Top Qs
Chronologie
Chat
Contexte

L'Honneur des 42 officiers de réserve alsaciens

tentative des Wafen SS d'incorporer 50 officiers de réserve alsaciens pendant la Seconde Guerre mondiale De Wikipédia, l'encyclopédie libre

L'Honneur des 42 officiers de réserve alsaciens
Remove ads

L'Honneur des 42 officiers de réserve alsaciens ou Groupe des 42 est le nom donné à la tentative des Waffen-SS d'incorporer 50 officiers de réserve (OR) alsaciens pendant la Seconde Guerre mondiale. Les nazis font pression sur eux pour leur faire signer un contrat d'engagement dans les Waffen-SS afin d'encadrer les combattants français de la Légion des volontaires français (LVF). Sur les 50, 42 refusent l'engagement et sont déportés, en représailles, au camp de concentration de Neuengamme où 22 meurent.

Faits en bref Autre nom, Cause ...

Lors de son jugement en 1946, le Gauleiter Wagner déclare que le refus des 42 OR a évité l'incorporation de force des 800 officiers de réserve alsaciens.

Remove ads

Histoire

Résumé
Contexte

Contexte

Le , en Alsace annexée de fait par le Troisième Reich, à la demande du Gauleiter Robert Wagner, Adolf Hitler, instaure l'incorporation de force des Alsaciens. Ces derniers sont convoqués devant les conseils de révision pour être incorporés dans la Wehrmacht.

Les officiers de réserve (OR) nés entre 1908 et 1919, sont aussi appelés, mais selon la législation militaire allemande : « Un officier ayant appartenu à une armée étrangère ne peut servir dans l'armée allemande, à moins d'être volontaire ». Ils sont renvoyés dans leur foyer munis d'un Munsterungsausweis (« justificatif de conseil de révision ») qui précise que leur situation militaire est bis auf Weiteres ausgezetzt (« différée jusqu'à nouvel ordre »)[1],[2],[3].

Pourquoi un contrat d'engagement ?

En 1944, si la Wehrmacht refuse toujours d'incorporer les OR, il n'en va pas de même pour les Waffen-SS qui subissent des pertes importantes sur le front de l'Est et manquent de cadres.

De février à avril 1944, les OR sont rappelés devant les conseils de révision présidés, cette fois, par des Waffen-SS. Ils en repartent avec un dossier d'engagement volontaire à retourner sous cinq jours à l'Ergänzungsamt (« organisme administratif de la Waffen-SS ») à Stuttgart. Cette tentative d'obtenir un engagement volontaire individuel se solde par un échec[1].

Les Waffen-SS décident d'obtenir un engagement volontaire d'un petit groupe d'OR qui ouvriront la voie à la mobilisation des 800 OR d'Alsace comme le confirme le Gauleiter Robert Wagner lors de son procès du 23 avril au 3 mai 1946.

Il est important pour les officiers des Waffen-SS d'obtenir cet engagement pour contourner la loi allemande et le droit international. Le , 60 OR reçoivent une convocation qui leur enjoint de se présenter le au camp de formation SS Sankt Andreas, installé dans l'ancien établissement pour enfants inadaptés, de Cernay[2],[3].

École SS de Cernay

Certains ne se présentent pas et obtiennent de repousser la date de leur convocation. Ils sont 50 dans le camp, où une forte volonté de résistance naît au sein de ces OR. Le , le colonel Jacobsen[4], commandant le camp, les informe qu'ils sont destinés à encadrer des combattants de la Légion des volontaires français (LVF). Les OR lui précisent qu'ils ne sont pas volontaires et refusent de s'engager. Ils sont autorisés à garder leurs effets civils et peuvent recevoir des colis et des visites de leurs familles[2].

Le , 9 OR du service de santé les rejoignent[Notes 1]. Ils sont maintenant 58 car un des médecins, déjà membre du parti nazi se désolidarise du groupe et s'engage volontairement avec le grade Obersturmführer dès son arrivée[Notes 2],[3].

Le camp d'instruction de Bruss

Le , les personnels du service de santé sont renvoyés dans leurs familles, sauf le pharmacien Lutt.

Les 52 OR restants sont transférés au camp d'instruction du SS-Panzergrenadier-Ersatzbataillon 35 à Bruss près de Dantzig. Le voyage se fait dans deux voiture de deuxième classe, ils sont surveillés par deux officiers SS. À Mulhouse, ces derniers découvrent qu'une des portes des wagons porte un V et une croix de Lorraine marquée à la craie. Le coupable n'est pas trouvé. À Ludwigshafen, l'officier de réserve Mugler s'évade[5]. Il regagne l'Alsace où il se cache jusqu'à la Libération[2].

À leur arrivée, ils sont placés sous la responsabilité de l'Obersturmführer Jakob. Pendant leur séjour au camp, ils sont traités comme des officiers.

Le , le pharmacien Alfred Lutt est libéré, il emporte le courrier de ses camarades[Notes 3]. Il reste 50 OR auxquels le commandant du camp l'Haupsturmführer Plottin, confirme qu'ils sont prévus pour encadrer des volontaires de la LVF[3].

N'ayant pas changé d'avis, les OR lui déclarent que leur incorporation est illégale, car ils ne sont pas volontaires et que la loi militaire allemande interdit la mobilisation d'officier ayant servi dans une armée étrangère ; or d'après le droit international, ils sont toujours français. Le commandant prend en considération leur opposition et en avise Berlin[1],[2],[5].

Le , le commandant du camp reprend la discussion en faisant ressortir les conséquences d'un refus pour les familles, quatre OR cèdent et s'engagent. Le , 46 OR restants envoient une lettre à la commission d'armistice à Wiesbaden et à l'ambassade de France à Berlin, pour exposer leur situation[5].

Le , après avoir été menacés clairement de sanctions pour eux et leurs familles, les OR décident d'écrire à Adolf Hitler, chef des armées, mais quatre d'entre eux refusent de signer la lettre qui est remise au commandant qui promet de la transmettre. Le , les non-signataires quittent le groupe pour s'engager[5].

Déportation au camp de Neuengamme

Thumb
Type de wagon de chemin de fer de la Deutsche Reichbahn, avec lequel les déportés sont transportés au camp de concentration de Neuengamme.

Le , les 42 OR sont transférés à Konitz où ils sont surveillés par des SS en armes. Le , ils embarquent dans deux wagons à bestiaux pour le camp de concentration de Neuengamme où ils arrivent le . Ils y reçoivent un numéro de matricule allant de 42164 à 42205[4] puis ils sont douchés, épouillés et complètement rasés. Ils ont un statut particulier et ne sont pas soumis au travail. Ils sont témoins des rassemblements des déportés sur la place d'appel et de leurs conditions de vie. Le but des autorités est de les intimider en leur montrant ce qui les attend s'ils ne s'engagent pas volontairement dans la Waffen-SS[2].

Thumb
Vue aérienne de l’armée britannique du camp de concentration de Neuengamme peu avant son évacuation.

Les 12 et , les 42 subissent des interrogatoires à l'issue desquels on leur propose de s'engager ce qu'ils refusent unanimement[1],[2].

Le , Himmler les condamne à mort et les classe Nacht und Nebel. Ils sont dispersés, deux par deux, dans divers Kommandos annexes de Neuengamme et subissent le régime de l'univers concentrationnaire. Ils portent la tenue des détenus avec à hauteur du cœur, le triangle rouge des déportés politiques, le « F » pour Français et leur numéro de matricule[1].

Sur les 42 OR, en 6 mois, 22 meurent, de mauvais traitements (sous-alimentation, maladie, coups…), en déportation[1],[2].

Remove ads

Autre tentative d'enrôlement

Le , la Gestapo de Strasbourg tente d'enrôler 16 autres OR. Il existe peu d'informations sur cette tentative.

L'on sait que les officiers de réserve Lucien Bertsch, Charles Fenus, Guillaume Gengenbach, Marcel Gimming, Alfred Heywang, Benjamin Klein, Jean Kramer, René Meier, Jean Neppel, Emile Ritter, Georges Ritter, Jean-Georges Rott, Erwin Schaeffer, Victor Schmitt, Pierre Trappler et Hugues Vogel sont convoqués au siège de la Gestapo à Strasbourg pour signer un engagement dans la Waffen-SS. Ayant tous refusé, ils sont emprisonnés et déportés à Oberndorf où ils sont affectés aux usines Mauser. Ils sont libérés par l'armée française et rapatriés le [3].

Remove ads

Pourquoi enrôler ces officiers de réserve ?

Lors de son procès en 1946, l'instigateur de cette tentative d'enrôlement, le Gauleiter Wagner déclare[1] ,[6]:

« Si les cinquante officiers s'étaient déclarés volontaires, tous les autres officiers auraient été incorporés sans autre forme de procès, ce serait devenu un devoir pour eux. »

Ainsi, le refus des 42 OR et de leurs 16 camarades, au-delà d'une affaire d'honneur ou de devoir, a évité l'incorporation de force des 800 officiers de réserve alsaciens[1].

Liste des 42 officiers de réserve déportés au camp de concentration de Neuengamme

Résumé
Contexte

À partir du , les OR sont dispersés dans les Kommandos de travail dépendants du camp.

Décédés en déportation

Survivants

Remove ads

Notes et références

Voir aussi

Loading related searches...

Wikiwand - on

Seamless Wikipedia browsing. On steroids.

Remove ads