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Le Programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI) est un dispositif faisant partie de la réforme du système de santé français ayant pour but la réduction des inégalités de ressources entre les établissements de santé (ordonnance du 24/04/1996[1]). Afin de mesurer l'activité et les ressources des établissements, il est nécessaire de disposer d'informations quantifiées et standardisées, le PMSI.
L'histoire du PMSI débute en France en 1982 par le « projet de médicalisation des systèmes d'information »[2], son objectif étant de définir l'activité des établissements et de calculer l'allocation budgétaire qui en découlait. Il a été mis en place par Jean de Kervasdoué, responsable de la Direction des Hôpitaux. En 1996, dans le cadre du plan sur la sécurité sociale d'Alain Juppé, une ordonnance renforce le projet PMSI[3].
Le modèle du PMSI a été importé de Boston, auprès du professeur Robert Fetter (Université Yale, États-Unis) et les modèles des DRG (de l'anglais : Diagnosis Related Groups) : il s'agissait d'une construction empirique des coûts d'hospitalisation en fonction de plusieurs millions de séjours hospitaliers. Les données collectées ont fait l'objet d'un classement en un nombre volontairement limité de groupes de séjours présentant une similitude médicale et un coût voisin. Près de 500 groupes DRG avaient été créés. Ces groupes avaient donc une double homogénéité médicale et financière.
Au départ, en France, il n'a été utilisé que pour des objectifs descriptifs (épidémiologie, connaissance de l'activité des établissements de santé), et non financiers. Par contre les États-Unis avaient mis en place le financement de certains séjours dès 1983, avec le système des DRG, sur une période de cinq ans.
Durant une dizaine d'années en France, le PMSI va s'étendre progressivement avec des expérimentations, tant dans le secteur public que dans le privé. Ces expérimentations ayant pour but l'étude de la faisabilité d'une tarification sur la base du PMSI.
Depuis la loi du [4], les établissements de santé, publics et privés, doivent procéder à l'évaluation et à l'analyse de leur activité.
L'arrêté du [5] et la circulaire du [6] fixent l'obligation faite aux établissements hospitaliers sous compétence tarifaire de l'État (établissements publics, assimilés et privés à but non lucratifs) de transmettre leurs données sous la forme de résumés de sortie anonymes (R.S.A.) aux DRASS. Cette obligation est étendue en 1997 aux établissement de santé privés à but lucratif[7] qui doivent transmettre cette information aux CNAMTS.
Pour les séjours hospitaliers MCO (médecine-chirurgie-obstétrique), cette analyse est fondée sur le recueil systématique et le traitement automatisé d'une information médico-administrative minimale et standardisée, contenue dans le Résumé de Sortie Standardisé (RSS).
Depuis 2005, le PMSI est utilisé pour la mise en œuvre de la tarification à l'activité (T2A), nouveau système de rémunération des hôpitaux, basé sur leur activité.
La valorisation de cette activité dans le cadre du PMSI permet de rémunérer cette activité en conséquence.
Pour ce qui concerne le secteur SSR (soins de suite et de réadaptation, ancien « moyen séjour »), le PMSI est obligatoire pour tous les établissements depuis 2003. Le recueil est différent, plus axé sur la notion de mode de prise en charge (convalescence, rééducation, etc.) et sur le degré de dépendance du patient.
Dans le cas de l'hospitalisation à domicile, de même, existe un système spécifique de recueil d'information, qui a permis de mettre en place la T2A dans ce secteur en 2005 comme pour les disciplines MCO[8].
Un recueil d'information en psychiatrie, le RIM P (recueil d'information médicalisée en psychiatrie, se substituant à un ancien projet de PMSI psychiatrie), complète le dispositif.
En 2000, l'ATIH, établissement public de l’État à caractère administratif placé sous la tutelle des ministres chargés de la santé, des affaires sociales et de la sécurité sociale, est créée pour collecter des données du PMSI, gérer les classifications médico-économiques, les études de coûts, la restitution des informations, et participer à l’élaboration des nomenclatures de santé.
L'ATIH est née de la fusion de trois structures :
Le diagnostic relié ne peut exister que si le diagnostic principal est un diagnostic du chapitre 21 de la CIM (codes en Z qui regroupent les motifs de prise en charge du type « séance de chimiothérapie ») et s'il s'agit d'une maladie chronique ou de longue durée. Son rôle est d'améliorer la précision documentaire du codage en indiquant la pathologie à l'origine du motif de prise en charge que représente le code « Z ».
Cette pseudonymisation se fait par hachage du NIR, identifiant direct du patient, par un algorithme de hachage validé en 2001 par la CNIL[10] : il s'agit de transformer les chiffres permettant l'identification du patient en une chaîne de caractères, chiffres et lettres, par une fonction de calcul complexe et irréversible. Pour citer l'expertise de la CNIL de l'époque, cette fonction rendait quasiment impossible un calcul inverse, c'est-à-dire retrouver les données identifiantes du patient. Cette fonction de hachage a pour intérêt à la fois de ne pas exposer l'identifiant direct du patient, mais également d'effectuer un réel suivi épidémiologique puisque, pour un patient donné, on obtient le même numéro anonyme.
Un GHS peut avoir une borne basse, c'est-à-dire un nombre de jours minimum où le patient doit rester hospitalisé s'il appartient à ce GHS : s'il reste moins longtemps, le forfait payé à l'hôpital est abattu d'une certaine valeur fournie dans la grille tarifaire. Le GHS a également une borne haute : c'est la durée maximale au-delà de laquelle il est considéré que l'on sort du séjour "normal" pour ce type de patient. Si le séjour se prolonge au-delà de cette borne haute, il existe une valorisation par jour supplémentaire. Un établissement a de toute façon davantage intérêt à diminuer la longueur des séjours, car il est rémunéré de la même manière selon que le patient reste 5 ou 10 jours, pour la plupart des GHS. On surveille ainsi la DMS : la Durée Moyenne de Séjour, qui est un indicateur de la perte potentielle financière si des séjours se prolongent de façon notable.
Il est différent de celui du MCO, en s'attachant en priorité à la prise en charge, et secondairement seulement aux pathologies. Il fait référence au degré de dépendance. Par ailleurs il ne s'établit pas sur la base du séjour mais d'une semaine de présence du patient dans l'établissement.
Le modèle décrit ci-dessous est en cours de refonte durant cette année 2007, et un nouveau modèle plus fiable sera présenté au cours du mois de .
L'unité de soins fournit chaque semaine un RHS, résumé hebdomadaire de séjour.
Ce rythme est basé sur la semaine calendaire, c’est-à-dire du lundi 0 heure au dimanche 24 heures. Par exemple, si le patient entre un vendredi dans un établissement et en ressort le mardi suivant, l'unité doit produire deux RHS : un du vendredi au dimanche soir, un autre du lundi matin au mardi.
Cependant, les séjours en soins de suite et de réadaptation étant souvent prolongés, le nombre de RHS fournis correspond la plupart du temps au nombre de semaines passées dans l'établissement.
Établi selon la grille des activités de la vie quotidienne (AVQ).
Les établissements qui participent à l'ENC SSR recueillent l'indicateur SIIPS (Soins Infirmiers Individualisés à la Personne Soignée).
Les différents intervenants notent le temps hebdomadaire qu'ils ont consacré au patient : Kinésithérapeute, orthophoniste, diététicien, psychologue, ergothérapeute, etc. Le personnel infirmier et aide soignant n'est pas concerné. (ce n'est plus le cas depuis le premier , dorénavant, les actes sont codés avec le catalogue CdARR). À partir de , les établissements SSR peuvent coder en utilisant le catalogue CSARR[13] (catalogue spécifique des actes de rééducation et de réadaptation). Jusqu'à la fin de l'année 2012 l'utilisation du CdARR et du CSARR seront possibles simultanément pour permettre aux établissements de passer progressivement sur le nouveau catalogue qui devrait-être le seul catalogue utilisé à partir de 2013.
À partir de ces RHS et après codage des données médicales, tout est saisi dans un logiciel groupeur.
Ce groupage aboutit au classement de chaque semaine de séjour dans :
Dans le cadre de la future valorisation de tarification à l'activité, un tarif est appliqué à chaque GHJ, ce qui correspond à un retour au paiement par « prix de journée » pondéré en fonction du type de prise en charge.
Des expérimentations ont été réalisées au début des années 2000 d'un PMSI Urgences. La lourdeur du recueil est telle qu'à ce jour ces expérimentations n'ont pas abouti à un réel programme de mise en place. Mais un recueil basé sur les RPU (résumés de passage aux urgences) est en cours de généralisation dans les services d'urgences.
Les SAMU et SMUR assurent des missions de service public, non « tarifables » faute de pouvoir être aisément quantifiées par le PMSI. Aussi leur financement est-il assuré par les MIGAC (Missions d'Intérêt Général d'Aide à la Contractualisation), dotation financière annuelle négociée avec les ARS[14].
Le recueil est basé sur le « RIM P » (recueil d'information médicale Psychiatrie) qui ressemble assez au PMSI SSR mais est aussi utilisé pour les actes externes (RAA). Il est basé sur la notion de « séquence » de soins.
Ce recueil se situe dans le cadre général du projet de Valorisation de l'Activité en Psychiatrie, en cours de définition. Le projet du gouvernement reste la création d'un modèle de financement nouveau des activités de psychiatrie. Le recueil des données comportait pour l'année 2007 les RIM P pour :
Il s'agit de tous les soins qui ne se font pas « intra-muros », c'est-à-dire, en dehors de l'hospitalisation. Pour l'année 2007, les services d'information médicale (les DIM) ont pu envoyer des données dites « agrégées », c'est-à-dire un compte simple de l'ensemble des actes (de la grille EDGAR) réalisés par les différents intervenants.
Les agences régionales de l'hospitalisation (ARH) souhaitaient que cette année 2007 puisse être un début qui préparerait l'année 2008 à un envoi de données de meilleure qualité et plus exhaustives. Donc, depuis 2008, les RIMP sont saisis et seront envoyés de façon trimestrielle. Les actes en ambulatoire seront eux adressés sous forme de RPA, résumés par acte. Le RPA comporte notamment le type de l'intervenant :
Il est également transmis la date, le lieu de l'acte, le type d'acte : Entretien, Démarche, Groupe, Accompagnement, ou Réunion. Le nombre d'intervenants est précisé (dépendant de l'établissement) ainsi que le numéro de séjour. L'ensemble des données, comme toutes celles transmises par les DIM fait ensuite l'objet d'une anonymisation, par un algorithme de hachage qui a reçu l'accord de la CNIL pour le caractère sécurisé, et la quasi impossibilité mathématique de retrouver les caractères qui ont généré la chaîne anonyme.
Ce recueil est basé sur la notion de mode de prise en charge principale (MP) et éventuellement associée (MA). Les diagnostics ont un moindre importance pour le groupage en « GHPC » (groupe homogène de prise en charge). On tient compte aussi de l'indice de Karnofsky qui dépend de l'état de gravité du patient.
À l'usage des services de l'État, de l'assurance maladie, mais aussi à usage interne, le PMSI a aujourd'hui plusieurs applications. Pour les services de l'État, le PMSI est un outil de contrôle et de comparaison de l'activité entre les établissements. En usage interne, les données issues du PMSI constituent des outils de gestion.
Il est pour les établissements de santé un moyen de suivre l'activité de chacun des services, et actuellement des pôles mis en place depuis 2007. Cet outil de gestion médicalisée conduit à faire collaborer de façon très proche les services de gestion, les services financiers et les services DIM.
Après plusieurs années de réflexions et d'expérimentations, la tarification à l'activité a été rendue obligatoire en 2004 pour les établissements publics et en 2005 pour les établissements privés. Après une période de transition (où des correctifs étaient appliqués pour tenir compte de la situation initiale des établissements), la T2A s'applique pleinement depuis 2011 à tous les établissements aux tarifs nationaux.
Les établissements publics adressent leurs informations mensuellement aux ARS, qui déclenchent le paiement.
Les établissements privés indiquent le N° de GHS sur chaque facture de séjour adressée à l'assurance maladie. Ils sont rémunérés sur la base du tarif du GHS.
La tarification des actes reste différente pour les établissements publics et privés, ne serait-ce que parce que les salaires des médecins sont inclus dans le tarif du GHS dans le secteur public, et les honoraires des médecins libéraux du secteur privé sont rémunérés à part par l'assurance maladie.
Enfin, les établissements publics touchent des dotations supplémentaires, les MIGAC, pour un certain nombre d'activités qui en général ne concernent pas le privé : enseignement et recherche, activités spécifiques telles que les transplantations d'organe, SAMU...
Les données agrégées (bases de GHM) transmises aux ARS par les DIM (département d'information médicale) sont une source inestimable de renseignements pour servir à la planification, nationale, régionale, voire locale. Cependant, les données du PMSI sont utilisées davantage comme un outil médicalisé de facturation. Si bien que souvent des codes diagnostics intéressants comme les codes en V, W, X et Y de la CIM 10 ne sont quasiment plus utilisés, car n'apportent aucun intérêt du point de vue de la valorisation.
La planification de l'offre de soins consiste à répartir au mieux les autorisations d'activité et de plateaux techniques en fonction des besoins (estimés) de la population.
Les études diverses basées sur l'épidémiologie se servent bien entendu aussi de cette mine d'informations.
Les directeurs d'établissement, en étroite collaboration avec les directeurs financiers, directeurs médicaux et médecins DIM, se servent couramment des données du PMSI pour leur gestion interne.
La répartition des ressources entre les différentes unités fonctionnelles peut ainsi être en rapport avec leur activité.
Les prévisions de budget peuvent aussi être modulées en fonction de l'évolution des activités.
Les dates de mise en place selon les champs ont été les suivantes :
La mise en place de la Tarification à l’Activité (T2A) en MCO a fortement augmenté l’intérêt des différents acteurs pour une exhaustivité à 100 % du PMSI puisque c’est le vecteur principal de la facturation. Cet intérêt devrait s’étendre en tache d’huile aux autres champs en fonction des choix politiques faits en ce qui concerne le mode de rémunération des prestations.
Pour rappel, la radiothérapie privée étant facturée en consultation, elle ne fait pas partie du champ du PMSI.
La responsabilité du codage est portée uniquement par le clinicien. Elle l’amène trop souvent à coder en utilisant des codes approximatifs, voire parfois avec un lien très éloigné avec les pathologies soignées.
Par ailleurs, un effet pervers de la T2A est le risque localisé de dévoiement du codage afin de modifier le groupage et donc d’obtenir un remboursement du coût du séjour supérieur au coût réel. Ceci s'appelle « le surcodage », et a été observé dans l'ensemble des pays où un tel système a été mis en place.
Le taux moyen d’erreurs (erreur ou oubli de codes, non-respect des règles de codage) entraînant un changement de GHM (Groupe Homogène de Malades) à l’AP-HP en 2005 était de 15-20 %[réf. nécessaire].
La valeur du coût de chaque GHM est établie à partir de la comptabilité analytique de quelques établissements volontaires.
Cette étude nationale des coûts a pour objet de permettre une allocation des ressources d'assurance maladie la plus juste possible[15],[16].
Le principe analytique est celui de l'homogénéité des sections découpées (= section d'analyse). L'intégralité de l'établissement doit être représentée. Une section d'analyse doit comporter une activité homogène afin de mieux identifier les financements qui s'y rattachent. ex. : isoler les coûts liés à une activité de néonatologie sans réanimation, la néonatologie avec réanimation… Il faut donc un découpage cohérent des UF (unités fonctionnelles) et des UM (unités médicales).
L'UF, unité fonctionnelle, est la plus petite unité de l'établissement.
L'UM, unité médicale, sert à constituer le RUM.
Le projet dans les établissements publics est de mettre en place non plus un envoi mensuel des données de l'activité des établissements, mais un envoi « au fil de l'eau », où la facture partirait immédiatement à l'assurance-maladie, comme c'est le cas pour les établissements privés.
La montée en charge des autres champs que le MCO va amener naturellement une amélioration globale de la quantité d’informations disponibles.
La mise en place de la T2A s’accompagne de contrôles avec des sanctions prévues en cas d’erreur. Il est possible d’espérer que cela suffise à augmenter la qualité des données. Toutefois ces données sont à présent des outils de facturation et non plus des données médicales.
La notion de qualité de codage est variable selon les acteurs de la T2A.
Si l'on considère que c'est un outil de facturation : l'établissement de santé pourra retenir des diagnostics ayant "pesé" sur le coût global du séjour (temps de soignants, de matériel, ...). Mais l'assurance maladie pourra contester certains diagnostics dont les définitions restent floues.
Exemple 1 : Un patient souffrant d'infection avec une fièvre à 40 °C peut avoir des prélèvements sanguins donnant lieu à des hémocultures faussement négatives, bien qu'il soit évident qu'il a une septicémie. Pour l'assurance maladie, si les prélèvements sont négatifs, ce diagnostic et son paiement seront remis en cause.
Exemple 2 : Un patient en fin de vie, avec un cancer métastasé, décédant à l'hôpital : à partir de quand est-il en soins palliatifs ? Et s'il décède 3 jours après son admission ? Ou une semaine ? Faut-il 2, 3 ou 4 heures de présence quotidienne d'infirmière pour estimer la lourdeur particulière d'un soin ?
La mise en place en 2003 de la nouvelle version du chaînage a permis d’établir une « trajectoire de soins » lors de la prise en charge d’un patient lors des différentes hospitalisations que ce soit dans le public ou dans le privé. Le principe est qu'un patient, unique, puisse être identifié de façon anonyme, et suivi dans l'ensemble des séjours qu'il effectue, dans un service de MCO, ou de SSR, ou de psychiatrie. Le but étant de pouvoir analyser la raison de ré-hospitalisations rapprochées, les taux de ré-hospitalisation, etc.
La qualité des données va permettre un lien avec des fichiers externes comme celui des ALD, le cepi-DC ou les Registres. Avec la montée en charge d’un chaînage de qualité va s’ouvrir la possibilité d’une mise en regard facilitée avec d’autres sources de données qui utiliseraient le même identifiant (SNIIRAM).
Dans cet esprit, il pourrait être intéressant de suivre avec attention le projet « Base de données Multi-Sources » de l’InVS.
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