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réalisateur, scénariste et producteur américain De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Oliver Stone [ˈɑlɪvɚ stoʊn][1] est un réalisateur, scénariste, documentariste, producteur de cinéma et acteur américain, né le à Manhattan, dans la ville de New York. Il a reçu quatre Oscars du cinéma : meilleur scénario adapté pour Midnight Express en 1978, meilleur film et meilleur réalisateur pour Platoon en 1986, et meilleur réalisateur pour Né un 4 juillet en 1989.
Naissance | |
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Nom de naissance |
William Oliver Stone |
Nationalités | |
Domiciles | |
Formation |
Tisch School of the Arts Université Yale The Hill School (en) Trinity School (en) Saybrook College (en) |
Activités | |
Période d'activité |
Depuis |
Mère |
Jacqueline Goddet (d) |
Conjoint |
Sun-jung Jung (d) (depuis ) |
Enfant |
Membre de |
Writers Guild of America, West (en) |
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Arme | |
Conflit | |
Taille |
1,83 m |
Site web |
(en) www.oliverstone.com |
Distinctions | Liste détaillée Oscar du meilleur scénario adapté () Golden Globes () Oscars du cinéma () Oscar du meilleur réalisateur ( et ) Ours d'argent () Ours d'or () Dallas-Fort Worth Film Critics Association Award du meilleur réalisateur (en) () Officier des Arts et des Lettres () Grand prix du jury de la Mostra de Venise () Prix Donostia () Sitges Grand Honorary Award (d) () Bronze Star Ordre des Arts et des Lettres Étoile du Hollywood Walk of Fame Commendation Medal Combat Infantryman Badge Vietnam Campaign Medal Commandeur de l'ordre du Ouissam alaouite Writers Guild of America Award Purple Heart British Academy Film Award du meilleur réalisateur Directors Guild of America Award National Defense Service Medal Air Medal Vietnam Service Medal Jupiter Awards |
Sa jeunesse est marquée par son expérience dans la guerre du Viêt Nam en 1967-1968 comme soldat de la 25e division d'infanterie où il est blessé deux fois au combat. Pour son engagement, il reçoit de nombreuses décorations telles que la Bronze Star avec le "V" Device pour bravoure, le Purple Heart avec feuilles de chêne, la médaille du service de la défense nationale, et la médaille du service au Viêt Nam avec étoile en argent. Cet épisode constituera la base de sa carrière ultérieure de cinéaste en lui permettant de représenter avec réalisme la brutalité de la guerre.
Il commence sa carrière cinématographique en écrivant des scénarios tels que ceux de Midnight Express (1978), pour lequel il remporte l'Oscar du meilleur scénario adapté, Conan le Barbare (1982) et Scarface (1983). Il se fait ensuite connaître comme réalisateur pour ses films sur la guerre du Viêt Nam comme Platoon (1986), qui reçoit quatre Oscars dont celui de meilleur film et meilleur réalisateur, et Né un 4 juillet (1989), qui lui vaut un deuxième Oscar du meilleur réalisateur. Il est aussi connu pour Salvador (1986), Wall Street (1987) et sa suite Wall Street : L'argent ne dort jamais (2010), The Doors (1991), JFK (1991), Entre ciel et terre (1993), Tueurs nés (1994), Nixon (1995), L'Enfer du dimanche (1999), W. : L'Improbable Président (2008) et Snowden (2016).
De nombreux films de Stone se concentrent sur des questions politiques américaines controversées et, en tant que tels, font polémique au moment de leur sortie. Il critique la politique étrangère américaine, qu'il considère comme motivée par des agendas nationalistes et impérialistes, et approuve les hommes politiques Hugo Chávez et Vladimir Poutine, ce dernier ayant fait l'objet de Conversations avec monsieur Poutine (2017)[2]. Comme ses sujets, Stone est une figure controversée du cinéma américain, certains critiques l'accusant de promouvoir les théories du complot[3],[4],[5],[6],[7].
Né le à New York, dans l'arrondissement de Manhattan, il est l'unique enfant[8] de Louis Stone, un financier de Wall Street issu d'une famille franco-américaine — qui lui inspirera plus tard le film Wall Street —, et de Jacqueline Goddet, elle-aussi, une Française de confession catholique (ce qui explique l'aisance d'Oliver Stone en français)[9]. Celle-ci, âgée d'à peine 19 ans et d'une famille modeste[8], rencontre Louis Stone à Paris peu après la fin de la seconde guerre mondiale en Europe, alors que celui-ci est officier chargé des finances dans le cabinet du général Dwight D. Eisenhower[8]. Ils se marient en [8] et partent pour New York. Oliver est élevé dans des conditions privilégiées même si, en raison des nombreux voyages de sa mère en France, une baby-sitter remplace le plus souvent ses deux parents. Le couple finit par divorcer, chose qui sera longtemps difficilement acceptée par leur fils[10].
Oliver Stone entame des études à Yale, où il fréquente George W. Bush, tout en y faisant preuve d'esprit « aventurier et provocateur ».
Il écrit un manuscrit, rejeté par une demi-douzaine d'éditeurs, et décide alors sur un coup de tête de s'engager dans l'armée[9].
En avril 1967, Oliver Stone décide de s'engager comme volontaire dans l'armée américaine et de prendre part à la guerre du Viêt Nam[11]. Engagé dans l'infanterie, Oliver Stone effectue ses classes à Fort Jackson en Caroline du Sud, avant d'être envoyé au Viêt Nam le . Il se fait alors appeler Bill, le prénom Oliver faisant trop efféminé auprès du corps militaire.
Il sert tout d'abord sur le front au sein de la 2e section de la compagnie B du 3e bataillon du 22e régiment d'infanterie de la 25e division d'infanterie, du 27 septembre 1967 au 23 février 1968. Puis, du 24 février au 12 avril 1968, il est renvoyé à l'arrière et temporairement affecté à Saïgon, à la compagnie C du 52e régiment d'infanterie : cette compagnie est alors à la disposition du 716e bataillon de police militaire (MP). Il rejoint ensuite de nouveau le front en étant affecté, du 18 avril au 23 mai 1968, à la compagnie E du 52e régiment d'infanterie : cette compagnie, rattachée à la 1re division de cavalerie, est spécialisée dans la reconnaissance en profondeur (long-range reconnaissance patrol). Enfin, du 29 mai au 13 novembre 1968, il sert à la troupe D du 1er escadron du 9e régiment de cavalerie de la 1re division de cavalerie, à la frontière cambodgienne. Le 1er escadron du 9e de cavalerie[12], dont les hommes étaient surnommés « The Headhunters », est l'une des unités les plus célèbres et les plus décorées de la guerre du Viêt Nam, et elle a été immortalisée par Francis Ford Coppola dans Apocalypse Now (scène de l'assaut héliporté au son de la Walkyrie)[13].
Ayant été blessé à deux reprises durant son séjour au Viêt Nam[10], il termine son service en novembre 1968, et rentre aux Etats-Unis décoré de la Purple Heart et de la Bronze Star. Au Viêt Nam, il développe l'aspect visuel de ses futurs films, ayant expérimenté pendant le conflit ses talents de photographe. Le conflit l'affecte durablement et influence son cinéma, Oliver Stone privilégiant les thèmes portant sur la violence contemporaine et les liens de celle-ci à l'État.
Oliver Stone reprend ses études et se tourne vers le cinéma, sa pension militaire lui permettant de payer les frais de scolarité[10]. Il intègre l'université de New York. Il y rencontre Lloyd Kaufman, fondateur de la société Troma Entertainment, spécialisée dans le film d’horreur, et surtout, Martin Scorsese, qui devient son professeur, lui conseillant de puiser dans son expérience personnelle et sa vie pour écrire. Dès lors, il se concentre sur l’épisode marquant de sa jeune vie : la guerre du Viêt Nam. Ainsi, il sort de l’université diplôme en poche grâce à son très remarqué film de fin d’année, un court-métrage de 11 minutes intitulé Last Year in Viet Nam, pour lequel le félicite Martin Scorsese[10]. Dès lors, il expérimente le cinéma en diversifiant ses méthodes d’écriture et de réalisation et en passant tour à tour du rôle de réalisateur à celui de producteur et même d'acteur.
Oliver Stone débute réellement en tant que scénariste : il écrit en outre durant sa carrière tous les scénarios de ses œuvres (mis à part U-Turn[14]). Il écrit des scripts stylisés qui plaisent aux producteurs et se trouve ainsi au générique de films des plus grands réalisateurs : Brian De Palma pour Scarface, Alan Parker pour Midnight Express et Evita ou encore Michael Cimino pour L'Année du dragon.
Oliver Stone réalise quelques séries B d’horreur comme La Main du cauchemar, puis apparaît sous le feu des projecteurs en 1986 avec deux films retentissants et contestataires : Salvador et Platoon. Ce dernier remporte quatre Oscars en 1987 dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur. Il s'agit du premier opus de sa trilogie sur le Viêt Nam avec Né un 4 juillet et Entre Ciel et Terre quasi autobiographiques. Né un 4 juillet lui vaut en 1990 un nouvel Oscar pour sa réalisation et la reconnaissance de ses pairs.
Oliver Stone égratigne ainsi maints éléments de la société civile et militaire : les yuppies dans Wall Street, l’État dans Né un 4 juillet ou encore la CIA et le complexe militaro-industriel dans JFK.
Oliver Stone s'intéresse ensuite au dopage dans le milieu du sport avec son film axé sur le football américain L'Enfer du dimanche. Il marque ensuite une pause par la réalisation de deux documentaires, l’un sur la Palestine et Yasser Arafat (Persona non grata) et un autre très controversé sur Fidel Castro (Comandante). Ce documentaire est une synthèse de 30 heures d’interviews entre Stone, grand admirateur du dirigeant cubain, et Fidel Castro. Diffusé en sur les écrans américains, il a dû être remonté à cause de la pression des anti-castristes.
Enfin, Oliver Stone repart avec de nouveaux films : le film épique Alexandre en 2005 qui, fort d’un budget de plus de 150 millions d’euros, n’a pas trouvé son public et reste pour Stone un échec, lui qui voulait réaliser le plus grand film de sa carrière[réf. souhaitée]. Il s’attaque de nouveau à un sujet brûlant concernant les États-Unis, les attentats terroristes du . Longtemps baptisé The 11 September’s Oliver Stone Project, le film prend le nom de World Trade Center et se focalise sur les secours déployés par les autorités durant ces attentats et les pompiers en particulier.
Après JFK et Nixon, il s'intéresse à George W. Bush dans W. : L'Improbable Président, sorti en 2008. Josh Brolin incarne le 43e Président des Etats-Unis. W. a rapporté 29 500 000 $ au box-office[15]. Ces recettes sont jugées assez décevantes, au vu du budget du film de 25 100 000 $[15].
En 2010, Oliver Stone signe la suite de son Wall Street de 1987, intitulée Wall Street : L'argent ne dort jamais. Michael Douglas reprend son rôle de Gordon Gekko, alors que Shia LaBeouf incarne un jeune trader.
En 2012, il adapte un roman de Don Winslow, pour le film Savages. Taylor Kitsch, Blake Lively et Aaron Taylor-Johnson incarnent les membres d'un ménage à trois qui dealent de la marijuana. On retrouve également dans ce film John Travolta, Benicio del Toro et Salma Hayek.
En 2013, il réalise un spot publicitaire pour la Coupe du monde de football de 2014, où il apparaît lui-même aux côtés des footballeurs Radamel Falcao, David Luiz et Sergio Agüero[16].
En 2014, il prépare un film sur l'histoire du lanceur d'alerte Edward Snowden, sur la base du livre du journaliste Luke Harding (The Guardian), The Snowden Files : The Inside Story of the World's Most Wanted Man (en)[17]. Le tournage de Snowden débute en , et le film sort en 2016.
En 2017, il préside le jury du 22e Festival international du film de Busan.
Il réalise la même année Conversations avec monsieur Poutine, un film dans laquelle il s'entretient pendant près de quatre heures avec Vladimir Poutine. Le documentaire est fortement critiqué pour sa complaisance avec le Kremlin, Télérama écrivant qu'il ne « contredit jamais le maître du Kremlin, son héros, et lui laisse proférer de multiples mensonges » et qualifiant le film de « longue, très longue, hagiographie du maître du Kremlin ». Dans l'interview, Oliver Stone s'en prend à la politique étrangère des États-Unis en propageant des thèses contestées, que Télérama décrit comme « un festival complotiste »[18].
Oliver Stone prolonge son long métrage JFK (1991) avec le documentaire JFK : L'Enquête (JFK Revisited: Through the Looking Glass). Il s'inspire du livre Destiny Betrayed: JFK, Cuba, and the Garrison Case de James DiEugenio, paru en 1992. Le film est présenté au festival de Cannes 2021.
Le cinéaste réalise ensuite un autre documentaire, Nuclear Now, présenté à la Mostra de Venise 2022. Il s'agit d'un film sur l'énergie nucléaire comme solution du réchauffement climatique. Il s'inspire de l'ouvrage A Bright Future: How Some Countries Have Solved Climate Change and the Rest Can Follow écrit par les scientifiques Staffan A. Qvist et Joshua S. Goldstein[19].
Jacqueline Goddet, la mère d'Oliver, meurt le , à l'âge de 93 ans, à Indian Wells[20].
Oliver Stone se marie à trois reprises : d'abord avec Najwa Sarkis de 1971 à 1977, puis avec Elizabeth Burkit Cox de 1981 à 1993, avec laquelle il a deux fils (dont Sean Stone), et enfin avec Sun-jung Jung, une Sud-Coréenne, avec laquelle il a une fille.
Durant sa jeunesse, il est de son propre avis « très conservateur, anti-Castro, anti-Kennedy, pro-Nixon »[9].
Déjà critiqué en 1992 par certains médias américains à cause de ses vues sur l’assassinat de John F. Kennedy[21], Oliver Stone et Time Warner sont même attaqués en justice pour les crimes suscités par Tueurs nés (en) mais l'affaire est classée.
Il apporte son soutien à Julian Assange, Chelsea Manning, Edward Snowden, Fidel Castro et Hugo Chavez[9].
Oliver Stone ne soutient ni Hillary Clinton ni Donald Trump à l'élection présidentielle américaine de 2016. Il déclare ne pas avoir le désir de réaliser de film sur Trump à la suite de la victoire de celui-ci, et ne pas être autant « fasciné par lui » que la majorité des gens[22]. Quant à Clinton, Stone lui reproche principalement son agressivité dans les relations internationales, évoquant son rôle dans le soutien des États-Unis aux paramilitaires Contras (Nicaragua), les bombardements de l'OTAN en ex-Yougoslavie (Serbie et Kosovo), l'invasion de l'Irak et de l'Afghanistan, la destruction de l’État laïc libyen et les tentatives de changement de régime en Syrie. Il avait cependant soutenu Bernie Sanders dans la primaire démocrate[23].
En juillet 2023, il dit regretter d'avoir voté pour Joe Biden lors de l'élection présidentielle américaine de 2020, au cours d'un entretien avec le vidéaste complotiste Russell Brand. Il se justifie en déclarant qu'il « pourrait entraîner les États-Unis dans une voie «suicidaire», voire dans une confrontation avec la Russie de Vladimir Poutine ». Il l'accuse de ne pas avoir compris les causes de l'invasion de l'Ukraine par la Russie et d'être « trop manichéen »[24].
En 2007, alors qu'il intervenait en Colombie pour la libération de trois otages des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, considérés comme terroriste par l'Union européenne et les États-Unis), il accuse le controversé chef d’État colombien Álvaro Uribe d'avoir délibérément fait échouer leur libération en faisant intensifier les opérations militaires dans le secteur. Il déclare par ailleurs au sujet des guérilleros qu'ils ne sont pas des terroristes mais « une armée de paysans semblable à celle d’Emiliano Zapata » et, tout en condamnant la pratique des enlèvements, les juge « héroïques de se battre et de mourir pour ce qu'ils pensent être juste »[25].
Oliver Stone participe également à une rencontre annuelle des soutiens du mouvement de révolution zapatiste du Chiapas[26].
En , il signe avec Danny Glover, Noam Chomsky, Eve Ensler, Mark Ruffalo et Nancy Fraser une pétition de soutien à Jean-Luc Mélenchon pour l'élection présidentielle en France (« France: Please Don't Repeat Clinton vs. Trump Tragedy »)[source secondaire nécessaire].
Dans son film L'Ukraine en feu, il est accusé de montrer « une version des événements adaptée au Kremlin » de la guerre russo-ukrainienne, reprenant le « récit russe sur la révolution ukrainienne Euromaïdan de 2014, la décrivant comme un coup d'État nationaliste orchestré par les États-Unis ». Conversations avec monsieur Poutine est lui aussi critiqué pour sa « complaisance envers le président russe »[24]. En 2020, il choisit de se faire vacciner contre la Covid-19 avec le vaccin russe Spoutnik V, à l'encontre des recommandations sanitaires[27]. Il est qualifié de « pro-russe » par Le Figaro[24] et tient à plusieurs reprises des « propos élogieux [...] à l'endroit du président russe Vladimir Poutine »[28].
En 2022, il condamne l'invasion de l'Ukraine par la Russie mais renvoie dos à dos la Russie et les États-Unis pour la responsabilité du conflit. Il milite pour « le dialogue, la diplomatie »[28].
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