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Art du Troisième Reich

art "canonique" (approuvé par le gouvernement) produit par l'Allemagne nazie entre 1933 et 1945 De Wikipédia, l'encyclopédie libre

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L'art du Troisième Reich est l'art approuvé par le gouvernement allemand et produit dans l'Allemagne nazie entre 1933 et 1945.

Ce courant a cherché à s'inspirer de l'art classique grec et romain, dans lequel Adolf Hitler voyait la manifestation extérieure d'un idéal racial intérieur[1]. À la fois héroïque et romantique, il devait, en outre, être compréhensible par l'homme ordinaire[2]. En réponse à la culture de la période de Weimar qu'ils considéraient comme dégénérée, les nazis, se fondant sur une doctrine racialiste, ont développé une esthétique conservatrice et se sont servis de la culture comme d'un moyen de propagande[3].

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Théorie

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Comme l'indique l'historien Henry Grosshans dans son ouvrage Hitler et les artistes, Adolf Hitler, arrivé au pouvoir en 1933 : « considérait l'art grec et romain comme non contaminé par les influences juives. L'art moderne était [perçu par lui comme] un acte de violence esthétique des Juifs contre l'esprit allemand. C'était vrai pour Hitler — écrivait Grosshans — même si seuls Liebermann, Meidner, Freundlich et Marc Chagall, parmi ceux qui ont apporté une contribution significative au mouvement moderniste allemand, étaient juifs. Mais Hitler a pris sur lui la responsabilité de décider qui, en matière de culture, pensait et agissait comme un juif[4] ».

La nature soi-disant « juive » de l'art indéchiffrable, déformé ou représentant un sujet « dépravé » s'explique aux yeux des nazis par le concept de dégénérescence, selon lequel l'art déformé et corrompu est le symptôme d'une race inférieure.

La théorie de l'art dégénéré propagée par les nazis leur permet de justifier aux yeux du public à la fois leur antisémitisme et leur volonté de prendre le contrôle de la culture[5]. Leurs efforts à cet égard ont incontestablement profité d'une certaine hostilité populaire au modernisme qui précède l'avènement du nazisme[6]. L'opinion selon laquelle l'art moderne et les avant-gardes reflétaient la condition et la faillite morale de l'Allemagne était répandue, grâce entre autres à une certaine presse réactionnaire et populiste, selon laquelle de nombreux artistes agissaient de manière à saper ou à contester ouvertement les valeurs et la moralité populaires[7].

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La Haus der Kunst à Munich.
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Contexte historique

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Le monde des arts connaît au début du XXe siècle des évolutions considérables. Dans les arts visuels, des innovations telles que le cubisme, le dada et le surréalisme, qui suivent de près le symbolisme, le post-impressionnisme et le fauvisme, ne font pas l'unanimité. La majorité de la population en Allemagne, comme ailleurs, ne se soucie pas du nouvel art que beaucoup ressentent comme élitiste, moralement suspect et trop souvent incompréhensible[8]. Dans les années 1920, l'Allemagne est un centre majeur de l'art d'avant-garde et le berceau de l'expressionnisme en peinture et en sculpture. Les compositions musicales atonales d' Arnold Schönberg et l'œuvre influencée par le jazz de Paul Hindemith et Kurt Weill, Le Cabinet du docteur Caligari de Robert Wiene et Metropolis de Fritz Lang apportent l'expressionnisme au cinéma.

Création du Reichskulturkammer

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Joseph Goebbels avec la réalisatrice Leni Riefenstahl en 1937.

La Chambre de la culture du Reich (Reichskulturkammer) est créée le 15 novembre 1933 par le gouvernement nazi. Elle a pour mission de réprimer la création artistique libre, de purger les arts allemands de toute influence juive ou moderniste, et de les rendre conformes aux idéaux nazis d'art « aryen » ou « héroïque », car les nazis considèrent le modernisme comme un « art dégénéré »[9].  La Chambre de la culture du Reich est placée sous l'autorité de Joseph Goebbels.

De juin à novembre 1937, les nazis organisent une exposition à Munich sur l'« art dégénéré ». Elle présente plus de 700 œuvres, sélectionnées parmi les 21 000 peintures, dessins, gravures et sculptures confisqués dans les musées allemands, en les mettant en parallèle avec les productions de malades mentaux afin de stigmatiser l'art du courant moderniste.

Une loi promulguée le 31 mai 1938 par le Troisième Reich prévoit en particulier que les oeuvres d'art dégénéré identifiées par la Reichskulturkammer et saisies dans les musées allemands « peuvent être confisquées sans indemnité en faveur du Reich »[10].

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Genres artistiques sous le Troisième Reich

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La peinture

L'art du Troisième Reich se caractérise par un style réaliste romantique basé sur des modèles classiques. Tout en interdisant les styles modernes dit « dégénérés », les nationaux socialistes favorisent des peintures qui exaltent, dans un style graphique traditionnel, les valeurs « Blut und Boden » (« de sang et de sol ») de pureté raciale, de militarisme et d'obéissance. L'art nazi célèbre également le Volk (peuple) à l'œuvre dans les champs, le retour aux vertus simples du Heimat (l'amour de la patrie), et les activités féminines de procréation et d'éducation symbolisées par le slogan « Kinder, Küche, Kirche » (« enfants, cuisine, église »).

L'architecture

Dès 1933, le nouveau régime nazi fait fermer le Bauhaus, une école d'architecture et d'arts appliqués, qui avait été fondée en 1919 et qui avait posé les bases de la réflexion sur l'architecture moderne, notamment du style international. Les nazis revalorisent le travail manuel et rejettent la standardisation préconisée par le mouvement moderne ; mais pour autant, le régime nazi ne rejette pas le fonctionnalisme, toujours utilisé dans l’architecture industrielle[11]. Hitler s’intéresse à l’architecture, il admire le Paris d’Haussmann et son bâtiment préféré est l’opéra Garnier[11].

Relevant souvent de la propagande monumentale, comme le stade olympique de Berlin destiné aux Jeux de 1936, les œuvres du Troisième Reich sont de style néo-classique et développent aussi souvent l'exaltation de corps « sains », virils et « aryens ».

Quelques réalisations architecturales du régime nazi :

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Artistes sous le Troisième Reich

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Peintres

  • Heinrich Knirr (1862-1944)
  • Ludwig Dettmann (1865-1944)
  • Thomas Baumgartner (1892-1962)
  • Fritz Erler (1868-1940)
  • Sepp Hilz (1906-1967)
  • Walther Hoeck (1885-1956)
  • Conrad Hommel (1883-1971)
  • Trude Hoppe-Arendt
  • Julius Paul Junghanns (1876-1953)
  • Hubert Lanzinger (1880-1950), peintre de Der Bannerträger (Le Porte-étendard)[12],[13]
  • Georg Lebrecht
  • Ernst Liebermann (1869-1960)
  • Oskar Martin-Amorbach (1897-1987)
  • Paul Mathias Padua (1903-1981)
  • Gisbert Palmié (1897-1986)
  • Werner Peiner (1897-1984)
  • Ivo Saliger (1894-1987)
  • Léopold Schmutzler (1864-1940)
  • Georg Sluyterman von Langeweyde (1903-1978)
  • Edmund Steppes (1873-1968)
  • Karl Truppe (1887-1952)
  • Udo Wendel
  • Wolfgang Willrich (1897-1948)
  • Adolf Wissel (1894-1973)
  • Adolf Ziegler (1892-1959), Les Quatre éléments (1937, triptyque)

Théâtre

Le théâtre est sous le Troisième Reich un moyen de propagande, les pièces étant conçues et réalisées pour que le spectateur agisse en continuité de l’œuvre qu'il venait de voir. Souvent assez simples a comprendre, elles véhiculaient l'idéologie nazie et antisémite[14].

Sculpteurs

Musiciens

Architectes

Écrivains

Acteurs

Créateurs et penseurs indépendants interdits sous le Troisième Reich

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En 1933, des nazis ont brûlé des œuvres d'auteurs juifs et d'autres œuvres considérées comme « non allemandes » à la bibliothèque de l'Institut de sexologie de Berlin.

Personnalités interdites en Europe occupée par l'Allemagne et/ou vivant en exil :

Peintres
Sculpteurs
Musiciens
Architectes
Écrivains
Acteurs, réalisateurs et producteurs de cinéma
Psychologues
Philosophes et théologiens
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Notes et références

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