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Pierre-Louis Péchenard
évêque français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Pierre-Louis Péchenard, né à Gespunsart (Ardennes) le et mort à Soissons le , issu d'une famille à la fois ouvrière et rurale, est un prélat catholique français, historien, recteur de l'Institut catholique de Paris de 1896 à 1906 puis évêque de Soissons de 1906 à 1920.
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Biographie
Résumé
Contexte
Il commença sa vie professionnelle comme ouvrier cloutier, le métier de son père[1].
Il fit ses études au collège de Charleville en 1860, puis au petit séminaire de Reims en 1863[2]. Après sa théologie, il entra à l'école des Carmes de Paris, où il prit sa licence ès-lettres en , et obtint son doctorat ès-lettres en 1876, par deux thèses, l'une sur Jean II Jouvenel des Ursins, l'autre, en latin, sur l’École de Reims au Xe siècle. En 1881, il prit le grade de docteur en théologie et de docteur en droit canon.
Il fut ordonné prêtre le à Paris[2], devint, durant quatre années, curé de La Neuville-aux-Tourneurs (Ardennes), puis, en 1872, professeur de seconde au séminaire de Reims, en 1873, professeur d'histoire au collège de Charleville, et, en 1876, principal du petit séminaire de Reims.
Son évêque, Benoît Langénieux, lui confiait dès 1879 les fonctions de vicaire général de Reims. Il reçut, en 1887, la dignité de protonotaire apostolique. Il était membre de l'Académie nationale de Reims, et en fut même le président annuel en 1893[3].
Le , il fut nommé recteur de l'Institut catholique de Paris, la Catho[4]. Il s'attacha à rétablir la situation financière et à faire émerger de nouvelles sources de financement[1]. Il continua le réaménagement de l'Institut entamé par son prédécesseur, lançant une nouvelle souscription puis des travaux de à , pour la rentrée de 1898[5]. Il ouvrit un deuxième séminaire académique, dédié à saint Vincent de Paul, et tenu par des lazaristes, 88 rue du Cherche-Midi (séminaire qui ferma en 1912)[5]. Le , fondant au sein de l'institut une faculté de philosophie distincte de la faculté de théologie, il précisa les finalités de cette création : « La philosophie subjectiviste ou kantiste coule à pleins bords dans les écoles qui nous entourent ; l'esprit de doute et de négation infeste la plupart des intelligences dans les universités d’État, et son influence se fait sentir jusqu'à notre milieu (...) La raison et la foi sont également atteintes. Dans cette situation suffit-il qu'une université catholique, établie au centre de Paris, où se trouve le principal foyer pestilentiel, n'ait, pour combattre ce fléau intellectuel, qu'un maigre enseignement fermé, sans d'autres buts que de préparer quelques candidats à la licence ou au doctorat ? N'est-il pas au contraire de toute utilité qu'elle ait une faculté fortement organisée, qu'elle puisse parler assez haut et avec assez d'autorité pour se faire écouter et pour réagir énergiquement contre cet entraînement ? »[6].
Il dut également faire face à l'application de la loi de séparation des Églises et de l'État. Il échappa aux inventaires et obtint pour les terrains et immeubles de l'Institut un modus vivendi, en négociant avec l'administration un bail[7]. Il fut nommé évêque de Soissons le , à la faveur de cette loi de séparation et de la rupture du régime concordataire français qui s'ensuivit : le pape retrouvait toute liberté dans les nominations au sein de l'épiscopat français[8]. Il reçoit la consécration épiscopale le en l'église Saint-Joseph-des-Carmes à Paris, puis il est installé à Soissons le [4].
Arrivé à Soissons, il s'occupe d'abord de résoudre les problèmes lié à l'application de la loi de séparation des Églises et de l'État et en 1908, il réunit un synode diocésain afin de réorganiser le diocèse et les paroisses[4].
Durant la Première Guerre mondiale, il fut confronté à l'invasion allemande et à la guerre totale. Ainsi, en , « il peut voir les Allemands de chez lui. Voilà quatorze jours et quatorze nuits qu'il vit dans sa cave (...) Il ne sort que pour l'essentiel, les communications aux habitants qu'il donne du haut de la chaire à la cathédrale. Quatorze habitants ont déjà été tués dans les rues. Mgr Péchenard s'était offert comme premier otage. Ses prêtres ne l'ont pas laissé faire »[9]. La ville de Soissons fut plusieurs fois occupée, libérée, bombardée, etc.
Le , avec les bombardements intenses sur Soissons, il se replie à Château-Thierry où il installe provisoirement l'administration du diocèse jusqu'à son retour en à Soissons[4]. La dernière offensive allemande de , l'oblige à nouveau de quitter Soissons pour s'installer à Paris au séminaire des Carmes. Il revient à Soissons après le [4].
Profondément marqué par les impacts désastreux du conflit sur sa cité épiscopale et sur ses paroissiens, où 585 communes ont eu leurs églises détruites[4], Pierre-Louis Péchenard publia un ouvrage consacré au «martyre de Soissons» dès 1918, s'en prenant aux crimes de guerre perpétrés par l'ennemi : « la morale de la guerre allemande n'a plus rien à voir avec la morale chrétienne »[10]. Il précisa :« J'ai besoin de comprimer les bonds de mon cœur pour ne point les maudire ».
Et l'ancien recteur de l'institut catholique de Paris, s'en prenant au belligérant vaincu, de revenir à son combat philosophique de la fin des années 1890 :
« Il faudra qu'elle (la France) extirpe le cancer germanique en se libérant de toutes les influences d'Outre-Rhin, qui ont exercé sur sa pensée, sa foi, sa morale, ses arts, son industrie, son commerce et son tempérament national une si funeste influence. Il faut que la France (...) rejette la philosophie et la morale kantiennes, qui ont intoxiqué ses écoles à tous les degrés. »
— Mgr. Péchenard, La grande guerre: le martyre de Soissons[11]
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Face aux destructions de la Première Guerre mondiale, il s'attelle à la reconstruction des églises de son diocèse et à sa réorganisation[4]. Fatigué, il demande en , la désignation d'un évêque auxiliaire ou coadjuteur à Rome pour l'aider[4]. Il meurt à Soissons le d'une crise cardiaque[4].
À titre posthume, il est cité à l'ordre de la Nation à titre civil, le [12] :
« Mgr Péchenard, Pierre Louis, évêque de Soissons, resté à la tête de son diocèse pendant l'invasion allemande, a volontairement assumé la charge et les risques de représenter la Ville devant l'ennemi. N'a cessé de porter, sous les plus violents bombardements, aux endroits les plus éprouvés pour encourager la population. Après l'armistice, s'est consacré sans réserve aux œuvres d'assistance et de secours aux sinistrés. Décédé de fatigue à Soissons le . »
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Son armorial
- Armes[13] : D'argent au chevron de gueules accompagné de 3 martins-pécheurs au naturel, celui de la pointe posé sur 2 branches d'olivier de sinople en sautoir.
- Devise : « Justitia et Pax »
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Distinction
Chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume (2 aout 1922)[14]
Ses œuvres
Résumé
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- Histoire de La Neuville-aux-Tourneurs, canton de Signy-le-Petit (Ardennes), 1 vol., Reims : Michaud, 1872, in-12°, 68 p. ; 2e éd. revue & augmentée : Reims : impr. coopérative, 1887, in-8°, 130 p. (En ligne}
- 532-1896 : Le domaine des Potées (Ardennes) ou Donation de Saint Remy, 2e édition, Reims : Imprimerie E. Bugg, 1896 (Lire en ligne)
- De schola Remensi decimo saeculo disseruit, thèse, 1875 , 86 p.
- Jean Juvénal des Ursins: historien de Charles VI, Évêque de Beauvais et de Laon, Archevêque-Duc de Reims : étude sur sa vie & ses œuvres, thèse, E. Thorin, 1876, 468 p.
- Histoire de Gespunsart, Charleville : A. Pouillard, 1877, 350 p. & Charleville : G. Lenoir, 1906, 354 p. [(fr) texte intégral]
- Histoire de l'Abbaye d'Igny de l'Ordre de Cîteaux au diocèse de Reims, avec pièces justificatives inédites, impr. coopérative, 1883 .
- De Reims à Jérusalem en 1893, Reims : Dubois-Poplimont, 1893, 360 p. ; réédition Hachette Livre BNF, 2013
- Congrès eucharistique de Reims : Rapport sur le congrès eucharistique de Jérusalem, impr. de l'archevêché, 1894 , 22 p.
- Les reliques de Saint Remi, archevêque de Reims, apôtre de la France : Étude historique sur leur conservation jusqu’à nos jours, H. Lepargneur, 1898, 176 p.
- Un siècle: mouvement du monde de 1800 à 1900, Paris : Giard, 1900, 914 p.
- Deux confesseurs de la foi : Vincent Abraham et Antoine-Charles-Octavien Du Bouzet, massacrés à Paris les 2 et , Paris : J. Mersch, 1901, 29 p[15].
- L'Institut catholique de Paris : 1875-1901, Paris : Charles Poussielgue, 1902
- Vers l'Action, Paris : Librairie Bloud & Cie, 1907, 330 + VIII p.
- La grande guerre: le martyre de Soissons (-), Paris : G. Beauchesne, 1918, 432 p. (Consultable sur GALLICA)
Discours
- Discours prononcé à la distribution des prix du petit séminaire de Reims, le , impr. coopérative de Reims, 1877, 30 p.
- Panégyrique du bienheureux Urbain II, prononcé dans l'église de Châtillon-sur-Marne, à l'occasion de la bénédiction de la première pierre de son monument, le , impr. de N. Monce, 1879, 36 p.
- Pèlerinage eucharistique du Saint-Lieu à Gespunsart : Allocution prononcée à l'occasion du rétablissement des croix, le , Reims : Impr. coopérative, 1884, 17p.
- Discours prononcé à l'occasion de la bénédiction de l'église de Thilay (Ardennes), le , Impr. coopérative, 1889.
- Panégyrique de saint Vincent de Paul, prononcé dans l'église de la congrégation de la Mission, à Paris, le , Reims : impr. coopérative, 1889, 26+II p.
- Panégyrique du bienheureux Guerric, prononcé à l'abbaye de Notre-Dame d'Igny, le , impr. de l'archevêché, 1890.
- Panégyrique de sainte Geneviève, prononcé dans l'église de Sainte-Geneviève, à Reims, le , Reims : impr. coopérative, 1890, 28+II p.
- Discours sur les cercles catholiques, prononcé à la cathédrale de Reims, le , impr. de l'archevêché, 1891, 22 p.
- Couvent de Nazareth à Reims, discours prononcé à l'occasion de la bénédiction de la chapelle, le , imp. de l'archevêché, 1891.
- Éloge de dom Marlot, grand prieur de l'abbaye de Saint-Nicaise, historien de Reims, prononcé dans la basilique de Saint-Remi, le , pour le cinquantenaire de l'Académie de Reims, Reims : impr de l'Académie (N. Monce), 1891
- Discours d'ouverture de l'Académie nationale de Reims, séance publique du , travaux de l'Académie nationale de Reims, vol.93, Reims : F. Michaud, 1892-1893, t.1, p. 1.
- Bénédiction de l'église Saint-Jean-Baptiste, à Reims, : Discours inaugural, Reims : Impr. de l'archevêché, 1893, 22+II p.
- 496-1896 : Le Jubilé national, discours d'ouverture du centenaire, impr. de l'archevêché, 1896, 36 p.
- Panégyrique de Saint Pierre Fourier, prononcé au Couvent de la Congrégation de Notre-Dame de Reims, le , Reims : Impr. de l'Archevêché, 1897, 35 p.
- Le seul Maître : Jésus-Christ, discours prononcé à la messe de rentrée, le , Institut catholique de Paris, impr. de F. Levé, 1899, 12 p.
- Panégyrique de saint Méen d'Attigny, prononcé le , Attigny : Déroche-Chatelain, 1901, 23 p.
- L'Alcoolisme et la jeunesse, discours prononcé à Liége, le , en assemblée générale de la Société « le Bien-Être social », impr. de N. Monce, 1903, 35 p.
- L'Église et la question sociale, discours prononcé à la fête corporative du livre, le , extrait de « l'Association catholique, revue des questions sociales et ouvrières », éd. Paris : E. Vitte, 1903, 12 p.
- Panégyrique de la bienheureuse Jeanne d'Arc, prononcé à Amiens, le , Soissons : Impr. de l'Argus soissonnais, 1909, 30 p.
- Panégyrique du bienheureux Jean de Montmirail, prononcé à Montmirail, le , Soissons : Impr. de l'Argus soissonnais, 1909, 29 p.
Lettres apostoliques
Son métier d'évêque l'amenait à rédiger des lettres apostoliques, dont on peut lire, sur Gallica l'exemplaire : Lettre no 53 de juillet 1911
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Références
Voir aussi
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