peuple de Côte d'Ivoire De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les Baoulés sont un peuple de Côte d'Ivoire, vivant pour sa grande majorité au centre du pays, dans les villes de Bouaké et de Yamoussoukro
Régions d’origine | Royaume Ashanti |
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Langues | Baoulé |
Religions | Religion traditionnelle, Christianisme |
Ethnies liées | sous-groupes : Akouès, Sah, Agba, Gbloh, Ahitou, Gôdé, Nanafouè, Satiklan, Gôly, Oualébo, Ahaly, Sondo, Fâly, Dô'n, Souhamlin, N'gban, N'Zikpli, Ayahou, Faafouès, Anôh, Elomoué, ... |
Il n'y a pas d'étude statistique axée sur les ethnies en Côte d'Ivoire. Toutefois, en 2021, le grand groupe ethnique Akan répresente 38,0% de la population ivoirienne[1]. Les Baoulés font partie du groupe Akan et sont originaires du royaume Ashanti, situé dans le Ghana actuel.
Les Baoulés se sont installés en Côte d'Ivoire au XVIIIe siècle, guidés par la reine Abla Pokou.
Le nom Baoulé vient du sacrifice, par la reine Pokou, de l'un de ses fils afin de passer un fleuve, alors qu'elle menait la fuite de son peuple du Ghana : ba ou li (l'enfant est mort). Les Baoulés se sont établis entre les fleuves Bandama et Comoé.
Félix Houphouët-Boigny puis Henri Konan Bédié ont été considérés par les Baoulé comme leurs chefs de file politiques.
En 2020, le roi des Baoulés est Nanan Kassi Anvo, entouré d'au moins 300 chefs traditionnels[2].
Il existe une vingtaine de sous-groupes appartenant à des aires géographiques spécifiques :
Ces sous-groupes parlent la même langue, avec quelques variations surtout dans le ton et la prononciation.
Certains peuples qui ont subi la domination des Baoulés ont tendance à se considérer aujourd’hui comme des Baoulés, à l'instar des Ouan (Tiéningbué, Kounahiri), les Ngain (M'bahiakro).
Les femmes ont toujours joué un rôle central dans la société baoulée, de façon exceptionnelle dans la région, d'autant que leur influence s’exerce aussi bien sur les décisions familiales que communautaires. Des femmes deviennent même parfois cheffes de village, et à Sakassou, fief du royaume baoulé, le palais est ainsi occupé par une reine, Akoua Boni.
Le baoulé est une langue africaine de la famille des langues akan ou tano central, principalement parlée en Côte d'Ivoire par les membres de l'ethnie baoulé.
Paquinou est une fête célébrée à Pâques dans les villages pendant trois jours, du vendredi au dimanche. Il s'agit d'une fête incontournable pour cette communauté à l'occasion de laquelle les Baoulé qui ont émigré, pour beaucoup en ville ou même à l'étranger, reviennent dans leurs villages[4]. Le vendredi est ainsi l'occasion de se déplacer pour rejoindre ces derniers. Le samedi est la journée des palabres, pour régler les différends au sein de la communauté. Enfin le dimanche, après une nuit de fête en plein air, on exhibe le masque Goli qui ne sort que lors de grandes occasions, un masque en forme de tête de buffle surmonté de cornes aux couleurs des Baoulé rouge-blanc-noir. Le danseur, avec une chevelure en raphia et une peau de bête, se déplace dans tous les sens aux sons des tambours et bénit ainsi le village[4].
Quelques danses baoulé très prisées :
Le goli remplace peu à peu toutes les danses masquées, qu'elles soient sacrées ou de divertissement.
Les Baoulé sont d'habiles sculpteurs, tisserands et orfèvres.
Les objets emblématiques de l'artisanat baoulé sont les poids à peser l'or, les bijoux, les objets décorés en or de toutes sortes ; les Baoulé vouent "un culte" à l'or qui est symbole d'héritage, d'opulence, de pouvoir, et qu'il faut éviter de voler mais mériter.
Les Baoulé sont également d'habiles sculpteurs.
Les pagnes baoulé "wawlé tanni" sont très prisés pour leur qualité et leurs motifs éclatants. Tissés exclusivement par les hommes, ces vêtements de cérémonie sont portés par les femmes. Les Baoulé des régions de Yamoussoukro et de Tiébissou en sont les producteurs les plus réputés.
Cinq types principaux de pagnes sont produits : le blénou tani, le golikplo, l’ahoukpoa, le kpêta et le nankanfian[5].
En 2019, l'État ivoirien a lancé le processus de reconnaissance des pagnes baoulé en Indication géographique protégée (IGP)[6].
Chez les Baoulé, le nom de famille est patronymique : le père donne son prénom comme nom de famille à ses enfants. Cette pratique est toutefois amenée à disparaître avec l'état civil moderne.
Les prénoms sont fixés selon plusieurs déterminants[7].
Ils sont plus formulés selon le vécu, un témoignage, les circonstances, etc.
Les noms des villes, villages, hameaux et campements chez les Baoulé sont en général formés avec le nom du fondateur + kro (originellement klô)[8] :
Ainsi : Kouassikro (ville, village, hameau ou campement dont le fondateur est Kouassi), Kouadiokro, Konankro, Yaokro, Koffikro, Kouamékro, Klêmêkro, Ouendé-Kouassikro, Yamoussoukro, Bouaké (déformation de Gbêkêkro), Dimbokro (originellement Djimgbôklo), Daoukro (Daou étant une déformation de Lagoun)
Sinon, la toponymie est créée en référence à la position du village par rapport un élément naturel particulier : une rivière, un fleuve, une butte, un arbre, une forêt, etc[8].
-nouan signifie « au bord » : Lokanouan vient du fait que la localité est au bord de la rivière Loka, Séssénoua au bord de la rivière Séss, N'zianouan au bord de la rivière N'zi, Kongonouan au bord de la vallée/ravin, N'djébonou au bord de la forêt des fourmis magnans
-nou signifie « dans » : Kongonou = dans la vallée, Djangoménou = dans les ficus, Boblénou = dans la forêt dense, Mandanou = dans la bananeraie, Awahinou= dans les chiendents, Languibonou (à l'origine Lahibonou) = dans la forêt d'ails, Djékanou = dans les vigos (alchornea cordifolia), Djassanou = dans les enclos
-bo (h) signifie « sous » : Kokumbo = sous la colline Kokou, Okabo ou Bokabo = sous la montagne (colline ou butte en réalité), Pakobo (originellement Kpakobo) = sous le cocotier, Kodoubo = sous le carapa, Djamlabo = sous le bauhini, Afotobo = sous le bananier (musa sinensis), Kodrobo ou Kondrobo = sous le loloti, M'méboh = sous la forêt de palmiers (à ne pas confondre avec la palmeraie = M'méfiéh), Kpakpaboh = sous la forêt d'Ebiara
-sou signifie « sur » : Sakassou = sur la dépouille de la reine Abla Pokou, Kpangbassou = sur le roc ou sur le caillou
Les Baoulés se sont établis dans les régions forestières de l'ouest et du sud-ouest du pays pour créer de grandes plantations de café et de cacao, modifiant ainsi la toponymie des localités de ces régions.
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