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association sportive professionnelle nord-américaine de hockey sur glace De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La Ligue nationale de hockey ou LNH (en anglais : National Hockey League – NHL) est une association sportive professionnelle nord-américaine regroupant des franchises de hockey sur glace du Canada et des États-Unis. Le niveau de jeu de cette ligue est considéré comme le meilleur au monde. Les joueurs qui la composent ont longtemps été en grande majorité d'origine canadienne puis nord-américaine. Au fur et à mesure, de nouvelles nationalités de joueurs se sont ajoutées à la liste et, même si les Canadiens restent les plus nombreux, plusieurs pays sont désormais représentés[1].
Sport | Hockey sur glace |
---|---|
Création | 1917 |
Catégorie | Ligue majeure |
Lieu(x) |
Canada (7) États-Unis (25) |
Participants | 32 franchises |
Statut des participants | Professionnel |
Site web officiel | NHL.com |
Tenant du titre | Panthers de la Floride (1) |
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Plus titré(s) | Canadiens de Montréal (25 dont 24 Coupes Stanley)[Note 1] |
La LNH opère annuellement de septembre à juin au cours de deux phases distinctes : la saison régulière au cours de laquelle toutes les équipes se rencontrent puis une phase de séries éliminatoires entre les meilleures formations de la première phase. Une série entre deux équipes se joue au cours de plusieurs matchs et la finale des séries voit l'attribution au vainqueur de la Coupe Stanley, un des plus anciens trophées de sports collectifs au monde.
La Ligue nationale de hockey est créée le après une rencontre entre les représentants de l'Association nationale de hockey à l’hôtel Windsor de Montréal. Les propriétaires des Canadiens de Montréal, Wanderers de Montréal, Sénateurs d'Ottawa, Bulldogs de Québec et Arenas de Toronto décident de créer une nouvelle ligue afin d'exclure Edward Livingstone, propriétaire des Blueshirts de Toronto. Pendant ses 25 premières années, la LNH compte un nombre variable d'équipes allant jusqu'à rassembler 10 équipes entre 1926 et 1931. La Grande Dépression de 1929 affaiblit les finances des franchises de la LNH qui s'arrêtent les unes après les autres. Finalement, en 1942, il ne reste plus que six équipes et elles se partagent la Coupe Stanley au cours des 25 saisons qui suivent. Depuis 1967, la LNH est régulièrement en expansion et compte 30 franchises différentes de la saison 2000-2001 à la saison 2016-2017. En 2017-2018, elle accueille une 24e franchise américaine, contre 7 canadiennes, après la création d'une équipe à Las Vegas, dont l'effectif est constitué grâce à un repêchage d'expansion organisé en 2017. Un processus qui sera identique pour Seattle, dont la franchise est approuvée par la LNH le [2].
La Ligue nationale de hockey est une association sportive professionnelle nord-américaine qui rassemble des franchises de hockey sur glace du Canada et des États-Unis. La LNH organise annuellement une compétition de hockey sur glace entre ses différentes franchises qui sont au nombre de 32 depuis la saison 2021-2022. La compétition se décompose en deux parties : une saison régulière généralement d'octobre à avril et par la suite des séries éliminatoires entre avril et juin.
Les 32 franchises sont divisées au sein de deux associations, l'Association de l'Est et l'Association de l'Ouest qui comptent chacune 16 équipes. Au sein de chaque association, les équipes sont une nouvelle fois réparties en deux divisions, de huit équipes chacune : les divisions Pacifique et Centrale à l'Ouest et les divisions Atlantique et Métropolitaine à l'Est. La répartition des franchises au sein des divisions est la suivante :
Association de l'Ouest | Association de l'Est | ||
Division Pacifique | Division Centrale | Division Atlantique | Division Métropolitaine |
---|---|---|---|
Ducks d'Anaheim | Blackhawks de Chicago | Bruins de Boston | Hurricanes de la Caroline |
Kraken de Seattle | Avalanche du Colorado | Sabres de Buffalo | Blue Jackets de Columbus |
Flames de Calgary | Stars de Dallas | Red Wings de Détroit | Devils du New Jersey |
Oilers d'Edmonton | Wild du Minnesota | Panthers de la Floride | Islanders de New York |
Kings de Los Angeles | Predators de Nashville | Canadiens de Montréal | Rangers de New York |
Sharks de San José | Blues de Saint-Louis | Sénateurs d'Ottawa | Flyers de Philadelphie |
Canucks de Vancouver | Club de hockey de l'Utah | Lightning de Tampa Bay | Penguins de Pittsburgh |
Golden Knights de Vegas | Jets de Winnipeg | Maple Leafs de Toronto | Capitals de Washington |
Chaque équipe joue 82 parties en saison régulière, 41 à domicile et 41 à l'extérieur avec la décomposition suivante :
Deux points sont attribués pour une victoire, un point pour une défaite en prolongation ou à l'issue des tirs de fusillade et aucun point pour une défaite à l'issue du temps réglementaire[4]. À la fin de la saison régulière, l'équipe qui termine première de sa division est déclarée championne de division, les trois équipes ayant le plus de points dans chaque division sont automatiquement qualifiées pour les séries éliminatoires ce qui donne donc 12 équipes qualifiées pour 16 places de disponibles. Les quatre dernières places sont attribuées aux deux équipes de chaque Association avec le plus de points[3].
En série éliminatoire (play-off en anglais), les équipes disputent une série de 4 à 7 matchs pour accéder au tour suivant : la première équipe remportant quatre victoires se qualifie. Comme durant la saison régulière, depuis l'entrée en vigueur des nouveaux règlements en 2005, il n'y a pas de match nul, la partie ne se terminant que lorsqu'une équipe prend l'avantage. La prolongation dure vingt minutes à cinq contre cinq, contrairement à ce qui se produit en saison régulière — cinq minutes à trois contre trois suivies d'une séance de tirs de fusillade — ce règlement du trois contre trois a été mis en place depuis la saison 2015-2016. En séries éliminatoires les prolongations se succèdent jusqu'à ce qu'un but soit marqué[4]. L'équipe qui a le plus de points en saison régulière a l'avantage de la glace : les premier, deuxième, cinquième et septième matchs se jouent à domicile.
Pour le premier tour des séries éliminatoires, appelé quarts-de-finale d'Association, le champion de division avec le plus de points affronte le Wild Card avec le moins de points de son Association, et, logiquement, l'autre champion de division joue contre le Wild Card avec le plus de points. Pour finir, les 2e et 3e de division s'affrontent. Pour le deuxième tour, la meilleure équipe de division restant affronte l'autre. Les vainqueurs du deuxième tour jouent la finale d'Association. Les vainqueurs de chaque Association gagnent un trophée et se rencontrent en finale de la Coupe Stanley.
Approuvée par les propriétaires des franchises de la LNH, la création d'une équipe à Seattle en 2021[2] contraint la Ligue à modifier ses divisions. Ainsi, le club de l'État de Washington prend la place de l'Arizona dans la division Pacifique, les Coyotes étant transférés en division Centrale.
Association de l'Ouest | Association de l'Est | ||
Division Pacifique | Division Centrale | Division Atlantique | Division Métropolitaine |
---|---|---|---|
Ducks d'Anaheim | Coyotes de l'Arizona | Bruins de Boston | Hurricanes de la Caroline |
Flames de Calgary | Avalanche du Colorado | Sabres de Buffalo | Blue Jackets de Columbus |
Oilers d'Edmonton | Blackhawks de Chicago | Red Wings de Détroit | Devils du New Jersey |
Kings de Los Angeles | Stars de Dallas | Panthers de la Floride | Islanders de New York |
Sharks de San José | Wild du Minnesota | Canadiens de Montréal | Rangers de New York |
Kraken de Seattle | Predators de Nashville | Sénateurs d'Ottawa | Flyers de Philadelphie |
Canucks de Vancouver | Blues de Saint-Louis | Lightning de Tampa Bay | Penguins de Pittsburgh |
Golden Knights de Vegas | Jets de Winnipeg | Maple Leafs de Toronto | Capitals de Washington |
La création de la Ligue nationale de hockey date de 1917. Alors que le monde est plongé dans la Première Guerre mondiale, deux associations couvrent le hockey sur glace en Amérique du Nord : l'Association de hockey de la Côte du Pacifique et l'Association nationale de hockey. Cette dernière commence sa saison avec six équipes : les Canadiens de Montréal, les Wanderers de Montréal, les Sénateurs d'Ottawa, les Bulldogs de Québec, les Blueshirts de Toronto et une équipe militaire, le 228e bataillon de Toronto. En février 1917, le 228e bataillon rejoint le front et pour faire suite à ce départ, une réunion est organisée le 11 février 1917 à l’hôtel Windsor de Montréal. Les présidents des différents clubs se réunissent afin d’évoquer ensemble le futur de leur ligue et il est décidé de terminer la saison sans le bataillon mais également sans les Blueshirts de Toronto[5].
Le président de ces derniers, Edward Livingstone, est malade et ne peut participer à la réunion. Il est souvent en conflit avec les autres équipes et a pour habitude d'exploiter la moindre faille dans le règlement pour servir son équipe et créer des situations irrégulières. Livingstone est soupçonné de payer des joueurs adverses pour qu’ils jouent moins bien. Livingstone mène même campagne afin de tenter d’exclure les Wanderers de Montréal qui ont proposé des contrats à deux de ses joueurs. La menace favorite de Livingstone, en cas de conflit avec les autres présidents, est celle de la création d’une nouvelle ligue rivale aux États-Unis[6].
La Ligue nationale de hockey est créée quelques mois plus tard, le [7], alors que Livingstone ne souhaite plus assister aux réunions des anciens de l'ANH[8]. Aux quatre équipes restantes, s'ajoute une nouvelle franchise de la ville de Toronto, les Arenas de Toronto[9]. À la suite de cette réunion, Frank Calder devient en 1917 le premier président de la ligue[10].
La première saison de la LNH est la saison 1917-1918 et les premières parties ont lieu le [11]. Cette saison voit les Arenas de Toronto, nouvellement créés, gagner la première Coupe Stanley de l'histoire de la LNH. La saison est découpée en deux parties, les Canadiens de Montréal ont gagné la première partie tandis que les Arenas ont gagné la seconde. Néanmoins, la première saison reste assez rocambolesque : au bout de quelques matchs, la patinoire des Wanderers est détruite par un incendie, causant ainsi la disparition de l'équipe[12]. Les Bulldogs, eux, sont renvoyés de la ligue avant le début de la saison[13]. En finale de la LNH, Toronto gagne la série 10 buts à 7 et peut alors accéder à la finale de la Coupe Stanley, où les Arenas rencontrent et battent les Millionnaires de Vancouver de la ligue concurrente, l'Association de hockey de la Côte du Pacifique[14].
Même si les débuts de la ligue sont difficiles, financièrement parlant, les équipes de la LNH sont performantes sur la glace avec huit victoires en finale de la Coupe Stanley sur les neuf premières saisons. Lors des séries de 1919, après 5 parties, la série est à égalité 2-2 avec un match nul. La sixième rencontre est prévue pour le mais la pandémie de grippe espagnole force l'annulation de la série : plusieurs joueurs sont alors malades. Quatre jours plus tard, un joueur des Canadiens, Joseph Hall, meurt de cette épidémie. C'est la première des deux fois de l'histoire de la LNH que la Coupe Stanley n'est pas remise[15].
Ironiquement, plusieurs idées de Livingstone sont adoptées alors qu'il ne fait plus partie des présidents de la ligue : par exemple c'est lui qui a eu l'idée de diviser la saison en deux parties. Plus tard, George Kendall, le président des Canadiens de Montréal, déclare que sans Livingstone la LNH n'aurait jamais été une vraie ligue.
En 1924, la LNH commence à se déployer aux États-Unis avec la création des Bruins de Boston première franchise américaine[16] puis de la deuxième et de la troisième en 1925 par l’intermédiaire des Pirates de Pittsburgh et des Americans de New York et enfin en 1925 les Cougars de Détroit et les Black Hawks de Chicago[Note 2]. Pendant ce temps, seulement deux nouvelles équipes canadiennes rejoignent la LNH, les Maroons de Montréal et les Tigers de Hamilton. Les Maroons sont alors créés pour donner au public anglophone de Montréal une équipe à soutenir mais également pour créer une rivalité avec les Canadiens de Montréal[17].
En 1926, les salaires des joueurs de la LNH atteignent un niveau tel que les autres ligues professionnelles de l’Amérique du Nord ne peuvent pas s’aligner et la LNH demeure la seule ligue à jouer pour la Coupe Stanley. À cette époque, elle devient également majoritairement américaine[18].
À la fin de la saison 1930-1931, la LNH compte dix équipes mais à la suite de la Grande Dépression, la ligue dépérit et petit à petit des équipes n’arrivent plus à survivre financièrement. C’est le cas des Pirates de Pittsburgh et également des Americans de New York. Finalement, même les Sénateurs d’Ottawa, équipe de la première heure, sont obligés de déposer le bilan après une tentative de relocalisation à Saint-Louis en tant qu'Eagles de Saint-Louis[19].
Pendant cette période, les équipes sont à peu près du même niveau et, mis à part les Sénateurs, aucune équipe ne sort réellement du lot. Ces derniers gagnent quatre Coupes Stanley avant de mettre fin à leurs activités en 1934[20].
Avec toutes ces faillites et la Seconde Guerre mondiale, la LNH ne compte plus que six équipes pour fêter son vingt-cinquième anniversaire en 1942, six équipes souvent désignées – à tort – les Six équipes originales de la LNH[Note 3]. Pendant les vingt-cinq saisons suivantes, les Canadiens, les Maple Leafs, les Red Wings, les Bruins, les Rangers et les Black Hawks s'affrontent dans une ligue à six pour gagner la Coupe Stanley.
Quatre des six équipes sont, soit partiellement soit entièrement, la propriété des membres de la famille Norris et il est souvent dit que le nom NHL veut dire Norris House League, littéralement en français la ligue de la maison Norris.
Les Canadiens de Montréal, sous la direction de James Irvin puis de Hector Blake, sont sûrement la grande équipe de cette période avec pas moins de dix Coupes Stanley gagnées en l’espace de 25 saisons ainsi que cinq apparitions en finale de la Coupe. Les Maple Leafs avec leurs neuf titres ne sont pas loin derrière. Ils réalisent ainsi deux séries distinctes avec les victoires en 1947, 1948, 1949 et 1951 puis en 1962, 1963, 1964, 1967. À ces deux équipes, il faut ajouter les Red Wings de Détroit qui gagnent quatre Coupes au cours des finales 1950, 1952, 1954 et 1955[21].
Un des grands noms de cette période est sans conteste possible Maurice Richard, surnommé le « Rocket », premier joueur à inscrire 50 buts en 50 matchs en 1945. et premier joueur à marquer 500 buts dans sa carrière en 1957. Il convient également de citer Constantine Smythe, artisan du succès des Maple Leafs, Gordon Howe, Terrance Sawchuk, Robert Lindsay ou encore Leonard Kelly, tous les quatre membres des Red Wings.
Du côté des Canadiens, la Punch Line fait des merveilles et Jean Béliveau, vainqueur de dix Coupes Stanley dans sa carrière, et Bernard Geoffrion font parler d'eux.
Au cours des années 1960, les équipes des ligues mineures, notamment les équipes des États-Unis, deviennent de plus en plus compétitives. La Western Hockey League[Note 4] monte de plus en plus et menace même de devenir une ligue professionnelle et ainsi d'avoir un droit sur la Coupe Stanley, de sorte qu'en 1967, la Ligue doit, pour la première fois depuis les années 1920, envisager une expansion. C'est ainsi que six nouvelles équipes s'ajoutent à la Ligue, créant une nouvelle division et incorporant des joueurs d'autres équipes au cours du repêchage d'expansion.
Les North Stars du Minnesota, les Kings de Los Angeles, les Seals d'Oakland, les Flyers de Philadelphie, les Penguins de Pittsburgh et les Blues de Saint-Louis font donc leur entrée dans la ligue, amenant un vent de fraîcheur qui transformera sensiblement la LNH. Pendant des années, les fans voyaient les mêmes maillots rouges, noirs et bleus s'affronter. Or, voici que, du jour au lendemain, apparaissent de nouvelles couleurs : violet, vert, orange et bleu ciel[22].
Certes, l'expansion en choque plus d'un : les Canadiens sont irrités qu'aucune nouvelle équipe canadienne n'ait fait son entrée dans la ligue, bien que Vancouver eût posé sa candidature. Cette situation est imputable aux propriétaires des Maple Leafs de Toronto et des Canadiens de Montréal, qui ne voient pas d'un bon œil une nouvelle franchise qui pourrait leur faire perdre une part des revenus de télévision de la CBC. Les puristes craignent également que cette expansion ne dilue le talent dans la Ligue et n'entraîne une baisse de qualité du jeu — ils étaient en outre attachés à cette ligue à six équipes et ne souhaitaient pas la voir changer. Même ceux qui se disent favorables à l'expansion s'inquiètent à l'idée que la Ligue double sa taille d'un coup, plutôt que de connaître une expansion graduelle, (comme au baseball par exemple)[22].
Le coût d'une nouvelle franchise est alors de 2 millions de dollars[23], une somme colossale pour l'époque. Chaque joueur choisi au cours du repêchage intra-ligue précédant le début des activités de la nouvelle LNH coûte 50 000 dollars et la plupart des équipes ne courent aucune chance d'être compétitives dans un proche avenir. L'avantage de la nouvelle ligue, cependant, est que toutes les nouvelles franchises se retrouvant dans la même division, il est inévitable que des nouvelles franchises accèdent aux séries éliminatoires de 1968 et que l'une d'entre elles se rende même jusqu'en la finale de la Coupe Stanley. Malgré cela, les premières formations des nouvelles équipes sont faibles, comparativement aux effectifs d'équipes plus anciennes.
Dans le premier match de la saison, qui oppose les Canadiens aux Penguins, les experts prévoient une déroute pour les Penguins. Toutefois, en finale, les Canadiens ne l'emportent que par un pointage de 2 à 1. Les dirigeants et les supporters des six équipes originales constatent alors que la domination n'est pas aussi forte que prévu et que les nouvelles franchises se sont bien préparées à entrer dans la Ligue[24].
Trois saisons plus tard, la LNH accueille enfin une nouvelle franchise canadienne par l'intermédiaire des Canucks de Vancouver ainsi que les Sabres de Buffalo mais en 1972, une nouvelle ligue, encore plus bariolée, vient perturber les dirigeants de la LNH : l'Association mondiale de hockey.
Elle est créée officiellement le par deux californiens, Dennis Murphy et Gary Davidson, et bien que très peu prise au sérieux par les dirigeants de la LNH, l'Association mondiale révolutionne le monde du hockey professionnel.
La nouvelle ligue imprime immédiatement sa marque en subtilisant plusieurs joueurs à la LNH dont le très célèbre Robert Hull qui signe avec les Jets de Winnipeg pour la somme d'un million de dollars, un montant sans précédent à l'époque[25]. Gordon Howe, le légendaire buteur de la LNH, retourne sur la glace et rejoint ses deux fils dans l'équipe des Aeros de Houston[26]. La LNH réplique alors comme elle peut en accordant des franchises à Long Island et Atlanta : c'est le début des Islanders et des Flames, ces derniers déménageant par la suite à Calgary[27].
Même si l'AMH ne tentera finalement jamais de concourir pour la Coupe Stanley, son impact sur la LNH est indéniable, ne serait-ce que par la création des nouvelles franchises. De plus au cours de la saison 1978-1979, une future vedette de la LNH rejoint les Racers d'Indianapolis de l'AMH. Contrairement à la LNH qui exige un âge minimum pour l'entrée des joueurs dans la ligue, l'AMH n'a pas de standard et c'est âgé de 16 ans que le jeune joueur joue pour les Racers, puis pour les Oilers d'Edmonton : il s'agit de Wayne Gretzky[15]. Une des autres avancées en grande partie à cause de l'AMH est celle de la présence de joueurs européens[28].
En 1979, l'AMH ne parvenant pas à attirer uniformément les partisans se voit contrainte d'arrêter ses activités et quatre de ses équipes, les Oilers d'Edmonton, les Jets de Winnipeg, les Nordiques de Québec et les Whalers de Hartford rejoignent la LNH pour une nouvelle décennie[29], alors que les Stingers de Cincinnati et les Bulls de Birmingham reçoivent une somme d'argent en guise de dédommagement pour la fermeture de la ligue. Des problèmes financiers entraînent la dissolution de l'AMH en [30].
Entre le début des années 1960 et la fin de l'AMH, l'équipe la plus performante est une fois de plus les Canadiens de Montréal qui réalisent deux séries de quatre Coupes Stanley (en 1965, 1966, 1968, et en 1969 puis en 1976, 1977, 1978 et enfin en 1979). Les grands joueurs sont alors Jean Béliveau, Kenneth Dryden, Guy Lafleur, Larry Robinson, Robert Gainey et Mario Tremblay. Au cours de la deuxième série des quatre Coupes consécutives, William Bowman est l'homme derrière le banc qui guide ses joueurs sur les 58 matchs des séries avec 48 victoires pour 10 défaites : les Canadiens perdent alors un match lors des premières séries, deux la deuxième fois, trois la troisième et quatre lors de la dernière victoire de la dynastie.
Au cours des années 1980, la LNH connaît une période de stabilité, avec les vingt-et-une mêmes équipes en compétition pour la Coupe Stanley. L'équipe du début de la décennie vient de l'État de New York : les Islanders de New York[22], qui remportent les quatre premières Coupes Stanley, avec seulement 88 défaites en quatre saisons. L'équipe, dirigée par l'entraîneur Alger Arbour et par le directeur général William Torrey (en), est composée de joueurs tels que Michael Bossy, Bryan Trottier, Clark Gillies, William Smith, Robert Goring, Denis Potvin. La domination de l'équipe est vraisemblablement imputable à son fort potentiel à l'aile gauche : en effet, des six marqueurs réguliers des Islanders, trois sont gauchers. À l'occasion de leur dernière victoire en 1983, les Islanders balaient en quatre matches leurs jeunes adversaires, les Oilers d'Edmonton, dont un certain Wayne Gretzky. Glen Sather, entraîneur des Oilers, déclare par la suite : « Cette année-là, nous avons cependant appris une leçon qui allait nous permettre de gagner, par la suite »[15]. En effet, les Oilers apprennent ce qu'il en coûte de gagner et de se battre réellement sur la glace pour remporter la victoire.
Ainsi, dès la saison suivante, la LNH prend un tournant et le Canada s'impose par ses équipes en finale de la Coupe Stanley, dont cinq éditions pour les Oilers de Gretzky. Paradoxalement, en même temps, les franchises de la LNH commencent à ne plus se sentir aussi bien au Canada et certaines commencent dès 1983 à se poser des questions sur un possible futur déménagement : c'est le cas des Jets de Winnipeg[15], déménagement qui aura lieu finalement en 1996.
L'homme fort des années 1980 est assurément Wayne Gretzky. En effet, dès sa première saison au sein de la grande ligue, il termine deuxième meilleur marqueur, derrière Marcel Dionne, qui le devance de deux buts, avec le même nombre de points marqués (137) et remporte le trophée Hart décerné au meilleur joueur de la LNH — le premier d'une série de huit trophées d'affilée — faisant ainsi taire les critiques[Note 5]. Bien qu'étant devenu le plus jeune joueur de l'histoire à inscrire 50 buts, il ne reçoit pas le trophée Calder en raison de sa saison professionnelle dans l'AMH. Au cours de la saison 1981-1982, il pulvérise un record mythique : 50 buts en 50 matchs. Ce record, première fois atteint par Maurice Richard en 1944-1945 et égalé seulement 35 ans plus tard par Michael Bossy, au cours de la saison 1980-1981, est surpassé par Gretzky, qui accomplit l'exploit de marquer 50 buts en seulement 39 matches. Il termine la saison avec un record de 92 buts[Note 6], 120 aides et 212 points en 80 matches, devenant le premier joueur de l'histoire de la LNH à franchir la barrière des 200 points en une saison[Note 7],[31]. Mario Lemieux, unique joueur à avoir approché cette performance, est choisi en première ronde du repêchage 1984 par les Penguins de Pittsburgh, équipe finissant souvent aux dernières places en saison régulière. Il termine, en 1988-1989, avec 199 points[32].
La décennie suivante semble commencer de la même manière que se sont finies les années 1980 mais les Penguins de Pittsburgh volent la vedette aux Oilers en gagnant les deux premières Coupes[33]. Mario Lemieux joue un rôle prépondérant tout au long de la décennie même si de nombreuses blessures le privent de beaucoup de temps de jeu. Pendant ce temps, Gretzky continue toujours de dominer la ligue même si son transfert au sein des Kings de Los Angeles ne se passe pas aussi bien que prévu. La première saison de Gretzky avec les Kings a comme conséquence de populariser le hockey dans une ville qui n'avait pas forcément l'habitude de suivre le hockey et de faire découvrir au monde entier ce joueur canadien[15].
Les années 1990 sont surtout marquées par l'ajout de nombreuses franchises dans la LNH. Ainsi sur une période de dix saisons, les vingt-et-une franchises sont rejointes par neuf autres. De plus, des franchises quittent également le Canada pour rejoindre les États-Unis ; c'est le cas par exemple des Nordiques de Québec rejoignant le Colorado pour devenir l'Avalanche du Colorado[34], équipe championne de la Coupe Stanley lors de leur première saison en 1996[35].
Au cours des années 1990 et au début des années 2000, deux équipes dominent les débats, les Devils du New Jersey menés par leur gardien de but vedette Martin Brodeur et les Red Wings de Détroit menés par l'emblématique capitaine Stephen Yzerman. Les Devils gagnent la Coupe Stanley en 1995, 2000 et 2003 alors que les Red Wings gagnent la Coupe en 1997, 1998, 2002 et 2008[36]. Ces derniers remportent également de nombreuses fois le titre de meilleure équipe de la saison régulière en remportant le Trophée des présidents en 1995, 1996, 2002, 2004, 2006 et 2008[37].
La saison a été écourtée à trois reprises entre 1992 et 2005. La première action est menée par l’Association des joueurs de la Ligue nationale de hockey au mois d’avril 1992. Le mouvement ne dure finalement qu’une dizaine de jours et tous les matchs annulés ont le temps d’être reprogrammés.
La deuxième fois, une grève des joueurs au début de la saison 1994-1995 force la ligue à réduire les 84 matchs initialement prévus à 48. Par conséquent des aménagements sont nécessaires et le calendrier se résume pour chaque équipe aux confrontations directes à l’intérieur de leur propre association. Le résultat de l’action des joueurs est la promesse de possibilités de renégociations en 1998 avec une possibilité d’extension jusqu’au .
En 2004, les dirigeants de la LNH et les représentants de l'Association des joueurs ne parviennent pas à s'entendre et finalement, le 15 septembre, Gary Bettman, commissaire de la ligue prend la décision de déclarer un « lock-out » : le , lors d'une conférence de presse tenue à New York, Bettman annonce officiellement l'annulation complète de la saison 2004-2005, faute d'en venir à une entente concernant une nouvelle convention collective entre les deux parties[38]. Une différence de 6,5 millions de dollars, ainsi que plusieurs points touchant le partage des revenus, séparent les propriétaires et l'association des joueurs (les joueurs étaient payés trop cher d'après les propriétaires). Le principal but des propriétaires était d'implanter un plafond salarial, qui fut initialement établi à 39 millions de dollars pour la saison 2005-2006. Le salaire d'un joueur est alors compris entre 450 000 et 7,5 millions de dollars par année. C'est la première fois qu'une ligue de sport professionnelle annule une saison au complet en Amérique du Nord.
Le , la première soirée de hockey sur glace de la LNH a lieu en Amérique du Nord depuis 310 jours et ce soir-là, quinze matchs ont lieu en même temps, onze d'entre eux se jouant à guichets fermés. La première saison post lock-out est finalement pleine de rebondissements et les Hurricanes de la Caroline gagnent en 2006 en finale de la Coupe Stanley contre les Oilers d'Edmonton[39]. La dernière franchise canadienne ayant gagné la Coupe Stanley est celle des Canadiens de Montréal en 1993. Au cours de cette même saison, les recrues sont plus nombreuses et représentent deux repêchages. De plus, le talent des jeunes joueurs est d'un niveau rarement atteint : deux recrues, Sidney Crosby et Aleksandr Ovetchkine, dépassent à la fin de la saison la barre des 100 points[40],[41], ce dernier remportant le trophée Calder de la meilleure recrue