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Force de protection des Nations unies

Force de maintien de la paix des Nations unies en Croatie et en Bosnie-Herzégovine De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Force de protection des Nations unies
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La Force de protection des Nations unies (FORPRONU, UNPROFOR en anglais) a été créée initialement en tant qu'opération provisoire visant à créer les conditions de paix et de sécurité nécessaires à la négociation d'un règlement d'ensemble des guerres de Yougoslavie.

Faits en bref Création, Dissolution ...

La FORPRONU avait pour mandat de veiller à ce que les trois zones protégées par les Nations unies (ZPNU) en Croatie fussent démilitarisées et à ce que la crainte d'une attaque armée fût épargnée à toutes les personnes y résidant. L'IFOR a succédé à la FORPRONU, à compter du 20 décembre 1995, après les accords de Dayton.

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Prémices de l'intervention

En envoyant des troupes de l'ONU dans le cadre de la FORPRONU, le Conseil de sécurité des Nations unies réagit à l'éclatement de conflits militaires suscités par la désintégration de la république fédérative socialiste de Yougoslavie au début des années 1990.

L'État multiethnique de Yougoslavie comprenait jusqu’à sa dissolution en 1992 les six républiques de Bosnie-Herzégovine, Croatie, Macédoine, Monténégro, Serbie et Slovénie. Après la mort du président Josip Broz Tito en mai 1980, la cohésion de la Yougoslavie se voit de plus en plus remise en question, jusqu'à l'effondrement, au début des années 1990, du régime socialiste multiethnique sous le poids de conflits nationalistes d'une brutalité extrême.

Toutes les tentatives d'arbitrage international entreprises jusqu'à la fin 1991 avaient été vouées à l’échec. Début 1992, le président serbe Slobodan Milošević signe un cessez-le-feu sous médiation américaine[1].

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Évolution du mandat de la FORPRONU

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C'est le que le conseil de sécurité des Nations unies adopte à l'unanimité la résolution numéro 743 et l'envoi de forces dans les trois enclaves serbes de Croatie : Krajina, Slavonie occidentale (en) et Slavonie orientale[2],[3]. 14 000 hommes sont envoyés, dont 11 000 soldats. D'abord prévu pour une durée de 12 mois, le mandat est prolongé et adapté à plusieurs reprises.

La mission dévolue à la FORPRONU n'est pas une mission de combat. Elle a tout d’abord un statut d'observateur pour la Croatie. Ce n'est que lorsque les hostilités gagnent la Bosnie que l'étendue géographique de sa mission est élargie. L'objet de sa mission évolue aussi : six mois après son mandatement, le Conseil de sécurité décide d'en faire une force de maintien de la paix destinée à stabiliser les Balkans et à mener des négociations de paix. Son rôle est de mettre en place des zones protégées (ZPNU) pour les personnes fuyant la guerre ou les persécutions ethniques. Elle doit par ailleurs assurer la démilitarisation des zones protégées et de la péninsule de Prevlaka, mettre en place des zones d'exclusion aérienne et garantir l'aide humanitaire[4].

En 1992, son mandat est encore élargi et elle est chargée de surveiller certaines autres zones de Croatie appelées zones roses, de contrôler l'entrée des civils dans les ZPNU, d'exercer des fonctions en matière d'immigration et de douanes aux lignes de démarcation des ZPNU lorsque celles-ci coïncident avec les frontières internationales et de contrôler le barrage de Peruca, situé dans l'une des zones roses. En outre, la FORPRONU contrôle le respect d'un accord de cessez-le-feu signé par le gouvernement croate et les autorités serbes locales, en 1994, à la suite d'une intensification des combats en janvier et en [3].

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Militaire français de la FORPRONU sur l'aéroport de Sarajevo.

En , le conflit s'étant intensifié et ayant gagné la Bosnie-Herzégovine, la FORPRONU voit ses effectifs renforcés afin qu'elle puisse veiller à la sécurité de l'aéroport de Sarajevo, en assurer le fonctionnement et permettre l'acheminement de l'aide humanitaire dans la ville et ses environs. En septembre 1992, elle est en outre chargée d'appuyer les efforts du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés visant à acheminer les secours humanitaires dans toute la Bosnie-Herzégovine et de protéger les convois de prisonniers civils libérés si le Comité international de la Croix-Rouge lui en fait la demande[3]. En outre, la FORPRONU contrôle le respect de l'interdiction des vols militaires dans l'espace aérien de la Bosnie-Herzégovine et suit la situation dans les zones de sécurité instaurées par le Conseil de sécurité autour de cinq villes bosniaques et de Sarajevo. Elle est autorisée à se défendre en recourant à la force en cas d'attaque de ces zones et à coordonner son action avec celle de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) si elle recourt à la force aérienne dans le cadre de l'opération Deny Flight. Ces arrangements sont ensuite étendus au territoire croate[5].

En , la FORPRONU est déployée en Macédoine du Nord pour y surveiller l'évolution de la situation et signaler tout événement survenant dans les zones frontalières qui pourraient saper la confiance et la stabilité dans la République et en menacer le territoire[3].

La FORPRONU surveille également la mise en place d'un accord de cessez-le-feu signé par le Gouvernement bosniaque et les Croates de Bosnie en février 1994. En outre, la FORPRONU surveille les arrangements de cessez-le-feu négociés entre le Gouvernement bosniaque et les forces serbes de Bosnie, entrés en vigueur le .

Le , le Conseil de sécurité décide de restructurer la FORPRONU et de la remplacer par trois opérations de maintien de la paix distinctes mais reliées entre elles, en Bosnie, en Croatie et en Macédoine du Nord[3].

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Impuissance de la FORPRONU en Bosnie

Résumé
Contexte

Malgré l'intervention de la FORPRONU, les combats ne cessent pas et s'intensifient même en territoire bosniaque. Un maintien de la paix n'est donc pas possible, puisqu'il n'y a pas de paix. La FORPRONU n'est pas autorisée à effectuer des missions militaires, ni équipée pour cela. Sa marge d'action est donc réduite et elle doit composer avec les parties impliquées sur le terrain. Elle manque en outre de personnel pour défendre efficacement les zones de protection, dont elle ne connaît d’ailleurs pas exactement les frontières ni les enjeux de leur défense. L’ONU doit même parfois céder des zones de protection à des parties en lice. En outre, le devoir d'impartialité de la FORPRONU l'empêche de s'engager plus en avant dans les conflits[5].

Dans un référendum tenu le , les populations croate et musulmane de Bosnie-Herzégovine votent pour la sécession par rapport à la Yougoslavie. Le , le président Alija Izetbegović déclare l'indépendance de la république de Bosnie-Herzégovine. Les Serbes bosniens veulent, eux, rester dans la Fédération de Yougoslavie. Les combats s'amplifient entre l'Armée populaire yougoslave et divers groupes paramilitaires.

En mai, les Serbes bosniens proclament la république serbe de Bosnie et élisent Radovan Karadžić comme président. Dès le mois d'avril des troupes serbes bosniennes avaient commencé d'assiéger Sarajevo. Le siège dure presque quatre ans et emporte plus de 10 000 « vies humaines »[4]. La FORPRONU sécurise pendant cette période l'aéroport de Sarajevo pour assurer l'aide humanitaire pour la ville et les alentours. Ce n'est que lors des raids aériens menés par l’OTAN en 1995 que les troupes serbes bosniennes se retirent.

Les Serbes bosniens veulent créer un territoire serbe dans l'Est de la Bosnie. La petite ville de Srebrenica revêt ici une importance stratégique, mais elle est devenue entre-temps un refuge pour de nombreux Bosniens musulmans, car l'ONU l'avait déclarée zone protégée. Environ 42 000 civils, dont 36 000 réfugiés se trouvent dans la ville lorsque celle-ci est prise par les troupes serbes bosniennes commandées par Ratko Mladić le [4]. Les quelque 350 Casques bleus néerlandais n'opposent aucune résistance, car leur mandat et leur équipement ne le leur permet pas. Environ 25 000 personnes se réfugient dans la base des Nations Unies située à 6 kilomètres de là, mais n'y trouvent aucune protection. Au moins 7 000 hommes et jeunes musulmans sont tués par les troupes serbes bosniennes[4]. Le massacre de Srebrenica est le plus grave crime contre l'humanité commis en Europe après la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Les accords de Dayton, conclus le mettent fin à la guerre en Bosnie-Herzégovine. Y sont créées deux entités : la république serbe de Bosnie et la fédération de Bosnie-et-Herzégovine.

La FORPRONU marque le début d'une crise des opérations de maintien de la paix de l'ONU. En rétrospective, cette mission est considérée comme étant en inadéquation avec le conflit. Les conséquences tirées des atrocités de Srebrenica ont remis en cause le caractère des missions de l'ONU. Désormais, un mandat comporte la plupart du temps une forte composante militaire. L'OTAN réagit elle aussi plus rapidement et plus massivement par des mesures militaires[5].

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Commandement et organisation

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  • Lieutenant-général Satish Nambiar (en) (Inde), de mars 1992 à mars 1993
  • Lieutenant-général Lars-Eric Wahlgren (en) (Suède), de mars 1993 à juin 1993
  • Général Jean Cot (France), de juillet 1993 à mars 1994
  • Général Bertrand de Sauville de La Presle (France), de mars 1994 à mars 1995
  • Général de corps d'armée Bernard Janvier (France), de mars 1995 à janvier 1996

Principaux officiers généraux, secteur de Sarajevo :

  • Major-général Lewis MacKenzie (Canada) de à
  • Général Philippe Morillon (France) d' à
  • Lieutenant-général Francis Briquemont (en) (Belgique) du au
  • Lieutenant-général Sir Michael Rose (Grande-Bretagne) du au
  • Lieutenant-général Rupert Smith (Grande-Bretagne) du au

Le quartier général de la FORPRONU est à Zagreb (Croatie). Ses effectifs en sont de 38 599 militaires, y compris 684 observateurs militaires des Nations unies, plus 803 policiers civils, 2 017 autres civils recrutés sur le plan international et 215 agents locaux[6].

Pertes humaines et participation française

167 membres de la FORPRONU dont 52 français ont été tués pendant ses opérations, notamment lors du combat du pont de Vrbanja, et 700 ont été blessés. Un total de 116 militaires français sont morts en ex-Yougoslavie selon un rapport d'.

Décoration

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Notes et références

Voir aussi

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