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Henry Lémery
auteur, homme politique français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Henry Lémery[a], né le à Saint-Pierre et mort le à Paris, est un homme politique français.
Parlementaire entre 1914 et 1940, il est au début du XXe siècle le premier Martiniquais à devenir membre d'un gouvernement en France. Éphémère garde des Sceaux en 1934, il est ministre-secrétaire d’État aux Colonies de juillet à , au début du régime de Vichy.
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Biographie
Résumé
Contexte
Origines et formation
Henry Lémery naît le à Saint-Pierre (Martinique). Son père est un béké et sa mère une femme de couleur, « la négresse de l'habitation Pécoul[1] » (domaine classé monument historique depuis 1981).
La fortune de son père, commerçant, lui donne accès à des études supérieures à Paris au lycée Louis-le-Grand — où il côtoie Charles Péguy[2] — puis à la faculté de droit de Paris. En 1898, il s'inscrit au barreau et devient avocat. En 1902-1903, il est chef adjoint du cabinet d'Ernest Vallé au ministère de la Justice[3]. Mais un drame marque cette période : le , il perd toute sa famille au cours de l'éruption de la montagne Pelée, en Martinique.
Parcours politique
Candidat aux élections législatives de 1906 dans la première circonscription de la Martinique, Henry Lémery est battu au premier tour par Osman Duquesnay. En 1909, c'est à Paris qu'il brigue un mandat parlementaire, à la faveur d'une élection partielle. Lors des élections législatives de 1914, il se porte à nouveau candidat en Martinique, où il est élu député au premier tour avec 67,7 % des suffrages. Il est battu lors du scrutin de 1919 par Joseph Lagrosillière[2].
Bien qu'ayant été exempté de conscription de par son origine coloniale, il s'engage comme soldat dès la déclaration de guerre en 1914 et se démarque en Champagne, à Verdun et dans la Somme[3]. De retour au Parlement, il est nommé sous-secrétaire d'État aux Transports maritimes et à la Marine marchande le , au sein du second gouvernement Clemenceau. Il est le premier originaire de l'Outre-mer à être nommé dans un gouvernement français. Le , il quitte le gouvernement contre l'avis de Georges Clemenceau, qui souhaitait le nommer ministre des Stocks[3].
Élu sénateur de la Martinique en 1920, il est battu lors des élections sénatoriales de 1924 mais fait son retour au Sénat à la suite de l'annulation de l'élection de son adversaire, Fernand Clerc[3]. Il siège d'abord dans le groupe de la Gauche démocratique avant de le quitter pour devenir indépendant[4]. Partisan de l'assimilation de la Martinique à la France, le , Henry Lémery propose au Sénat une loi visant au classement des colonies antillaises en départements français.
Henry Lémery est nommé garde des Sceaux par Gaston Doumergue le [5]. Il occupe cette fonction 24 jours, jusqu'à la fin du gouvernement, le suivant. En 1938, il fonde une association anticommuniste, la Société des Amis de la Russie nationale[6], en compagnie du journaliste franco-russe Arsène de Goulevitch (dit François de Romainville).

Sous le régime de Vichy, Henry Lémery est brièvement ministre-secrétaire d’État aux Colonies du gouvernement Laval (du au )[7]. Il étend aux colonies les lois des 13 et , interdisant les sociétés secrètes et les réunions spontanées des conseils généraux[8]. Apprenant qu'Hitler aurait, à son sujet, dit que la France était en train de se « négrifier », il lui écrit : « Non, monsieur Hitler, c'est l'Afrique qui est en train de se franciser[9]. » Toutefois, la citation est probablement apocryphe car l'allusion au Vernegerung date de Mein Kampf. Germanophobe, il reste l'une des personnes les plus proches du maréchal Pétain, qu'il a connu dans des gouvernements précédents, mais est écarté du gouvernement de Pierre Laval, probablement en raison de sa mésentente avec Paul Baudouin[10] mais pas pour des motifs racistes, contrairement à ce qui est souvent affirmé[11]. Son mandat de sénateur expire officiellement le [12], mais il ne l’est plus de facto après l’arrivée au pouvoir du maréchal Pétain, qui ne réunit pas une seule fois le Parlement durant toute l’Occupation[b].
Arrêté et emprisonné à la prison de Fresnes pour son soutien au régime de Vichy, mais libéré peu de temps après, il est acquitté par la Haute Cour de justice en 1947 pour faits de résistance[14]. Il fait ensuite partie de l'Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP).
Fin de vie, procès et mort
En juin 1965, âgé de 90 ans et retiré de la vie politique, il comparaît devant le tribunal correctionnel pour offense au chef de l'État, le général de Gaulle, dans son livre de souvenirs D'une république à l'autre, paru l'année précédente[7]. La justice lui reproche d'avoir écrit les phrases suivantes : « De Gaulle a exploité à son profit la défaite et le malheur de son pays » ; « Charles de Gaulle sera l'instigateur des opérations dirigées contre la France à Mers el-Kébir, à Dakar et en Syrie » ; « Il a bafoué la justice dont il a fait l'instrument de ses colères et de ses rancunes » ; « Il a préféré isoler diplomatiquement et militairement la France plutôt que de ne pas être le premier et le chef d'orchestre des nations occidentales. » Ces phrases sont considérées comme « une interprétation personnelle particulièrement désobligeante, présentée sous une forme blessante » et comme « une interprétation non conforme à la vérité historique ». Henry Lémery est condamné à mille francs d'amende, à la destruction des pages incriminées et à la saisie des livres qui seraient mis en vente sans avoir subi cette amputation[15].
Henry Lémery meurt le à son domicile du 7e arrondissement de Paris, à l'âge de 97 ans[2].
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Détail des mandats et fonctions

Au gouvernement
- – : ministre-secrétaire d’État aux Colonies (gouvernement Laval V).
- – : garde des Sceaux, ministre de la Justice (gouvernement Doumergue II).
- – : sous-secrétaire d’État aux Transports maritimes et à la Marine marchande (gouvernement Clemenceau II).
Au Parlement
- – [b] : sénateur de la Martinique.
- – : sénateur de la Martinique.
- – : député de la première circonscription de la Martinique.
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Synthèse des résultats électoraux
Sauf précision contraire, les résultats ci-dessous proviennent du Journal officiel de la Martinique[16].
Élections législatives
Élections sénatoriales
Décorations
Publications
- De la guerre totale à la paix mutilée, Alcan, 1931.
- La Révolution française à la Martinique, Larose, 1936.
- La Justice du Frente popular en Espagne, Éditions de France, 1937.
- La Tragédie espagnole, ACIP, 1938.
- La Russie et la France, Amis de la Russie nationale, 1938.
- L'Heure de la Russie nationale, Amis de la Russie nationale, 1940.
- De la paix de Briand à la guerre de Hitler, Vigneau, 1949.
- D'une république à l'autre : Souvenirs de la mêlée politique 1894-1944, La Table Ronde, 1964.
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Notes et références
Voir aussi
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