Belgique
État d'Europe occidentale De Wikipédia, l'encyclopédie libre
État d'Europe occidentale De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La Belgique (/bɛlʒik/[alpha 2] Écouter ; en néerlandais : België /ˈbɛlɣiǝ/[alpha 3] Écouter ; en allemand : Belgien /ˈbɛlgiən/[alpha 4] Écouter), en forme longue le royaume de Belgique[alpha 5], est un pays d’Europe de l'Ouest, bordé par la France, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Luxembourg et la mer du Nord. Politiquement, il s'agit d’une monarchie constitutionnelle fédérale à régime parlementaire. Elle est l’un des six pays fondateurs de l’Union européenne et accueille, dans sa capitale Bruxelles, le Conseil de l'Union européenne et le Conseil européen, la Commission européenne, les Commissions parlementaires et six sessions plénières additionnelles du Parlement européen, ainsi que d’autres organisations internationales comme l’OTAN. Le pays accueille également, à Mons, le Grand Quartier général des puissances alliées en Europe (SHAPE). La Belgique couvre une superficie de 30 688 km2[5] avec une population de 11 748 716 habitants au [1], soit une densité de 383 habitants/km2.
Royaume de Belgique
(nl) Koninkrijk België
(de) Königreich Belgien
Drapeau de la Belgique |
Armoiries de la Belgique |
Devise |
en français : L'union fait la force |
---|---|
Hymne |
La Brabançonne |
Fête nationale | 21 juillet |
· Événement commémoré |
Plus grandes villes (> 100 000 habitants) |
Anvers, Gand, Charleroi, Liège, Bruxelles, Bruges, Namur, Louvain |
---|---|
Superficie totale |
30 688 km2 (classé 139e) |
Superficie en eau | 0,82 % |
Fuseau horaire | UTC + 1 (heure d'été + 2) |
Entités précédentes | |
---|---|
Gaule belgique | – |
Royaumes francs | – |
Basse-Lotharingie | – |
Pays-Bas bourguignons | – |
Pays-Bas espagnols | – |
Pays-Bas autrichiens | –/–/– |
Révolution brabançonne | – |
États belgiques unis | – |
Départements réunis | –/– |
Royaume uni des Pays-Bas | – |
Campagne de Belgique | – |
Révolution belge | – |
Déclaration d'indépendance | |
Traité des XXIV articles | |
État fédéral | – |
Gentilé | Belge |
---|---|
Population totale (1er janvier 2024[1]) |
11 748 716 hab. (classé 81e) |
Densité | 383 hab./km2 |
PIB nominal (2022) |
609,887 milliards de $ + 1,64 % (21e) |
---|---|
PIB (PPA) (2022) |
715,658 milliards de $ + 8,48 % (38e) |
PIB nominal par hab. (2022) |
52 484,570 dollars + 1,17 % (17e) |
PIB (PPA) par hab. (2022) |
61 586,771 dollars + 7,97 % (20e) |
Taux de chômage (2022) |
5,9 % de la pop. active - 4,58 % |
Dette publique brute (2022) |
Nominale : 581,379 milliards d’euros + 5,93 % Relative : 107,473 % du PIB - 0,72 % |
Monnaie |
Euro (EUR ) |
IDH (2021) | 0,937[2] (très élevé ; 13e) |
---|---|
IDHI (2021) | 0,874[2] (12e) |
Coefficient de Gini (2020) | 26,0 %[3] |
Indice d'inégalité de genre (2021) | 0,048[2] (10e) |
Indice de performance environnementale (2022) | 58,2[4] (21e) |
Code ISO 3166-1 |
BEL, BE |
---|---|
Domaine Internet | .be, .eu[alpha 1] |
Indicatif téléphonique | +32 |
Code sur plaque minéralogique | B |
Organisations internationales |
ONU : OTAN : COE : UE : ESA : OMC : OIF : OCDE : BAD : AIIB : |
Située à mi-chemin entre l’Europe germanique et l’Europe romane, la Belgique abrite principalement deux groupes linguistiques : les francophones, membres de la Communauté française et les néerlandophones, membres de la Communauté flamande. Elle comprend également une minorité germanophone représentant environ 1 % de la population et constituant la Communauté germanophone de Belgique.
Les régions administratives de Belgique sont des entités fédérées comprenant : la Région de Bruxelles-Capitale au centre, une zone officiellement bilingue mais très majoritairement francophone, la Région flamande néerlandophone, au nord, et la Région wallonne francophone, au sud[6]. C'est dans l'est de la région wallonne que réside la Communauté germanophone, dans les cantons d'Eupen et Malmedy, frontaliers avec l'Allemagne[7].
La diversité linguistique de la Belgique et ses conflits politiques connexes sont reflétés dans son histoire politique et dans son système de gouvernement complexe[8],[9].
Historiquement, la Belgique, le royaume des Pays-Bas et le grand-duché de Luxembourg étaient connus, aux XVe – XVIIe siècles, sous le nom de Pays-Bas, région qui correspondait à un territoire un peu plus vaste que l’actuel Benelux, puisque les régions de Lille, Arras, Douai, Valenciennes, Montmédy, ou encore Thionville en faisaient partie. La région qui couvrait donc une partie de la Belgique ainsi que du nord et de l'est de la France était qualifiée de « Belgica » dans les documents rédigés en latin, ce qui était le nom qui avait été repris pour désigner les deux provinces romaines entre lesquelles la Gallia Belgica, conquise par Jules César et créée province romaine par Auguste, fut divisée en 297 sous Dioclétien, l'une, la Belgica prima ayant pour capitale Trèves et l'autre, la Belgica secunda ayant pour capitale Reims. De la fin du Moyen Âge jusqu’au XVIIe siècle, le territoire correspondant à la Belgique est un centre commercial et culturel prospère et relativement cosmopolite dans ses principales villes. Du XVIe siècle jusqu’à la révolution belge en 1830, quand la Belgique fait sécession des Pays-Bas, le territoire belge fut le théâtre de nombreuses batailles — essentiellement diplomatiques — entre différentes puissances européennes, ce qui l’amène à être qualifié de « champ de bataille de l’Europe »[10], une réputation qui fut renforcée par les Guerres mondiales. Depuis son indépendance, la Belgique participa à la révolution industrielle[11],[12] en ayant été notamment la deuxième puissance industrielle du monde pendant près d'un siècle[13],[14] et, durant le cours du XXe siècle, elle posséda plusieurs colonies en Afrique[15]. La deuxième moitié du XXe siècle a été marquée par des tensions entre les Flamands et les Wallons en raison des différences de langues et du développement économique inégal des deux régions. Ce conflit a mené à plusieurs réformes de grande envergure, dont une transition d’un État unitaire à un État fédéral.
La première mention de la Belgica est apparue dans les Commentaires sur la guerre des Gaules, relatant la conquête du territoire par Jules César. Ces termes disparaissent presque complètement après les grandes invasions, en ne subsistant que sous la plume de quelques ecclésiastiques. Ils ne réapparaissent qu'à la seconde moitié du IXe siècle après la scission de l'empire de Charlemagne avec la création de la Lotharingie. Les clercs de l'époque utilisent le terme Belgica pour désigner le royaume de Lothaire II situé entre la Gallia de Charles le Chauve et la Germania de Louis le Germanique. Les dénominations Belgae, Belgica, Gallia Belgica disparaissent de nouveau au XIIe siècle après la disparition de la Lotharingie. « Ses habitants sont appelés Belgae. Aux yeux des clercs se piquant de purisme antique, le mot Lotharingia n'est qu'un monstrueux barbarisme. Belgica est beaucoup plus noble : ce nom a une véritable sonorité antique. Après le morcellement de la Lotharingie, à la fin du XIIe siècle, l'emploi des termes Belgae, Belgica, Gallia Belgica dans leur acception « lotharingienne » disparaît complètement du vocabulaire politique. » Ils réapparaîtront sous les ducs de Bourgogne[16].
Aux XVe et XVIe siècles, les différents territoires se retrouvent peu à peu sous la même autorité. Le terme Belgica réapparaît avec les humanistes de la Renaissance, mais son utilisation reste limitée dans les cercles intellectuels et répond à un besoin car on cherche des dénominateurs communs pour ces principautés. Sous Philippe le Bon, duc de Bourgogne unificateur des provinces de ce que l'on appelle d'un nom très général les « Pays-Bas bourguignons », apparaît la dénomination Leo Belgicus, signifiant Lion belgique, ce qui se traduit sur les cartes par un lion dressé dont la silhouette recouvre plus ou moins la forme géographique des possessions bourguignonnes. Un autre terme apparaît : Belgium, Belgia. À cette époque, la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg et le Nord de la France actuels étaient connus comme les Pays-Bas ou les Provinces belgiques (« belgique » étant alors un qualificatif), qui couvraient plus ou moins le territoire des Dix-sept Provinces, sans la principauté de Liège qui a toujours été une enclave.
Plus tard, après les soulèvements populaires contre la politique oppressive du successeur de Charles Quint, la division des dix-sept provinces des Pays-Bas bourguignons donne naissance à deux noms propres pour désigner les deux pays, Belgica Foederata pour les Pays-Bas du Nord, Belgica Regia pour ceux du Sud, ces derniers occupant, sur la carte de l'Europe occidentale, la place de ce qui sera plus tard celle de la Belgique moderne.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le mot Belgique redevient donc un terme administratif et également le nom d'une allégorie représentant la « nymphe des Pays-Bas ». Sa portée sémantique se réduit cependant après la division des Dix-sept provinces qui résulte de la guerre de Quatre-Vingts Ans : il est de plus en plus utilisé pour ne parler que des provinces méridionales et ses habitants mais reste un synonyme de néerlandais y compris en néerlandais. Les États belgiques unis est la dénomination officielle de la nation éphémère née de la révolution brabançonne de 1789. Cela se dit Verenigde Nederlandse Staten en néerlandais lors de l'annexion par la France[17], ainsi que la réunion de la Principauté de Liège à la République française[18]. Le terme belge est alors courant pour désigner les habitants des régions de l'actuel royaume de Belgique. En 1830, le mot Belgique devient un substantif et le mot belge le remplace comme qualificatif.
Selon la constitution, la Belgique possède plusieurs emblèmes. L’hymne national est la Brabançonne ; avant celui-ci la Belgique a eu deux autres hymnes[19] : celui de Charles Rogier et celui de Hymans. La Brabançonne est tirée de la dernière strophe de l'hymne de Charles Rogier. La devise belge est « L’union fait la force » en français, « Eendracht maakt macht » en néerlandais et « Einigkeit macht stark » en allemand. Le drapeau belge se constitue de trois bandes verticales noire, jaune et rouge à partir de la hampe, symbolisant respectivement la Force, la Sagesse et le Courage. Le blason de la Belgique reprend celui du Brabant, qui se blasonne comme suit : de sable au lion d'or armé et lampassé de gueules.
Le royaume de Belgique se situe dans l’hémisphère nord et à l’est du méridien de Greenwich (latitude nord et longitude est). Le territoire du pays s’étend en latitude sur deux degrés, de Meerle au nord (51° 30′) à Torgny au sud (49° 30′), et compte moins de quatre degrés en longitude, de La Panne comme point le plus à l’ouest (2° 33′) à Manderfeld à l’est (6° 24′). Son centre géographique se situe à Nil-Saint-Vincent, dans le Brabant wallon, à 50° 38′ de latitude nord et 04° 40′ de longitude est. Il s’étire sur une longueur maximale de 318,2 kilomètres entre La Panne et Arlon.
La Belgique partage ses frontières avec la France (645,6 km) au sud, les Pays-Bas (459,6 km)[20] au nord, l’Allemagne (153,4 km)[21] et le Luxembourg (150,4 km) à l’est et possède 73,1 km de frontières maritimes[22] le long de la mer du Nord. La superficie du pays est de 30 528 km2 et de 33 990 km2 en ajoutant les eaux territoriales[23].
Contrairement à ses voisins français et néerlandais, le royaume de Belgique n'a aucun territoire ultramarin.
Son relief est peu élevé : il s’étage graduellement de la côte vers le sud-est du pays, pour culminer à 694 mètres au signal de Botrange. Trois zones géographiques peuvent être distinguées : la Basse Belgique (moins de 100 mètres d’altitude), la moyenne Belgique (de 100 à 200 mètres) et la Haute Belgique (de 200 à plus de 550 mètres). La Basse Belgique commence après le littoral, une bande de plages de sable et de dunes, par des polders (c’est uniquement cette partie du pays que l’on appelle le plat pays) pour s’enfoncer à l’intérieur des terres avec la plaine flamande et la Campine. La moyenne Belgique s’élève progressivement vers les vallées de la Sambre et de la Meuse, c’est une zone qui se compose de bas plateaux limoneux fertiles avec à l’ouest le plateau hennuyer-brabançon et à l’est la Hesbaye. Au sud du sillon Sambre-et-Meuse commence la Haute Belgique, la région la moins peuplée et la plus boisée du pays, avec le plateau du Condroz et les vallées de la Meuse et de l’Ourthe. Il y a aussi le pays de Herve qui s’étend à l’est entre la Meuse et la Vesdre, puis la région de la Fagne-Famenne au sud du Condroz, et ensuite encore plus au sud l’Ardenne et à l’est les Hautes Fagnes qui culminent à 694 mètres au signal de Botrange. Il y a également la Gaume, ou Lorraine belge, qui jouit d’un climat plus clément, surtout au flanc de la troisième cuesta où l’on cultive aussi la vigne.
Le climat est océanique tempéré avec des précipitations régulières, deux cents jours de pluie par an en moyenne[24], et fréquentes sur toute l’année (Cfb dans la classification de Köppen). Les vents dominants soufflent du secteur sud-ouest. Le risque sismique est localement significatif[25].
À cause de sa densité de population élevée, la Belgique fait face à de sérieux problèmes environnementaux. Un rapport de 2003 suggère que la qualité des eaux de surface de Belgique est la pire des 122 pays étudiés[26]. Dans l’étude de 2008 sur l’indice de performance écologique, la Belgique a obtenu un score total de 78,4 % et est classée antépénultième des pays de l’Union européenne, bien qu’elle soit 57e sur 149 pays[27].
Le littoral marin est long d’environ 65 km, ouvrant sur un « territoire marin » de 3 454 km2[28], (0,5 % de toute la mer du Nord[28]) avec une colonne d’eau de 20 à 45 m de profondeur[28]. Les terres de Flandre sont en partie gagnées sur la mer et menacées par l’érosion du littoral et la montée des océans. Le pays gère donc aussi un pa