962-1966). Après son éviction du gouvernement, il exprime ses réserves envers le pouvoir gaulliste, en particulier lors du référendum de 1969, contribuant ainsi au départ du général de Gaulle. Durant la présidence de Georges Pompidou, de 1969 à 1974, il occupe à nouveau la fonction de ministre de l'Économie et des Finances. En parallèle, il fonde et préside les Républicains indépendants, qui constituent la deuxième composante de la majorité de droite.
Candidat à l'élection présidentielle de 1974, il élimine au premier tour le gaulliste Jacques Chaban-Delmas et l'emporte face au représentant de l'Union de la gauche, François Mitterrand, à l’issue d'un second tour marqué par une participation record dans l’histoire de France. À 48 ans, il devient le plus jeune président de la République depuis 1895. Prônant une « société libérale avancée », il fait voter l'abaissement de la majorité civile, la dépénalisation de l'interruption volontaire de grossesse, le divorce par consentement mutuel, l'élargissement du droit de saisine du Conseil constitutionnel et la fin de la tutelle de la télévision publique. Il gouverne avec la majorité de droite acquise en 1973 et renouvelée en 1978. Sa politique étrangère est marquée par le renforcement de la « construction européenne », par sa contribution au lancement du G7, ainsi que par l'implication militaire de la France dans la bataille de Kolwezi (Zaïre) et dans l'opération Caban (Centrafrique), qui renverse l’empereur Bokassa, qui sera à l’origine de l’« affaire des diamants ».
Tout en développant le projet de train à grande vitesse (TGV) et en relançant l'industrie nucléaire, il doit faire face à des difficultés économiques alors que les Trente Glorieuses touchent à leur fin. En 1976, après la démission de Jacques Chirac, il nomme à la fonction de Premier ministre l’économiste Raymond Barre, qui mène jusqu'à la fin de son septennat une politique de rigueur très impopulaire. Malgré son positionnement centriste, Valéry Giscard d'Estaing se montre de plus en plus conservateur, en particulier sur l'immigration. Bien que sa majorité de droite ait remporté à la surprise générale les élections législatives de 1978 et qu’il ait longtemps été donné réélu pour un second mandat, il est battu par François Mitterrand à l'élection présidentielle de 1981, en partie à cause des réticences du RPR de Jacques Chirac à le soutenir.
Par la suite, il est réélu à l’Assemblée nationale et accède à la présidence du conseil régional d'Auvergne. Devenu président de l'Union pour la démocratie française (UDF), fondée durant son septennat, il est l’un des principaux dirigeants de l'opposition au pouvoir socialiste. Fervent partisan de l'Union européenne, il est député européen puis président de la Convention sur l'avenir de l'Europe. Il se retire en 2004 de la vie politique pour siéger au Conseil constitutionnel français, dont il est membre de droit en tant qu'ancien président de la République.
Auteur de plusieurs essais et romans, il est élu en 2003 à l'Académie française, au fauteuil laissé par Léopold Sédar Senghor.
Famille
Valéry René Marie Georges Giscard d’Estaing[3] naît le à Coblence, où son père est directeur des finances du haut-commissariat français en Rhénanie, région alors occupée par les forces françaises[4].
Il est issu d'une ancienne famille bourgeoise[alpha 5] active dans la vie politique française.
Son père, Edmond Giscard (1894-1982), devenu Giscard d'Estaing en [alpha 6], est inspecteur des Finances, économiste, membre de l'Institut de France, grand officier de l'ordre national de la Légion d'honneur et titulaire de l'ordre de la Francisque. Recevant Paul Reynaud, autre figure de la droite des années 1930[10], et cultivant l'amitié de Jean Tardieu, il est membre de huit conseils d'administration en Indochine[11], préside la Société financière française et coloniale (SFFC) et dirige la délégation française au congrès de la Chambre de commerce internationale de [12].
Sa mère, May Bardoux (1901-2003), est la fille de l'homme politique Jacques Bardoux, élu sénateur du Puy-de-Dôme en 1938, et la petite-fille d'Agénor Bardoux, qui fut notamment ministre de l'Instruction publique au début de la IIIe République. Du même côté de son arbre généalogique, Valéry Giscard d'Estaing est issu des ministres Jean-Pierre et Camille de Montalivet, par leur petite-fille et fille Marthe, épouse du juriste et historien Georges Picot ; il est également l'un des descendants en ligne féminine d'Adélaïde de Saint-Germain, qui passe pour une fille adultérine du roi Louis XV et de Catherine Éléonore Bénard, maîtresse royale[13].
Il a trois sœurs — Sylvie (épouse Las Cases, 1924-2008), Isabelle (épouse Lasteyrie du Saillant, 1935-2021) et Marie-Laure (épouse Froissard de Broissia, née en 1939) —, qui portent toutes trois le titre de courtoisie de comtesse (par mariage)[14], et un frère, Olivier (1927-2021), devenu homme d'affaires et homme politique.
C'est par l'intermédiaire du journaliste et écrivain Alfred Fabre-Luce (époux de Charlotte de Faucigny-Lucinge, sa tante et marraine) qu'il rencontre Anne-Aymone Sauvage de Brantes. Le , il l'épouse à la mairie du 8e arrondissement de Paris, avec pour témoin de mariage la maréchale de Lattre de Tassigny[5]. Le a lieu la cérémonie religieuse, dans la chapelle du château d'Authon, propriété des Brantes[15]. Anne-Aymone Sauvage de Brantes est la fille du comte romain François Sauvage de Brantes, lieutenant-colonel de cavalerie, officier de la Légion d'honneur, résistant mort au camp de concentration de Mauthausen (Autriche) en 1944, et de la comtesse, née princesse Aymone de Faucigny-Lucinge (elle-même descendante du roi Charles X[alpha 7]).
Valéry et Anne-Aymone Giscard d'Estaing ont quatre enfants : Valérie-Anne (née en 1953), éditrice, Henri (né en 1956), homme d'affaires, Louis (né en 1958), homme politique, et Jacinte (1960-2018), vétérinaire[16].
Premières années
Quelques mois après sa naissance, en , le père de Valéry Giscard d'Estaing est rappelé à Paris par l'inspection des finances. La famille s'installe alors au 71, rue du Faubourg-Saint-Honoré, dans le 8e arrondissement de Paris.
Enfant, Valéry Giscard d'Estaing fréquente le château de la Varvasse de Chanonat (près de Clermont-Ferrand), acquis par son père en 1931[10],[17]. Sa famille y reçoit à l'occasion l'empereur d'Annam Bảo Đại[10], rencontré par Edmond Giscard d'Estaing en Indochine[18], qui vient prendre les eaux à Vichy, ou boit le thé le dimanche avec celle d'Anne Pingeot, des industriels voisins de cinq kilomètres[19] et apparentés aux Michelin[20]. Ces derniers et les Giscard se croisent à la messe à la cathédrale de Clermont-Ferrand, mais « chacun de son côté »[21], même si VGE assistera au mariage d'Édouard Michelin en 1992 à Chartres[22] et le soutiendra dans les épreuves sociales[23].
Le jeune homme pratique le scoutisme chez les Scouts de France[24] et fait ses humanités à l'école Gerson et au lycée Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand. Plus tard à Paris, il est élève au lycée Janson-de-Sailly et au lycée Louis-le-Grand, pendant l'Occupation. Il obtient son double baccalauréat en philosophie et mathématiques élémentaires en 1942, à l'âge de seize ans[b 1],[25].
Combattant à la Libération
Après une classe préparatoire au lycée Louis-le-Grand, Valéry Giscard d'Estaing participe à la libération de Paris à l'âge de 18 ans, en , faisant partie du service d'ordre chargé de la protection du représentant civil du général de Gaulle en zone encore occupée, Alexandre Parodi[26]. Il refuse de retourner au lycée Louis-le-Grand pour y préparer l'École polytechnique et s'engage au 2e régiment de dragons dans la 1re armée française, sous les ordres du général Jean de Lattre de Tassigny[b 1],[27].
Le , il est promu au grade de brigadier et obtient cette citation à l'ordre de l'Armée quelques jours plus tard : « Brigadier Giscard d'Estaing du 2e escadron. Engagé volontaire à 19 ans. Devenu rapidement un pointeur de grande classe, a fait preuve de calme et de sang-froid le à Behla, en dirigeant à pied le conducteur d'un char remorqué sous le feu, montrant un complet mépris des armes automatiques et des mortiers qui l'environnaient. Le , à Zollhaus, son char, ayant reçu un Panzerfaust, a continué à tirer au canon malgré la violence de l'explosion […]. Grâce à cette action immédiate, l'ennemi a cessé son feu de Panzerfaust et le char a pu reprendre sa mission[b 1]. »
Il est par ailleurs dans le premier char qui entre dans Constance, le . Il apprend la capitulation allemande, le , alors qu'il est sur un chasseur de chars en Autriche[27],[28].
Après huit mois de campagne et vingt-huit jours au combat, il est décoré de la croix de guerre 1939-1945[25]. Il défile devant le général de Gaulle le [29].
Études supérieures et début de carrière
À la rentrée 1945, Valéry Giscard d'Estaing réintègre le lycée Louis-le-Grand. Il est reçu sixième (sur 385) au concours de l'École polytechnique en [4],[30],[3]. Il en sort en et choisit d'intégrer la toute nouvelle École nationale d'administration (ENA) ; son entrée est facilitée par le décret du permettant à un polytechnicien par promotion d'y entrer sans passer de concours[25],[31].
Avant sa rentrée à l’ENA, il voyage aux États-Unis et au Canada : il trouve à Montréal un emploi temporaire de professeur au collège Stanislas[32]. Le , il intègre l’ENA. Il effectue un stage de huit mois en Sarre, à l’issue duquel il rédige un mémoire intitulé Le Rattachement économique de la Sarre à la France, pour lequel il obtient la note de 19/20[33],[b 1].
Sorti sixième de l'ENA en 1951 (promotion Europe), il entre à l'Inspection générale des finances[34],[35].