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Pièce de 1 cent de dollar américain Lincoln
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La pièce de 1 cent de dollar américain Lincoln, également appelée le penny Lincoln ou le cent Lincoln est une pièce d'un cent frappée par la Monnaie des États-Unis chaque année depuis 1909. L’avers est conçu par Victor David Brenner, tout comme le revers original représentant deux épis de blé[note 1], frappés de 1909 à 1958. La pièce connaît plusieurs motifs différents pour son revers et porte aujourd’hui un dessin de Lyndall Bass (en) représentant un bouclier de l’Union. Toutes les pièces frappées par le gouvernement des États-Unis ayant une valeur d'un centième de dollar sont appelées cents parce que les États-Unis ont toujours frappé leurs pièces en utilisant le système décimal. Le surnom « penny » est hérité des pièces frappées en Angleterre, qui ne passe au système décimal pour sa monnaie qu’en 1971.
En 1905, le sculpteur Augustus Saint-Gaudens est engagé par la Monnaie pour redessiner le cent et les quatre pièces d’or, ce qui ne nécessite pas l’approbation du Congrès. Deux des projets de Saint-Gaudens pour le cent sont finalement adaptés pour les pièces d’or, mais Saint-Gaudens meurt en avant de soumettre d’autres dessins pour le cent. En , la Monnaie charge Brenner de concevoir un cent à l’effigie du défunt président Abraham Lincoln, l’année 1909 marquant le centenaire de sa naissance. C'est le premier dessin largement diffusé représentant un président américain sur une pièce de monnaie, une idée qui est auparavant jugée trop monarchique, notamment par George Washington. Néanmoins, le dessin de Brenner est finalement approuvé, et les nouvelles pièces sont mises en circulation le , suscitant un grand intérêt du public.
Les initiales de Brenner (VDB), placées au revers à sa base, sont jugées trop voyantes une fois les pièces émises, et sont retirées quelques jours seulement après leur sortie. Elles sont réintroduites, cette fois plus discrètes, sur l’épaule de Lincoln en 1918. À l’origine frappée en cuivre à 95 %, la pièce d’un cent est remplacée pendant une année, en 1943, par de l’acier plaqué zinc, le cuivre étant nécessaire à l’effort de guerre. La Monnaie revient ensuite à 95 % de cuivre jusqu’en 1982, lorsque l’inflation le rend trop coûteux et que la composition est changée pour du zinc recouvert d’une fine couche de cuivre. Le revers de Brenner avec les épis de blé est remplacé en 1959 par une représentation du mémorial Lincoln conçue par Frank Gasparro, pour le 150e anniversaire de la naissance de Lincoln. Le revers au mémorial est ensuite remplacé en 2009 par quatre dessins commémoratifs marquant le bicentenaire de la naissance de Lincoln. Depuis 2010, c’est le motif au bouclier de Bass qui est frappé.
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Wheat cent (1909–1958)
Résumé
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En 1904, le président Theodore Roosevelt écrit à son secrétaire au Trésor, Leslie Mortier Shaw, pour se plaindre du manque de mérite artistique de la monnaie américaine et demander s’il serait possible de faire appel à un artiste privé, tel que le sculpteur Augustus Saint-Gaudens, afin de préparer de nouveaux modèles de pièces[1]. Sur les instructions de Roosevelt, la Monnaie engage Saint-Gaudens pour redessiner le cent et les quatre pièces d’or : le double eagle (20 $), l’eagle (10 $), le half eagle (5 $) et le quarter eagle (2,50 $). Comme les motifs de ces pièces n’ont pas changé depuis 25 ans, ils peuvent être modifiés sans intervention du Congrès[2]. Le cent Indian Head, que le cent Lincoln remplace, a été introduit en 1859[3].
Saint-Gaudens conçoit à l’origine un motif représentant un aigle en vol pour le cent[4], mais, à la demande de Roosevelt, il le développe pour le double eagle après avoir appris que, selon la loi, un aigle ne peut figurer sur le cent[5]. L’écrivain Witter Bynner (en) rappelle qu’en {date|janvier 1907}}, Saint-Gaudens, gravement malade du cancer, est transporté chaque jour dans son atelier pour dix minutes afin de commenter le travail de ses assistants sur les projets en cours, dont le cent. En février, Saint-Gaudens envoie à Roosevelt un dessin pour l’avers du cent représentant une figure de la Liberté. Roosevelt suggère d’ajouter une coiffe de guerre amérindienne, déclarant : « Je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas avoir une coiffe conventionnelle d’un type purement américain pour la figure de la Liberté »[6]. En , Roosevelt ordonne que le motif indien soit plutôt développé pour les eagles. Saint-Gaudens est alors en déclin de santé ; il meurt le , sans avoir soumis d’autre dessin pour le cent[1].
Avec le nouveau dessin des quatre dénominations en or achevé en 1908, Roosevelt tourne son attention vers le cent. Le centenaire de la naissance du président assassiné Abraham Lincoln doit avoir lieu en , et un grand nombre de souvenirs fabriqués par des entreprises privées circulent déjà. De nombreux citoyens écrivent au département du Trésor pour proposer une pièce à l’effigie de Lincoln, et Roosevelt est désireux d’honorer son camarade républicain. Cela constitue une rupture avec la tradition numismatique américaine ; avant le cent Lincoln, aucune pièce de circulation courante n’a représenté une personne réelle[note 2],[7]. Beaucoup d’écrivains ont suggéré un demi-dollar Lincoln, mais le dessin de cette pièce est modifié en 1892 et ne peut pas encore être changé sans l’approbation du Congrès. Étant en fin de mandat, Roosevelt hésite à faire intervenir le Congrès[8].
À la fin de 1908, Roosevelt pose pour le sculpteur Victor David Brenner, qui travaille alors sur une médaille pour la commission du canal de Panama. Bien que le contenu de leurs conversations ne soit jamais consigné, il semble qu’ils discutent des projets de Roosevelt pour la refonte de la monnaie. Roosevelt a admiré une plaque de Lincoln réalisée par l’artiste en 1907[9]. On ne sait pas précisément comment Brenner est choisi pour concevoir le cent, mais en , le directeur de la Monnaie, Frank A. Leach, le contacte pour lui demander son tarif pour la création de la pièce. Brenner mentionne, dans sa correspondance avec Leach, que le président a apprécié son dessin de Lincoln ; rien n’indique que Brenner envisage un autre concept pour la pièce[10].
Dessin
Le dessin de l’avers de Victor David Brenner suit de près un profil de Lincoln qu’il a déjà utilisé dans d’autres travaux, comme la plaque de bureau qu’il réalise pour la Gorham Manufacturing Company en 1907. L’historien numismate Roger Burdette suggère que Brenner s’est inspiré d’une photographie de Lincoln datant de 1864, prise dans le studio de Mathew Brady par l’un de ses assistants. Burdette ajoute toutefois que, dans une lettre du , Brenner mentionne qu’en réalisant son dessin, il imagine Lincoln lisant à un enfant, moment où, selon le sculpteur, Lincoln aurait été le meilleur. Cela suggère que Brenner a pu puiser son inspiration dans la célèbre photographie de Brady montrant Lincoln avec son fils Tad[11]. Dans une étude publiée en 2012 dans Coin World, l’historien numismate Fred Reed soutient que le travail de Brenner sur Lincoln est basé sur un portrait de Lincoln pris de profil droit dans le studio de Brady le même jour que la photo avec son fils, plusieurs clichés sont réalisés lors de cette séance[note 3]. Comme la photographie en question ne montre que la tête et les épaules de Lincoln, Reed indique que Brenner complète les détails en s’appuyant sur une photographie de campagne de 1860 montrant Lincoln sans barbe[13].
Le , Brenner remet à la Monnaie des modèles avec un profil de Lincoln à l’avers, et un revers très similaire à celui des pièces d’argent françaises en circulation à l’époque, représentant une branche d’arbre. Il propose aussi des modèles pour un demi-dollar Lincoln, avec le défunt président sur une face, et une Liberté debout — quasiment identique à l’avers de ces mêmes pièces françaises. Frank A. Leach répond le qu’aucun changement ne peut être apporté au demi-dollar sans l’approbation du Congrès. Le , Leach découvre l’origine du motif de la branche — bien que l’historien numismate Don Taxay note qu’il est étrange que Leach n’ait pas remarqué l’origine du motif de la Liberté debout, puisqu’ils se trouvent de part et d’autre des mêmes pièces françaises. Leach ne confronte pas le sculpteur à cet « emprunt artistique », mais écarte simplement les dessins soumis comme inadaptés pour le revers du cent[14]. Il encourage le sculpteur à préparer un dessin simple, portant la dénomination, le nom du pays et la devise E pluribus unum[15]. Brenner travaille rapidement et, le , livre de nouveaux modèles pour l’avers et le revers, proches de la pièce définitive, mais avec un buste de Lincoln un peu plus grand, et sans la devise In God We Trust[16]. Comme élément décoratif du revers, Brenner choisit deux épis de blé dur[17]. Les dessins sont présentés au président Theodore Roosevelt, qui les approuve, bien qu’il exige que le mot « UNITED », que Brenner orthographie « VNITED », selon un style néoclassique, soit écrit de manière conventionnelle[18]. Après examen, Leach proteste contre le fait que Brenner met son nom complet sur l’avers. Brenner répond : « Je vais l’enlever et le mettre en petites lettres au revers »[16].
Le , le jour même où Roosevelt quitte la présidence pour céder la place à William Howard Taft, Brenner rencontre à Philadelphie le graveur de la Monnaie Charles E. Barber, qui a écrit à Leach pour suggérer que les dessins de Brenner doivent être modifiés afin de convenir à une frappe monétaire[19]. Le , Brenner écrit à Leach pour se plaindre que Barber ne semble pas pressé de faire produire les nouvelles pièces[20]. Le sculpteur se plaint aussi que la Monnaie perd des détails en réduisant les grands modèles à la taille de la pièce. Barber, qui a été critiqué pour une perte de détails similaire lors de la réalisation des nouvelles pièces d’or, n’émet aucune objection à ce que les réductions soient réalisées par un orfèvre extérieur[21]. Après que plusieurs matrices sont préparées par la Medallic Art Company de New York, Barber grave un coin maître et l’envoie à Brenner pour retouches[22].
Des épreuves sont tirées à partir des coins, mais Barber et Leach ne sont pas satisfaits des pièces. Le , Leach écrit à Brenner :
« Je dois vous informer que je n’ai pas été satisfait de la première épreuve du cent Lincoln. J’ai constaté que vous n’avez pas abaissé le portrait de Lincoln de manière à ce que la tête soit plus proche du centre de la pièce… J’ai donc demandé à M. Barber de réaliser une épreuve de cette modification, et comme cela laissait trop d’espace vide en haut, nous avons conclu qu’il serait préférable d’y ajouter la devise In God We Trust. Ce changement améliore nettement l’apparence de la pièce[23]. »
Le , des échantillons de la nouvelle pièce, avec et sans la devise, sont présentés au président Taft, qui choisit la version avec devise[24]. La pièce est officiellement approuvée par le secrétaire au Trésor Franklin MacVeagh le , et la date de mise en circulation est fixée au [22].
- La plaque d'Abraham Lincoln de Victor David Brenner en 1907.
- Photo The Penny Profile, .
- Le cent Lincoln 1909-S.
Sortie

La Monnaie de Philadelphie frappe vingt millions de nouvelles pièces avant même que leur dessin ne soit officiellement approuvé par le secrétaire Franklin MacVeagh. Les coins destinés à la Monnaie de San Francisco, préparés à Philadelphie, sont prêts à être expédiés vers San Francisco le [25].
Il y a un vif intérêt du public pour ces nouveaux cents, d’autant plus que la Monnaie n’a pas autorisé la presse à publier des images de la pièce. La ferveur autour d'Abraham Lincoln, stimulée par le centenaire de sa naissance, n’est pas encore retombée, et les spéculations sur le dessin de la pièce sont nombreuses[26]. La Monnaie décide donc de programmer une mise en circulation simultanée dans tout le pays le , et les succursales du département du Trésor reçoivent ce que l’on pense être des stocks suffisants[27].
Le matin du , de longues files d’attente se forment devant les bureaux du Trésor dans tout le pays. Certains des premiers arrivés peuvent obtenir toutes les pièces qu’ils désirent, mais très vite, un rationnement est imposé : les demandeurs au sous-Trésor de New York sont limités à 100 pièces par personne, tandis que ceux qui se présentent à la Monnaie de Philadelphie ne peuvent en recevoir que deux chacun[27]. Sur le marché parallèle, devant la Monnaie de Philadelphie, les pièces se revendent un quart de dollar l’unité, jusqu’à ce que les prix se stabilisent à cinq cents pour un nouveau penny. De nombreux vendeurs de journaux sont parmi ceux qui profitent de la revente des pièces ; à Washington, des foules se massent devant les guichets où elles sont proposées, jusqu’à ce que l’ordre soit rétabli[28].
Initiales de Brenner

Les initiales de Brenner, qu’il place à la base du revers, deviennent immédiatement une source de controverse : l’après-midi du , The Washington Star interroge le Trésor au sujet de ces initiales. Des citations apparaissent dans les journaux, provenant de fonctionnaires anonymes du Trésor, affirmant que les pièces sont illégales en raison des initiales, perçues comme de la publicité[29]. Le , le secrétaire MacVeagh ordonne la suspension de la frappe des cents jusqu’à ce que les pièces puissent être produites avec un « B » discret pour Brenner[30]. Cependant, supprimer les initiales et frapper de nouvelles pièces sans aucune mention entraînerait un retard de trois jours dans la production ; effacer les initiales pour les remplacer par un « B » impliquerait un retard de quatorze jours. Le secrétaire adjoint au Trésor, Eliot Norton, après avoir rencontré Charles E. Barber, ordonne que les pièces soient frappées sans aucune initiale[31]. L’avocat du département du Trésor, Maurice O’Connell, estime que l’exclusion des initiales ne constitue pas une modification de dessin nécessitant d’attendre 25 ans ou d’obtenir l’approbation du Congrès[32]. Barber s’oppose également au maintien d’une simple initiale « B », craignant que, puisqu’il a utilisé la même initiale sur ses propres créations, la nouvelle pièce ne lui soit attribuée, et, selon Norton, « il ne veut pas être tenu personnellement responsable du penny Lincoln, auquel il s’est toujours opposé et qu’il ne considère pas comme une réussite »[30].
Brenner s’oppose à la suppression de ses initiales, mais ses protestations sont vaines. Les cents sans les initiales de Brenner sont déjà en production le [33]. Pendant l’interruption, les propriétaires de distributeurs automatiques et de machines à sous se plaignent que les nouveaux pennies sont trop épais pour s’adapter à leurs appareils[34]. Barber est rappelé de ses vacances à Cape May, dans le New Jersey, afin de traiter ces plaintes. Frank A. Leach ordonne des modifications sur le nouveau cent, mais Barber résiste à ces instructions et finit par l’emporter : ce sont les fabricants de distributeurs et de machines à sous qui doivent adapter leurs appareils au nouveau cent, et non l’inverse[35]. À la fin de 1909, l’offre de nouveaux cents répond enfin à la demande[36].
Burdette suggère que si MacVeagh avait eu plus d’expérience dans sa fonction, il se serait montré moins préoccupé par les initiales. Saint-Gaudens a apposé sa signature bien en évidence à l’avers de son double eagle, et le dessin de George T. Morgan pour le dollar d’argent porte un « M » marqué des deux côtés de la pièce[32].
Production

Des cents avec et sans les initiales de Victor David Brenner sont frappés aussi bien à Philadelphie qu’à San Francisco en 1909. Les pièces frappées à Philadelphie ne portent pas de différent d’atelier ; celles de San Francisco portent un « S ». Alors qu’environ 28 millions de cents VDB sont frappés à Philadelphie, ce qui les rend assez communs, celui de 1909 frappé à San Francisco avec les initiales de Brenner[note 5] est le plus rare des cents Lincoln par date et par atelier, avec seulement 484 000 exemplaires mis en circulation[37]. En 1911, la Monnaie de Denver commence à frapper des cents avec la marque « D » , et durant la plupart des années qui suivent, les trois ateliers produisent des cents[38]. En 1916, Barber modifie le dessin, ce qui donne à la joue et au manteau de Lincoln un aspect moins ridé. Cette modification vise à prolonger la durée de vie des coins[39].
En 1917, année où Barber meurt en fonction à l’âge de 77 ans, l’économie de guerre provoque une pénurie de cents. À cette époque, le cent Lincoln n’est pas encore dominant en circulation : quatre cinquièmes des cents en usage sont encore du type « Indian Head ». La demande de cents augmente encore lorsqu'est instituée une taxe de luxe, nécessitant des pièces d’un cent pour la monnaie[40]. En 1918, les initiales de Brenner sont rétablies sur la pièce, apparaissant à l’endroit où l’épaule de Lincoln est coupée par la tranche[35].
L’année de récession 1922 entraîne une demande plus faible que d’habitude en pièces de monnaie, et peu de cents sont frappés. À l’époque, les coins sont produits uniquement à Philadelphie ; l’atelier de Denver a des commandes année-là. Lorsqu’il demande davantage de coins à Philadelphie, aucun cent n'est frappé ni à Philadelphie ni à San Francisco cette année-là, il lui est répondu que la Monnaie de Philadelphie ne peut pas fournir de coins supplémentaires, étant totalement mobilisée pour la préparation des coins du dollar de la Paix. Denver exécute ses commandes en frappant avec un coin d’avers usé, ce qui produit un relief plus faible que d’ordinaire[17]. Sur de nombreux exemplaires, le différent d’atelier se remplit d’huile et de poussière, donnant des pièces où le « D » n’apparaît pas ou seulement très faiblement. Le 1922 « plain » est une autre variété relativement rare de la série des cents Lincoln[41].
Lorsque la période de 25 ans durant laquelle le cent Lincoln ne peut pas être modifié sans approbation du Congrès arrive à son terme, il n’y a aucun intérêt à remplacer le dessin, la pièce étant restée populaire. À partir de 1936, des pièces belle épreuve sont frappées pour les collectionneurs pour la première fois depuis 1916. Produites uniquement à Philadelphie, elles sont frappées avec des coins polis jusqu’à obtenir une surface miroir[42].
Temps de guerre
Avec l’entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale en 1941, le cuivre et l’étain, tous deux utilisés dans le cent, viennent à manquer. Des expériences sont menées par plusieurs entreprises sous contrat avec la Monnaie ; elles testent diverses substances métalliques et non métalliques, dont des fibres, du verre trempé et plusieurs types de plastique. Ces expériences utilisent différents motifs, car les coins du cent Lincoln ne peuvent quitter la garde du gouvernement[43]. À mesure que les essais avancent, la production de cents en bronze est considérablement réduite en , puis totalement interrompue en décembre[44]. Le , le Congrès autorise officiellement la Monnaie à modifier la composition du cent pour une période de trois ans, et cinq jours plus tard, le secrétaire au Trésor Henry Morgenthau annonce que la pièce serait désormais fabriquée en acier plaqué zinc[45]. Le zinc et le fer forment un « couple » électrochimique ; les deux métaux se corrodent rapidement au contact l’un de l’autre dans une atmosphère humide[17]. Le public se plaint vite que les nouvelles pièces se tachent et se piquent de rouille. Une autre plainte fréquente concerne leur ressemblance avec le dime, et certaines lettres suggérent même de percer un trou au centre des pièces. Morgenthau répond que ces nouvelles monnaies vont rapidement s’assombrir, et que la Monnaie est disposée à les noircir artificiellement si elle trouve un procédé adapté[46].
La production du cent de guerre est prévue par une loi du Congrès approuvée le , qui fixe la date d’expiration de cette autorisation au . Un acier doux forme la base de ces pièces, sur lequel est déposée électrolytiquement, de chaque côté, une couche de zinc de 0,013 mm servant d’antirouille. Ce revêtement est appliqué sur l’acier avant la fabrication des flans, ce qui rend les bords des pièces extrêmement vulnérables à la rouille. Le diamètre reste inchangé, mais le poids est réduit de 48 à 42 grains (de 3,1 à 2,7 g) grâce à l’alliage plus léger. La production commence le , et au de la même année, les trois ateliers monétaires ont fabriqué 1 093 838 670 cents. Le cuivre ainsi libéré pour l’effort de guerre suffit à construire deux croiseurs, deux destroyers, 1 243 forteresses volantes, 120 canons de campagne et 120 obusiers, ou encore à produire 1 250 000 obus pour l’artillerie lourde[47],[48].
En , le département du Trésor annonce que le cent en acier est abandonné après 1943, et remplacé par des pièces composées de 95 % de cuivre et de 5 % de zinc, les cents d’avant 1943 contiennent la même proportion de cuivre, mais peuvent aussi inclure de l’étain à la place d’une partie du zinc. Le Trésor déclare également qu’une partie du métal des nouvelles pièces proviendrait de la fonte des douilles de munitions légères[49]. Cependant, l’auteur numismate Shane Anderson, dans son étude consacrée au cent Lincoln, doute que des douilles aient réellement été fondues, sinon peut-être à titre purement cérémoniel[50]. Après la guerre, le Trésor retire discrètement de la circulation autant de cents en acier qu’il le peut, tout en niant le faire — aucune reconnaissance publique de ce programme n'est faite avant 1959, car le Trésor craint que, si cela est connu, les pièces ne soient thésaurisées[49].
Quelques cents de bronze datés de 1943 et quelques uns en acier datés de 1944 sont connus, et ils ont une grande valeur[51]. L’un des quatre 1943-S en bronze connus est vendu au copropriétaire de l’équipe de baseball des Texas Rangers, Bob R. Simpson, pour un million de dollars[52]. En 2019, un cent de 1943 frappé dans un alliage contenant 86,41 % d’étain et 8,37 % d’antimoine, avec d’autres métaux en traces, est authentifié[53]. Un seul cent 1943-D en bronze est connu ; il est vendu en pour 1,7 million de dollars[54]. C’est actuellement le cent Lincoln le plus cher jamais vendu[55]. On trouve également de nombreuses pièces datées de 1943 qui sont recouvertes de cuivre afin d’imiter ces raretés véritables. Ces imitations peuvent être distinguées des frappes authentiques sur métal non conforme grâce à l’usage d’un aimant[51]. Les flans à partir desquels les frappes exceptionnelles de 1943 et 1944 sont très probablement restés coincés dans le matériel de frappe, et sont frappés lorsque la production reprend après la fin de l’année[50].
Le cent retrouve sa composition d’avant-guerre en 1944[56].
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Lincoln Memorial (1959–2008)
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Changement de dessin

En 1952, la Monnaie envisage de remplacer le cent Lincoln par un nouveau dessin de Gilroy Roberts, graveur en chef de la Monnaie, mais les responsables craignent que l’administration Eisenhower, sur le point d’entrer en fonction, ne s’oppose à l’idée de retirer du cent l’effigie d’un président républicain[57].
Plusieurs milliers de pièces de 1955 sont frappées avec un coin doublé, ce qui produit un doublement visible de la date. La Monnaie sait que ces pièces existent et qu’elles se trouvent quelque part dans un vaste lot de production, mais elle choisit de les mettre en circulation plutôt que de détruire tout le lot. La variété ne devient largement connue que plusieurs années plus tard[58].
Le dimanche au matin, le secrétaire de presse du président Dwight D. Eisenhower, James Hagerty, publie un communiqué annonçant qu’un nouveau revers du cent commencerait à être produit le . Le nouveau dessin, réalisé par Frank Gasparro, est élaboré par le Trésor en consultation avec la Commission du sesquicentenaire de Lincoln. Approuvé par le président et par le secrétaire au Trésor Robert B. Anderson, le nouveau revers représente le Lincoln Memorial de Washington, D.C.. La refonte constitue une véritable surprise, car rien n’a filtré au sujet du projet[59]. La pièce est officiellement mise en circulation le , pour le 150e anniversaire de la naissance de Lincoln, bien que certaines circulent un peu plus tôt[60].
Le dessin retenu résulte d’un concours interne entre les graveurs de la Monnaie. Gasparro ne se rend pas en personne au Lincoln Memorial, qu’il n’a jamais visité. Selon Shane Anderson, Gasparro réalise une image « impressionnante » du mémorial[61]. Cependant, Don Taxay estime que le dessin « ressemble au premier coup d’œil à un tramway »[62]. L’historien numismatique Walter Breen qualifie la création de Gasparro de « désastre artistique »[63].
Un vif engouement se manifeste autour des cents « petite date » et « grande date » de 1960 et 1960-D, la version « petite date » étant la plus rare. La Monnaie craint que l’intérieur du zéro frappé sur le coin ne se brise pendant la frappe, donnant au chiffre l’apparence d’un zéro rempli. Pour réduire ce risque, elle agrandit la date. Des sacs scellés de cents de 1960, d’une valeur faciale de 50 dollars, se vendent jusqu’à 12 000 dollars. Le prix des pièces « petite date », dont environ deux millions sont frappées à Philadelphie, continue de croître jusqu’en 1964, date de l’éclatement de la bulle[64]. Environ 500 millions de « petites dates » de Denver — sur une frappe totale de 1,5 milliard — sont émises, et elles ne sont pas particulièrement rares[65]. Q. David Bowers note qu’il existe suffisamment de « petites dates » de Philadelphie pour en fournir une à chaque membre de l’American Numismatic Association ainsi qu’à chaque abonné aux principales revues numismatiques[66].
La composition du cent est de nouveau légèrement modifiée en 1962. Les responsables de la Monnaie estiment que la suppression de l’étain n’aurait aucun effet négatif sur la résistance de la pièce à l’usure, tandis que la stabilisation de l’alliage à 95 % de cuivre et 5 % de zinc présenterait de grands avantages de fabrication. L’autorisation du Congrès pour cette modification est donnée dans une loi adoptée le [47].
En 1964, la hausse du prix de l’argent entraîne la thésaurisation des pièces en argent par le public. La rareté de la monnaie touche aussi le cent, qui devient difficile à trouver en circulation. La directrice de la Monnaie, Eva Adams, estime qu’une partie de la pénurie vient des collectionneurs qui retirent des pièces de la circulation, et elle ordonne que les différents ne figurent plus sur les pièces. Les pièces continuent à porter la date de 1964 jusqu’à la fin de 1965, en vertu de l’autorisation donnée par la loi monétaire de 1965, et la quasi-totalité des cents datés de 1965 sont en réalité frappés en 1966[67].
La Monnaie commece à frapper des dimes et des quarts de dollar en alliage, pour remplacer les pièces en argent que le public refuse de dépenser. Bien que la production à San Francisco cesse après 1955, l’atelier de Californie recommence à émettre des cents, mais sans marque d’atelier[68]. En 1968, les différents sont restaurées sur le cent. San Francisco commence à frapper un nombre limité de pièces destinées à la circulation — ce qu’il cesse de faire après 1974 — et se met à produire des pièces belle épreuve[69],[70]. À cette époque, le coin maître est devenu très usé et les traits de Lincoln deviennent indistincts. Pour les pièces de 1969, un nouveau coin maître est produit pour les trois ateliers, les traits sont affinés et déplacés plus loin du bord de la pièce, tandis que les lettres sont élargies[71].
Changement de composition

Les prix du cuivre commencent à augmenter en 1973, au point que la valeur intrinsèque du cent approche un cent, et les citoyens commencent à thésauriser les pièces, espérant en tirer un profit. La Monnaie décide de passer à un cent en aluminium. Plus d’un million et demi de ces pièces sont frappées dans la seconde moitié de 1973, bien qu’elles portent la date de 1974. Lors d’auditions au Congrès, des représentants de l’industrie des distributeurs automatiques témoignent que des cents en aluminium bloqueraient leurs machines, et la Monnaie renonce à sa proposition[72]. La directrice de la Monnaie, Mary Brooks, cherche à récupérer les échantillons qui ont été distribués aux membres du Congrès, mais quatorze restent introuvables, les destinataires prétendant ne pas savoir ce qu’il est advenu de ces pièces. Un cent en aluminium est donné à la Smithsonian Institution pour la collection numismatqiue nationale[73],[74] ; un autre aurait été retrouvé par un policier du Capitole des États-Unis[73]. Des expériences sont également menées avec des cents en acier plaqué bronze. Destinées à être détruites, certaines pièces se répandent lorsque l’un des sacs se déchire avant d’être fondues ; quelques-unes sont conservées par les ouvriers et sont considérées comme des biens gouvernementaux détenus illégalement[75]. Reconnaissant qu’un changement de composition par rapport au cuivre actuel devient inévitable, le Congrès adopte la loi publique 93–441 le , déclarant : « Chaque fois que, de l’avis du secrétaire au Trésor, une telle mesure est nécessaire pour assurer un approvisionnement suffisant en pièces afin de répondre aux besoins nationaux, il peut prescrire la composition en cuivre et en zinc de l’alliage du cent comme il le juge approprié »[76],[77].
En 1981, face à une nouvelle hausse du prix du cuivre, la Monnaie décide de modifier la composition du cent pour qu’il soit en zinc recouvert de cuivre. Après des difficultés contractuelles et des retards de production, les premiers cents de ce type sont frappés à la Monnaie de Philadelphie, sans différent le . La Monnaie de Denver ne passe à la nouvelle composition que le [78]. Quelques pièces sont frappées par erreur en bronze datées de 1983 et sont extrêmement rares[79]. Un certain nombre de petites modifications sont apportées au dessin de l’avers dans les années 1990 et au début des années 2000[80].
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Bicentenaire de Lincoln (2009)
Résumé
Contexte
Le Presidential $1 Coin Act de 2005 exige que le revers du cent soit redessiné pour 2009 et que quatre motifs soient émis pour célébrer le bicentenaire de la naissance d’Abraham Lincoln. Les pièces doivent symboliser la jeunesse de Lincoln dans le Kentucky et l’Indiana, sa vie professionnelle dans l’Illinois, et sa présidence[81]. Elles sont dévoilés le lors d’une cérémonie au Lincoln Memorial[82].
L'avers des quatre pièces présente le portrait de profil d'Abraham Lincoln orienté vers la droite, conçu par Victor David Brenner en 1909, avec l'inscription IN GOD WE TRUST, LIBERTYet l'année « 2009 ». Les inscriptions du revers incluent UNITED STATES OF AMERICA, ONE CENT, « CLV »[note 6] et E PLURIBUS UNUM. Le bord de la pièce est lisse[82].
Les pièces de circulation sont composées de zinc plaqué de cuivre, avec un poids de 2,5 grammes et un diamètre de 19,05 mm. La Monnaie des États-Unis propose également des frappes commémoratives en bronze pour les collectionneurs, avec un poids de 3,11 grammes, rappelant l'alliage de cuivre utilisé en 1909. Ces pièces sont frappées à la Monnaie de Philadelphie, sans différent et à la Monnaie de Denver, avec la marque « D »[82].
Naissance et enfance dans le Kentucky
La pièce « naissance et petite enfance au Kentucky » est émise en 2009 pour commémorer le bicentenaire de la naissance d'Abraham Lincoln, ainsi que le centenaire de la production du premier cent Lincoln. Cette pièce est la première d'une série de quatre cents redessinés, chacun dépeignant une période différente de la vie de Lincoln. Le revers de cette pièce, conçu par Richard Masters et sculpté par Jim Licaretz, représente une cabane en rondins similaire à celle où Lincoln est né le , dans la ferme de Sinking Spring, au centre du Kentucky[83].
Elle est frappée par la Monnaie de Philadelphie sans différent[84]. Lancée officiellement le à Hodgenville, au Kentucky, sa circulation est affectée par la Grande Récession, entraînant une réduction de la demande pour les pièces de circulation[85]. Initialement, les collectionneurs achètent ces pièces à des prix élevés en raison de leur rareté perçue, notamment les rouleaux officiels vendus par la Monnaie et les pièces certifiées sur le marché secondaire. Aujourd'hui, une pièce non circulée peut être acquise pour moins d'un dollar, bien que des exemplaires immaculés et certifiés de haute qualité (MS67RD) puissent atteindre entre 150 et 200 dollars, voire plus pour les exemples les plus rares[83].
Années de formation dans l’Indiana

La pièce de 1 cent Lincoln Formative Years est centré sur les années de Lincoln en tant que jeune homme en Indiana, où il poursuit son éducation tout en subvenant aux besoins de sa famille en tant que fendeur de troncs[86]. Cette pièce est la deuxième des quatre cents bicentenaires de Lincoln émis, chacun représentant un aspect majeur de sa vie[87].
Le revers, conçu et sculpté par Charles Lessie Vickers, représente un jeune Abraham Lincoln, vêtu de vêtements de travail, assis sur une bûche en train de lire un livre, avec une masse et une cale à sa droite, symbolisant son travail de fendeur de bûches[88]. Le tirage en circulation de l'édition de Philadelphie est de 376 000 000 unités, tandis que celle de Denver est de 363 600 000 exemplaires[89]. La cérémonie de lancement officielle de la pièce Formative Years a eu lieu le , au Lincoln Amphitheater en Indiana, attirant une grande foule malgré le mauvais temps. L'enthousiasme pour cette émission est élevé, avec des collectionneurs et des revendeurs payant des primes pour les rouleaux de pièces[86],[87].
Les collectionneurs peuvent également trouver des variétés « double frappe », avec plus de 100 types identifiées, certaines montrant des doublures claires sur les doigts de Lincoln. La valeur des pièces varie : une pièce ordinaire trouvée en circulation vaut environ 1 cent, tandis que des exemplaires immaculés peuvent atteindre 500 dollars ou plus. Les pièces brillant universel se vendent généralement à moins d'un dollar l'unité, et les rouleaux originaux de 50 pièces, environ dix dollars. Des exemplaires certifiés en condition MS68RD par PCGS sont vendus pour 395 dollars[86].
Vie professionnelle dans l’Illinois
La pièce Professional Life in Illinois de Lincoln est la troisième de la série[90]. Le revers représente le jeune Abraham Lincoln debout devant l'ancien Capitole de l'État de l'Illinois à Springfield, symbolisant sa carrière en droit et en politique avant sa présidence[91]. Le dessin original, qui montre Lincoln lisant un livre, est modifié pour inclure le Capitole de l'État grâce à l'intervention de l'architecte local Wally Henderson et du sénateur Dick Durbin, afin de mieux refléter les liens de Lincoln avec Springfield, où il vit 31 de ses 56 ans[92]. Lincoln est élu à l'Assemblée générale de l'Illinois en 1834 et déménage à Springfield en 1837, y devenant un avocat prospère et s'engageant dans la politique[93].
Lancée officiellement par la Monnaie américaine le à Springfield, en Illinois, la pièce est frappée à Philadelphie avec un tirage de 316 000 000 pièves et à Denver avec 336 000 000 exemplaires. Sa valeur estimée en condition non circulée (MS+) est de 0,61 $ ou plus[94]. Un record d'enchère pour un exemplaire PCGS MS68RD de 2009-D atteint 1 490 $ le sur eBay[95]. Des sets de deux rouleaux (un de Philadelphie et un de Denver) sont vendus par la Monnaie pour 8,95 $ plus les frais de port[93].
Présidence à Washington, D.C.
La pièce Presidency in Washington, D.C., est une monnaie commémorative circulante émise par les États-Unis en 2009. Elle constitue la quatrième et dernière émission de la série du Bicentenaire de Lincoln, célébrant le 200e anniversaire de la naissance d'Abraham Lincoln et le centenaire de la première émission du cent Lincoln, spécifiquement dédiée à sa période de présidence à Washington, D.C.[96]. Officiellement lancée le au Mémorial Ulysses S. Grant à Washington, D.C., son revers illustre la construction inachevée du dôme du Capitole des États-Unis, une image symbolisant les défis de la présidence de Lincoln et l'état d'une nation divisée par la guerre civile et l'esclavage[96],[97]. Ce design du revers est créé par Susan Gamble et sculpté par Joseph Menna[98]. Produite par les Monnaies de Philadelphie (différent « P ») et de Denver (différent « D »), cette pièce a le plus faible tirage de la série du Bicentenaire de 2009, la rendant relativement plus rare[97].
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Revers Union shield (2010–present)
Résumé
Contexte
La Presidential $1 Coin Act exige qu’à partir de 2010, le cent « porte une image symbolique de la préservation par le président Lincoln des États-Unis d’Amérique en tant que pays unique et uni »[99]. Le , la commission des beaux-arts se réunit et recommande un dessin montrant 13 gerbes de blé liées par un anneau symbolisant l’unité américaine[100]. Ce dessin est ensuite retiré car il ressemble à des pièces émises en Allemagne dans les années 1920. Le comité consultatif des citoyens sur les pièces de monnaie[note 7] se réunit également et recommande un dessin montrant un bouclier de l’Union avec l’inscription ONE CENT superposée sur un parchemin ; E pluribus unum figure également dans la partie supérieure du bouclier[101].
En , la commission des beaux-arts se réunit à nouveau et sélectionne cette fois un dessin représentant une version moderne du drapeau américain[102]. Dans le cadre de la cérémonie de lancement du dernier cent de 2009, le , le dessin du cent 2010 est annoncé. Le dessin choisi par le comité consultatif est le bouclier de l’Union[103]. Selon la Monnaie, les 13 bandes sur le bouclier « représentent les États unis dans une union compacte pour soutenir le gouvernement fédéral, représenté par la barre horizontale en haut »[104]. Le nouveau revers est conçu par l’artiste Lyndall Bass (en) et sculpté par le graveur-sculpteur de la Monnaie américaine Joseph Menna[105]. La Monnaie refait graver l’avers, en revenant au modèle original de 1909 pour préparer les nouveaux coins[106]. Cependant, elle ne revient pas à la frappe en relief élevé de 1909 — les pièces sont depuis longtemps frappées avec un relief beaucoup plus faible que les pièces originales[107].
En , les nouvelles pièces sont mises en circulation de manière anticipée à Porto Rico[108], en raison d’une pénurie de cents sur l’île[106]. Les pièces au nouveau dessin sont officiellement lancés lors d’une cérémonie à l'Abraham Lincoln Presidential Library de Springfield, en Illinois, le [109].
Au début , des cents portant la date courante et la marque d’atelier « P » apparaissent en circulation. La Monnaie n’a fait aucune annonce à leur sujet, mais confirme leur authenticité, précisant que le différent rend hommage au 225e anniversaire de la Monnaie. Tous les cents frappés à Philadelphie en 2017 reçoivent cette marque, mais ceux frappés en 2018 et après ne la portent pas[110].
En , la Monnaie annonce que la West Point frapperait des cents avec la marque « W ». Ces pièces ne sont pas mises en circulation, mais elles sont frappées dans trois finitions différentes pour trois des ensembles annuels[111].
Le Circulating Collectible Coin Redesign Act[note 8] de 2020 (Pub.L. 116–330) est signé par le président Donald Trump le [112]. Il prévoit, entre autres, des dessins spéciaux d’un an pour la monnaie en circulation en 2026, y compris le cent, à l’occasion du 250e anniversaire des États-Unis, l’un des dessins devant représenter des femmes[113]. En 2024, le comité consultatif et la commission des beaux-arts recommandent que le cent reçoive simplement une double date « 1776-2026 » sans autre modification du revers[114].
Le , le président Trump ordonne au département du Trésor de cesser la production du cent[115]. Le rapport annuel 2024 de la Monnaie estime le coût de production d’un cent à 3,69 cents, et en janvier, le département de l'Efficacité gouvernementale a recommandé sa suppression[116]. En , le département du Trésor annonce avoir passé sa dernière commande de flans de cent et que la production serait arrêtée une fois son stock épuisé, probablement début 2026[117].
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Notes et références
Liens externes
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