Rubroboletus legaliae, le Bolet chicorée, auparavant Boletus legaliae, est une espèce toxique de champignons (Fungi) basidiomycètes du genre Rubroboletus dans la famille des Boletaceae. Il est caractérisé par son chapeau grisâtre rosâtre, son pied orné d'un fin réseau limité et son odeur de chicorée.
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Taxonomie
Résumé
Contexte
Collection de sporophores de R. legaliae en Allemagne.
Le nom correct complet (avec auteur) de ce taxon est Rubroboletus legaliae (Pilát & Dermek) Della Magg. & Trassin.[1].
L'espèce a été initialement classée dans le genre Boletus sous le basionymeBoletus legaliae Pilát & Dermek[1].
Boletus legaliae (Pilát & Dermek) Della Maggiora & Trassinelli
Boletus legaliae Pilát & Dermek
Boletus purpureus var. legaliae Pilát, 1961
Boletus satanoides Smotl., 1952
Boletus spinarii Hlaváček
Boletus splendidus subsp. moseri Singer & Kuthan
Boletus splendidus subsp. splendidus
Rubroboletus legaliae f. spinarii (Hlaváček) Mikšík
Phylogénie
Boletus splendidus tel que décrit par Charles-Edouard Martin en 1894 en est un synonyme. La description de Boletus satanoides était trop vague pour être attribuée à une espèce réelle. Boletus legaliae a été transféré au genre Rubroboletus en 2015 par Marco Della Maggiora et Renzo Trassinelli.
Les bolets sont des champignons dont l’hyménophore, constitué de tubes et terminés par des pores, se sépare facilement de la chair du chapeau. Ce chapeau d'abord rond, recouvert d'une cuticule, devient convexe à mesure qu’il vieillit. Ils ont un pied (stipe) central assez épais et une chair compacte. Les caractéristiques morphologiques de R. legaliae sont les suivantes:
Son chapeau mesure 5 à 20 cm, il est d'abord brunâtre café-au-lait, puis envahit de rose ou de rose rougeâtre, vieux rose[5], rosissant à partir de la marge[6]. Au grattage, la cuticule dégage avec l'âge une odeur rappelant celle de la chicorée torréfiée[7].
L'hyménophore présente des pores d'abord jaunes évoluant vite vers le rouge orangé ou le rouge rose[5]. Les tubes sont concolores.
Son stipe mesure 5 à 15 cm x 1,5 à 5 cm, il est jaune à jaunâtre au sommet, plus rose en bas, avec un fin réseau rouge limité au sommet, se transformant en fines ponctuations en allant vers la base[7],[5].
La chair est jaunâtre, bleuissant assez fortement. Elle a une odeur typique de chicorée torréfiée, notamment avec l’âge[5]. Sa saveur est douce[6].
Forme spinarii.Rubroboletus legaliae f. spinarii est une forme possédant des pores jaunes et un pied jaunâtre orangeâtre à maturité[8], très semblable au Bolet faux-royal (Butyriboletus fuscoroseus).
Le Bolet chicorée est classé comme toxique en France[6],[7], bien que certains auteurs d'Europe de l'Est rapportent qu'il serait inoffensif une fois bien cuit/avec pré-ébullition[14]. Un test de comestibilité du Bolet chicorée réalisé par le mycologue tchèquePavel Špinar a abouti à de graves problèmes gastro-intestinaux (un petit morceau collecté le 18 septembre 1999 a suffi), qui se retrouvent généralement chez les espèces de Rubroboletus lorsqu'elles sont consommées crues[15]. Le Bolet chicorée ressemble beaucoup au nettement toxique Bolet Satan et a déjà été confondu avec lui. C'est pourquoi l'espèce est considérée par certains auteurs comme suspecte à toxique par prudence en plus de sa comestibilité douteuse. Sa consommation est déconseillée.
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Confusions possibles
Le Bolet Satan (Rubroboletus satanas), qui vient sur sols calcaires, celui-ci dégage une odeur désagréable à maturité, son chapeau est généralement blanchâtre et son bleuissement à la coupe moins intense. Toxique.
Le Bolet vieux rose (Imperator rhodopurpureus), dont toute la surface bleuit à la moindre pression, qui a un chapeau vieux rose de texture finement grumeleuse, un réseau bien plus net et une chair encore plus intensément bleuissante. Toxique.
Le Bolet faux-royal (Butyriboletus fuscoroseus), au chapeau brun-rose terne, aux pores jaunes, au pied jaune couvert d'un réseau jaune et à la chair bleuissante uniquement au niveau du chapeau à la coupe. Comestible.
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Voir aussi
Bibliographie
Guillaume Eyssartier & Pierre Roux: Guide des champignons – France et Europe – 4ᵉ édition, Belin, 2017.
Régis Courtecuisse & Bernard Duhem: Champignons de France et d'Europe, Delachaux, 2013.
Thomas Læssøe & Jens H. Petersen: Les champignons d’Europe tempérée, volume 1 et 2, Biotope, 2020.
Jean-Claude Gerber & Nicolas Schwab: Champignons, guide de terrain: 2ᵉ édition revue et augmentée, Rossolis, 2023.