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organisme public français de recherche scientifique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Centre national de la recherche scientifique, plus connu sous son sigle CNRS, est le plus grand organisme public français de recherche scientifique. Il exerce son activité dans tous les domaines de la connaissance.
Fondation | |
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Prédécesseur |
Sigles |
CNRS, Cnrs |
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Type | |
Forme juridique | |
Domaine d'activité | |
Siège | |
Pays | |
Coordonnées | |
Langue de travail |
Effectif |
31 970 |
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Effectif statutaire |
24 456 |
Chercheurs |
11 174 |
Doctorants |
2 236 |
Fondateur | |
Président | |
Filiales |
Institut national de physique nucléaire et de physique des particules, Institut national des sciences de l'univers, Institut des sciences biologiques, Institut national de chimie, Institut Écologie et Environnement, Institut des sciences humaines et sociales, Institut des sciences de l'information et de leurs interactions (d), Institut des sciences de l'ingénierie et des systèmes, Institut national des sciences mathématiques et de leurs interactions, CNRS Physique, Délégation Bretagne et Pays de la Loire (d), Direction générale déléguée aux ressources (d), Centre de recherche CEA Paris-Saclay, Laboratoire d'Annecy-Le-Vieux de physique théorique (d), Centre de compétences Nanosciences Île-de-France (d), Centre de recherche en cancérologie de Toulouse, Direction générale déléguée à la science (d), Centre de recherches critiques sur le droit (d), Centre Max-Weber (d), Diplomatique (d), Fédération informatique de Lyon (d), Institut de linguistique française (d), Institut de recherche sur l'architecture antique (d), Institut des sciences de l'homme (d), Institut d'histoire des représentations et des idées dans les modernités (d), Institut supérieur pour l'étude des religions et de la laïcité (d), Laboratoire Aménagement, économie, transport (d), Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes, Laboratoire d'informatique en image et systèmes d'information, Maison de l'Orient et de la Méditerranée, Triangle : action, discours, pensée politique et économique (d), AGORANTIC (d), TULDM (d), FRANTIQ (d), centre de recherche en informatique de Lens, Laboratoire de chimie (d), Institut universitaire européen de la mer, centre de recherche bretonne et celtique, centre André-Chastel, Laboratoire d'informatique du parallélisme (d), Laboratoire de sciences, philosophie, histoire (d), Institut des sciences analytiques, Centre pour l'édition électronique ouverte, Centre d'étude de la vie politique française, Institut Clément Ader, centre pour la communication scientifique directe, Institut du cerveau et de la moelle épinière, Centre d'études alexandrines, Institut de mathématiques de Toulouse, Laboratoire Takuvik (d), UMR TREE (d), Institut Marcel-Mauss (d), Aspects métaboliques et systémiques de l'oncogénèse pour de nouvelles approches thérapeutiques (d), Bibliothèque Mathématique Jacques Hadamard (d), Laboratoire Bioémergences (d), Biomolécules : conception, isolement, synthèse (d), Building large instruments for neuroimaging : from population imaging to ultra-high magnetic fields (d), Centre Borelli (d), Centre de nanosciences et de nanotechnologies, Centre de recherche sociologique sur le Droit et les Institutions pénales (d), Centre d'imagerie multimodale (d), Chimie, Modélisation et Imagerie pour la Biologie (d), Astrophysique, interprétation, modélisation, Fluides automatiques et systèmes thermiques, Génomique Métabolique (d), Ingénierie et plateformes au service de l'innovation thérapeutique (d), Ingénierie, radioprotection, sûreté et démantelement (d), Institut d'astrophysique spatiale, Institut de chimie physique (d), Institut des sciences des plantes de Paris-Saclay (d), Institut du développement et des ressources en informatique scientifique, Institut français de bioinformatique (d), Institut Galien Paris-Saclay (d), Institut Lavoisier de Versailles (d), Institut Pascal (d), Institut photonique d'analyse non-destructive européen des matériaux anciens (d), Institutions et dynamiques historiques de l'économie et de la société (d), Intégrité du génome, ARN et cancer (d), Intégrité du génome et cancers (d), Laboratoire Alexander Grothendieck (d), Laboratoire analyse et modélisation pour la biologie et l'environnement (d), Laboratoire de mathématiques de Versailles (d), Laboratoire de mathématiques et modélisation d'Evry (d), Laboratoire de mécanique et technologie, Laboratoire de physique des deux infinis Irène-Joliot-Curie, Laboratoire de physique des plasmas, Laboratoire des maladies neurodégénératives : mécanismes, thérapies, imagerie (d), Laboratoire des signaux et systèmes (d), Laboratoire d'imagerie biomédicale multimodale Paris-Saclay (d), Laboratoire interactions, dynamiques et lasers (d), Laboratoire interdisciplinaire des sciences du numérique (d), Laboratoire lumière, matière et interfaces (d), Laboratoire de méthodes formelles (d), Maison de la Simulation (d), Maison des sciences de l'homme Paris-Saclay (d), Observatoire des sciences de l'univers de l'UVSQ, Physiologie et physiopathologie des rétrovirus endogènes et infectieux (d), Prévention du risque chimique (d), Indo-French Research Lab in Computer Science (d), Service de Physique de l'État Condensé (d), Signalisation, radiobiologie et cancer (d), Structures, propriétés et modélisation des solides (d), Laboratoire des Systèmes et Applications des Technologies de l'Information et de l'Energie (d), Transgénèse pour les études fonctionnelles sur les organismes modèles - Paris-Saclay (d), Institut Optique Graduate School-CNRS (d), Synchrotron Soleil, Centre méditerranéen de sociologie, de science politique et d’histoire (d), Laboratoire d'informatique de Paris Nord |
Affiliation | |
Budget |
3,7 G€ () |
Site web |
SIREN | |
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TVA européenne | |
OpenCorporates | |
data.gouv.fr | |
Annuaire du service public |
Fondé par le décret-loi du [1] pour « coordonner l’activité des laboratoires en vue de tirer un rendement plus élevé de la recherche scientifique », il est réorganisé après la Seconde Guerre mondiale et s'oriente alors nettement vers la recherche fondamentale. Il s'agit aujourd'hui d'un établissement public à caractère scientifique et technologique (EPST) placé sous la tutelle administrative du ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation.
Son activité scientifique est répartie entre dix instituts nationaux spécialisés dans un domaine de la connaissance (sciences humaines et sociales, biologie, chimie, écologie et environnement, sciences de l'information, sciences de l'ingénierie et des systèmes, mathématiques, physiques, physique nucléaire et des particules, sciences de l'univers). Ils sont à la tête d'environ un millier d'unités ou « laboratoires » et de services labellisés, dont la plupart sont gérés en cotutelle avec d'autres structures (universités, autres EPST, grandes écoles, industries, etc.).
Selon le classement Scimago Institutions Rankings, le CNRS occupe la troisième place au niveau mondial en tant que centre de recherche[2]. Webometrics confirme cette troisième place mondiale en ajoutant qu'il occupe par ailleurs la première place au niveau européen[3].
Le CNRS est né le de la fusion entre une agence de moyens, la Caisse nationale de la recherche scientifique, et une grande institution de laboratoires et de chercheurs, le Centre national de la recherche scientifique appliquée[4],[5].
Cette fusion a été préparée par Jean Zay avec l'aide des sous-secrétaires d'État à la recherche Irène Joliot-Curie puis Jean Perrin. Le décret organisant le CNRS est signé par le président de la République en exercice, à savoir Albert Lebrun, le président du Conseil, Édouard Daladier, le ministre de l’Éducation nationale Yvon Delbos succédant à Jean Zay[6], et le ministre des Finances Paul Reynaud. La création du CNRS visait à « coordonner l’activité des laboratoires en vue de tirer un rendement plus élevé de la recherche scientifique » et, selon les termes de Jean-François Picard, à la « fondre en un organisme unique, en quelque sorte l’aboutissement logique du jacobinisme scientifique et centralisateur ».
La fusion est favorisée par la Seconde Guerre mondiale : les autorités françaises, ne souhaitant pas reproduire les erreurs commises lors de la Première Guerre mondiale (tous les scientifiques avaient été mobilisés, souvent comme cadres dans l'infanterie ou l'artillerie, ce qui aboutit à la disparition d'une forte proportion de jeunes savants), affectent des chercheurs au CNRS. Cette fusion ne suscita donc aucun écho dans la presse[7]. Au commencement, une partie des recherches étaient menées pour les besoins de l'armée française. Menacé par le régime de Vichy, qui finalement le maintient et confirme à sa tête le géologue Charles Jacob[8], le CNRS est réorganisé à la Libération. Frédéric Joliot-Curie en est nommé directeur et le dote de nouvelles allocations de recherche[9].
L'arrivée de De Gaulle au pouvoir en 1958 ouvre une période qualifiée d'« âge d'or de la recherche scientifique » et du CNRS : le budget du CNRS double entre l'exercice de 1959 et 1962[10].
En 1966 sont créées des unités associées, ancêtres des UMR. Il s'agit de laboratoires universitaires, soutenus par le CNRS, grâce à ses moyens humains et financiers. En 1967 est fondé l'Institut national d'astronomie et de géophysique, qui deviendra en 1985 l'Institut national des sciences de l'univers (INSU). L'Institut national de physique nucléaire et de physique des particules (IN2P3) est créé à son tour en 1971.
Dans les années 1970, s'opère un changement de régime de sciences en société : le CNRS s'interroge sur son ambition, ses modes d'action. Les premiers programmes interdisciplinaires sont lancés et des contrats globaux avec l'industrie signés (le premier avec Rhône-Poulenc en 1975).
En 1982, la loi du , dite loi Chevènement de programmation des moyens de la recherche publique, décrète que les personnels chercheurs, ingénieurs techniciens et administratifs passent sous le régime de la fonction publique : ils deviennent fonctionnaires, avec, pour les chercheurs, un statut semblable à celui des maîtres de conférences et des professeurs des universités.
Selon un sondage[11] réalisé en 2009 par Sofres pour Sciences Po, le CNRS bénéficiait auprès des Français d'un niveau de confiance de 90 %, bien avant la police (71 %), le Gouvernement (31 %), le président de la République (35 %) ou les partis politiques (23 %), et second seulement après la famille (97 %).
Le rapport d'évaluation du CNRS par l'HCERES publié en 2023 conclut qu'il s'agit d'une « institution de recherche majeure et de niveau mondial » mais qui peut « faire mieux »[12],[13]. Le rapport critique le lien entre le CNRS et les universités, peu mentionné dans le rapport d’autoévaluation fourni par le CNRS, et la gestion des ressources humaines, citée dans 3 des 12 recommandations. Les CNRS ne semble pas en mesure de « retenir les personnes les plus talentueuses » en raison de recrutements trop tardifs, et « semble beaucoup plus préoccupé par la production scientifique du CNRS que par le bien-être des chercheurs », sur lesquels pèse un « fardeau bureaucratique » à l'origine d'un « profond niveau de frustration »[13]. L'HCERES fait ainsi écho aux remarques publiées la même année par le conseil scientifique du CNRS dans un Livre blanc sur les entraves administratives[14]. Les évaluateurs notent aussi que le conseil d'administration « ne joue pas vraiment un rôle stratégique », en prenant comme exemple les Programmes et équipements prioritaires de recherche (PEPR), qui ont été lancés et pilotés par le CNRS sans consultation du CA[15].
Le CNRS est un établissement public à caractère scientifique et technologique (EPST) placé sous la tutelle administrative du ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation ; il est actuellement régi par les articles L. 321-1 à L. 321-6 du code de la recherche et par le décret no 82-993 du , modifié en dernier lieu par le décret no 2007-195 du .
D'après le décret portant organisation et fonctionnement du Centre national de la recherche scientifique, le CNRS a pour missions :
Pour l'accomplissement de ces missions, le Centre national de la recherche scientifique peut notamment :
On peut distinguer trois rôles fondamentaux du CNRS dans la recherche :
Ce triple rôle contribue à la difficulté de définir la part du CNRS dans la recherche en France. En pratique, un chercheur du CNRS travaille très souvent dans un laboratoire d'une université, n'importe où en France : ceci conduit généralement à une complication et un manque de lisibilité des affiliations dans les publications des chercheurs français[a]. Il faut aussi distinguer la recherche financée par le CNRS, et celle des chercheurs du CNRS. Enfin, du fait en particulier de l'intégration du CNRS et de la recherche universitaire, les résultats de la recherche seront souvent le fruit d'une collaboration entre chercheurs du CNRS et d'autres organismes, ou universitaires. Ces dernières années, la politique suivie a été d'augmenter la part des associations entre le CNRS et les universités, ce qui a contribué à accroître la confusion des rôles et a entraîné une certaine pression corporatiste de la part des professeurs d'université. L'habilitation à diriger des recherches, délivrée par les universités, tend à devenir un point de passage obligé dans la promotion des chercheurs du CNRS.
La direction scientifique du CNRS (DGDS) comporte dix instituts, qui gèrent la politique scientifique dans leurs domaines respectifs. Chacun couvre un champ disciplinaire donné (par exemple la chimie) et à ce titre anime et coordonne l'action des laboratoires qui traitent ce domaine de recherche. Ils travaillent avec les directions fonctionnelles du CNRS : direction de politique internationale, direction de politique de site, direction de valorisation et d'innovation, direction d'information scientifique et technique[18].
Le CNRS compte également 18 délégations régionales qui assurent des missions de représentation au sein des diverses instances locales impliquées dans la recherche et l’enseignement supérieur, de gestion de proximité des laboratoires et du personnel et d'accompagnement des projets scientifiques locaux.
À Paris, son siège se trouve dans le 16e arrondissement, en l'hôtel de Verrières, l'entrée se faisant par une voie adjacente, 3 rue Michel-Ange (« campus Gérard-Mégie »).
En octobre 2023 les instituts CNRS se dotent de noms d'usage[19] destinés progressivement à remplacer les noms en cours.
Institut des sciences biologiques. Les thématiques scientifiques de l'INSB sont :
Institut national des sciences de l’univers. Les thématiques scientifiques de l'INSU sont :
Institut écologie et environnement. Les thématiques scientifiques de l'INEE sont :
Institut des sciences humaines et sociales. Les thématiques scientifiques de l'INSHS sont :
Institut de chimie. Les thématiques scientifiques de l'INC sont :
Institut national de physique nucléaire et de physique des particules. Les thématiques scientifiques de l'IN2P3 sont :
Institut de physique. Les thématiques scientifiques de l'INP sont :
Par ailleurs, quatorze Très Grandes Infrastructures de Recherches relèvent du domaine d'expertise de l'IN2P3.
Institut des sciences de l'ingénierie et des systèmes. Les thématiques scientifiques de l'INSIS sont :
Institut national des sciences mathématiques et de leurs interactions. Les thématiques scientifiques de l'INSMI sont :
Institut des sciences de l'information et de leurs interactions. Les thématiques scientifiques de l'INS2I sont :
Afin de mener à bien ses recherches, le CNRS gère, ou cogère en partenariat avec d'autres partenaires, des infrastructures. Il existe plusieurs types de structures et infrastructures, selon leur caractère national ou international, leur mode de gouvernance et leur soutien budgétaire :
Il existe quatre organisations internationales dans lesquelles le CNRS est présent :
« Le CERN a été créé en 1954 sous l’égide de l’Unesco par un traité international, dont la France est un des douze États européens fondateurs. Il compte aujourd’hui vingt-deux États membres, sept pays membres associés et quatre pays observateurs. Les découvertes majeures au CERN ont été les courants neutres par l’expérience Gargamelle (1971), les bosons W et Z par l’expérience UA1 (1983) et le boson de Higgs par les expériences Atlas et CMS (2012). Le CERN est également à l’origine du World Wide Web (1992)[21]. »
« L’ESO est la principale organisation intergouvernementale européenne dans le domaine de l’astrophysique au sol ; quinze pays européens en sont membres et contribuent en proportion de leur PIB. Des négociations sont bien avancées avec l’Irlande. Un accord de partenariat avec l’Australie a été signé en 2017. Le Chili, pays hôte, n’est pas membre de l’ESO mais bénéficie de 10 % du temps d’observation[22]. »
« Le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (ECMWF en anglais) est une organisation intergouvernementale indépendante financée par trente-quatre États. Il est reconnu comme le leader mondial en prévision numérique du temps. Les programmes scientifiques sont très variés, et vont de la planétologie à la cosmologie. À part la physique solaire et l’exploration directe des corps du système solaire, l’ensemble des grandes questions de l’astronomie sont abordées[23]. »
« Avec ses six sites de recherche — Heidelberg et Hambourg (Allemagne), Grenoble (France), Monterotondo (Italie), Hinxton (Royaume-Uni), Barcelone (Espagne) —, l’EMBL est l’un des grands centres d’excellence de la recherche fondamentale en biologie dans le monde. Chacun des centres a un domaine de recherche spécifique : biologie et imagerie cellulaires, biologie structurale, développement de modèles murins, bio-informatique et biologie des systèmes. »
« Le CINTRA est un laboratoire mixte international franco-singapourien, UMI CNRS (Unité Mixte Internationale) du Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, avec trois partenaires : le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) - Institut d'Ingénierie et des Sciences des Systèmes; Université technologique de Nanyang (NTU) et la société française Thales. CINTRA est situé au Research Techno Plaza de NTU et rassemble des chercheurs et des étudiants de France et de Singapour[24]. »
Les très grandes infrastructures de recherche étoiles sont au nombre de quarante trois[25]. Elles répondent à un besoin des scientifiques de posséder des moyens exceptionnels afin de mener des recherches de l'ordre de l'excellence. Uniques dans le monde, ces infrastructures extrêmement coûteuses voient le jour via la collaboration entre les pays qui financent leur construction, leur fonctionnement et le personnel. Les conclusions scientifiques qui découlent de ces infrastructures sont souvent des révolutions dans le domaine du connu[26].
L'infrastructure la plus importante au CNRS en terme d'infrastructure et de budget est ANATOL2, qui à pour but le développement en France des thérapies cellulaires basée sur l'utilisation de cellule souche[25].
Il existe des infrastructures de recherche dont la forme et le domaine d'expertise sont divers et variés. Parmi ces infrastructures de recherche, on trouve notamment :
Les structures opérationnelles de recherche (SOR) et de service (SOS) du CNRS sont les entités organisationnelles dans lesquelles se réalisent le cœur de l'activité du CNRS. En 2020, on comptait 1 135 unités de recherche et de service distinctes auxquelles s'ajoutaient 313 structures transversales. Le CNRS distingue en fonction des types de partenariat, des lois et des accords-cadres différents types de structures : UPR, UMS, UMR… Fin 2020 on comptait 14 types de structures mais ce nombre doit être ramené progressivement à 6 types à une échéance comprise entre et à 4 ans[34].
Chaque unité de recherche ou de service est rattachée à un ou plusieurs instituts de recherche et est implanté sur un ou plusieurs sites. Il est identifié par un code numérique unique. Ainsi, UMR 1234 désigne une UMR précise, UMS 3456 une UMS précise.
On distingue trois catégories d'unités entièrement destinées à la recherche :
La simplification des structures décidée fin 2020 entraîne la disparition dans la nomenclature des types d'unité créées pour répondre à certaines contraintes contractuelles, juridiques ou opérationnelles : unité de recherche associée (URA), laboratoires de recherche communs (LRC), formation de recherche en évolution (FRE) qui deviennent des UMR. Il subsistait début 2021 sept FRE[35], équipe d'accueil (EA), jeune équipe (JE), équipe postulante (EP), unité propre de recherche de l'enseignement supérieur associée (UPRESA).
Les unités de service ont pour mission de mener des activités d’appui aux unités de recherche (service, appui logistique, support, soutien à certaines activités) : par exemple des services administratifs communs, des centres de calcul, voire des bibliothèques, etc. Dans la terminologie du CNRS ces entités sont des unités de service et de recherche (USR) (début 2021 il y avait 52 USR). À compter de 2021 les unités propres de service (UPS) et les unités mixtes de service (UMS) sont remplacées par des USR (début 2021 il subsistait 2 UPS et 84 UMS). On fait peu ou pas du tout de recherche dans les unités de service, et en conséquence le personnel de ces unités comporte très peu de chercheurs, voire aucun, mais plutôt du personnel ingénieurs, techniciens et administratifs. Parmi ces unités figure l'Institut de l'information scientifique et technique, spécialisé dans la conservation et la diffusion de publications scientifiques, y compris via internet, ou encore le réseau Mathrice des Administrateurs Système et Réseaux des laboratoires de recherche en mathématiques.
Plusieurs UMR ou EA (équipes d'accueil) peuvent être regroupées au sein d'une fédération de recherche (FR) dans le but de mutualiser les moyens[36]. Les groupements de recherche (GDR) permettent de regrouper autour d'un même objectif scientifique différentes unités en totalité ou en partie, qu'elles relèvent ou non du CNRS, et ce pour une durée de quatre ans maximum afin de mettre en commun les moyens[37]. Le CNRS met également en place des partenariats contractuels sous la forme de groupements d'intérêts scientifiques (GIS).
Un IRL ou International Research Project (ex LIA ou Laboratoire International Associé) est un partenariat entre un laboratoire français du CNRS et un laboratoire étranger autour d'un projet défini conjointement. Il s'agit d'une structuration juridique du partenariat sous la supervision de la Direction des Affaires Européennes et Relations Internationales du CNRS notamment en termes de protection de la propriété intellectuelle. Ce laboratoire dit « sans murs » est coordonné par un Comité de Pilotage et un Comité d’Évaluation Scientifique. Le contrat a une durée effective de 4 ans renouvelable une fois. En attribuant des moyens financiers spécifiques aux équipes de recherche en plus des autres sources de financement habituelles, ce dispositif permet de structurer la recherche tant au niveau local qu'international. Début 2021 on comptait 37 IRL.
On parle de Laboratoire Européen Associé (ou LEA) lorsque le partenaire est européen.
Le CNRS figure au deuxième rang mondial[38] et au premier[39] rang européen selon le classement mondial « Webometrics », qui mesure la visibilité sur le web des instituts de recherche. Le CNRS figure au deuxième rang mondial en 2019[40] selon l'institut Scimago qui intègre institutions de recherche et universités dans son classement fondé entre autres sur la production scientifique, le nombre de citations, la collaboration internationale, à partir de la base Scopus[41] intégrant plus de 18 000 revues scientifiques. Il figurait au deuxième rang des contributeurs à la revue Nature en 2010[42].
De nombreux chercheurs ayant reçu des prix internationaux ont été au cours de leur carrière membres du CNRS ou bien ont travaillé dans un laboratoire associé au CNRS. Peu d'entre eux ont cependant été durablement membres du CNRS, en effet, avant 1982, celui-ci n'accordait que des emplois non fonctionnaire, et une évolution de carrière comme professeur des universités était la norme. Par ailleurs, travailler dans un laboratoire associé au CNRS ne signifie pas appartenir au CNRS.
Plusieurs des prix Nobel français ont été employés par le CNRS, notamment en début de carrière, et la plupart ont travaillé dans des laboratoires universitaires associés au CNRS, mais un seul a effectué toute sa carrière au CNRS.
Parmi ceux qui en ont été salariés à un moment de leur carrière :
Parmi les mathématiciens français ayant obtenu la médaille Fields, seuls Jean-Christophe Yoccoz et Cédric Villani semblent n'avoir jamais été employés par le CNRS (ils ont cependant travaillé dans des unités associées au CNRS).[Interprétation personnelle ?]
Il existe, depuis 2021, six médailles du CNRS.
Depuis 1954, le CNRS décerne chaque année trois types de médailles à des chercheurs travaillant en France : une médaille d'or du CNRS au chercheur qui a contribué de manière exceptionnelle au dynamisme et au rayonnement de la recherche française, une quinzaine de médailles d'argent pour distinguer un chercheur en début de carrière, mais déjà reconnu pour la qualité et l'originalité de ses travaux, et une quarantaine de médailles de bronze pour récompenser et encourager un jeune chercheur, spécialiste de talent dans son domaine.
Depuis 1992, le CNRS décerne aussi une autre récompense appelée Cristal du CNRS à ses techniciens, ingénieurs et personnels administratifs pour leur « maîtrise technique et leur esprit innovant ». Depuis 1996, le CNRS décerne le Prix Claude-Paoletti à de jeunes chercheurs s'étant distingués durant leur doctorat ou leur post-doctorat pour leurs travaux portant sur les sciences de la vie[46]. Depuis 2011, le CNRS décerne une médaille de l'innovation pour honorer une recherche exceptionnelle sur le plan technologique, thérapeutique, économique ou sociétal. Dans les années 2010, le CNRS s'associe à la Conférence des présidents d'université en créant le concours « Ma thèse en 180 secondes » pour mettre en avant les jeunes chercheurs en attirant l'attention du public sur la recherche actuelle. Depuis 2021, la médaille de la médiation scientifique du CNRS récompense les actions de médiation scientifique. En 2022, La Fondation CNRS instaure le Prix Georges Brahms destiné à récompenser des chercheurs dans le domaine de la biologie de l’ADN[47].
Le Centre publie plusieurs revues sous format numérique et papier, conformément à sa mission de diffusion des connaissances. Le Journal du CNRS[50] vulgarise ainsi les travaux de recherche de ses équipes et veille à les rendre accessibles au plus grand nombre.
La revue Histoire de la recherche contemporaine est publiée par le Comité pour l'histoire du CNRS, présidé par Hélène Harter et dirigé par Denis Guthleben.
Dans le cadre de la réforme du CNRS, les postes de président et de directeur général sont fusionnés en 2010. Le 20 janvier, Alain Fuchs est nommé président du CNRS par le Conseil des ministres sur proposition de la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse. Le , Anne Peyroche est nommée présidente du CNRS par intérim[51]. C'est ensuite Antoine Petit qui est nommé président-directeur général du CNRS le par le président de la République sur proposition de Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation. Professeur des universités de classe exceptionnelle, Antoine Petit était président d'Inria depuis octobre 2014[52].
Directeurs :
À partir de 1956, peu avant le départ de Gaston Dupouy et son remplacement par Jean Coulomb, le directeur du CNRS reçoit le titre de « directeur général ».
Le Comité national de la recherche scientifique[55] (CoNRS) est l'instance du CNRS chargée du recrutement et de l'évaluation des chercheurs du CNRS. L'évaluation des laboratoires est maintenant confiée au Haut Conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (HCERES), qui fait appel en partie aux membres de sections CoNRS pertinentes.
Le CoNRS est divisé en 41 sections[56] disciplinaires et de cinq commissions interdisciplinaires. Chaque section est composée de 21 membres, qui sont spécialistes du domaine scientifique concerné, et viennent de différents horizons (chercheurs au CNRS, dans d'autres EPST ou EPIC, dans le secteur privé, enseignants-chercheurs, chercheurs étrangers…). Un tiers d'entre eux est nommé par le ministère de la Recherche, deux tiers sont élus par l'ensemble du personnel de recherche du domaine (chercheurs, enseignants-chercheurs et ingénieurs, personnels techniques et d’administration des organismes publics et universités français), pour une période de cinq ans, afin de permettre un contrôle des orientations scientifiques et de garantir l'indépendance de la recherche.
À partir de septembre 2025 il y aura deux sections de plus, la numérotation de toutes les sections changera, huit changeront d'intitulé et plusieurs verront leur contour fortement modifié[57].
Chaque section du Comité national étudie les besoins des différents laboratoires dans son domaine de compétence. S'il apparaît que certains laboratoires ont rapidement besoin d'un Chargé de Recherche, ces postes sont dits « fléchés » et font partie d'un concours particulier (environ quatre postes sur dix). Les candidats peuvent s'inscrire à un de ces postes « fléchés » mais aussi à un poste « libre », donc non attribué à une thématique particulière. Chaque candidat doit faire trois choix dans l'ordre de ses préférences et le règlement du CNRS fait qu'un bon candidat devrait être recruté même si ce n'est pas dans son laboratoire de prédilection. Dans les faits, il y a tellement de candidats à l'heure actuelle (2014) qu'aucun candidat n'est accepté dans un autre laboratoire que celui qu'il a choisi en premier choix.
Pour les postes « fléchés », si aucun des candidats ne répond aux exigences du Comité national, alors le poste n'est pas pourvu. Pour les postes « libres » (c'est-à-dire non « fléchés »), les candidats sont classés dans un ordre qui correspond à environ deux fois la quantité de postes disponibles : la liste principale + la liste complémentaire.
Dans le cadre du recrutement de nouveaux chercheurs, les membres de chaque section du CoNRS sélectionnent sur dossier les candidats « admis à concourir », puis ceux « admis à poursuivre », et enfin, après audition des candidats, rendent public et transmettent à la direction du CNRS un « classement d'admissibilité » motivé. Le « jury d'admission » a le dernier mot sur les classements des candidats et leur recrutement, mais n'auditionne ni les candidats admissibles, ni les présidents des jurys d’admissibilité[58]. Pour chaque Institut scientifique, le jury d'admission est composé de cinq membres des sections du CoCNRS concernées et de cinq autres membres, chercheurs ou universitaires[59],[60], tous nommés par le président du CNRS[61]. La composition des jurys d'admission est publique[62].
En 2019, la presse nationale se fait l'écho de diverses tribunes dans lesquelles des universitaires s'indignent qu'un sociologue, Akim Oualhaci, retenu par le jury d'admissibilité trois années consécutives pour un poste de chargé de recherche titulaire (et même en tête ex-æquo de l'admissibilité en 2017), est pour la troisième fois déclassé par le jury d'admission du CNRS[63],[64],[59],[65],[66]. Une membre du conseil scientifique de l’Institut des sciences humaines et sociales (dont dépendent les sociologues) démissionne[67]. Akim Oualhaci dépose deux recours auprès du tribunal administratif de Paris[68] ; le référé est rejeté fin mais concernant le recours sur le fond, l’administration devra démontrer l’absence de discrimination[69]. En 2019, Antoine Petit décline toute responsabilité et réfute les accusations de discrimination et d'autoritarisme, sans chercher à expliquer la décision du jury d'admission[58]. Le directeur général délégué à la science du CNRS déclare lui aussi que « le jury d'admission a ses propres critères qui permettent de décider de garder, ou pas, les admissibles sur la liste d'admission », sans préciser lesquels[65]. En octobre 2020, le tribunal administratif annule le concours de recrutement, y compris concernant les cinq autres anciens candidats recrutés ; 90 parlementaires proposent une loi pour rétablir la situation[70].
En 2019, ces déclassements concernent une dizaine de personnes sur les 250 admissibles[65]. Cette année-là, le jury d'admission élimine Maxime Menuet, classé premier par le jury d'admissibilité de la section 37 (économie), après l'intervention auprès de la direction du CNRS de l'IRD, qui emploie le candidat[71]. Mais il obtient gain de cause devant la cour administrative d’appel de Paris, qui estime en 2020 que le CNRS a déclassé le jeune économiste pour « des motifs étrangers à la valeur du candidat »[72].
En 2009, Marwan Mohammed, lui aussi déclassé par le jury d'admission, avait finalement été recruté via une autre procédure[Laquelle ?][65].
Il n'existe pas de code déontologique et méthodologique de l'évaluation professionnelle au CNRS ; chaque section du Comité national de la recherche scientifique publie lors de son renouvellement les critères qui seront employés pour mener l'évaluation des chercheurs et des laboratoires[73]. Les mots-clés fréquemment rencontrés comprennent la « production » scientifique, l'adéquation des recherches entreprises au contexte scientifique, leur rayonnement national et international, le rôle dans la formation de docteurs, l'animation et la valorisation scientifique. Les critères bibliométriques (nombre de publications dans des revues ou chez des éditeurs considérés comme pertinents) sont également utilisés, mais en regard de ces aspects qualitatifs.
Le personnel titulaire du Centre relève de différents corps régis par les dispositions du décret no 83-1260 du commun à tous les EPST, complété pour les dispositions propres aux corps du CNRS par le décret no 84-1185 du . Il comprend les directeurs de recherche et chargés de recherche, les ingénieurs de recherche et les ingénieurs d'études, et le personnel administratif et technique.
D'après CNRS en chiffres (2005-2015)[74] et CNRS, bilan social et parité 2019, pour 2019[75].
2005 | 2010 | 2015 | 2019 | ||
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Chercheurs permanents | Chercheurs CNRS | 10 641 | 10 734 | 10 660 | 11 174 |
Enseignants chercheurs | 25 400 | 25 810 | 29 246 | 29 266 | |
Autres chercheurs | 3 697 | 3 940 | 4 545 | 4 757 | |
Sous-total chercheurs permanents | 39 738 | 40 484 | 44 451 | 45 197 | |
Chercheurs non permanents | Doctorants | 23 449 | 23 455 | 27 134 | 2 236 |
Post-doctorants | 3 305 | 3 433 | 3 925 | 2 334 | |
Sous-total chercheurs non permanents | 26 754 | 26 888 | 31 059 | 4 570 | |
Sous-total chercheurs | 66 492 | 67 372 | 75 510 | 49 767 | |
IT | IT CNRS | 11 298 | 11 356 | 10 997 | 13 282 |
IT non-CNRS | 8 798 | 9 078 | 10 955 | 11 465 | |
Sous-total personnel IT permanents | 20 096 | 20 434 | 21 952 | 24 747 | |
Total général | 86 588 | 87 806 | 97 462 | 74 514 |
D'après le bilan social 2004 publié par la direction des ressources humaines du CNRS, les effectifs du personnel du CNRS en 2004 étaient de :
Les emplois du CNRS sont inégalement répartis sur le territoire, puisque 41,7 % sont en Île-de-France, 11,7 % en Rhône-Alpes, mais seulement 0,2 % en Limousin et 0,1 % dans les DOM-TOM.
Les emplois techniques sont divisés, comme pour les ingénieurs et techniciens de recherche et de formation, en BAP (Branche d'activité professionnelle) numérotées de A à J :
Le recrutement se fait par concours externe, basé sur le dossier des candidats (incluant notamment leurs publications précédentes) et un entretien avec un jury, la promotion par concours interne, sélection professionnelle, proposition au choix.
Les agents du CNRS sont aussi divisés en corps :
Les diplômes indiqués sont ceux exigés lors de l'inscription aux concours externes.
Le tableau suivant donne la répartition des personnels techniques, suivant la branche d'activité professionnelle (BAP) et les différents corps. L'analyse de ces données permet de mettre en évidence un âge moyen qui augmente dû au faible taux de recrutements, une proportion de personnel scientifique en déclin (61 % de BAP A à E par rapport aux BAP F, G et J) mais qu'en revanche le pourcentage de femmes est représentatif de la proportion H/F en France.
BAP | Nb d'agents | % agents par BAP | âge moyen | % de femmes | Ingénieurs (IR, IE, AI) | Techniciens (T, AJT) |
---|---|---|---|---|---|---|
A (Sciences du vivant) | 1 943 | 12,7 % | 44,2 ans | 70,3 % | 1 144 | 799 |
B (Sciences chimiques et sciences des matériaux) | 1 067 | 7,0 % | 43,4 ans | 43,3 % | 852 | 215 |
C (Sciences de l'ingénieur et instrumentation scientifique) | 2 895 | 18,9 % | 44,1 ans | 10,4 % | 2 195 | 700 |
D (Sciences humaines et sociales) | 1 597 | 10,4 % | 52,4 ans | 58,3 % | 1 590 | 7 |
E (Informatique, statistique et calcul scientifique) | 1 867 | 12,2 % | 43,4 ans | 24,4 % | 1 676 | 191 |
F (Documentation, édition, communication) | 1 250 | 8,2 % | 48,3 ans | 43,6 % | 819 | 431 |
G (Patrimoine, logistique, prévention et restauration) | 724 | 4,7 % | 45,1 ans | 21,5 % | 155 | 569 |
J (Gestion et pilotage) | 3 954 | 25,8 % | 44,3 ans | 86,5 % | 1 292 | 2 662 |
En décembre 2005, sur un ensemble de 26 133 personnes, le CNRS comptait 11 095 femmes et 15 038 hommes, soit une proportion de 42,5 %[76]. Chez les ingénieurs et techniciens, 7 454 sur 14 456, soit 52 %, sont des femmes. Quant aux chercheurs, les femmes sont nettement en minorité et ne sont que 3 625 sur 11 626, soit 31 %. Ce dernier chiffre cache tout de même d'importantes différences suivant les filières. Les femmes représentent 43 % des chercheurs en sciences de l’homme et de la société, 39 % en sciences de la vie, 30 % en chimie, 26 % en sciences de l'Univers, 19 % en sciences de l'ingénieur, 19 % en sciences et technologies de l'information et de la communication, 17 % en physique, 16 % en mathématiques.
La proportion de femmes diminue également en fonction de la hiérarchie. Elles représentent 35,7 % des chargés de recherche de 2e classe (CR2) qui représentent le niveau de recrutement de la plupart des nouveaux chercheurs, 36,7 % des chargés de recherche de 1re classe pour les CR1, 25,2 % des directeurs de recherche de 2e classe (DR2), 11,7 % des directeurs de recherche de 1re classe (DR1) et 11,6 % des directeurs de recherche de classe exceptionnelle (DRCE), soit 15 femmes seulement.
À la suite de ce bilan[77] et afin de promouvoir la place des femmes au sein de l'organisme, une mission pour la place des femmes a été mise en place en 2001[78].
En mars 2014, le CNRS met en place un plan d’action institutionnel pour la parité femmes-hommes[79]. En 2018 est créé le comité parité-égalité[79]. Cette année là, la parité est atteinte pour la catégorie des ingénieurs et techniciens avec 50% de personnel féminin mais la catégorie des chercheurs est inférieure[79]. Cette dernière est en effet composée de seulement 34 % de femmes[79]. En 2020, sur 33 000 personnes, le CNRS compte 43,1 % de femmes[79]. La proportion de directrices de recherche et d’ingénieures de recherche progresse, passant de 27,7 % en 2000 à 32,4 % en 2020. Toutefois, celles-ci ne représentent encore que 30,6 % des directeurs de recherche (DR). Les femmes ne représentent que 25,1 % des directeurs de recherche de classe exceptionnelle, le plus haut grade obtenu par promotions successives[79] et seulement 24,3 % des unités sont dirigées par des femmes. La part des chercheuses est également variable en fonction des domaines scientifiques allant de 19 % en mathématiques à près de 50% en biologie et sciences humaines et sociales[79].
Plusieurs plans d'actions pour l’égalité sont mis en place; l'un entre 2021 et 2023[80], le dernier en date, adopté en décembre 2023, couvre la période entre 2024 et 2026[81].
1 836 agents dont 1 634 femmes (soit 88 %) exerçaient leur activité à temps partiel, cela représente 7,1 % de l'effectif qui se répartissent de la façon suivante :
La répartition suivant le temps de travail et l'évolution depuis 1994 est la suivante :
ratio | 1994 | 1999 | 2004 |
---|---|---|---|
50 % | 29,4 % | 19,3 % | 17,2 % |
60 % | 4,1 % | 3,6 % | 2,8 % |
70 % | 3,2 % | 2,8 % | 2,1 % |
80 % | 56,2 % | 64,8 % | 66,8 % |
90 % | 7,1 % | 9,5 % | 11,1 % |
En 2004, 11 695 personnes ont été rémunérées par le CNRS sur des postes non permanents (CDD, vacataires, accueil en détachement depuis une entreprise privée, action de valorisation…).
Le nombre de salariés non permanents travaillant pour le CNRS a augmenté depuis 2004[82]. Le CNRS fournit des CDD de droit public. Les CDD de droit public ont des règles particulières (par exemple nombre illimité de contrat dans une période continue de 6 ans, pas de prime de précarité).
En 1957 est créé le Comité d'action et d'entraide sociales (CAES) du CNRS, dont les statuts sont établis le 26 juillet[83]. En 2021, L'Unité mixte de service (UMS2927) devient Unité d'appui à la recherche (UAR2927[84]).
Il a pour objet "l'entraide sociale et les actions en vue de promouvoir, étudier, organiser, développer, réaliser et aider toute œuvre, tout projet et toute activité de caractère social, culturel, éducatif ou sportif[85]".
L'essentiel des fonds qui permettent le financement des activités sociales et culturelles du CAES provient d'une subvention annuelle du CNRS[86].
Le budget (autorisation de dépenses) s'élève pour 2021 à 3 693 millions euros en hausse de 3,6 % par rapport au budget initial de 2020 : la dotation de l'État au CNRS s'éleve à 2 214 millions euros (2 214 millions d'euros en 2004). Ses ressources propres s'élèvent à 870 millions (513 millions d'euros en 2007)[87]. Dans le cas du budget 2019, ces ressources propres se décomposaient en contrats de recherche (85,1 %), prestations de services et ventes de produit (3,7 %), Redevances pour brevets et licence (1,3 %), dons et legs non affectés (0,01 %) et autres subventions et produits (10 %)[88].
Fin 2019, le CNRS employait 31 970 personnes : 11 174 chercheurs et 13 282 techniciens à titre permanent et 7 514 contractuels de droit public (2 236 doctorants, 2 300 chercheurs en CDD et 34 en CDI, 2 828 ingénieurs et techniciens en CDD et 116 en CDI). Les laboratoires liés au CNRS (UMR) employaient par ailleurs 29 266 enseignants-chercheurs, 4 757 autres chercheurs et 11 485 ingénieurs et techniciens[88](Pour comparaison en 2003 il y avait 26 167 personnes physiques payées par le CNRS[89]).
L'échelle des salaires en janvier 2006 allait de 1 477 euros (salaire mensuel brut minimal d'un adjoint technique de la recherche début de carrière) à 6 243 euros (pour un directeur de recherche hors classe, fin de carrière). Les salaires mensuels bruts moyens des chercheurs étaient 5912 (DRCE), 4949 (DR1) 3903 (DR2), 3192 (CR1), 2459 (CR2) ; ceux des ingénieurs : 4468 (IRHC), 3897 (IR1), 3029 (IR2), 3845 (IEHC), 3180 (IE1), 2607 (IE2), 3228 (CMR), 2329 (AI) ; ceux des techniciens : 2300 (TCE), 2147 (TCS), 1920 (TCN), 1897 (AJTP), 1676 (AJT), 1625 (AGTP), 1574 (AGT). Une estimation du montant du salaire net peut être obtenue en retranchant 20 % au montant du salaire brut.
En 2015, il détenait 4 500 familles de brevets[90]. Depuis 2013, le CNRS se situe entre la 5e et la 7e place des entreprises ou établissements français qui déposent le plus de brevets[91].
250 postes de chercheurs au concours en 2018, contre 300 en 2017[92].
Bien qu'à la pointe de la recherche mondiale, le CNRS est régulièrement la cible de critiques émanant notamment de certains milieux économiques et spécialistes de gestion publique.
La loi dite Chevènement de 1982 fonctionnarisant le personnel du CNRS, eut ses partisans et ses adversaires :
En 2001, la Cour des comptes reprochait au CNRS son « absence de stratégie » et notait que les découpages en secteurs scientifiques constituent un frein majeur à la capacité interdisciplinaire de l'établissement. La cour note également la rigidité thématique, la faiblesse des opportunités d'expression des jeunes talents, le recrutement endogamique (40 à 50 % des recrutements dans le laboratoire de préparation du doctorat), le faible impact de l'évaluation des chercheurs sur leur carrière et les primes distribuées sans lien avec la qualité des services effectués[93].
En 2002, Olivier Postel-Vinay, directeur de la rédaction du magazine La Recherche, publiait son livre Le grand gâchis - splendeur et misère de la science française, ouvrage dénonçant ce qu'il nomme les ratés de l'institution. Ainsi, l'auteur notait que le CNRS emploie onze mille chercheurs environ, mais ne parvient à en licencier qu'un ou deux chaque année et que, souvent, ils sont annulés par le tribunal administratif (les chercheurs du CNRS, étant fonctionnaires, ne dépendent pas de la juridiction des prud'hommes). Il a aussi été reproché à la Direction du CNRS de « ne pas diriger grand-chose ». Le phénomène semble moins lié à des causes organisationnelles qu'au mode de recrutement des responsables (cooptation de scientifiques au profil essentiellement académique, qui ne sont pas des managers).
L'hebdomadaire L'Express du , citant un rapport de l'Inspection générale des finances sur le CNRS, note les défauts suivants : « Mauvaise répartition des moyens, doublons, absence de contrôles, statut rigide des chercheurs, et surtout une direction qui ne dirige pas grand-chose. » L'Inspection des Finances suggérait qu'il faudrait réduire le rôle du comité national du CNRS (évaluation par les pairs) au profit d'une autorité plus hiérarchique.
L'ancien ministre de la Recherche Claude Allègre défraya la chronique en engageant une réforme importante du CNRS, ce qui conduisit à des manifestations de la part de chercheurs français (2004). Ces polémiques se sont ensuite poursuivies dans un contexte de fronde de l'ensemble de la recherche publique contre le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, accusé de coupes importantes dans les crédits de la recherche. Plus récemment, ces réformes ont été présentées comme également liées à une volonté de reprise en main politique de la stratégie scientifique d'un organisme jugé par trop indépendant.
De nombreuses critiques ont été émises par la Cour des comptes et l'Inspection générale des finances sur le fait que les laboratoires du CNRS seraient rarement, voire jamais, évalués de manière « indépendante »[réf. nécessaire]. Ces institutions notent que la plupart de ces laboratoires répugneraient à utiliser la bibliométrie comme critère d'évaluation, contrairement aux organismes anglo-saxons. Or le syndicat SNCS-FSU s'oppose à la généralisation de la bibliométrie. En 2005, le syndicat de chercheurs SNCS-FSU demande plus de postes statutaires (fonctionnaires) au sein de l'institution et refuse la généralisation de l'évaluation individuelle, à laquelle il préfère l'évaluation des recherches — mais pas de façon bibliométrique. Outre le caractère collectif de toute recherche (voir les règles du CERN régissant les personnes ayant droit de signer tel ou tel article, les expériences du CERN engageant des centaines d'individus), il considère en effet improbable la tentative soi-disant « scientifique » de donner une note aux chercheurs afin d'évaluer leurs compétences de chercheurs sur une échelle numérique (en fonction, par exemple, du facteur-h qui corrèle nombre de publications dans certaines revues scientifiques et nombre de citations, considéré par ses promoteurs comme mesure légitime de la productivité d'un chercheur).
La bibliométrie est une mesure quantitative de la productivité en termes de publications scientifiques. Elle est souvent difficile à mettre en œuvre, car un usage inconsidéré peut mettre sur le même plan des publications peu importantes scientifiquement, et d'autres beaucoup plus importantes. Elle ne prend pas en compte les dimensions officiellement mises en avant par la commission européenne, le ministère français de la recherche et la direction du CNRS elle-même, à savoir la dissémination, la formation, et la communication de leur savoir par les chercheurs, qui sont plus difficilement quantifiables. Le débat porte donc en fait principalement sur le degré de bibliométrie académique utilisé[réf. nécessaire].
La loi sur la recherche a été débattue au parlement le . Elle semble loin de répondre aux demandes des chercheurs du CNRS et des autres organismes de recherche publique en particulier ceux du collectif « Sauvons la recherche ». La création de l'Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (AERES, évaluation) et l'Agence nationale de la recherche (ANR, financement) a profondément modifié l'organisation générale de la recherche française, et certains, tels le Prix Nobel Albert Fert[94],[95], s'inquiètent des conséquences que cette réorganisation pourrait avoir à terme sur le CNRS, une part des fonctions de ses structures propres (CoNRS et direction) pouvant paraître redondante avec les fonctions de ces nouvelles structures[réf. nécessaire].
En , la Cour des comptes estime que le CNRS n'a pas de « stratégie suivie dans la durée » et déplore que son organisation n’ait « pas véritablement changé depuis un quart de siècle »[96]. Cependant, la Cour des comptes souligne: « mais il est vrai également que, si le contrat a pu être perdu de vue par les nouvelles équipes dirigeantes, c’est qu’il présentait des lacunes. En premier lieu, le contrat d’action pluriannuel n’était pas accompagné par une programmation des moyens financiers du CNRS. Il ne permettait donc ni de donner une indication des moyens budgétaires que l’État souhaitait mobiliser en faveur du CNRS, ni de traduire concrètement les priorités définies par le contrat, ni enfin de définir les efforts demandés au centre en matière de gestion »[97].
Plus récemment, il a été question de transformer le CNRS en une « Agence de moyens » attribuant des financements à des projets (et non à des structures), et de réaffecter tout ou partie des 26 000 employés du CNRS dans les universités : le candidat à la présidentielle, N. Sarkozy avait annoncé : « Je transformerai donc nos grands organismes de recherche en agences de moyens, chargées de sélectionner et financer des équipes de recherche pour des projets à durée déterminée ». Une note de la Direction générale de la recherche et de l'innovation a empêché le Conseil scientifique du CNRS les 9 et 10 octobre 2007 de rendre un avis sur le projet de plan stratégique du CNRS[98]. Ce plan « CNRS - Horizon 2020 », lancé plus d'un an auparavant par la direction du CNRS a été reporté par le ministère chargé de la Recherche, après qu'il a été validé en juin 2007 par le conseil scientifique du CNRS, puis modifié par la Direction générale de la recherche et de l'innovation (DGRI)[99]. Dans sa lettre de mission à Valérie Pécresse, le Président de la république lui demande de « placer les universités au centre de l'effort de recherche, en confortant notamment leur responsabilité dans les laboratoires mixtes de recherche ».
Fin , la Ministre a traduit ces orientations dans une « feuille de route »[100] qui confère au CNRS « une responsabilité particulière, à côté d’autres organismes, dans la conception, la construction et la gestion des très grandes infrastructures de recherche » tout en lui reconnaissant le statut de « principal organisme de recherche en France ». Cette feuille de route précise nombre d'objectifs, et particulièrement de réorganiser le CNRS en grands instituts, « sur le modèle de l'INSU et de l'IN2P3 ».
Le , le CA du CNRS a adopté son « Plan Stratégique 2020 »[101] après de longues négociations avec sa tutelle et les organisations syndicales et associatives des personnels de la recherche. Ce plan prévoit entre autres, dans son introduction portant sur l'organisation, la transformation des actuels départements en instituts qui ont « tous vocation à assumer des missions nationales ». Le contour de ces missions devra être négocié avec les autres EPST ou établissements œuvrant dans les mêmes champs (par exemple, avec l'Inserm pour les Sciences du Vivant, ou l'INRIA pour certains domaines d'application de l'informatique). Le « Contrat d'Objectifs » à 4 ans qui doit être signé avec le Ministère de tutelle avant la fin de l'année précisera l'ensemble de ces missions nationales et les contours précis des différents instituts.
En , l'Académie des sciences a publié un rapport plutôt critique sur le fonctionnement du CNRS[102]. Ce rapport note qu'entre 1960 et 2012, le nombre d'emplois dans les services centraux a été multiplié par 9 lorsque le nombre de chercheurs ne faisait que quadrupler. La masse salariale du CNRS représentait, en 2010, 84 % de son budget, contre seulement 47 % en 1960. Les auteurs du rapport notent également le poids grandissant de la bureaucratie au sein du CNRS[103].
En 2019, 178 chercheurs CNRS bénéficiaires de bourses d’excellence du Conseil européen de la recherche s'inquiètent dans une tribune publiée dans Le Monde de l'avenir du CNRS et critiquent ses procédures de recrutement et de financement[104]. Le CoNRS demande au gouvernement six milliards d'euros supplémentaires pour l’emploi scientifique[105].
Après les affaires très médiatisées concernant Olivier Voinnet, Anne Peyroche et Catherine Jessus, le CNRS met en place à l'initiative d'Antoine Petit un référent intégrité, Rémy Mosseri[106].
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