Pologne
pays d'Europe centrale De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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La Pologne, en forme longue république de Pologne[alpha 2] (en polonais : Polska ; [forme longue] Rzeczpospolita Polska[alpha 3]), est un État d'Europe centrale, frontalier avec l'Allemagne à l'ouest, la Tchéquie au sud-ouest, la Slovaquie au sud, l'Ukraine à l'est-sud-est et la Biélorussie à l'est-nord-est, et enfin l'enclave russe de Kaliningrad et la Lituanie au nord-est.
République de Pologne
(pl) Rzeczpospolita Polska Écouter
Drapeau de la Pologne |
Armoiries de la Pologne |
Devise | (Pas de devise officielle) |
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Hymne |
en polonais : Mazurek Dąbrowskiego (« La mazurka de Dąbrowski ») |
Fête nationale |
|
· Événement commémoré |
Forme de l'État | République semi-présidentielle |
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Président de la République | Andrzej Duda |
Président du Conseil | Donald Tusk |
Présidente du Sénat | Małgorzata Kidawa-Błońska |
Président de la Diète | Szymon Hołownia |
Chambre haute | Sénat |
Chambre basse | Diète |
Langues officielles | Polonais |
Capitale |
Varsovie 52° 13′ 56″ N, 21° 00′ 30″ E |
Plus grandes villes | Varsovie, Cracovie, Łódź, Wrocław, Poznań, Gdańsk |
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Superficie totale |
312 679 km2 (classé 70e) |
Superficie en eau | 2,6 % |
Fuseau horaire | UTC +1 |
Gentilé | Polonais, Polonaise |
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Population totale (2023[1]) |
37 991 766 hab. (classé 37e) |
Densité | 122 hab./km2 |
PIB nominal (2022) |
699,559 milliards de $ + 3,77 %[2] (23e) |
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PIB (PPA) (2022) |
1 575,777 milliards de $ + 10,20 %[2] (21e) |
PIB nominal par hab. (2022) |
18 505,719 $ + 3,97 %[2] |
PIB (PPA) par hab. (2022) |
41 684,686 $ + 10,31 %[2] |
Taux de chômage (2022) |
3,2 % de la pop. active - 8,28 %[3] |
Dette publique brute (2022) |
Nominale : 1 546,276 milliards de Zł[4] + 6,94 % Relative : 53,293 % du PIB[4] - 4,05 % |
Monnaie |
Złoty (PLN ) |
IDH (2021) | 0,876[5] (très élevé ; 34e) |
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IDHI (2021) | 0,816[5] (28e) |
Coefficient de Gini (2021) | 28,5 %[6] |
Indice d'inégalité de genre (2021) | 0,109[5] (31e) |
Indice de performance environnementale (2022) | 50,6[7] (46e) |
Code ISO 3166-1 |
POL, PL |
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Domaine Internet | .pl, .eu[alpha 1] |
Indicatif téléphonique | +48 |
Code sur plaque minéralogique | PL |
Organisations internationales |
ONU : OTAN : COE : UE : ESA : AIIB : CD : |
Par sa population de 38 millions d'habitants au début des années 2023, la Pologne est le trente-septième pays le plus peuplé au monde. Elle est divisée en voïvodies, elles-mêmes subdivisées en districts (powiat) puis en communes (gmina). C'est une république parlementaire qui a pour monnaie nationale le złoty. Elle est membre de l'Union européenne depuis le , du Conseil de l'Europe, du groupe de Visegrád, de l'Organisation mondiale du commerce et de l'Organisation des Nations unies.
De nombreux historiens situent la formation de la Pologne en 966, par Mieszko Ier. Le royaume de Pologne est fondé en 1025. Il est régi par un roi et une diète. En 1569, une association politique liant ce royaume au grand-duché de Lituanie, par l'union de Lublin, donne naissance à la république des Deux Nations, une monarchie élective. Celle-ci est dissoute entre 1772 et 1795 lorsque le territoire de la Pologne est partagé entre la Prusse, l'Empire russe et l'Autriche. C'est en 1918, après la Première Guerre mondiale, que la Pologne retrouve son indépendance et qu'elle devient une république.
Le , à la suite de la signature du Pacte germano-soviétique, son invasion par le Troisième Reich est l'événement déclencheur de la Seconde Guerre mondiale. Deux semaines plus tard, l’allié soviétique de l'Allemagne passe également à l’attaque, prenant ainsi l'armée polonaise en tenaille : la défaite est rapide, accompagnée de pertes importantes, de part et d’autre, en dépit de la brièveté de l’affrontement. Le pays est immédiatement partagé entre les deux assaillants. En 1941, l'Allemagne repousse son ancien allié soviétique jusqu'à Moscou et occupe seule jusqu'en 1944 l'ensemble du territoire polonais, qui est asservi et devient notamment, de même que l'ouest de l'Union soviétique, le lieu de meurtres de masse commis par les nazis, dont l'essentiel de la Shoah. En 1944, un gouvernement provisoire est formé sous le contrôle de l'Union soviétique, qui fait de la Pologne d'après-guerre l'un de ses États satellites ; en 1952, la république de Pologne est rebaptisée « république populaire de Pologne ». En 1989, le gouvernement communiste est tenu en échec lors des premières élections semi-libres ; il doit céder la place : une république parlementaire est restaurée. Dans la décennie et demie qui suit, la Pologne rejoint l'Alliance atlantique puis l'Union européenne.
La culture polonaise est riche. Elle possède dix-sept sites classés au patrimoine mondial de l'Unesco et cinquante-quatre sites historiques nationaux sont répertoriés.
L'histoire de la Pologne commence véritablement au Xe siècle, sous le règne de Mieszko Ier, duc des Polanes (de la dynastie Piast), qui convertit la Pologne naissante au christianisme en 966, puis, par le couronnement de son fils Boleslas Ier le Vaillant, le premier roi de Pologne, sacré en 1025[9]. La Pologne devient rapidement au Moyen Âge une puissance régionale, tout en essayant régulièrement de sortir de l'influence du Saint-Empire romain germanique, et de repousser le Drang nach Osten. C'est ainsi qu'à partir du XIIe siècle, le royaume de Pologne doit lutter contre les chevaliers Teutoniques qui ont colonisé la Prusse et une partie de la Poméranie.
Le pays atteint son apogée aux XVe et XVIe siècles sous la dynastie des Jagellon, après l'union du royaume de Pologne et du grand-duché de Lituanie, donnant naissance à la république des Deux Nations, l'un des plus grands et puissant pays d'Europe. Cependant, durant le XVIIe siècle et surtout le XVIIIe siècle, la République est engagée dans de nombreux conflits militaires qui lui font perdre une grande partie de sa superficie, notamment sous le coup de l'expansion de l'Empire russe. À la fin du XVIIIe siècle, après trois partages, le territoire de la république des Deux Nations est divisé entre la Prusse, l'Autriche et l'Empire russe.
La Pologne ne recouvre que brièvement son indépendance, de 1918 à 1939, puis est à nouveau envahie par l'Allemagne nazie et l'URSS qui se partagent le pays, précipitant l'Europe dans la Seconde Guerre mondiale et provoquant la mort de près de six millions de Polonais. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'URSS conserve la partie orientale de la Pologne, qui en contrepartie acquiert les territoires de la Poméranie, de la Prusse-Orientale et de la Silésie, régions allemandes depuis plusieurs centaines d'années. Joseph Staline impose la mainmise des Soviétiques sur le pays : la république populaire de Pologne est instituée en 1952, le régime communiste tient jusqu'en 1989. Après avoir retrouvé toute son indépendance, le pays devient membre de l'OTAN en 1999, de l'Union européenne en 2004 et tourne progressivement la page de l'économie planifiée au cours des décennies 1990 et 2000.
Dans les années 2010, l'économie polonaise est l'une des plus dynamiques d'Europe[10]. C'est le seul État européen à ne pas avoir connu la récession[11] lors de la crise économique qui frappe les pays développés en 2008.
Fondée au Xe siècle par les Polanes, la Pologne devient au Moyen Âge une puissance incontournable en Europe centrale. Son premier souverain est Mieszko Ier, fondateur de la dynastie Piast qui règne sur la Pologne de 966 à 1370. La capitale est alors Gniezno, au nord de la Posnanie.
Poste avancé de l'Occident catholique romain et cible du Drang nach Osten, la poussée germanique vers l'est, elle fait face aux mondes orthodoxe (en Russie, Biélorussie et Ukraine), païen (les Baltes sont tardivement christianisés) et musulman, sous la poussée turco-mongole. Située au carrefour de plusieurs mondes, et dépourvue de frontières naturelles, la Pologne est extrêmement exposée aux invasions. L'invasion de la Horde d'or mongole de 1248 à 1275 ruine le pays. Casimir III le Grand, dernier roi de la dynastie des Piast, unifie la Pologne.
En 1386, la reine de Pologne, Hedwige d'Anjou et le grand-duc de Lituanie, Ladislas II Jagellon signent l’accord de l’union de Krewo qui marque le commencement de l'union de Pologne-Lituanie, sous la dynastie lituanienne des Jagellon. La dynastie Jagellon réunit pour une petite période les couronnes de Bohême (1471-1526) et de Hongrie (1490-1526) à celle de Pologne.
La république des Deux Nations (Rzeczpospolita Obojga Narodów), extension de l'Union de Pologne-Lituanie, en existence depuis 1386, est concrétisée par la signature, en 1569, du traité de l'Union de Lublin qui unit le royaume de Pologne et le grand-duché de Lituanie en un seul État. Le royaume couvre alors un territoire qui va de la mer Baltique à la mer Noire et jusqu'aux portes de Moscou. La capitale est alors Cracovie, en Petite-Pologne.
La Rzeczpospolita est un système politique inédit depuis la Rome antique, où l'aristocratie exerce une sorte de démocratie parlementaire. Le roi est en effet élu par ses pairs. C'est le principe de la monarchie élective. Cette « république » donne le droit de vote à la seule szlachta, mais cette noblesse polonaise représente toutefois presque 15 % de la population et plus encore autour de Varsovie, devenue capitale en 1596. Les nobles obligent le roi à céder de ses prérogatives, notamment en ce qui concerne les impôts, l'armée et la justice. Ainsi, le monarque polonais, à l'époque où les monarchies européennes « s'absolutisent », est au contraire affaibli.
La tolérance religieuse est une autre caractéristique majeure de la Rzeczpospolita. Si la majeure partie des paysans est restée catholique (dans les années 1980, 9 Polonais sur 10 sont baptisés), de nombreux nobles se sont convertis au protestantisme, luthéranisme, mais surtout calvinisme. La Pologne a donné abri, en particulier dans la ville de Leszno, aux Frères tchèques qui veulent échapper à la re-catholicisation de la Bohême entreprise par les Habsbourg.
Enfin, la Rzeczpospolita compte alors une très importante population juive (5 à 10 % de la population totale), en particulier dans les villes et surtout dans la partie orientale du pays.
Mais, cette tolérance religieuse se réduit progressivement au XVIe siècle, en particulier après 1655, quand la Suède protestante envahit la Pologne et est arrêtée à Częstochowa, devant le sanctuaire marial de Jasna Góra, dont le prieur, Augustyn Kordecki, est à la tête de troupes numériquement très inférieures. Le règne de Jean III Sobieski (1674-1696) est marqué par la construction, à partir de 1677, du palais de Wilanów à Varsovie, et par la victoire de ses troupes en 1683, appelées en renfort par les puissances européennes et le Pape pour faire face à une offensive turque de grande ampleur sous les murs de Vienne. Cette victoire militaire a une conséquence politique importante, car les Habsbourg, traditionnels rivaux des Polonais, sont sauvés et partagent plus tard le pays avec la Russie et la Prusse. Cette victoire est aussi à l'origine des croissants, les premières viennoiseries[12], dont la forme rappelle le symbole du drapeau ottoman.
La Rzeczpospolita est peu à peu victime d'un long déclin, du fait de son système politique anarchique, et des nombreuses invasions (suédoises, russes, turques, prussiennes). À la fin du XVIIIe siècle, la Pologne perd son indépendance, les partages de la Pologne se succèdent entre 1772, 1793 et 1795.
La première partition de la Pologne, en 1772, conduit à un sursaut civique. Ce sursaut mène en 1791 à la proclamation de la Constitution polonaise du 3 mai 1791, nettement moins « révolutionnaire » que celle de la France, mais, néanmoins perçue comme trop dangereuse pour ses voisins, d'où le deuxième partage, qui provoque une révolte menée par un héros de la guerre d'indépendance américaine, Tadeusz Kościuszko. Cette révolte sert de prétexte au troisième partage, quand le royaume de Pologne est rayé de la carte.
Tout au long du XIXe siècle, exception faite de la fin de la période napoléonienne et du duché de Varsovie, la Pologne est niée comme entité nationale, écartelée, partagée entre la Russie, la Prusse (puis l'Allemagne), et l'Autriche (puis l'Autriche-Hongrie).
Cette période est marquée par une succession de révoltes et d'insurrections nationales, notamment :