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Réseau Johnny

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Le Réseau Johnny (ou Johny avec un seul n dans les documents du Service Historique de la Défense[1]), créé en 1940, est un réseau de résistants français bretons pendant la Seconde Guerre mondiale.

Histoire

Résumé
Contexte

Le Réseau Johnny, reconnu réseau « Français Libres », fut créé fin 1940 par des Bretons : Jean Le Roux[2], Jean Milon[3], Robert Alaterre[4] et Daniel Lomenech[5]. Ils débarquent le à Lampaul-Ploudalmézeau avec deux postes émetteurs pour créer le réseau Johnny, chargé principalement de surveiller les mouvements de la Kriegsmarine autour du port de Brest.

Jean Le Roux fit la première émission de radio clandestine du réseau vers la Grande-Bretagne depuis Quimper le depuis la chambre occupée par les frères Guy et Paul Vourc'h[6]. Ils se cachèrent un temps dans le château de Kerambleiz à Plomelin. Un second radio est recruté en par Jean Le Roux pour monter une antenne à Brest. Ce radio sera arrêté avant d'émettre.

Un troisième radio est recruté en . Ce nouveau site sera mis en place par Jean Le Roux à Carhaix. les membres de cette antenne seront arrêtés le . L'un d'eux, Joseph Le Borgne sera fusillé à la forteresse du Mont Valérien en . Les trois autres seront incarcérés jusqu'à .

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Plaque commémorative de la première émission de radio clandestine émise par le réseau Johnny à destination de Londres à Kerfeunteun

Un nouveau site sera mis en place le à Rennes grâce à l'aide du doyen Milon. Le Roux, assisté de Marcel Le Roy, assure les liaisons avec Londres. Nombre d'informations viennent de la région parisienne. Fin 1941, à la suite d'une imprudence d'un membre du réseau, l'antenne de Rennes est démantelée à son tour, mais les deux radios échappent à l'arrestation.

Les membres du réseau passent souvent en Angleterre ou en reviennent en étant embarqués ou débarqués clandestinement au large des Glénan à bord de sous-marins anglais, tel le Sea Lion ou en utilisant des chalutiers concarnois tels Le Dinan (N51 ou MFV 2023 pour les Anglais), chalutier en bois armé basé en Angleterre à Darmouth, puis à Falmouth, qui avait l'avantage de passer inaperçu près des côtes bretonnes et que commanda un temps Daniel Lomenech ou encore le Président Herriot (A04 pour les Anglais), autre chalutier concarnois ; par la suite, à partir de , une pinasse de Guilvinec (P11) fut également utilisé pour effectuer ces liaisons[7]. « Le réseau Johnny joua un rôle de premier plan dans la surveillance des croiseurs allemands à Brest »[8].

À partir d'un plan monté par l'Abwehr d'Angers, entre le 14 et , la plupart des membres du réseau (Quimper et ses satellites) sont arrêtés par les Allemands. Les témoignages sur l'origine de ses arrestations sont essentiellement ceux d'un ancien agent de l'Abwehr, Lorrain d'origine. Elles furent reprises par certains anciens membres du réseau et par des auteurs dont la source est uniquement celle-là. Ces déclarations sont, grâce à la communication des archives, aujourd'hui, pour le moins discutées.

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Plaque commémorative en l'honneur de morts du "réseau Johnny" à Kerfeunteun (Quimper)

Jean Le Roux rejoint la zone non occupée le . Il rejoint Alaterre à Londres et ne reviendra en France qu'après la libération de la Bretagne. Le réseau cesse d’exister en , pratiquement anéanti par les arrestations.

Pendant ses 28 mois d'activité, le réseau Johnny, qui a compté en tout 197 (179 d'après le SHD[1]) agents reconnus, compta 53 morts les noms de 28 d'entre eux apparaissent sur une plaque commémorative située sur un mur près de l'église de la Trinité à Kerfeunteun, ancienne commune désormais englobée dans Quimper. Plusieurs dizaines d'autres membres de ce réseau ont été déportés[9].

Le réseau Johnny eut des liens avec un autre réseau de renseignements actif en France à la même époque, le réseau Jade-Fitzroy.

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Quelques-uns de ses membres

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  • Robert Alaterre, surnommé Johnny, né le à Nantes, embarque le à Douarnenez pour l'Angleterre à bord de la Petite Anna, débarque dans la nuit du à Lampaul-Ploudalmézeau et fut le chef du réseau Johnny jusqu'au , date à laquelle il dut s'enfuir depuis Concarneau pour l'Angleterre[4].
  • Jean Le Roux, né à Lanmeur le , s'engagea dans la France libre dès (il partit clandestinement de Camaret le , embarquant sur l'Émigrant) ; il est mort en [2].
  • Jean Milon, né le à Rennes ; il réussit en à s'introduire clandestinement dans la base de sous-marins de Saint-Nazaire alors en construction ; arrêté par les Allemands, il parvint à s'enfuir et embarque clandestinement dans la nuit du 13 au sur le sloop La Madelon pour gagner l'Angleterre, mais le bateau disparut en mer[3].
  • Daniel Lomenech, né le à Pont-Aven, participa à de nombreuses actions de renseignements en Bretagne jusqu'en , date à laquelle il reste en Grande-Bretagne car les Allemands, l'ayant identifié, le recherchent il servit pendant le reste de la guerre à bord de sous-marins anglais[5].
  • Marcel Le Roy, né le , d'origine mayennaise, rejoignit le groupe Johnny au cours de l'été 1941, devenant opérateur radio. Il fut arrêté en , puis déporté en au Camp de concentration de Natzwiller-Struthof, puis au kommando d'Erringen et ensuite à Dachau. Une stèle commémorative située à Kerfeunteun le représente en compagnie du général de Gaulle. Après guerre, il fut maire de Niort-la-Fontaine et conseiller général de Lassay-les-Châteaux[10].
  • Yves Milon, père de Jean Milon, qui fut après la guerre membre du Comité départemental de Libération et maire de Rennes.
  • Xavier Trellu

Ceux qui figurent sur la plaque commémorative à Quimper :

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Toponymie

Une rue de Quimper porte le nom d'avenue du Réseau Johnny.

Bibliographie

  • « Le réseau Johnny », Revue de la France Libre, no 89, (lire en ligne).
  • Jean Le Roux, Le réseau Johnny lire en ligne
  • Docteur Joël Le Bras, l'affaire J-P. L., page 8 le réseau Johnny.
  • Emmanuel Couanault , Des agents ordinaires : le réseau Johnny, 1940-1943, Editions Locus Solus, 2016

Notes et références

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