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Establishment
groupe dominant visible qui détient le pouvoir ou l'autorité dans une nation ou une organisation De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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L’establishment (écrit parfois avec une majuscule si l'on veut personnaliser le mot) est un anglicisme, souvent péjoratif[1], désignant une minorité sociale exerçant un fort contrôle sur l'ensemble de la société. Les équivalents en français de cet emprunt sont généralement une périphrase comme « le pouvoir établi », « la caste dirigeante », « les gens en place », « les deux cents familles », « l'oligarchie ». Le calque « l'établissement » est parfois également utilisé.
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Définition
Le Dictionnaire des anglicismes, publié en 1991 par Josette Rey-Debove et Gilberte Gagnon, définit l’establishment comme étant un « groupe puissant de nantis, de gens en place qui défendent leurs intérêts et l'ordre établi »[2].
Origines
Le terme anglais establishment est formé sur l'ancien français establissement, « mise en place », « mise en ordre »[1].
L'expression the establishment fut employée pour la première fois et dans le sens de « pouvoir établi » aux États-Unis au XIXe siècle par l'essayiste américain Ralph Waldo Emerson[3].
Le journaliste britannique Henry Fairlie (en) l'a par la suite réutilisée en 1955, dans la revue londonienne The Spectator. L'expression fut ensuite reprise et popularisée par l'ensemble de la presse londonienne[4].
En France, le réemprunt apparaît en 1965[1].
Pierre Birnbaum analyse la résurgence du terme dans le discours populiste en France au cours des années 1980-1990, en lieu et place du mythe des deux cents familles et de la dénonciation du « capital détenu par quelques gros masqués », comme « nouvel avatar du refus de l'État fort ». Il est d'abord utilisé par Jean-Marie Le Pen et le Club de l'horloge, puis par Bernard Tapie ; plusieurs hommes de droite (Philippe de Villiers, Jacques Chirac, Philippe Séguin) n'utilisent pas l'expression elle-même mais emploient un vocabulaire proche[5].
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Équivalents en français
L'angliciste Françoise Beck, spécialiste de la traduction de l'anglais au français, range le terme anglais establishment dans la catégorie des faux-amis partiels, c'est-à-dire des termes d'origine romane trompeurs, mais à qui il arrive d'avoir encore, dans leur champ sémantique propre, une acception commune avec le terme correspondant en français[6].
Les équivalents en français sont généralement une périphrase comme « le pouvoir établi », « la classe dirigeante », « la caste dirigeante », « les gens en place », etc., ou un terme unique comme « les élites », « le système », et parfois le calque « l'établissement » à l'instar de Jean-Marie Le Pen[7]. René Étiemble, l'auteur, en 1954, de Parlez-vous franglais ?, préférait pour sa part « les gens en place, les deux cents familles »[2].
Pour ces raisons, le lexicologue Jean Tournier voit dans establishment un « réemprunt intégré un peu snob et peu utile »[1].
Bibliographie
- Pierre Birnbaum, Le Peuple et les gros : histoire d'un mythe, Paris, Bernard Grasset, , 218 p. (ISBN 2-246-00847-6)Édition revue et augmentée : Pierre Birnbaum, Genèse du populisme : le peuple et les gros, Paris, Pluriel, coll. « Pluriel », , 280 p. (ISBN 978-2-8185-0225-9, présentation en ligne), p. 266-278.
Notes et références
Articles connexes
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