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lien direct entre un exploitant agricole de proximité et des consommateurs. De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Une association pour le maintien de l'agriculture paysanne (AMAP) est un partenariat entre un groupe de consommateurs et un ou des paysans. L'AMAP dispose généralement d'un local pour livrer la nourriture, à la ferme ou près de chez les adhérents.
Pour le paysan, c’est une alternative économique qui lui permet de maintenir son activité grâce à l’engagement financier à l’avance.
Pour le consommateur c’est la possibilité d’avoir des produits frais, locaux, sains, cultivés dans l'esprit d'une agriculture paysanne. [réf. nécessaire]
Un contrat d'engagement définit les principes et les engagements pratiques et éthiques. Le producteur s’engage à partager équitablement sa production. L’AMAP soutient tous les types de productions des fermes ainsi que leur diversification. Ex. : dans une AMAP avec un partenariat en maraîchage, le consommateur reçoit une fois par semaine un panier de légumes en contrepartie de son engagement solidaire.
Ce type d'organisation est présent dans de nombreux pays sous des formes plus ou moins proches. On peut citer :
Il existe un réseau international d'associations locales alimentaires nommé Urbain-Rural : Générer des Échanges Nouveaux entre Citoyens (Urgenci)[1].
En , Daniel et Denise Vuillon, couple de maraîchers pratiquant déjà la vente directe et une production biodiversifiée dans l'ouest du Var à Ollioules, découvrent à New York la CSA, Community Supported Agriculture « Roxbury farm ». Ils rencontrent les consommateurs et le maraîcher de la CSA. Le contexte agricole étant similaire ils envisagent de transposer le concept en France. Ils projettent de l'adapter sur leur ferme. Ils l'appelleront AMAP[2],[3],[4].
La même année, les Vuillon répondent à l'appel à projet du Secrétariat d'État à l'Économie Solidaire (Guy Ascouët) par l'intermédiaire de l'association nationale Alliance Paysans Ecologistes Consommateurs pour initier et développer le concept des CSA américains en France. La réponse du Secrétariat d'État à l'Économie solidaire est positive ce qui les encourage à monter le dossier et la panoplie d'outils pour la création de l'AMAP.
En , en pleine crise d'insécurité alimentaire, lié à la vache folle, les Vuillon sont invités à une réunion organisée par l'association pour la taxation des transactions financières et pour l'action citoyenne (ATTAC) à Aubagne sur le thème de la « malbouffe ». Ils font le triste constat de la disparition des agriculteurs. Au recensement agricole décennal de 2000, en 10 ans, la Provence a perdu 15 000 exploitants sur 40 000 dans la filière maraîchage. Ils présentent le concept des CSA et ses avantages qui pourraient apporter une solution au maintien d'une agriculture locale et saine et pour une bonne alimentation. Les consommateurs sont motivés. Trois réunions se sont tenues. Le 8 avril avait lieu le pique-nique à la ferme « les Olivades », une rencontre qui reste une étape importante dans la création des AMAP. Le , 1re distribution des paniers de l'AMAP des Olivades à Aubagne. Ils créent la même année la 1re AMAP du Flayosquet à Draguignan (83) en lien avec la famille Bianchi éleveurs laitiers.
Estimant le contexte favorable au développement de ce type d’initiative, ces maraîchers, membres de la Confédération paysanne du Var, avec d’autres associations et avec le soutien de la Région PACA, créent une structure chargée d’accompagner les porteurs de projet AMAP dans la région. Alliance Provence, Paysans Ecologistes Consommateurs est déclarée le .
La demande de petits producteurs est forte et de nombreux consommateurs sensibilisés se mobilisent et se responsabilisent. Les AMAP se multiplient rapidement : en PACA on compte 47 AMAP en 2004 et 80 en 2005.
Au plan national, la situation agricole est aussi catastrophique, dès 2002 les Vuillon partagent leur expérience et répondent aux nombreuses demandes. Ils accompagnent les premiers projets d’AMAP dans toute la France. Leur méthode d’essaimage, l'accompagnement professionnel agricole, de paysan à paysan, associée à la forte implication de consommateurs responsables a construit le paysage AMAP en France, sur des bases éthiques économiques sociales et solidaires. [5] En 2003, Daniel Vuillon signe le dépôt du nom AMAP à l'INPI, pour Alliance Provence, structure régionale de coordination et de développement des AMAP en Provence[6]. La Charte des AMAP déposée en 2003 permet aux structures départementales ou régionales d’assurer et garantir le développement d'AMAP viables et durables. En 2014, Alliance Provence a donné la propriété du nom AMAP à MIRAMAP (Mouvement Inter-régional des AMAP), qui a réactualisé la Charte des AMAP[7].
En se tint à Aubagne le premier colloque international des teikei (Japon), CSA (pays anglophones), AMAP (France), ASC (Québec), etc. Les colloques suivants ont eu lieu à Aubagne (fin ) et à Kobé (). Un deuxième colloque international se tint ensuite à Palmela (Portugal) en donnant lieu à la création du réseau international URGENCI[8] qui regroupe ces diverses initiatives.
Le mouvement s'est progressivement et partiellement structuré, par la création de réseaux des AMAP, essentiellement à l'échange régional, puis plus récemment, par la formation d'un mouvement inter-régional des AMAP (MIRAMAP) en février 2010. Il a pour objet de « renforcer la cohésion des AMAP à travers le partage d’une éthique commune, de mutualiser les expériences et les pratiques et d’assurer la représentation, la mise en valeur des AMAP au niveau national et à la représentation du mouvement auprès des institutions officielles (Régions, ministères, etc.) »[9] L'Assemblée générale du Mouvement Inter Régional des AMAP (MIRAMAP) a par exemple adopté en mars 2014 une charte[10], qui remplace celle qui a été établie en 2003 au moment de la création des premières AMAP dans le Sud-Est de la France.
L'AMAP a réussi l'objectif du maintien des fermes. Il est très difficile de compter les AMAP. La seule référence pour cela est le Recensement Agricole décennal. En 2011, 21 % des agriculteurs français sont en circuit court, dont 6 000 en AMAP (source Agreste-RA 2010). Une mise à jour du nombre d’agriculteurs en AMAP est attendue dans le dernier recensement agricole de 2020.
Une AMAP est :
Un tel partenariat est considérée comme participant de l'économie sociale et solidaire, selon les critères suivants :
Le fermier garde une indépendance par rapport au système de grande distribution ; quant aux consommateurs, ils peuvent directement suivre et influencer le mode de culture.
Les AMAP ont également les ambitions suivantes :
Les AMAP soutiennent une agriculture respectueuse de l'environnement par opposition à l'agriculture intensive ou conventionnelle qui s'est développée en France depuis 50 ans et critiquée pour ses effets néfastes sur l'environnement et l'alimentation. Elle contribue au « maintien des agriculteurs », dans un contexte où les plus faibles d'entre eux disparaissent progressivement (la part des agriculteurs dans la population active étant passée de 30 à 3 % au cours des 50 dernières années, 6 millions dans les années 50 pour 450 000 en 2020).
La proximité est une notion essentielle pour les AMAP car si celles-ci permettent, tout comme le commerce équitable, de supprimer les intermédiaires entre le producteur et le consommateur, elles permettent aussi de contribuer à la « relocalisation » de l'économie en incitant les consommateurs à ne consommer que ce qui est produit dans les environs de leur lieu d'habitation.
Le partenariat est assuré par un comité de bénévoles qui participe au fonctionnement de l'AMAP.
Ses fonctions sont d'assurer le lien avec le producteur pour la communication et l'information, de rechercher d'autres consommateurs, de prendre les inscriptions, d'organiser la distribution, etc.
Producteur et consommateurs sont liés par un contrat dans lequel l’agriculteur s'engage à fournir aux consommateurs un panier par semaine de produits à un prix équitable défini en toute transparence, tandis que les consommateurs s'engagent, en toute connaissance des diverses contraintes, à effectuer à tour de rôle une permanence à l'accueil de la distribution, voire à effectuer ponctuellement sur l'exploitation des tâches en groupe (désherbage, récoltes…).
2003 | 2009 | 2018 | |
---|---|---|---|
AMAP en France | 25 | 1 000 | 2 500 |
Structures d'ACP[13] en Suisse romande | 2 | 21 | 35 |
Un des exemples le plus ancien du concept a émergé dans les années 1960 au Japon. À l'époque, des mères de familles japonaises s’inquiètent de voir l’agriculture s’industrialiser avec un recours massif aux produits chimiques (en 1957, les premières victimes de Minamata, empoisonnées au mercure, sont déclarées). Ces mères fondent alors en 1965 les premiers teikei (提携, signifiant en japonais « coopération », « collaboration » ou « partenariat ») qui concernent d'abord des coopératives laitières. Le principe de fonctionnement est le suivant : en échange de l’achat par souscription de la récolte du paysan, ce dernier s’engage à fournir des aliments cultivés sans produits chimiques.
À la même époque en Suisse, des fermes communautaires nommées food guilds (ou association alimentaire) développent leur propre partenariat avec les consommateurs locaux en leur fournissant chaque semaine des produits frais (légumes, lait, œufs, et fromages).
Aux États-Unis en 1985, un fermier de retour de Suisse après avoir étudié les food guilds rencontre alors Robyn Van Hen, une agricultrice bio du Massachusetts. Avec l’aide d’autres producteurs et de consommateurs, ils fondent la première Community Supported Agriculture à la ferme Indian Line de Robyn. Le concept se répand ensuite rapidement par bouche-à-oreille dans tous les États-Unis, puis gagne le Canada (ASC). Le concept est un système économique à part entière pour le paysan, et autonome, c'est pourquoi les agriculteurs fondateurs l'ont nommé AMAP.
En 2000, on recensait des CSA dans de nombreux pays : plus de 1 000 en Amérique du Nord, 100 au Royaume-Uni, et aussi en Australie, Danemark, Pays-Bas, Allemagne, Hongrie, Ghana, Nouvelle-Zélande… En 2003, aux États-Unis, 1 500 sont en fonctionnement.
Depuis 2017, les frères de la Communauté Saint-Jean ont fondé à Vion (Sarthe) l’Académie pour une Écologie Intégrale[14], à la suite de l'encyclique Laudato si' du Pape François. Les frères propose une formation à l'Écologie intégrale pour la jeune génération, les chrétiens et les chercheurs de sens. De plus les moines développent sur quatre hectares une production maraichère et arboricole selon les principes de la permaculture, les religieux dans leur projet sont en partenariat avec une AMAP locale.
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