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Dégénérescence corticobasale

maladie neurodégénérative rare De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Dégénérescence corticobasale
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La dégénérescence corticobasale (DCB) ou dégénération corticobasale ganglionnaire est une maladie neurodégénérative relativement rare mais de plus en plus fréquemment décrite, touchant principalement les régions cérébrales sous-corticales, puis corticales et les noyaux gris centraux et présentant typiquement un dysfonctionnement moteur asymétrique ainsi que des troubles cognitifs[1]. Le diagnostic clinique est difficile à cause de la variabilité des symptômes.

Faits en bref CIM-9, DiseasesDB ...

Le médecin peut s'aider de l'imagerie.

Le traitement est encore très limité.

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Diagnostic

Résumé
Contexte

Historique

La dégénérescence corticobasale a été décrite pour la première fois en 1967-1968 par Rebeiz, Kolodny et Richardson, qui rapportent un syndrome comprenant[2],[3] :

Bien que reconnue comme une maladie distincte, la DCB est, aussi, souvent considérée comme l'une des variantes de la PSP (paralysie supranucléaire progressive) au même titre que le syndrome de Guam est une variante de la PSP. La DCB comme la PSP est classée dans le groupe des syndromes parkinsoniens atypiques dits "Parkinson Plus".

Présentation clinique

Au début de la maladie, classiquement, on retrouve un dysfonctionnement moteur asymétrique au niveau des membres supérieurs, une perte sensorielle corticale et une apraxie sans détérioration intellectuelle. Le tableau clinique peut souvent ressembler à celui d'une paralysie supranucléaire progressive (PSP), avec une résistance à la L-DOPA, un tremblement d'attitude, un syndrome pseudobulbaire avec dysarthrie, dysphagie, troubles oculomoteurs ainsi qu'une démence. La détérioration intellectuelle s'installe ensuite, elle est liée à l'atteinte du cortex associatif, et notamment du cortex frontal[4].

Certains auteurs[5] ont proposé comme critère diagnostic la présence de 3 des symptômes suivants :

  • Bradykinésie[6] et rigidité résistante à la L-DOPA
  • Apraxie idéomotrice asymétrique ou syndrome du membre étranger
  • Signes sensoriels corticaux
  • Dystonie focale aux membres
  • Tremblement d'attention
  • Myoclonie

Les critères d'exclusion (leur présence exclut le diagnostic) sont[7] : une bonne réponse au L-DOPA (comme dans la maladie de Parkinson), un tremblement de repos, des atteintes précoces du regard vertical (comme dans la paralysie supranucléaire progressive), des atteintes sévères du système nerveux autonome (comme dans l'atrophie multisystémique), et toutes anomalies aux examens d'imagerie qui pourraient expliquer les symptômes.

À noter que la démence précoce est désormais reconnue comme l'un des symptômes initiaux de la dégénérescence corticobasale.

Diagnostic différentiel

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Protéine tau et microtubules.
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Protéine tau dans un neurone sain et dans un neurone malade.

Le diagnostic est difficile, surtout au stade initial : même des cliniciens expérimentés se trompent, en 1997, dans plus de 50 % des cas[8]. La dégénérescence corticobasale peut être difficile à différencier de la PSP ou d'une atrophie multisystémique. Lorsque les signes corticaux apparaissent, le diagnostic est facilité. Les diagnostics différentiels principaux sont :

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Imagerie

La scintigraphie cérébrale montre un hypodébit pariétofrontal asymétrique. L'IRM montre une atrophie pariétale et frontale asymétrique et un élargissement des ventricules latéraux en regard de l'atrophie.

Anatomopathologie

Il y a une dégénérescence neurofibrillaire dans les noyaux sous-corticaux et dans le cortex, surtout dans les régions frontales. On retrouve une perte neuronale, une gliose et une accumulation de protéine tau dans les astrocytes. On note aussi la présence de cellules chromatolytiques (ou cellules de Pick). Les zones les plus touchées sont les régions frontales et pariétales.

Examen neuropathologique post-mortem

Comme pour les autres maladies neurodégénératives, il reste, à ce jour, le seul examen permettant de porter un diagnostic définitif de dégénérescence corticobasale. À cet égard, les patients et leur famille qui font don de leur cerveau[11] permettent des avancées considérables pour connaître et lutter contre les DCB et les maladies neurodégénératives.

Physiopathologie

La ou les cause(s) sont inconnues. Il semble que cette maladie serait la conséquence d'une dégénérescence des noyaux gris centraux, spécifiquement marqués par la dégénérescence neuronale ou la dépigmentation (perte de mélanine dans le neurone) dans la substance noire[12]. On décèle aussi une atrophie asymétrique des régions corticales postérieures et pariétales[13]. Des études post mortem des patients diagnostiqués avec une dégénérescence corticobasale révèlent un ballonnement des neurones, une gliose, une tauopathie[12].

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Évolution

Le début de la maladie se situe entre 60 et 70 ans. Le plus jeune cas décrit est celui d'une femme de 28 ans[14].

(NB : ce type de moyenne n'est pas très significatif car les écarts entre les espérances de vie les plus courtes et les plus longues, jusqu'à 15 ans et plus, sont très variables en fonction de l'état général du malade, de son âge, etc.)

Épidémiologie

La présentation clinique de la dégénérescence corticobasale n'apparaît souvent pas avant l'âge de 60 ans. Les diagnostics faits le plus précocement ont été faits à 28 ans[15]. Bien que la DCB soit présente chez les hommes et chez les femmes, il existe une prédominance féminine. Des calculs récents suggèrent que la prévalence de la DCB est de 4,9 à 7,3 pour 100 000 personnes. Le pronostic d'un individu diagnostiqué avec une DCB est d'environ 8 ans, bien que certains patients aient vécu plus de 13 ans et aient toujours un état correct, mais avec des troubles sérieux comme une dysphagie, et une rigidité des membres générale. L'utilisation partielle de sonde nasogastrique peut être nécessaire et aidera à prévenir les pneumopathies d'inhalation, la première cause de décès dans la DCB. L'incontinence est fréquente car les patients ne peuvent souvent pas exprimer leur besoin d'aller aux toilettes, du fait de troubles de la parole. Par conséquent, une hygiène soigneuse est nécessaire pour prévenir les infections urinaires [16]

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Prise en charge

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Hôpital de la Salpétrière, coordonnateur du Réseau National des Centres de Référence et de Compétence pour la DCB.

Biologique

La L-Dopa, traitement de référence pour la maladie de Parkinson, n'est pas efficace sur cette maladie qui fait partie des syndromes parkinsoniens et il n'y a pas, à ce jour, de traitement spécifique permettant de ralentir l'évolution de la maladie.

Depuis mars 2009, la DCB a un centre d'expertise (Centre de Référence) dans le cadre de la mise en place du Réseau National des Centres de Référence et de Compétence pour les Démences Rares[17].

Prise en charge familiale et environnementale

À la demande de familles de malades DCB et en raison de la proximité des maladies que sont la DCB et la PSP, l'association PSP-France a pris en charge le soutien aux familles dont l'un des proches serait atteint par la DCB.

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Références

Liens externes

Pour aller plus loin

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