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Créole réunionnais

créole à base lexicale française De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Créole réunionnais
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Le créole réunionnais est un créole à base lexicale française parlé à La Réunion. Il est issu surtout de la langue d'oïl (principalement des dialectes du nord-ouest comme le français, le normand et le gallo), qui a reçu l'influence des langues d'autres ethnies venues s'installer dans l'île, telles que le malgache, l'indo-portugais et le tamoul[2].

Faits en bref Pays, Région ...
Wikipédia en créole réunionnais dans l'Incubateur de Wikimedia.
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Panneau en créole réunionnais : Camélias sa lé gayar - Les Camélias, c'est génial

Le créole réunionnais s'est formé à l'époque de la colonisation française, à partir de la rencontre et des apports respectifs d'une part des esclaves proches des maîtres parlant un français déformé, et d'autre part de nouveaux esclaves aux origines linguistiques variées (africains, malgaches et indiens)[3].

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Usage

L'usage du créole est très répandu chez les Réunionnais qui l'utilisent quotidiennement, aussi bien à la maison (« la kaz ») qu'au travail, mais il ne s'oppose aucunement à l'usage du français — la langue nationale — ni ne le concurrence, puisque ce dernier reste très majoritaire à l'écrit. Selon les circonstances, le locuteur utilisera l'une ou l'autre langue ou même les deux. On parle de situation de continuum linguistique[4] ; les Réunionnais sont donc bilingues. Contrairement au créole mauricien, qui était plus proche du français mais qui s'en éloigne, le créole réunionnais suit le mouvement inverse du fait de l'influence permanente de la culture française sur les médias et du français sur la vie de tous les jours. Le créole réunionnais (créole bourbonnais) est parlé aussi bien par des réunionnais sur l'île qu'en Europe, en Amérique du Nord.

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Langue des Outre-mer

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Entrée d'agglomération de la ville de Saint-Denis en version bilingue

Le ministère de la Culture distingue les langues régionales des langues des Outre-mer auxquelles appartiennent les créoles, tel le créole réunionnais[5]. Depuis 2005, le créole réunionnais peut être enseigné dans les écoles primaires et est étudié à l'université de La Réunion. Il dispose d'un office de la langue créole : Lofis La Lang Kréol, qui soutient des projets sur le territoire pour l'apprentissage de la langue. Le créole est la langue du Maloya, pendant la période de l'esclavage. Les artistes comme Danyèl Waro, Firmin Viry, Ousanousava, Maya Kamaty, Baster, Ziskakan, Kréolokoz, Kaliko Muzik Band chantent en créole et mettent en avant la langue régionale réunionnaise. Certaines villes (ex. : Le Port, Saint-André) ont adopté les deux langues, en signant la charte du bilinguisme de Lofis La Lang Kréol. Dès le 19e siècle, des écrivains mettent en lumière la poésie de la langue créole comme Louis-Timagène Houat dans Les Marrons (1844) ou Marius et Ary Leblond dans le roman Le Zèzère (1903).

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Prononciation

Résumé
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En créole réunionnais, il n'existe actuellement aucun système de transcription écrit officiel, plusieurs ont été créés afin de répondre aux besoins des Réunionnais sans qu'aucun n'ait pu s'imposer.

Les règles de prononciations suivantes sont celles du système Tangol, présent dans la majorité de cet article.

Les voyelles

  • a se prononce comme en français. On rencontre parfois â. L'accent circonflexe sert simplement à distinguer deux homonymes, mais la prononciation reste la même : kal « s'arrêter », kâl « calme », « écailler ».
  • La voyelle é /e/ est plus longue en créole que dans le français « été » : lalfabé « alphabet », oté « dis donc, salut ».
  • La voyelle è se prononce [ɛ], elle est proche du français : « fèr », « faire » : sèr, « cacher », « ramasser », « mettre de côté ».
Mais e après une consonne nasale (m ou n) indique une prononciation avec consonne nasale et non pas voyelle nasale : lame « lame » et fine se prononcent respectivement [lam], [fin].
  • ë est plus grave que e. Pour le réaliser dans sër « sœur », choisissez une prononciation intermédiaire entre les voyelles françaises de « sœur » et « serre » : flër « fleur », lodër « odeur ».
Attention ! Quand ë se place en fin de syllabe comme dans krë « profond » ou blë « bleu », la prononciation es intermédiaire entre « feu » et « fée ». Selon les variantes locales, le ë peut se prononcer « eu », « è », « o » ou encore « ou ».
  • Pour réaliser ï dans « rue », choisissez une prononciation intermédiaire entre les voyelles françaises de « riz » et « rue » : fïmé « fumer », okïp « s'occuper », plis « plus », la plï « la pluie ». Selon les variantes du créole, le ï peuvent se prononcer « u » (créole des hauts) ou « i » (créole des bas).
  • La voyelle o se prononce de manière très fermée /o/ après une consonne : koko « coco », loto « voiture ».
Mais devant une consonne, le o se prononce de manière très ouverte /ɔ/ comme dans le français « colle » ou « sol ».
  • Lorsqu'elle sépare deux voyelles, h est une lettre muette : fahame (espèce d'orchidée) se prononce (fa-ame), Lého (milieux d'altitude) [lé-o], mahï « maïs » [ma-i].

Les voyelles nasales

  • Dans les combinaisons an, on et in, les voyelles sont nasales : an se prononce comme dans le français « tant », on comme dans « mouton », in comme dans « matin ». L'accent créole allonge les voyelles nasales en début de mot : tant « panier », tantine « copine », longani « longane », gongon « quignon », Anpar (prononcer anpor) « s'emparer, prendre ou accueillir ».
Exceptions : bien « bien », tienbo « tenir », vint-é-in « vingt et un ».
  • En fin de mot, ces voyelles nasales - an, on, in - peuvent se combiner à une autre consonne nasale : m. La prononciation reste nasale : on prononce une voyelle nasale (an de « tant », on de « mouton » et in de « matin ») puis la consonne m.
anm se prononce [an] + [m] : novanm « novembre ».
onm se prononce [on] + [m] : tonm « tomber ».
inm se prononce [in] + [m] : tinm « timbre ».
  • La syllabe française « -bre » est devenue en créole une nasale m : septanm « septembre »
  • Les voyelles nasales an, on, in se combinent aussi avec la consonne n. Là encore, on prononce une voyelle nasale (an de « tant », on de « mouton » et in de « matin »] puis la consonne n.
ann se prononce [an] + [ne] : atann « attendre ».
onn se prononce [on] + [ne] : ponn « pondre ».
inn se prononce [in] + [ne] : tinn « éteindre ».
  • La syllabe française « -dre » est devenue en créole une nasale n en fin de mot : défand « défendre », « empêcher ».

Les consonnes et combinaisons de consonnes

  • Toutes les consonnes se prononcent avec force en fin de mot : doub « doubler », souk « attraper », bougg « homme », désann « descendre ». On remarque que le réunionnais n'a pas gardé les groupes de consonnes à la fin des mots d'origine française : pâl « palme », lass « asthme ».
  • Pour différencier deux mots qui se prononcent de la même façon, on double la consonne : rant « entre » ≠ rantt « rentrer » ; mont « monter » ≠ montt « montrer ». De même, on double les consonnes s et g à la fin de certains mots pour éviter les confusions avec le français : pass passer (≠ pas), romanss « chanson » (≠ romans), largg « lâcher » (≠ large).
  • Attention, la lettre g se prononce toujours [g] comme dans « gâter » ou « griffe », jamais [ʒ] comme dans « nuage » : gadianm « chouette », get « regarder », gitar « guitare ».
  • La lettre r à l'initiale, comme dans rougay ou bred n'est pas loin du « r » français de « roue », « raide ». En fin de syllabe et de mot, la prononciation est bien relâchée, proche de celle d'une voyelle longue et profonde : artourn « revenir ». D'ailleurs, la présence de ce r allonge les voyelles orales.
  • Trois consonnes - sh, zh et nÿ - n'ont pas d'équivalent en français. On peut les considérer comme des consonnes intermédiaires dans la mesure où elles se situent entre deux sons connus en français.
sh correspond à une consonne sourde. Le son sh se réalise entre le « ch » de « chat » et le « s » de « sa » : shapé « s'échapper », bash « poser un lapin ». Selon les variantes il peut se prononcer clairement « s » (Créole des bas) ou « ch » (Créole des hauts).
zh note une consonne sonore. Elle correspond à un son intermédiaire entre le « z » de « zone » et le « j » de « jaune » : la zhol « prison », zhako « singe », kazho « cageot », lazh « âge ». Selon les variantes locales du créole, il peut se prononcer franchement « j » (Créole des hauts) ou « z » (Créole des bas).
nÿ note un son propre à plusieurs créoles (mauricien, seychellois, Principe). Il combine un peu de consonne nasale et de voyelle mouillée : n se prononce un peu comme « gne » dans « pagne » et ÿ comme le son « -aille » de « paille » [y] : pinÿ « peigne » [pin] + [-aille], konÿ « cogner » [con] + [-aille], binÿ « se laver, nager » [bin] + [-aille]. Selon les variantes locales il peut se prononcer franchement gn ou nÿ.

Les semi-consonnes

Deux semi-consonnes correspondent, comme le nom l'indique, à des sons intermédiaires entre consonne et voyelle.
  • La semi-consonne [w] se prononce [oi] comme dans « mois », « oie » ou « watt ». Elle s'écrit oi dans les mots créole d'origine française : piédboi « arbre », poi-ron « petit pois ». Dans les autres mots créoles, elle s'écrit w : pwak « brûle ». Quand elle est suivie d'une consonne nasale (in) on écrit -oin et on prononce comme dans le français « loin » : amoin « me », loin « loin », poin « pas ».
  • y se prononce comme dans le français « paille », « kayak » : kayé, papay.
À l'intérieur d'un mot, après une consonne, on prononce en deux temps : zoryé « oreiller » [zor-y é], maryé « se marier » [mar-y é].
  • ui se prononce comme dans le français « fuir » : fuiyapin « fruit de l'arbre à pain », kiyer « cuillère ».

Alphabet créole réunionnais

Davantage d’informations Français, Prononciation standard (API) ...

c, j, q, u et x ne sont utilisés que dans les emprunts ou les digraphes ou et ui.

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Variations du créole

Résumé
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On peut distinguer des variations du créole. On ne peut résumer ce fait par l'opposition créole des hauts et créoles des bas du fait de la migration et des échanges constants de la population. Il y a des variations du créole réunionnais comme dans d'autres langues : les Parisiens ne parlent pas comme les Marseillais. Ainsi, des Réunionnais des régions nord et littorales vont préférer le son « i » pour le pronom personnel sujet « li » (« il »), plutôt que le son « u » = « lu » utilisé dans le « créole des hauts » et dans le sud. Aujourd'hui se dira « zordi » en « créole des bas » (Kréol Kaf) et « jordu » en « créole des hauts » (Kréol « blan »). Attention, les appellations « Kréol kaf » et « Kréol blan » sont incorrectes bien qu'usitées car il existe des « Kaf » utilisant le Créole dit « des hauts » et des « Blan » utilisant le Créole dit « des bas ».

  • Exemple des différences entre créole des hauts et créole des bas :
    • Créole des Bas : Dabitid onz èr m'i sar réstoran Sinoi manz lo rin sounouk ék brinzèl. Soman azordi m'i rèt mon kaz pou manz Ti zak boukané. Si Sinoi-là té mazine son manzé té méyèr, li tronp ali ; astèr m'i sar rèt mon kaz minm pou manzé ! Sanm la fami ni va pi alé manz laba !
    • Créole des Hauts : Dabitud onz eur mi sa réstoran chinoi pou manj rin sounouk ek brinjèl. Jordu pa pareil, mi rèste mon kaz pou manj ti jak boukané. Si chinoi-là la panse son manjé té méyeur, lu la tronp alu ; aster mi ress mon kaz pou manjé. Ek la famiy nou sa pu manje ter la .
    • .traduction en français : Habituellement, le midi je vais au restaurant chinois manger de la darne de Snoek avec de l'aubergine. Mais aujourd'hui, je reste chez moi pour manger du « Petit-jacques boucanée ». Si le Chinois pensait que sa cuisine était la meilleure, il se trompe ; Désormais, je resterai chez moi pour manger. Ma famille et moi, nous n'irons plus manger là bas.
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Écriture du créole

Résumé
Contexte

Évoqué dans les écrits datant de la deuxième décennie du XVIIIe siècle, le créole réunionnais est avant tout une langue parlée. Une tradition écrite existe malgré tout depuis 1828 et les Fables créoles de Louis Héry, bien que son implantation soit difficile comme pour toute langue jeune. Elle s'est traduite par la rédaction d'une grammaire et de dictionnaires [D. Baggioni ; A. Armand], ainsi que par l'emploi du créole dans les médias, l'écriture de nombreux recueils de poésie, des romans, de bandes dessinées. Une entente reste encore à trouver : quelle graphie ?

Avant les années 1970, la graphie se faisait uniquement avec les phonèmes français. Le texte à l'écrit restait assez accessible à un locuteur francophone. Entre les années 1970 et 1990, d'autres types de graphies sont apparus avec plus d'accent sur les aspects phonologiques et phonétique : la graphie 77 et la graphie 83 (KWZ). La graphie KWZ fut proposée car elle rassemblait en ses trois lettres des îles, républiques ou pays créolophones, elle pose comme possible une écriture partagée par les créolophones. Aucune graphie ne s'est imposée réellement face aux autres.

Depuis que les textes imposent l'enseignement du créole à l'école (2001), le besoin d'une graphie logique est apparu. Le Tangol a été proposé, mais ne s'est pas imposé non plus. Il est donc demandé aux élèves d'avoir une écriture cohérente, dans la graphie de leur choix.

Davantage d’informations graphie Tangol, graphie KWZ ...
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Phonologie

Résumé
Contexte

Voir Phonologie du créole réunionnais : unité et diversité, par Gillette Staudacher-Valliamée[6],[7]

Consonnes

Davantage d’informations Bilabiale, Labio-dentale ...

- ¹ Il y a plusieurs variantes allophones du son "r". Avant une autre consonne ou à la fin d'un mot, [ʁ] devient [ɰ], ou bien disparaît complètement. Chez certains locuteurs, la spirante vélaire remplace complètement la spirante uvulaire.

- ² /l/ peut être réalisé comme une spirante rétroflexe /ɭ/, suivant les locuteurs.

- Les fricatives alvéolaires ne se distinguent pas toujours des fricatives rétroflexes.

- /s/ et /z/ peuvent être dentales ou alvéolaires, suivant les locuteurs.

- Le "l" peut être dental ou rétroflexe, suivant les locuteurs.

Voyelles

Davantage d’informations Antérieure, Centrale ...

- Lorsqu'elles sont suivies d'un r, les voyelles deviennent plus longues.

- /a/ se rétracte devant r et l.

- /ɑ/ et /o/ sont allophones de /a/ et /ʌ/, respectivement.

- Contrairement au français, il n'y a pas de distinction entre voyelles arrondies et non arrondies en créole réunionnais. Ainsi le [y] et le [ø] en français sont prononcés [ɨ] et [ɜ] dans les variétés des hauts, résultat d'une centralisation, et [i] et [ɛ] dans les bas, auquel cas la distinction disparaît complètement.

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Nombres

Davantage d’informations Nombres ...
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Grammaire

Résumé
Contexte

Les pronoms personnels

Davantage d’informations Français ...

Comme Sujet

Davantage d’informations Français, Ils marquent l'intimité entre (amis ou couple) ...

Comme Objet

Davantage d’informations Français, Locution interjective ...

Les adjectifs possessifs ou déterminant possessif et forme d'adjectif possessif

Davantage d’informations Français, uniquement utilisé pour le masculin ...

Pronoms possessifs

Davantage d’informations Français ...

Chacune des variantes s'utilise indifféremment ; on peut tout aussi bien dire Sa lamiene sa ! (C'est le mien/la mienne/les miennes) que Sa lémyinn sa !, Satlémienne sa !, ou encore Sa satmoin sa !, sans considération de genre, de nombre ou de contexte.

Adverbes et pronoms interrogatifs

Davantage d’informations Français ...

Adverbes de temps

Davantage d’informations Français ...

Adverbes d'opinion

Davantage d’informations Français ...

Pronoms interrogatifs

Davantage d’informations Français ...

Les prépositions, locutions conjonctives et conjonctions

Davantage d’informations Français ...

Prépositions, locutions adverbiales de localisation, locution prépositive et locution adverbiales

Davantage d’informations Français ...

Le pluriel

  • Le pluriel en bon créole se forme en mettant « bann » (se prononçant « bane », « ban-ne » ou « bande ») devant le mot

Exemple : « Bann touriss i inm nout ti péi », « Les touristes aiment notre petite région ».

  • Pour former un démonstratif pluriel, il faut rajouter « -là » derrière le mot tout en conservant le « Bann » devant le mot

Exemple : « Trap bann liv-là pou moin siouplé », « Prends ces livres pour moi s'il te plaît »

  • Il existe néanmoins une forme francisée de plus en plus commune, le «  » emprunté directement du français « les ». Ainsi ici on remplace « Bann » par «  » pour former le pluriel

Exemple : « Lé poul i kakay dann park volay », « Les poules caquettent dans le poulailler ».

  • De même une forme francisée existe pour le démonstratif pluriel : pour l'utiliser il suffit de rajouter «  » (« ces » en français ; nous utiliserons la lettre "c" bien qu'absente dans l'alphabet créole pour différencier "cé" de "sé") devant le mot

Exemple : « Argard cé loto koman lé gayar ! », « Regarde ces voitures comme elles sont chouettes ! ».

  • À noter cependant que «  » est présent dans quelques expressions sans pour autant en faire des expressions francisées, notamment des expressions commençant en français par « Tous les… »

Exemples : « Tou-lé-zhour », « Tous les jours » ; « Tou-lé-zan », « Tous les ans » ; « Tou-lé-soir », « Tous les soirs »… ; « Tou-lé-matin », « Tous les matins ».

  • Le possessif pluriel est formé simplement par le pronom possessif suivi de « bann »

Exemples : « M'i ral mon bann kart, nou va zhoué Bëlot », « J'amène mes cartes on va jouer à la Belote » ; « Tou-lé-zhour li sar rod son bann ti-fiy lékol », « Tous les jours il va chercher ses filles à l'école ».

  • Une forme francisée de plus en plus répandue existe aussi, se formant avec le même pronom possessif qu'en français (mé = mes, té = tes, sé = ses, no = nos, vo = vos ler = leurs)

Exemples : « Li done manzhé sé kabri tou-lé-matin », « Il nourrit ses chèvres tous les matins » ; « Amoin m'i ador mé zansèt tou-lé-soir » « Moi, j'honore mes ancêtres tous les soirs ».

Adjectifs

Comme il n'existe pas de réelle distinction de genres en créole (in fiy, in garson, in shëval), les adjectifs ne varient pas toujours en genre ; nous signalons ci-dessous quelques cas d'exception. En second lieu, ils ne varient pas non plus en nombre : le contexte ou le pronom personnel utilisé (moin, toué, ou, lï, nou, zot, banna...) marquent ou le singulier ou le pluriel.

Ainsi, l'on dira : in bel fanm, in bel bononm ; zot lé gro, nou lé kontan, li lé trankil ; zot lé vilin, etc.

Notons cependant ceci :

  • a) l'adjectif créole peut avoir emprunté au français ou la forme masculine (bon, méchant) ou la forme féminine (belle, courte) :
    • Lë ga-là lé méshan ; Ti-fiy-là lé méshan ; Ti garson-là lé kourt ; Ti-fiy-là lé kourt ;
  • b) certains adjectifs comportent une forme masculine et une forme féminine :
    • volër, volëz ; gaskonër, gaskonëz.

Quant aux adjectifs substantivés servant à désigner la nationalité, ils connaissent en principe les deux genres : Rénioné, Rénionez (Réunionnais, Réunionnaise) ; Morissien, Morrissiene (Mauricien, Mauricienne) ; Rodrigé, Rodrigez (Rodriguais, Rodriguaise) ; Malgash, Malgashine (Malgache) ; Franssé, Franssez (Français, Française) ; Anglé, Anglez (Anglais, Anglaise), etc.

Pour désigner les natifs d’une région particulière de La Réunion, le créole utilise rarement le gentilé français (par exemple : Saint-Pierrois, Saint-Pierroise). Il recourt de préférence à une courte périphrase formés du mot dëmoune/moune et du nom de la ville ou du quartier dont il s’agit :

  • dëmoune Sin-Pier (Saint-Pierrois, Saint-Pierroise), dëmoune Sin-Dni (Dyonisien, Dyonisienne), dëmoune Sin-André (Saint-Andréen, Saint-Andréenne).

Adjectifs qualificatifs

Davantage d’informations français, exemples ...

Adjectifs quantitatifs

Davantage d’informations Français ...

Adjectifs indéfinis

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Vocabulaire

Résumé
Contexte

Les désignations ethniques en créole réunionnais

  • En créole réunionnais le terme « Malbar » désigne les Hindous quelle que soit leur ethnie.
  • On utilise le terme « Kaf » pour désigner la communauté afro-réunionnaise mais aussi les Africains non comoriens ou non mahorais.
  • Les Malgaches sont parfois désignés par « Malgash ».
  • Les termes « Ti-blan », « Yab », « Patzhonn », « Youl », « Litone », « Pip la sho », désignent les blancs d'origine réunionnaise peuplant les hauts de l'île.
  • Alors que les « Gro-blan » eux sont les blancs réunionnais descendants des grands propriétaires terriens de l'île.
  • « Maoul » désigne les métisses.
  • La communauté d'origine chinoise (lointaine ou proche) est appelée « Shinoi ».
  • Les Réunionnais originaires de l'Inde musulmane et du Pakistan sont eux appelés « Zarab ».

Toutes ces communautés parlent créole et sont considérées comme Créoles.

  • La population originaire des Grandes-Comores est désignée elle, par « Komor » et également celle originaire de Mayotte.
  • Enfin les métropolitains et parfois plus généralement les blancs non réunionnais sont désignés par le terme « Zorey ».

Apports étrangers - exemples

Le Créole Réunionnais, dont le lexique est majoritairement d'origine française, a reçu de nombreux apports d'autres langues :

Apports tamouls

  • karia ; karya ; caria : (termite) du tamoul kareya
  • kari ; carri : (plat cuisiné) du tamoul kari
    • rougay ; rougail : préparation culinaire à base de légumes ou de fruits fortement pimentée ou encore piment fort (peut être accompagnée d'une viande ou d'un poisson)
  • pipangay ; pipangaille : (légume) du tamoul pirpangay
  • kalou ; calou : du tamoul kalou qui signifie pierre ou roche
  • kaloupilé ; caloupilé : arbuste aux feuilles aromatiques (du tamoul kari veppilley ou karou veppiley)
  • shabouk ; sabouk, chabouc : (du tamoul sabuk ou savoukou) fouet identique en tout point a ceux que l'on trouve en Inde au Tamil Nâdou
  • mouroung : arbuste dont les fruits de forme allongée (« baton mouroung »), ainsi que les feuilles préparées en « brèdes », sont comestibles (du tamoul murungeï) ; moringa
  • baba : bébé, nourrisson. (du tamoul pâppâ)
  • larson : sorte de bouillon épicé d’origine indienne qui accompagne le massalé (plat traditionnel indien préparé à partir de l'ingrédient du même nom), (du tamoul râsam)

Apports malgaches

Les premiers habitants de l'île étaient des Français de Fort-Dauphin (Tôlanaro) et des Malgaches, d'où de nombreux termes issus de dialectes de Madagascar[8].

  • Kalou ; calou : pilon (du malgache halu ou akalu) ou du tamoul calou qui signifie pierre ou roche ou galet
  • sézi ; saisie : natte (du malgache seza lui-même du français chaise)
  • sosso ; soso : bouillie de riz ou de maïs (du malgache sosoa)
  • farfar : petite étagère au-dessus du foyer (du malgache farafara)
  • bib ; bibe : araignée (du malgache biby)
  • valale ; valal : sauterelle mante religieuse (du malgache valala)
  • maf ; maffe : humide, blet (pour parler du temps ou des légumes) (du malgache mafy, dur, fort, difficile)
  • vouv ; vouve : panier de pêche conique pour attraper les bichiques (du malgache vovo)
  • totosh ; totos ; totoche, frapper (du malgache totoky, secouer)
  • latay ; la taille : crotte. Voir le « col du Taïbit » qui signifie en malgache « crotte de lapin »
  • bishik ; bisik ; bichique : alevin (du malgache bitsika, frétillement)
  • fanzhan ; fanzan ; fanjan : fougère arborescente (du malgache fantsaha)
  • malole ; malol : chassie au coin de l'œil (du malgache lelo, morve)
  • moulale/molale ; moulal / molal : il s'agit de la poussière accumulée sous forme de toiles. Cf la chanson traditionnelle Antonia : « Dann mon tet nana moulal, dan mon zië nana malol »
  • voulvoul : moutons de poussières (du malgache volvolo, petits poils)
  • zamal : chanvre indien (du malgache jamala)
  • shipek ; sipèk ; chipèque : mante religieuse (du malgache tsipekona)
  • massiak ; masiak ; massiaque : méchant (du malgache masiaka)
  • an missouk ; an misouk ; en missouque : en cachette, à la dérobée (du malgache misokosoko)
  • papang ; papangue : rapace de la Réunion (du malgache papango)
  • sakaf : repas (du malgache sakafo)
  • zigid ; siguide : gri-gri, sort (du malgache mpisikidy)
  • soubik ; soubique : panier à deux anses (du malgache sobika ou sobiky)
  • tant ; tante : panier tressé (du malgache tanty)
  • zourit ; zourite / z'ourite : poulpe (du malgache orita) se dit ourite sur l'île Rodrigues et à l'île Maurice

Apports relatifs à la toponymie

  • Manapany : « chauve-souris » en malgache. Autrefois dans ce lieu-dit, les esclaves malgaches avaient pour habitude de se nourrir de cet animal nocturne.
  • Cilaos : du malgache « tsilaosana », qui signifie « lieu que l'on ne quitte pas » car c'était autrefois un refuge pour les « marrons » (esclaves en fuite).
  • Salazie : du malgache, « bon campement », pour la pureté de ses eaux.
  • Grand Bénare (2 892 m d'altitude) : du malgache be (grand) et nare (froid). Le rajout « grand » en français est donc redondant. À noter qu'il existe également un sommet tout proche appelé le petit Bénare.
  • Le Tampon : du malgache, « tampona », « le sommet ».

Apports indo-portugais

Du fait du développement du commerce vers l'Inde, on trouve quelques termes portugais ou venus d'Inde par les Portugais, comme :

  • rak / arak ; arrack : rhum (de l'Inde)
  • zashar ; zasar ; achards : légumes confits dans du piment et de l'huile (du malais atchar ou du persan atchanrd)
  • bazar : marché, vendeur de légumes (de l'Inde)
  • Bred ; brèd ; brède : feuilles de diverses plantes qu'on fait sauter pour accompagner le riz (du portugais 'bredo', désignant à l'origine l'amarante)
  • Brinzhel ; brinzèl ; bringèle : aubergine du portugais berinjela
  • kaf ; cafre, Noir, terme appliqué aux individus d'origine africaine, (de l'arabe kafir, signifiant infidèle, nom donné aux habitants du Mozambique par les conquérants Arabes)
  • kamaron ; camaron : grosse crevette, gambas (du portugais camarão)
  • karapat ; carapate : tique (du portugais du Cap-Vert carrapato)
  • Karia ; karya ; caria : termite (de l'Inde)
  • kankrëla ; kankrèla ; cancrelat : blatte (de l'Inde)
  • fig ; figue : banane (du portugais figo d'orta, figue de jardin... On appelait la banane également « figue d'Inde » au XVIe siècle)
  • goni ; gouni : sac de jute, toile de sac (de l'hindi 'goni', sac)
  • kaloupilé ; caloupilé : arbuste aux feuilles aromatiques (du tamoul karupilleil)
  • langouti : pièce de toile enserrant les reins, vieux vêtement (de l'hindi langoti)
  • malbar ; malbare : individu d'origine indienne (du portugais malabar, côte de Malabar habité par les Maleatar)
  • rougay ; rougail : préparation culinaire à base de légumes ou de fruits fortement pimentée (peut-être accompagnée d'une viande ou d'un poisson) (du tamoul ouroukaille, fruit vert confit)
  • shabouk ; sabouk ; chabouc : fouet (de l'Inde sabuk) (à rapprocher de l'indonésien cambuk qui donne en Afrique du Sud : Sjambok, la chicotte qui est aussi un fouet.)
  • samousa ; samoussa : petit beignet triangulaire fourré (de l'hindi samosa issu lui-même de l'arabe sambusaq)
  • varang ; varangue : galerie ou terrasse couverte formant une partie de la façade de la case créole (du portugais varanda puis varango qui désigne la loggia sur l'arrière des galions)

Vocabulaire marin et apports des îles

La Réunion faisait partie de l'empire colonial français. Du fait des voyages de navigateurs, certains termes utilisés aux Antilles ou plus généralement dans les îles sont parvenus à La Réunion.

Davantage d’informations français ...

Les termes s'échangent encore entre les îles et on trouve des termes réunionnais dans les créoles antillais (par exemple zoreil, métropolitain, ou achards cf. ci-dessus).

Apports africains

Davantage d’informations français ...

Apports gallo, normand ou français et adjectif nom commun

Davantage d’informations français ...

Autres exemples

Davantage d’informations français ...

Liste de verbes communs sous leurs différentes formes

Est dressée ci-dessous une liste non exhaustive de verbes communs et des faux-amis :

Davantage d’informations français, exemple ...

Le corps humain

Thumb
Vocabulaire du corps humain en Créole réunionnais

Unités nominales inséparables et semi inséparables

Unités nominales inséparables

Un certain nombre de noms communs en français se sont vu fusionner avec leurs déterminants en créole réunionnais, en faisant des unités nominales inséparables. La plupart sont dérivés de noms précédés par les préfixes "L' ", "LE" ou encore qui ont conservé la liaison du français "Z'" (la liaison après "les" par exemple) ou bien avec un "N" final.

Exemple : "Mon matant té i inm zariko lavé dann tan lontan" = " Ma tante aimait les haricots qu'on avait avant il y a longtemps "

Davantage d’informations français, fusion ...

Unités nominales semi-inséparables

Un certain nombre d'autres noms communs en français se sont vu fusionner avec leurs déterminants en créole mais seulement lorsqu'un déterminant était présent en français, il vient ainsi remplacer le "DE", "DU", "DES", "LE", "LA" ou encore "LES".

Exemple : "Met dësik, dëlé sar plï dou" = " Mets du sucre, le lait sera plus agréable "

Davantage d’informations français, fusion ...
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Temps verbaux du créole réunionnais

Résumé
Contexte

Présent

Koz (Parler) présent
Moin / M' — i kozNou — (i) koz
Ou — (i) kozzot — i koz
Li — (i) kozBanna — i koz
Et (être) présent
Moin — Nou —
Ou — zot —
Li — Banna —
Avoir (Avoir) présent
Moin — nanaNou — nana
Ou — nanazot — nana
Li/lu — nanaBanna — nana

Exemple : "M'i trapp mon palto" = "Je prends mon pull"

Pour former la négation il suffit de rajouter "Pa" (pas), "Poin" (pas ; avec le verbe "avoir" pour la possession) "Pï" (plus) ou "Zhamé" (jamais) après le verbe :

M'i koz pa/pï (Je ne parle pas/plus) ; Ou nana poin soulié (Tu n'as pas de chaussures)

Progressif du présent

  • La marque la plus répandue
Koz (Parler) présent progressif
Moin — la pou/la po/pou/po koz(é)Nou — la pou/la po/pou/po koz(é)
Ou — la pou/la po/pou/po koz(é)zot — la pou/la po/pou/po koz(é)
Li — la pou/la po/pou/po koz(é)Banna — la pou/la po/pou/po koz(é)
Avoir (Avoir) présent progressif
Moin — la pou/la po/pou/po ganÿ(é)Nou — la pou/la po/pou/po ganÿ(é)
Ou — la pou/la po/pou/po ganÿ(é)zot — la pou/la po/pou/po ganÿ(é)
Li — la pou/la po/pou/po ganÿ(é)Banna — la pou/la po/pou/po ganÿ(é)
Étymologie : « La pou » vient de « il est là pour » faire quelque chose.
Exemple : "Lï po kraz piman dann pilon" = "Il est en train d'écraser du piment dans un pilon"
  • Il existe une variante plus rare
Koz (Parler) présent progressif
Moin — lé apré/lapré/apré/apé/pé koz(é)Nou — lé apré/lapré/apré/apé/pé koz(é)
Ou — lé apré/lapré/apré/apé/pé koz(é)zot — lé apré/lapré/apré/apé/pé koz(é)
Li — lé apré/lapré/apré/apé/pé koz(é)Banna — lé apré/lapré/apré/apé/pé koz(é)
Avoir (Avoir) présent progressif
Moin — lé apré/lapré/apré/apé/pé ganÿ(é)Nou — lé apré/lapré/apré/apé/pé ganÿ(é)
Ou — lé apré/lapré/apré/apé/pé ganÿ(é)zot — lé apré/lapré/apré/apé/pé ganÿ(é)
Li — lé apré/lapré/apré/apé/pé ganÿ(é)Banna — lé apré/lapré/apré/apé/pé ganÿ(é)
Étymologie : «  » vient d'« être après » faire quelque chose.
Exemple : "Nou lapré anmar lë bato" = "Nous sommes en train d'attacher le bateau"
  • Enfin existe aussi une variante acrolectale (plus proche du français) :
Koz (Parler) présent progressif
Moin — lé antrinn/trinn koz(é)Nou — lé antrinn/trinn koz(é)
Ou — lé antrinn/trinn koz(é)zot — lé antrinn/trinn koz(é)
Li — lé antrinn/trinn koz(é)Banna — lé antrinn/trinn koz(é)
Avoir (Avoir) présent progressif
Moin — lé antrinn/trinn ganÿ(é)Nou — lé antrinn/trinn ganÿ(é)
Ou — lé antrinn/trinn ganÿ(é)zot — lé antrinn/trinn ganÿ(é)
Li — lé antrinn/trinn ganÿ(é)Banna — lé antrinn/trinn ganÿ(é)
Étymologie : « Antrinn » vient d'« être en train de » faire quelque chose.
Exemple : "Ou trinn rant dan out kaz ?" = "Tu es en train de rentrer chez toi ?"

Il n'existe pas de négation au progressif présent

Présent terminatif récent

  • Variante basilectale (plus loin du français)
Koz (Parler) présent terminatif récent
Moin — M' (i) sort koz(é)Nou — sort koz(é)
Ou — sort koz(é)zot — sort koz(é)
Li — sort koz(é)Banna — sort koz(é)
Avoir (Avoir) présent terminatif récent
Moin — M' (i) sort ganÿ(é)Nou — sort ganÿ(é)
Ou — sort ganÿ(é)zot — sort ganÿ(é)
Li — sort ganÿ(é)Banna — sort ganÿ(é)
Exemple : "M'i sort koz sanm banna, la di amoin la soiré i fé pï" = "Je viens de leur parler, ils m'ont dit que la soirée est annulée"
  • Variante acrolectale (plus proche du français)
Koz (Parler) présent terminatif récent
Moin — (i) vienn koz(é)Nou — vienn koz(é)
Ou — vienn koz(é)zot — vienn koz(é)
Li — vienn koz(é)Banna — vienn koz(é)
Avoir (Avoir) présent terminatif récent
Moin — (i) vienn ganÿ(é)Nou — vienn ganÿ(é)
Ou — vienn ganÿ(é)zot — vienn ganÿ(é)
Li — vienn ganÿ(é)Banna — vienn ganÿ(é)
Exemple : "Lï vienn oir lë shien ter-ba !" = "Il vient de voir le chien par là-bas !"

Il n'existe pas de négation au présent terminatif présent

Passé inaccompli

  • Basilectal (plus éloigné du français)
Koz (Parler) passé inaccompli
Moin — M' (i) té kozNou — té koz
Ou — té kozzot — té koz
Li — té kozBanna — té koz
Étymologie : «  » vient de du verbe français « être » à l'imparfait, « était ».
Exemple : "Nou té pran lë trin" = "On prenait le train"
  • Il existe aussi une variante basilectale plus rare
Koz (Parler) passé inaccompli
Moin — té i kozNou — té i koz
Ou — té i kozzot — té i koz
Li — té i kozBanna — té i koz
Exemple : "M'i rapel, zot té i vien touzhour sanm boutey lë ronm" = "Je me rappelle, vous veniez toujours avec une bouteille de rhum"
  • Enfin on note l'existence d'une troisième variante basilectale très rare
Koz (Parler) passé inaccompli
Moin - té/lété ki kozNou — té/lété ki koz
Ou — té/lété ki kozzot — té/lété ki koz
Li — té/lété ki kozBanna — té/lété ki koz
Exemple : "Kan nou la rankont anou, ou té ki kraz dann bal la poussier" = "Quand on s'est rencontré, tu dansais dans les bals populaires"
  • Acrolectal (moins éloigné du français)
Koz (Parler) passé inaccompli
Moin — M' i kozé (koz + é)Nou — (i) kozé (koz + é)
Ou — (i) kozé (koz + é)zot — (i) kozé (koz + é)
Li — (i) kozé (koz + é)Banna — (i) kozé (koz + é)
Étymologie : La conjugaison est alors proche de l'imparfait en français
Exemple : "M'i marshé dan la foré" = "Je marchais dans la forêt"
  • Deux exceptions qui ne prennent pas de modaux verbaux : être et avoir
Et (être) passé inaccompli
Moin — M' (i) té ou létéNou — té ou lété
Ou — té ou létézot — té ou lété
Li — té ou létéBanna — té ou lété
Étymologie : «  » ou « lété » vient de du verbe français « être » à l'imparfait, « était ».
Exemple : "Ou lété mon zézer" = "Tu étais ma petite-amie"
Avoir (Avoir) passé inaccompli
Moin - lavé ou navéNou — lavé ou navé
Ou — lavé ou navézot — lavé ou navé
Li — lavé ou navéBanna — lavé ou navé
Étymologie : « Lavé » ou « Navé » vient du verbe français « avoir » à l'imparfait, « avait »
Exemple : "Lontan lavé tortï d'ter La Rénion !" = "Il y a longtemps, il y avait des tortues de terre à La Réunion"

Pour former la négation il suffit de rajouter "Pa" (pas), "Poin" (pas ; avec le verbe "avoir" pour la possession) "Pï" (plus) ou "Zhamé" (jamais) après le verbe :

Ou té i koz pa ek li (Tu ne lui parlais pas); Lï lavé poin la moné pou ashëté in soulié (Il n'avait pas l'argent pour acheter des chaussures)

L'accompli

Koz (Parler) accompli
Moin — la koz(é)Nou — la koz(é)
Ou — la koz(é)zot — la koz(é)
Li — la koz(é)Banna — la koz(é)
Exemple :Ou la asper alï lontan ?" = "Tu l'as attendu longtemps ?"
Avoir (Avoir) accompli
Moin — la ganÿ(é)Nou — la ganÿ(é)
Ou — la ganÿ(é)zot — la ganÿ(é)
Li — la ganÿ(é)Banna — la ganÿ(é)
Exemple :"Moin la ganÿ in tablet pou Nohel" = "J'ai eu une tablette pour Noël
Et (Être) accompli
Moin — lété/la téNou — lété/la té
Ou — lété/ la tézot — lété/la té
Li — lété/la téBanna — lété/la té
Étymologie : « La » vient de l'auxiliaire français du passé composé « avoir », « a ».
Exemple : "Banna lété manzhé par bann rëkin" = "Ils ont été mangés par les requins"

Pour former la négation il suffit de rajouter "Pa" (pas), "Pï" (plus) ou "Zhamé" (jamais) entre le marqueur de temps "la" et le verbe :

Banna la pa parti oir zot proféssër (Ils ne sont pas allés voir leurs professeurs);

Le passé accompli

Koz (Parler) passé accompli
Moin — lavé/navé koz(é)Nou — lavé/navé koz(é)
Ou — lavé/navé koz(é)Zot — lavé/navé koz(é)
Li — lavé/navé koz(é)Banna — lavé/navé koz(é)
Exemple : "Lï lavé nï ek nou zhour-là" = "Il était venu avec nous ce jour-là"
Avoir (Avoir) passé accompli
Moin — lavé/navé ganÿ(é)Nou — lavé/navé ganÿ(é)
Ou — lavé/navé ganÿ(é)Zot — lavé/navé ganÿ(é)
Li — lavé/navé ganÿ(é)Banna — lavé/navé ganÿ(é)
Exemple : "Nout tout navé ganÿ la grip" = "On avait tous eu la grippe"
Et (Être) passé accompli
Moin — lavé/navé téNou — lavé/navé té
Ou — lavé/navé téZot — lavé/navé té
Li — lavé/navé téBanna — lavé/navé té
Exemple : "Ou lavé té béké par lë martin" : "Tu avais été mordu par le martin"

Pour former la négation il suffit de rajouter "Pa" (pas), "Pï" (plus), ou "Zhamé" (jamais) entre le marqueur de temps "lavé/navé" et le verbe :

Moin lavé zhamé ginÿ mon ti-kat-sou (Je n'avais jamais reçu mon salaire) ; Zhour-là, ou lavé pa dénonss amoin ek la loi (Ce jour-là, tu ne m'avais pas dénoncé à la police)

Le terminatif

Koz (Parler) terminatif
Moin — la fine/fine koz(é)Nou — la fine/fine koz(é)
Ou — la fine/fine koz(é)zot — la fine/fine koz(é)
Li — la fine/fine koz(é)Banna — la fine/fine koz(é)
Exemple : "Zot la fine pran zot tante ?" = "Vous avez déjà pris votre panier ?"
Avoir (Avoir) terminatif
Moin — la fine/fine ganÿ(é)Nou — la fine/fine ganÿ(é)
Ou — la fine/fine ganÿ(é)zot — la fine/fine ganÿ(é)
Li — la fine/fine ganÿ(é)Banna — la fine/fine ganÿ(é)
Exemple : "Moin la fine ganÿ mon gouté hin ! Aster lé bon, mersi !" = "J'ai déjà eu mon compte hein ! Maintenant ça suffit, merci !"

Pour former la négation, il faut remplacer "fine" par "pankor" ou "pokor" :

Banna la pankor ganÿ zot Bac (ils n'ont pas encore eu leur bac).

Passé prospectif

Koz (Parler) passé prospectif
Moin — té (i) sar koz(é)Nou — té (i) sar koz(é)
Ou — té (i) sar koz(é)zot — té (i) sar koz(é)
Li — té (i) sar koz(é)Banna — té (i) sar koz(é)
Exemple : "Nou té i sar pran lavion ler siklone l'arivé !" = "On allait prendre l'avion quand le cyclone est arrivé !"
Avoir (Avoir) passé prospectif
Moin — té (i) sar ganÿ(é)Nou — té (i) sar ganÿ(é)
Ou — té (i) sar ganÿ(é)zot — té (i) sar ganÿ(é)
Li — té (i) sar ganÿ(é)Banna — té (i) sar ganÿ(é)
Exemple : "Moin té i sar ganÿ mon bourss kan lë CROUS la konmanss fé la grev !" = "J'allais avoir ma bourse quand le CROUS s'est mis en grève !"

Pour former la négation il suffit de rajouter "Pa" (pas), "Pï" (plus) ou "Zhamé" (jamais) entre le marqueur de temps "té (i) sar" et le verbe :

Nï té i sar pa oir azot (Nous n'allions pas les voir)

Progressif passé

Koz (Parler) progressif passé
Moin — té pou koz(é)Nou — té pou koz(é)
Ou — té pou koz(é)zot — té pou koz(é)
Li — té pou koz(é)Banna — té pou koz(é)
Exemple : "Moin té pou tienbo mon portmoné kan voler la kapay alï" = "J'étais en train de tenir mon porte-feuille quand un voleur me l'a volé"
Avoir (Avoir) progressif passé
Moin — té pou ganÿ(é)Nou — té pou ganÿ(é)
Ou — té pou ganÿ(é)zot — té pou ganÿ(é)
Li — té pou ganÿ(é)Banna — té pou ganÿ(é)
Étymologie : « Té pou » vient du français « Était pour ».
Exemple : "Lï té pou ganÿ son moné kan patron la déssid pï donn alï" = "Il était en train de le payer quand le patron a décidé de ne plus lui donner sa paye"

Passé terminatif

Koz (Parler) passé terminatif
Moin — té fine koz(é)Nou — té fine koz(é)
Ou — té fine koz(é)zot — té fine koz(é)
Li — té fine koz(é)Banna — té fine koz(é)
Exemple : "Nou té fine arivé" = "On était déjà arrivé"
Avoir (Avoir) passé terminatif
Moin — té fine ganÿ(é)Nou — té fine ganÿ(é)
Ou — té fine ganÿ(é)zot — té fine ganÿ(é)
Li — té fine ganÿ(é)Banna — té fine ganÿ(é)
Exemple : "Lerla zot té fine ganÿ zot loto non ?" = "À ce moment-là, vous aviez déjà eu votre voiture non ?"

Pour former la négation, il faut remplacer "fine" par "pankor" ou "pokor" :

Nou té pokor koz ek li (on ne lui parlait pas encore)

Futur non accompli

  • Un exemple régulier

Basilectal (plus éloigné du français)

Koz (Parler) futur non accompli
Moin — va/wa koz(é)Nou — va/wa koz(é)
Ou — va/wa koz(é)Zot — va/wa koz(é)
Li — va/wa koz(é)Banna — va/wa koz(é)
Exemple : "Lï wa pran inta lë tan pou prépar alï, m'i koné moin !" = "Elle prendra beaucoup de temps pour se préparer, je la connais !"
Avoir (avoir) futur non accompli
Moin — va/wa ganÿNou — va/wa ganÿ
Ou — va/wa ganÿZot — va/wa ganÿ
Li — va/wa ganÿBanna — va/wa ganÿ
Étymologie : « Va » vient du futur du verbe « aller » en français, « Va »
Exemple : "Afol pa, ou wa ganÿ out portab po Nohel !" = "Ne t'inquiète pas tu vas avoir ton portable pour Noël !"

Pour former la négation il suffit de rajouter "Pa" (pas), "Pï" (plus) ou "Zhamé" (jamais) entre le marqueur de temps "va" et le verbe :

Afol pa, nï va pa bït alï kan nï sar an Franss (Ne t'inquiètes pas, on ne le croisera pas quand on sera en France)

Acrolectal (moins éloigné du français)

Koz (Parler) futur non accompli
Moin — M' (i) koz ra/ar (koz+ra ou koz+ar)Nou — koz ra/ar(koz+ra ou koz+ar)
Ou — koz ra/ar (koz+ra ou koz+ar)Zot — koz ra/ar (koz+ra ou koz+ar)
Li — koz ra/ar (koz+ra ou koz+ar)Banna — koz ra/ar (koz+ra ou koz+ar)
Exemple : "Nou parl ra alï" = "On va le gronder"
Avoir (avoir) futur non accompli
Moin — M' (i) ganÿ ra/ar (ginÿ+ra ou ginÿ+ar)Nou — ganÿ ra/ar (ginÿ+ra ou gin+ar)
Ou — ganÿ ra/ar (ganÿ+ra ou ginÿ+ar)Zot — ganÿ ra/ar (ganÿ+ra ou ginÿ+ar))
Li — ganÿ ra/ar (ganÿ+ra ou ginÿ+ar)Banna — ganÿ ra/ar (ganÿ+ra ou ginÿ+ar))
Étymologie : La terminaison « -ra » vient d'une des terminaisons du futur en français, « -era ».
Exemple : "Lï ganÿ ra in vélo ek moin" = "Il aura un vélo avec moi"

Cette déclinaison du futur est surtout utilisée pour les phrases négatives

Koz (Parler) futur non accompli
Moin — M' (i) koz rapa/arpaNou — koz rapa/arpa
Ou — koz rapa/arpaZot — koz rapa/arpa
Li — koz rapa/arpaBanna — koz rapa/arpa
Exemple : "Nou prann arpa la rout an kornish" = "On ne va pas prendre la route du littoral"
Avoir (avoir) futur non accompli
Moin — M' (i) ganÿ rapa/arpaNou — ganÿ rapa/arpa
Ou — ganÿ rapa/arpaZot — ganÿ rapa/arpa
Li — ganÿ rapa/arpaBanna — ganÿ rapa/arpa
Exemple : "Moin ganÿ arpa travay-là, moin lé sïr !"= "Je ne vais pas avoir ce boulot, j'en suis sûr"
  • Deux exceptions qui ne prennent pas forcément de modaux verbaux : être et avoir
Et (être) futur non accompli
Moin / M'— i sar/sraNou — sar/sra
Ou — sar/sraZot — sar/sra
Li — sar/sraBanna — sar/sra

Étymologie : « Sar/sra » vient du futur du verbe « être » en français, « sera ».

Exemple : "Ou sar gran plï tar ou !" = "Tu seras grand plus tard toi !"
Avoir (Avoir) futur non accompli
Moin — nora/lora/nar/larNou — nora/lora/nar/lar
Ou — nora/lora/nar/larZot — nora/lora/nar/lar
Li — nora/lora/nar/larBanna — nora/lora/nar/lar
Étymologie : « Nora » ou « lora » vient du futur du verbe « Avoir » en français, « Aura »
Exemple : "Kissa nar la moné po pey lë parking ?" = "Qui est-ce qui aura de l'argent pour payer le parking ?"

Pour former la négation il suffit de rajouter "Pa" (pas), "Poin" (pas ; avec le verbe "avoir" pour la possession), "Pï" (plus) ou "Zhamé" (jamais) après le verbe :

Moin lora poin lë loto pou alé anparti ek zot (Je n'aurai pas de voiture pour venir en pick-nick avec vous)

Futur prospectif

Koz (Parler) futur prospectif
M' — i sa/sar/sava koz(é)Nou / N' — (i) sa/sar/sava koz(é)
Ou — (i) sa/sar/sava koz(é)zot — i sa/sar/sava koz(é)
Li — (i) sa/sar/sava koz(é)Banna — i sa/sar/sava koz(é)
Exemple : "Moin sar kass mang, ou vë ?" = "Je vais ramasser des mangues, tu en veux ?"
Et (être) futur prospectif
M' — i sa/sar/sava etNou / N' — (i) sa/sar/sava et
Ou — (i) sa/sar/sava etzot — i sa/sar/sava et
Li — (i) sa/sar/sava etBanna — i sa/sar/sava et
Exemple : "Moin sar et annuiyé-là !" = "Je vais être ennuyé là" ; Cependant cette forme reste rare, on utilisera le plus souvent "Moin sar annuiyé-là"
Avoir (ginÿ) futur prospectif
M' — i sa/sar/sava ganÿ(é)Nou / N' — (i) sa/sar/sava ganÿ(é)
Ou — (i) sa/sar/sava ganÿ(é)zot — i sa/sar/sava ganÿ(é)
Li — (i) sa/sar/sava ganÿ(é)Banna — i sa/sar/sava ganÿ(é)
Étymologie : « Sa/sar/sava » vient de « S'en va » ou « Ça va » en français.
Exemple : "Ou sar ganÿ in kozman ou lâ !" = "Tu vas te faire gronder !"

Pour former la négation il suffit de rajouter "Pa" (pas), "Pï" (plus) ou "Zhamé" (jamais) entre le marqueur de temps "sar" et le verbe :

Zot sar pa done larzhan pou bann malërë ? (Vous n'allez pas donner de l'argent aux pauvres ?)

Futur terminatif

Koz (Parler) futur terminatif
Moin — sar fine koz(é)Nou — sar fine koz(é)
Ou — sar fine koz(é)zot — sar fine koz(é)
Li — sar fine koz(é)Banna — sar fine koz(é)
Exemple : "Zot sar fine manzhé ler moin v'arivé" = "Vous aurez déjà mangé quand je vais arriver"
Avoir (Avoir) futur terminatif
Moin — sar fine ganÿ(é)Nou — sar fine ganÿ(é)
Ou — sar fine ganÿ(é)zot — sar fine ganÿ(é)
Li — sar fine ganÿ(é)Banna — sar fine ganÿ(é)
Exemple : "Banna sar fine ganÿ lamand kan ou va ginÿ bouzh lë loto !" = "Ils auront déjà eu une amende avant que tu puisses déplacer la voiture !"

Pour former la négation, il faut remplacer "fine" par "pankor" ou "pokor" :

Zot sar pankor kour sanm nou (Vous n'allez pas encore courir avec nous)

Futur progressif

Koz (Parler) futur progressif
Moin — M' (i) sar pou koz(é)Nou — sar pou koz(é)
Ou — sar pou koz(é)zot — la koz(é)
Li — sar pou koz(é)Banna — la koz(é)
Exemple : "Nou sar pou mor kan bann ponpié v'arivé" = "On sera en train de mourir quand les pompiers vont arriver
Avoir (Avoir) futur progressif
Moin — M' (i) sar pou ganÿ(é)Nou — sar pou ganÿ(é)
Ou — sar pou ganÿ(é)zot — sar pou ganÿ(é)
Li — sar pou ganÿ(é)Banna — sar pou ganÿ(é)
Exemple : "Moin sar pou kuir kan dëmoune v'ariv la kaz" = "Je serais en train de cuisiner quand les gens vont arriver à la maison"

Il n'existe pas de négation au progressif passé

Conditionnel non accompli

Koz (Parler) conditionnel non accompli
M' — i kozré (+ré)Nou — (i) kozré (+ré)
Ou — (i) kozré (+ré)zot — i kozré (+ré)
Li — (i) kozré (+ré)Banna — i kozré (+ré)
Exemple : "Ou sonÿré ankor kabri si moin lavé pa donn aou travay" = "Tu élèverais encore des chèvres si je ne t'avais pas donné du travail"
Avoir (avoir) conditionnel non accompli
M' — i noré/loréNou — (i) noré/loré
Ou — (i) noré/lorézot — i noré/loré
Li — (i) noré/loréBanna — i noré/loré
Exemple : "Ek siklone-là, moin loré fin si lavé poin manzhay la kaz
Et (Être) conditionnel non accompli
M' — i sréNou — (i) sré
Ou — (i) srézot — i sré
Li — (i) sréBanna — i sré
Etymologie : La terminaison « -ré » vient de la terminaison du conditionnel en français, « -erai »
Exemple : "Banna sré mor zhordï si ou lavé pa sov azot !" = "Ils seraient morts aujourd'hui si tu ne les avais pas sauvés !"

Pour former la négation il suffit de rajouter "Pa" (pas), "Poin" (pas ; avec le verbe "avoir" pour la possession) "Pï" (plus) ou "Zhamé" (jamais) après le verbe :

Nou manzhré pa laviann koshon si nou té ankor mïzïlman (Nous ne mangerions pas de porc si nous étions encore musulmans)

Conditionnel accompli

Koz (Parler) conditionnel accompli
Moin — noré koz(é)Nou — noré koz(é)
Ou — noré koz(é)zot — noré koz(é)
Li — noré koz(é)Banna — noré koz(é)
Exemple : "Moin noré dï alé oir lë dokter" = "J'aurai dû aller voir le médecin"
Avoir (Avoir) conditionnel accompli
Moin — noré ganÿ(é)Nou — noré ganÿ(é)
Ou — noré ganÿ(é)zot — noré ganÿ(é)
Li — noré ganÿ(é)Banna — noré ganÿ(é)
Et (Être) conditionnel accompli
Moin — norté/noré téNou — norté/noré té
Ou — norté/noré tézot — norté/noré té
Li — norté/noré téBanna — norté/noré té
Étymologie : « Noré » vient du verbe « Avoir » au conditionnel en français, « Aurai »
Exemple : "Nou narté malërë si nou lavé pa ginÿ lë Loto" = "On aurait été pauvre si on n'avait pas gagné au Loto"

Pour former la négation il suffit de rajouter "Pa" (pas), "Pï" (plus) ou "Zhamé" (jamais) entre le marqueur de temps "noré/loré" et le verbe :

Toué loré pa ginÿ in mok si toué té i travay lékol (Tu n'aurais pas eu une mauvaise note si tu travaillais à l'école)

Conditionnel progressif

Koz (Parler) conditionnel progressif
Moin — noré/loré té pou koz(é)Nou — noré/loré té pou koz(é)
Ou — noré/loré té pou koz(é)zot — noré/loré té pou koz(é)
Li — noré/loré té pou koz(é)Banna — noré/loré té pou koz(é)
Exemple : "Zot noré té pou fé zot lësson ankor si moin navé pa ed azot" = "Vous auriez été en train de faire vos devoirs encore si je ne vous avez pas aidé"
Koz (Parler) conditionnel progressif
Moin — norté pou koz(é)Nou — norté pou koz(é)
Ou — norté pou koz(é)zot — norté pou koz(é)
Li — norté pou koz(é)Banna — norté pou koz(é)
Exemple : "Moin narté pou kass mang si ou lavé pa débark kom'a" = "J'aurai été en train de cueillir des mangues si tu n'avais pas débarqué comme ça"
Avoir (Avoir) conditionnel progressif
Moin — norté pou ganÿ(é)Nou — norté pou ganÿ(é)
Ou — norté pou ganÿ(é)zot — norté pou ganÿ(é)
Li — norté pou ganÿ(é)Banna — norté pou ganÿ(é)
Étymologie : « Noré/loré té pou » vient du français « Aurai été pour »
Exemple : "Banna narté pou ganÿ inta larzhan si banna lavé pa plané !" = "Ils auraient été en train de gagner beaucoup d'argent s'ils n'avaient pas déconné !"

Il n'existe pas de négation au conditionnel progressif

Conditionnel terminatif

Koz (Parler) conditionnel terminatif
Moin — norté/loré té fine koz(é)Nou — norté/loré té fine koz(é)
Ou — norté/loré té fine koz(é)zot — norté/loré té fine koz(é)
Li — norté/loré té fine koz(é)Banna — norté/loré té fine koz(é)
Exemple : " Moin norté fine gran si moin lavé éné minm zhour kë ou" = "J'aurai déjà été grand si j'étais né le même jour que toi"

Il n'existe pas de négation au conditionnel terminatif

Impératif

  • a) Utilisation de la forme longue d'un verbe (seulement pour la deuxième personne du singulier)
    • ex : Manzhé ! (Mange !)
  • b) Utilisation dans certains cas de la forme infinitive
    • ex : Aoir pou lï in respé ! (Aie du respect pour lui !) Tënir sa pou moin (Tiens ça pour moi)
  • b) Utilisation de la forme habituelle d'un verbe avec le pronom personnel objet après (valable pour la deuxième personne du singulier et la deuxième personne du pluriel) :
    • ex : Koz azot ! (Parlez !) Vien aou ter-là ! (Viens ici !)
  • c) Emploi de l'expression anon en manière d'exhortation (correspond à la 2e personne de l'impératif pluriel français)
    • ex : Anon baré ! (Allons-y !) Anon koz ansanm Manuel ! (Allons parler avec Manuel !) Anon kraz inn ti séga ! (Dansons le séga !)
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Une petite littérature en créole réunionnais

Quelques proverbes en créole réunionnais

  • « Bon Dié i pini pa le ross » (Dieu ne punit pas les galets) : On récolte ce que l'on sème.
  • « Kont pa sï bato mon frer pou sot la rivier » (Ne compte pas sur le bateau de mon frère pour traverser la rivière) : Ne pas compter sur les autres pour avancer.
  • « Koulër la po la pa koulër lë ker » (La couleur de la peau n'est pas la couleur du cœur) : La couleur de la peau ne vous dit pas quel genre de personnage est l'autre.
  • « Sat i frékant lë shien i gïny lë pïs » (Celui qui fréquente les chiens attrapent des puces) : On n'a que ce qu'on a cherché si on fréquente n'importe qui.
  • « Foutan i angress pa koshon » (Les paroles ironiques n'engraissent pas les cochons) : La critique est facile, l'art est difficile.
  • « Tortï i oi pa son kë » (La tortue ne voit pas sa queue) : On ne peut réaliser quelque chose d'impossible.
  • « Krapo i argard aou, ou la pa blizhé get alï gro zië » (Le crapaud te regarde, tu n'es pas obligé de le regarder avec des gros yeux) : Ce n'est pas parce qu'on vous regarde que vous devez défigurer l'autre.
  • « Ti ash i koup gro boi » (La petite hache coupe de gros morceaux de bois) : Avec de la persévérance on arrive à ses fins.
  • « Kan la rivier i dsann, la bou i dsann ansanm » (Quand la rivière descend, la boue descend avec elle) : Lorsqu'un scandale arrive, tous ceux qui y sont impliqués ne doivent pas passer à travers les mailles.
  • « Bëf dëvan i boir dëlo prop» (Le bœuf de devant boit de l'eau propre) : Premier arrivé, premier servi.
  • « La lang na poin lë zo» (La langue n'a pas d'os) : Il faut se méfier des commérages.
  • « Bon kari i fé dann vië karay» (Le bon cari se fait dans une vieille marmite) : C'est dans les vieux pots qu'on fait la bonne soupe.
  • « Kan gro bëf i sharzh, sort dëvan» (Quand le gros bœuf charge, sort devant) : Attention au patron en colère.
  • « Get ek lë zië, fini ek lë kër» (Regarder avec les yeux, finir avec le cœur) : Trouver du plaisir en tout mais se régaler seulement en souvenir.
  • « Kalbass amer i suiv la rassine» (La calebasse amère suit la racine) : Tel père, tel fils
  • « Na in zhour i apel dëmin» (Il y a un jour qui s'appelle demain) : On ne peut pas être malheureux tous les jours
  • « I fé pa la bou avan la plï» (Il n'y a pas de boue avant la pluie) il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs
  • « Poul i ponn pa kanor» (Une poule ne pond pas un canard) : Les chiens ne font pas les chats
  • « Ou done in pié, i pran in karo» (Tu lui donnes un plant, il prend le champ) : Donne la main, on te prend le bras
  • « Dann wi na poin batay» (Dans un oui il n'y a pas de baston) : Avec un oui, il n'y a pas de dispute
  • « Goni vid i tien pa dëbout» (Un sac de jute vide ne tient pas debout) : Avoir le ventre vide rend faible
  • « Si tonton la di wi, rod pa kossa va dir tantine» (Si tonton a dit oui, ne cherche pas ce que va dire tatie) : Ne pas s'encombrer d'opinions trop diverses avant d'entreprendre quelque chose
  • « Kan i koz ek Boukané, Sossis i ress pandiyé» (Quand on parle au Boucané, Saucisse reste accroché) : Quand on parle à Jean, Pierre n'a pas la parole
  • « Dë poul i ponn pa dann minm ni» (Deux poules ne pondent pas dans le même nid) : Plusieurs femmes ne peuvent pas vivre dans le même ménage
  • « Kan la mer i bat, kit alï bat» (Quand la mer est forte, laisse-la) : Laisser médire les gens, ça ne changera rien
  • « Pakapab lé mor san esséyé» (Pas-Capable est mort sans essayer) : Qui ne tente rien n'a rien
  • « Kass pa la tet la plï i farine, soley va arnir» (Ne te casses pas la tête si la pluie bruine, le soleil va revenir) : Après la pluie, le beau temps
  • « Poul ki kakay, lï minm la ponn» (C'est la poule qui caquette qui a pondu) : L'alarme est souvent donnée par une personne qui a agi
  • « Fer in noss ek in kë la morï» (Faire une noce avec la queue de la morue) : Exagérer, faire croire que l'on peut se régaler
  • « Zorey koshon dann marmit poi» (Les oreilles d'un cochon dans une marmite de pois) : Faire la sourde oreille
  • « Pez sï la tet pou oir si la kë i bouzh» (Appuyer sur la tête pour voir si la queue bouge) : Plaider le faux pour savoir le vrai
  • « Nouri lë ver pou pik out kër» (Nourrir un ver pour se faire piquer le cœur) : Être trahi par quelqu'un à qui on a donné sa confiance
  • « Kouv ti poul, sort ti kanor» (Couver des œufs de poule, avoir des canetons) : Faire des efforts pour avoir des choses mais obtenir d'autres résultats
  • « La shans lë shien la pa la shans lë shat» (La chance du chien n'est pas celle du chat) : À chacun sa chance
  • « Aforstan alé a l'o, kalbass i kass» (A force d'aller à l'eau, la calebasse se casse): Tant va la cruche à l'eau qu'elle se casse
  • « Plant in piédboi së matin, sé rod lombrazh pou dëmin» (Planter un arbre ce matin, c'est rechercher l'ombre pour demain) : Il faut être prévoyant
  • « Pou atann, kabri i manzh salad» (En attendant, le cabri mange de la salade) : Se trouver dans une situation plus que délicate et voir les autres qui s'amusent
  • « Ou va oir kel koté brinzhel i sharzh» (Tu vas voir de quel côté l'aubergine va pousser) : Tu vas voir de quel bois je me chauffe
  • « Fourmi i marsh sou la ter, dëmoune i koné» (Les fourmis marchent sous la terre, les gens le savent) : Tout finit toujours par se savoir
  • « I koz pa ek kouyon, i donn alï rézon» (On ne parle pas avec les imbéciles, on leur donne raison) : Rien ne sert de s'entêter avec les imbéciles
  • « Tout martin la zel lé blan» (Tous les martins ont les ailes blanches) : Beaucoup de choses se ressemblent, tu n'en as pas forcément l'exclusivité
  • « Sat i sem in grin mahi, i asper récol in zépi» (Celui qui sème un grain de maïs, espère récolter un épi) : On espère toujours récolter le fruit de son travail
  • « Gran prometër, ti donër» : Celui qui promet beaucoup, donne peu
  • « Lë pan i rouver son kë, sé pou mië kashiet son pié» (Le paon qui ouvre sa queue, c'est pour mieux cacher son pied) : La beauté sert parfois à cacher les imperfections
  • « Largg pa toutsuit, pou trap talër» (N'abandonne tout de suite, ça va bientôt fonctionner) : Un "tiens" vaut mieux que deux tu "l'auras"
  • « Vant plin la di : "Gouyav na lë ver !" Vant vid la di : "Kit m'a oir !"» (Le ventre plein a dit : "Il y a un ver dans la goyave !" Le ventre vide a dit : "Laisse, je vais regarder") : Quand on a faim on ne fait pas la fine bouche
  • « Koté m'i dor, mon bertel ansanm» (Où je dors, mon bertel est avec moi) : La femme doit suivre le mari
  • « Pret larzhan in kamarad, sé perd larzhan ek out kamarad» (Prêter de l'argent à un ami, c'est perdre l'argent et l'ami) : L'argent gâte les amitiés
  • « Zafer kabri la pa zafer mouton» (Les affaires des chèvres ne sont pas les affaires des moutons) : Ne mélangeons pas tout
  • « Zafer kabri i ogard pa mouton» (Les affaires des chèvres ne regardent pas les moutons) : On peut être camarade mais à chacun ses problèmes
  • « In bougg gabié i mor zhamé» (Un grand homme ne meurt jamais) : Les grands hommes resteront toujours dans la postérité
  • « Inpë langré i nouri, tro langré i brïl» (Un peu d'engrais nourrit, trop d'engrais brûle) : Celui qui reçoit trop d'argent d'un coup, risque d'en perdre l'esprit
  • « In monmon, bibron la zhamé fini» (Avec une maman, le biberon n'est jamais fini) : L'amour d'une mère est sans limite
  • « In sël piédboi i fé pa in foré» (Un arbre seul ne fait pas une forêt) : L'union fait la force
  • « Bëf lé for, labatoir son met» (Le bœuf est fort mais l’abattoir est son maître) : On trouve toujours plus fort que soi
  • « Bëf i travay, shëval i manzh» (Le bœuf travaille, le cheval mange) : Le travail ne profite pas à ceux qui le font
  • « La passians i géri la gal» (La patience guérit la gale) : La patience vient à bout de tout
  • « Dann galé i tir pa dëlo» (On ne peut tirer de l'eau du galet) : à l'impossible nul n'est tenu
  • « In békerdklé na poin kamarad» : Un pauvre besogneux n'a point d'ami)
  • « Ansanm dësik i souk kankrëla» (C'est avec le sucre qu'on attrape les cafards) : On n'attrape pas les mouches avec du vinaigre
  • « Payankë dann siel i oi pï son ti dann trou kap» (Le paille-en-queue dans le ciel ne voit plus ses petits dans le creux des rochers) : Ignorer les siens
  • « Papang i manzh tek-tek» (Les papangues mangent les tek-tek) : Les gros mangent les petits, les riches appauvrissent les pauvres
  • « Rëmed shëval riskap tïé bourik» (Un remède pour cheval peut tuer un âne) : Ce qui est bon pour nous ne l'est pas forcément pour les autres
  • « Sat i bat sï son lestoma prëmié pou mor gra» (Celui qui se frappe la poitrine, c'est le premier à mourir en bonne santé) : Celui qui se proclame le plus fort, mourra jeune (par exemple par un coup de sabre, une balle de fusil ou un coup de poing)
  • « Sak shoz nana son lan» (Chaque chose a son année) : Chaque chose en son temps
  • « Tro konessër i mor kouyon» (Trop savant meurt couillon) : Celui qui prétend savoir, n'a plus l'occasion d'apprendre. Il mourra sot
  • « Tout dëlo la ter pou fini dan la mer» (Toute eau sur terre finira dans la mer) : Avec le temps tout finit par se faire
  • « Dëmin la pa kui, sa !» (Demain n'est pas cuit) : Il ne faut pas vivre dans le futur et ne nous berçons pas de trop d'illusions
  • « La kanÿ i nouri pa sonn ti» (La flemme ne nourrit pas son petit) : Il faut travailler pour vivre et nourrir ses enfants
  • « La kaz i koul, kav roul soley, pa kav roul la plï» (La maison fuit, on peut rouler le soleil mais on ne peut rouler la pluie) : On peut tromper quelqu'un mais on ne peut rouler tout le monde
  • « Limitassion la tïé son met» (L'imitation a tué son maître) : À force d'imiter les autres, on oublie d'être soi-même
  • « In bougg sou, sé in bougg fou» (Un homme saoul, c'est un homme fou) : L'alcool produit les mêmes effets que la folie
  • « Forstan, gro moilon i fini ti pilon» (A force, le gros rocher devient un petit mortier) : On vient à bout de tout avec du travail et de la persévérance

Quelques expressions utiles en créole réunionnais

  • « Konman i lé ? » : Comment vas-tu ?
  • « Siouplé» : S'il te plaît/s'il vous plaît
  • « M'i sort… » : Je viens de…
  • « M'i rod… » : Je cherche…
  • « Oussa nou sava ? » : Où va-t-on ?
  • « M'i aime aou » : Je t'aime
  • « I ral pa moin » : Ça ne me dit rien (ça ne m'intéresse pas)
  • « Moin la bëzoin… » : J'ai besoin de…
  • « La plï i tonm » : Il pleut
  • « I ginÿ pa » : Ce n'est pas possible
  • « M'i konpran pa sak ou la pou dir amoin » : Je ne comprends pas ce que tu me dis
  • « Nï artrouv » : Au revoir, à la prochaine (on se retrouvera)
  • « Kossa ou fé ? » : Qu'est-ce que tu fais ?
  • « I bez lë kolonm/bardrin » : Ça abîme la colonne vertébrale
  • « Nana tro dëmoune » : Il y a trop de gens
  • « Ou koné aster » : Tu sais maintenant
  • « Konmien i lé sa ? » : Combien ça coûte ?
  • « Moin néna in rézervassion  » : J'ai une réservation
  • « Néna in shanm vid pou moin ? » : Avez-vous des chambres disponibles ?
  • « Na in moune terlà ?  » : Ce siège est-il occupé ? (Y a-t-il quelqu'un ici ?)
  • « M'i manzh pa laviann » : Je suis végétarien
  • « Alé marsh loin don ! » : Va-t'en !
  • « T'amoin sa ! » : C'est à moi ça !
  • « Kossa l'ariv aou ? » : Qu'est-ce qui t'est arrivé ?
  • « Kossa la fé ? » : Qu'est-ce qu'il y a ?
  • « M'i koné pa » : Je ne sais pas
  • « Moin la pa là/ler ek sa ! » : Je m'en fous
  • « Ki-koté/kel-koté ou ret ? » : Où est-ce-que tu habites ?
  • « Oussa ou sort ? » : D'où tu viens ?
  • « Ou ginÿ ral amoin… ? » : Tu peux m'emmener… ?
  • « Konman i fé-là ? » : Comment on fait maintenant ?
  • « M'i souet aou bon laniverser ! » : Je te souhaite bon anniversaire
  • « Sone amoin kan ou la fine ariv out kaz » : Appelle-moi quand tu seras arrivé chez toi
  • « Kel-koté i ganÿ lë bïs ?» : Où est-ce-qu'on peut avoir un bus ?
  • « Kabiné oussa i lé siouplé ?» : Où sont les toilettes s'il vous plaît ?
  • « Bone nuit !» : Bonne nuit
  • « Kel'ër i lé siouplé ?» : Quelle heure est-il s'il vous plaît ?
  • « Kossa i vë dir... ?» : Que signifie... ?
  • « La ganÿ aou sa !» : Tu t'es fait avoir !
  • « Lï boir lo bénite bougg-là !» : Il est fou ce gars !
  • Arèt ton mark = Garde tes conseils.
  • Arèt ton mark = Cesse tes agissements.

Textes en créole réunionnais

Prière Notre père

Nout Papa
Nout Papa lao dann siel
K'out non lé rëkonï
K'out rey i ariv
K'out volonté i ginÿ fé
Sï la ter konm dann siel
Donn anou zhordï nout manzhay nou la bëzoin
Pardonn anou nout bann zofans
Konm nou pardonn ossi dëmoune
La bles anou
Kit pa nou tonm dann tantassion
Soman tir anou dann mal
Akoz lë rey, lë kapor ek la gloir,
T'aou pou bann siek ek bann siek
Amen

Notre Père
Notre Père qui est aux cieux
Que ton nom soit sanctifié
Que ton règne vienne
Que ta volonté soit faite
Sur la terre comme au ciel
Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour
Pardonne-nous nos offenses
Comme nous pardonnons aussi à ceux
Qui nous ont offensés
Ne nous soumet pas à la tentation
Mais délivre-nous du mal
Car c'est à Toi qu'appartiennent le règne,
la puissance et la gloire pour les siècles des siècles
Amen

La Cigale et la Fourmi

Lë Grélé ek la Froumi
Lë Grélé k'la shant
Tout lété,
Navé poin arien
Ler liver l'arivé.
Lavé pa minm in boushé
La moush obien dë ver.
Li la kourï
Oir la Froumi, son voizine,
Pou kri alï lï sa mor la fin.
Lï la priyer alï done
Lëgrin pou viv
Zhiska printan.
« M'i sar pey aou, la di,
Avan laout, sa mon parol,
Lintéré ek prinssipal. »
Sëman Froumi i inm pa prété,
Sa son sël défo.
Kossa ou té fé kan té fé sho ?
La di alï.
- Tout la nuit ek lë zhour,
Moin té pou shanté.
- Ou té pou shanté ? Bien bon,
Aster ou ginÿ dansé.

La Cigale et la Fourmi
La Cigale, ayant chanté
Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue.
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle.
Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l'août, foi d'animal,
Intérêt et principal.
La Fourmi n'est pas prêteuse ;
C'est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
Vous chantiez ? j'en suis fort aise :
Et bien ! dansez maintenant.

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Apprentissage du créole

Résumé
Contexte

Langue maternelle et familiale

Bien que le français tende à s'imposer en tant que langue dominante dans la société réunionnaise, les Réunionnais continuent d'utiliser le créole oralement, comme langue première, maternelle et référant d'une identité. Le créole entretient avec le français un rapport diglossique, rapport qui tend de plus en plus à une « décréolisation » du créole qui a tendance à se rapprocher de plus en plus du français.

Créole à l'école

À La Réunion, comme dans les autres départements français, la seule langue officielle est le français. Cependant, depuis 2001, les établissements scolaires du premier degré peuvent proposer soit un enseignement en langue vivante réunionnaise, soit un enseignement bilingue kréol/français. Dans le secondaire, une option « Langue et culture régionales »[10] est proposée.

L'enseignement du créole à l'école fait l'objet de débats virulents depuis les années 1970. Un sondage IPSOS (publié le ) révèle que 47,3 % des enquêtés se déclarent favorables à l'enseignement créole à l'école contre 42,7 % qui y seraient opposés et 10 % sans opinion. Un autre sondage a été réalisé en 2009 par l'institut IPSOS sur l'opinion des Réunionnais par rapport au créole à l'école, dans lequel 61 % des personnes interrogées s'y déclarent favorables[11].

Apprendre le créole

L'éditeur Assimil propose depuis 2004, non pas une méthode d'apprentissage du créole réunionnais, mais un Guide de conversation. Cet ouvrage est favorablement accueilli par les créolophones[12],[13].

Étude du créole

Au XIXe siècle, un débat s'engagea sur le créole réunionnais entre Eugène Volcy Focard et Auguste Vinson. Durant cet échange, le premier soutint que cette langue ne devait rien au malgache et n'avait fait qu'emprunter à différents patois dérivés du français[14]. Sur ces questions, il travailla par correspondance avec Hugo Schuchardt, professeur de l'université de Graz, en Autriche[15]. De fait, il mena la première réflexion faite avec méthode sur l'orthographe de ce créole[16].

Notes et références

Voir aussi

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