15 janvier, Fujian (Chine): le prêtre Capillar, accusé par les autorités de susciter l'agitation et de détourner les jeunes filles du mariage en voulant constituer des communautés de religieuses, est décapité[14].
8 août, Empire ottoman: le sultan Ibrahim Ier est déposé et remplacé par son fils Mehmed IV, âgé de sept ans (fin de règne en 1687). Ibrahim est assassiné le [17]. Intrigues de palais de la mère et de la grand-mère du sultan. Rébellions de l'armée à Istanbul. Révoltes dans les provinces.
Aux Moluques, la Compagnie néerlandaise des Indes orientales fait arracher tous les girofliers qui ne lui sont pas nécessaires. Des révoltes éclatent à Amboine (1648) et Ternate (1650). Des garnisons hollandaises sont massacrées. La répression est atroce. Les plantations sont détruites, les habitants déportés d'une île à l'autre, un grand nombre est emprisonné et on tente d'imposer le christianisme par la force[15].
16 mai: Les insurgés zaporogues battent l'armée polonaise sur le Dniepr à la bataille de Zhovti Vody[28]. Ils pénètrent en Podolie et en Ruthénie soulevant les paysans récemment réduits au servage contre leurs seigneurs, les orthodoxes contre les catholiques. Les Juifs, souvent collecteurs d'impôts pour les seigneurs polonais, sont massacrés par milliers.
1erjuin: Révolte du Sel[30]. Émeute à Moscou causée par l'augmentation des impôts et l'impopularité de l'entourage du tsar. La foule pille le palais Morozov et incendie la ville.
9 juin: Piccolomini, venu au secours de la Bavière avec 12 000 Espagnols arrive à Schärding et menace les Franco-Suédois sur leur flanc gauche à Vilshofen[23].
Fin août: les Franco-Suédois et les Austro-Bavarois se retirent faute de vivres après avoir passé un mois face à face sur les rives de l'Isar[23].
1erseptembre: ouverture d'un zemski sobor réunissant à Moscou les délégués de 130 villes, pour adopter un nouveau code de loi (Oulojénié)[32]. 47% des députés sont illettrés.
23 septembre: Bohdan Khmelnytsky bat les Polonais à Pyliavtsi[28]. Il domine alors un tiers du territoire de la république et accueille favorablement l'élection du nouveau roi. Il veut créer un duché de Ruthénie, qui aurait été indépendant de l'Ukraine. Mais le khan de Crimée, hostile à ce plan, rompt son alliance.
10 octobre: les Franco-Suédois passent le Lech à Landsberg, puis le Danube à Donauworth () et envahissent le Haut-Palatinat pour marcher ensuite sur Vienne par la Bohême; Piccolomini les poursuit, quand il apprend la signature de la paix[23].
24 octobre: paix de Westphalie. Deux traités sont signés à Münster (catholiques) et à Osnabrück (protestants)[1]. La France gagne Pignerol. L'empereur lui abandonne les Trois-Évêchés (Metz, Toul, Verdun), occupés depuis 1552 et l'Alsace sauf Strasbourg et Mulhouse. Elle devient, principalement aux dépens des Habsbourg d'Autriche, la principale puissance en Europe. La Suède conserve les conquêtes de Gustave-Adolphe, la Livonie, l'Ingrie, la Carélie, la Poméranie occidentale, l'archevêché de Brême et l'évêché de Verden, les villes de Szczecin, Wismar et les îles de Rügen et Poel. Le Brandebourg s'agrandit (Magdebourg, Poméranie orientale, évêché de Minden). Les Provinces-Unies et la Suisse deviennent indépendantes. Le duc de Wurtemberg et l'électeur de Trèves retrouvent leurs terres. Le fils de Frédéric V, Charles-Louis, récupère le Bas-Palatinat et la dignité d'électeur. Sur le plan religieux, les diplomates reviennent aux principes de la paix d'Augsbourg de 1555: évangéliques et catholiques doivent délibérer à part pour certaines questions. Une seule Église est maintenue dans chaque État. Le calvinisme est reconnu comme troisième confession et les sécularisations effectuées avant 1624 sont confirmées[23]. L'Allemagne, grande perdante, est épuisée par la guerre. Le pouvoir impérial est affaibli (la Diète devient perpétuelle, les princes et les États ont la possibilité de conclure des alliances entre eux et avec des souverains étrangers, mais jamais contre l'Empereur), et le pays est divisé en 350 États souverains, dont 8, puis 9 sont électeurs (le droit de vote à la Diète du Saint Empire est reconnu à la France et à la Suède). Il lui faudra plus d'un siècle pour se relever.
Handfaestning, charte d'avènement imposée par le Rigsraad (conseil d'État) au roi Frédéric III de Danemark. Il reconnaît à la noblesse le droit d'insurrection dans le cas où il ne tiendrait pas ses engagements[35]. La monarchie est mise en tutelle par 250 familles qui possèdent plus de la moitié des terres.
15 janvier: lit de justice du gouvernement instituant de nouvelles taxes et créant douze nouveaux offices de maîtres des requêtes. Le parlement de Paris riposte par des remontrances prudentes[40].
13 mars: Anne d'Autriche et Mazarin, irrités par les remontrances, mettent en vigueur des mesures vexatoires telles que la suppression des gages d'officiers ou celui de la Paulette[40]. Début de l'Affaire de la Paulette.
28 avril: le Parlement de Paris s'oppose aux mesures financières du gouvernement (retenue sur les gages des conseillers des cours souveraines)[40].
13 mai: sous l'influence de Gondi et de Broussel, le Parlement, le Grand Conseil, la chambre des comptes et la cour des aides se réunissent (Arrêt d'Union) pour tenter de limiter le pouvoir royal, et adoptent une déclaration contre l'absolutisme[40].
15 juin: le Parlement confirme le précédent arrêt d'union[41].
10 juillet: la Chambre Saint-Louis présente sa charte réformiste[43]. Mazarin et ses ministres, isolés (la force armée est aux frontières), se résignent à ratifier le renversement politique exigé, qui met fin au ministériat et à l'État absolutiste moderne, construit sur l'impôt. Par l'ordonnance royale du 18 juillet, les 17 intendants provinciaux sont rappelés, les innovations fiscales révoquées, les fermes d'impôts suspendues[44]. Les recouvrements s'interrompent et le pouvoir dans les provinces passe aux mains des gouverneurs et magistrats locaux.
27 août: journée des barricades à Paris. Début de la Fronde, soulèvement contre Anne d'Autriche et Mazarin. Le gouvernement, qui veut revenir sur les concessions octroyées jugées excessives, fait arrêter les conseillers Pierre Broussel, Louis Charton et Blancmesnil (26 août), ce qui provoque la journée des barricades (27 août) et ouvre la Fronde Parlementaire (Gondi, Beaufort, Châteauneuf, Charton, Broussel…). Anne d'Autriche doit consentir à libérer Broussel ()[31].
7 mars: Mme de Vaudémont, abbesse de Remiremont, tante paternelle de Marguerite de Lorraine, au Luxembourg. Cette dernière fille de Charles III était âgée de soixante-quinze ans (° ).
26 avril: Christophe Thomas Walliser, musicien, chef d'orchestre, compositeur de chants religieux et scolaires, et professeur de musique strasbourgeois (° ).
Nivoelisoa Galibert, À l'angle de la grande maison: les lazaristes de Madagascar: correspondance avec Vincent de Paul, 1648-1661, Paris, Presses Paris Sorbonne, , 543p. (ISBN978-2-84050-503-7, présentation en ligne)
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David Bailie Warden, Nicolas Viton de Saint-Allais, Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Agricole Joseph François Xavier Pierre Esprit Simon Paul Antoine Fortia d'Urban, L'Art de vérifier les dates, vol.10, Dupont et Roret, (présentation en ligne)
Émile Charvériat, Histoire de la guerre de trente ans, 1618-1648: Période suédoise et période française, 1630-1648, vol.2, E. Plon et cie, (présentation en ligne)
J. A. H. Bots, Marc V. T. Tenten, Het Gelders Athene: bijdragen tot de geschiedenis van de Gelderse Universiteit in Harderwijk (1648-1811), Uitgeverij Verloren, , 251p. (ISBN978-90-6550-092-2, présentation en ligne)
Louis Moreri, Claude-Pierre Goujet, Etienne-François Drouet, Desaint et Saillant, Le grand dictionnaire historique, vol.6, Paris, chez les libraires associés, chez Le Mercier, (présentation en ligne)
Yves Durand, J. Fouilleron, G. Le Thiec, H. Michel, Arlette Jouanna, Sociétés et idéologies des temps modernes: hommage à Arlette Jouanna, vol.2, Université de Montellier III, Centre d'histoire moderne et contemporaine de l'Europe, Méditerranéenne et de ses périphéries, (présentation en ligne)
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