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modèle de calcul inspiré des neurones biologiques De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Un réseau de neurones artificiels[1],[2], ou réseau neuronal artificiel[1], est un système dont la conception est à l'origine schématiquement inspirée du fonctionnement des neurones biologiques et qui, par la suite, s'est rapproché des méthodes statistiques[3].
Type |
Spécialité (d), discipline (d), intelligence artificielle, réseau neural (en), modèle discriminatif |
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Aspect de |
Les réseaux de neurones sont généralement optimisés par des méthodes d'apprentissage de type probabiliste, en particulier bayésien. Ils sont placés d'une part dans la famille des applications statistiques, qu'ils enrichissent avec un ensemble de paradigmes[4] permettant de créer des classifications rapides (réseaux de Kohonen en particulier), et d'autre part dans la famille des méthodes de l'intelligence artificielle auxquelles ils fournissent un mécanisme perceptif indépendant des idées propres de l'implémenteur, et des informations d'entrée au raisonnement logique formel (voir Apprentissage profond).
En modélisation des circuits biologiques, ils permettent de tester quelques hypothèses fonctionnelles issues de la neurophysiologie, ou encore les conséquences de ces hypothèses pour les comparer au réel.
Les réseaux neuronaux sont construits sur un paradigme biologique, celui du neurone formel (comme les algorithmes génétiques le sont sur la sélection naturelle). Ce type de métaphore biologique est devenu courant avec les idées de la cybernétique et biocybernétique.
Les neurologues Warren McCulloch et Walter Pitts, qui connaissent la machine de Turing, publièrent dès la fin des années 1950 les premiers travaux sur les réseaux de neurones, avec un article fondateur : What the frog’s eye tells the frog’s brain (« Ce que l'œil d'une grenouille dit à son cerveau »)[5]. Ils constituèrent ensuite un modèle simplifié de neurone biologique communément appelé neurone formel. Ils montrèrent que des réseaux de neurones formels simples peuvent théoriquement réaliser des fonctions logiques, arithmétiques et symboliques complexes.
Le neurone formel est conçu comme un automate doté d'une fonction de transfert qui transforme ses entrées en sortie selon des règles précises. Par exemple, un neurone somme ses entrées, compare la somme résultante à une valeur seuil, et répond en émettant un signal si cette somme est supérieure ou égale à ce seuil (modèle ultra-simplifié du fonctionnement d'un neurone biologique). Ces neurones sont par ailleurs associés en réseaux dont la topologie des connexions est variable : réseaux proactifs, récurrents, etc. Enfin, l'efficacité de la transmission des signaux d'un neurone à l'autre peut varier : on parle de poids synaptique susceptibles d'être modulés par des règles d'apprentissage (ce qui mime la plasticité synaptique des réseaux biologiques).
Une fonction des réseaux de neurones formels, à l'instar du modèle vivant, est d'opérer rapidement des classifications et d'apprendre à les améliorer. À l'opposé des méthodes traditionnelles de résolution informatique, on ne doit pas construire un programme pas à pas en fonction de la compréhension de celui-ci. Les paramètres importants de ce modèle sont les coefficients synaptiques et le seuil de chaque neurone, et la façon de les ajuster. Ce sont eux qui déterminent l'évolution du réseau en fonction de ses informations d'entrée. Il faut choisir un mécanisme permettant de les calculer et de les faire converger si possible vers une valeur assurant une classification aussi proche que possible de l'optimale. C'est ce qu'on nomme la phase d'apprentissage du réseau. Dans un modèle de réseaux de neurones formels, apprendre revient donc à déterminer les coefficients synaptiques les plus adaptés à classifier les exemples présentés.
McCulloch (qui voulait « comprendre comment on comprend ») et Pitts ont publié en 1943 l'un des articles considéré comme ayant lancé l'intelligence artificielle (en) Warren Sturgis McCulloch et Walter Pitts, « A logical calculus of the ideas immanent in nervous activity », Bulletin of Mathematical Biophysics, no 5, , p. 115-133. Ils considèrent que le fonctionnement des neurones naturels évoquent celui des portes logiques en mathématique. Mais ils ne donnent pas d'indication méthodologique pour adapter les coefficients synaptiques. Cette question au cœur des réflexions sur l'apprentissage a connu un début de réponse grâce aux travaux du physiologiste canadien Donald Hebb sur l'apprentissage en 1949 décrits dans son ouvrage The Organization of Behaviour[6]. Hebb a proposé une règle simple permettant de modifier la valeur des « coefficients synaptiques » en fonction de l'activité des unités qu'ils relient. Cette règle aujourd'hui connue sous le nom de « règle de Hebb » est presque partout présente dans les modèles actuels, même les plus sophistiqués.
Cet article suscite une idée, qui se diffuse, notamment chez Frank Rosenblatt, qui en 1958 produit le modèle du perceptron[7]. C'est le premier système artificiel capable d'apprendre par expérience, y compris quand son instructeur commet quelques erreurs (ce en quoi il diffère nettement d'un système d'apprentissage logique formel). Les médias américains, dont le New-York Times publient une vague d'articles enthousiastes annonçant pour bientôt une machine capable de tout reconnaitre, de penser, de marcher, se reproduire. Certains déclarent que le perceptron pourra bientôt faire de l'exploration spatiale. Le magazine Science dit que le perceptron pourra apprendre, prendre des décisions et traduire des langues[8].
Warren McCulloch, interviewé par la radio tv canada en 1969 (peu avant son décès) explique que :
« les machines informatiques pensent avec un langage qui est celui des nombres ; nous transformons tout en chiffre pour les faire fonctionner. Elles sont nulles en matière de perception. Elles n'ont pas de langage naturel sous-jacent, comme nous ou les animaux. Lorsqu'on veut les faire développer un modèle de monde autour d'elles-mêmes, on s'aperçoit que ce n'est pas le bon dispositif.
Vous voulez qu'elles jouent aux échecs, très bien. Notre programme de jeux d'échec au MIT est déjà un joueur de 2e rang ; dans un an je pense qu'il sera de 1er rang ; ce sera pas un maitre au bout d'un an mais dans six ans environ. Dans six ans, il deviendra une technologie de 1er rang qu'aucun humain ne pourra dépasser.
Je souhaite que ca aille plus loin, et ça ira plus loin, car nous pouvons réduire ces choses là à des nombres[8]. »
Cette même année 1969, un coup d'arrêt est donné à cette piste par Marvin Lee Minsky et Seymour Papert, qui estiment qu'imiter le cerveau est trop complexe. Ces derniers co-publient un ouvrage conséquent, pédagogique et apparemment complet, intitulé Perceptrons[9], mettant en exergue certaines des limitations théoriques, selon eux insurmontables, du perceptron, et plus généralement des classifieurs linéaires ; ces deniers ne peuvent pas traiter des problèmes non linéaires ou de connexité (par exemple, le cas de la fonction XOR)[10]. Minsky et Paperts étendent implicitement ces limitations à tous modèles de réseaux de neurones artificiels. Paraissant alors dans une impasse, la Recherche sur les réseaux de neurones perd l'essentiel de ses financements publics, et le secteur industriel s'en détourna aussi. Les fonds destinés à l'intelligence artificielle furent redirigés plutôt vers la logique formelle[11]. Cependant, les solides qualités de certains réseaux de neurones en matière adaptative (exemple : Adaline), leur permettant de modéliser de façon évolutive des phénomènes eux-mêmes évolutifs, les amèneront à être intégrés sous des formes plus ou moins explicites dans le corpus des systèmes adaptatifs; utilisés dans le domaine des télécommunications ou celui du contrôle de processus industriels.
En 1982, John Joseph Hopfield donna un nouveau souffle au cadre neuronal en publiant un article introduisant un nouveau modèle de réseau de neurones dit de Hopfield[12]. Cet article eut du succès pour plusieurs raisons, dont la principale était de teinter la théorie des réseaux de neurones de la rigueur propre aux physiciens. Le neuronal redevint un sujet d'étude acceptable, bien que le modèle souffrît des principales limitations des modèles des années 1960, notamment l'impossibilité de traiter les problèmes non linéaires.
En 1970, Seppo Linnainmaa publia la méthode générale de dérivation automatique (DA) des réseaux connectés discrets de fonctions différentiables imbriquées. En 1973, Dreyfus utilisa la rétropropagation pour adapter les paramètres des contrôleurs proportionnellement aux gradients d'erreur.
L'algorithme de rétropropagation du gradient est formellement établi par Paul Werbos en 1974[13], et permet l'entraînement pratique des réseaux multicouches. En 1982, il a appliqué la méthode AD de Seppo Linnainmaa aux réseaux neuronaux de la manière qui est devenue largement utilisée[14],[15]. Son application est popularisé dans le perceptron multi-couche développé en 1986 par David Rumelhart, Ronald J. Williams et Geoffrey Hinton[16].
Les réseaux de neurones ont par la suite connu un essor considérable, dû en partie au co-développement de l'électronique numérique qui fournit davantage de puissance de calcul pour le développement de réseaux neuronaux artificiels dans les années 1980.
Ces systèmes bénéficieront de l'éclairage de la théorie de la « régularisation statistique » introduite par Vladimir Vapnik en Union soviétique et popularisée en Occident depuis la chute du mur.[réf. souhaitée] Cette théorie, l'une des plus importantes du domaine des statistiques, permet d'anticiper, d'étudier et de réguler les phénomènes liés au surapprentissage. Le surapprentissage est une difficulté à laquelle doivent faire face tous les systèmes d'apprentissage par l'exemple, que ceux-ci utilisent des méthodes d'optimisation directe (exemple : régression linéaire), itératives (exemple : l'algorithme du gradient), ou itératives semi-directes (gradient conjugué, espérance-maximisation...) et que ceux-ci soient appliqués aux modèles statistiques classiques, aux modèles de Markov cachés ou aux réseaux de neurones formels[17].
Les réseaux de neurones évoluent avec un nouveau type de réseau non complètement connecté, pour alléger les modèles en nombre de paramètres, et améliorer les performances et leur capacité de généralisation. Une des premières applications a été la reconnaissance automatique des codes postaux aux États-Unis, avec le réseau LeNet-5[18]. En apprentissage automatique, un réseau de neurones convolutifs ou réseau de neurones à convolution (en anglais CNN ou ConvNet pour Convolutional Neural Networks) est un type de réseau de neurones artificiels acycliques (feed-forward), dans lequel le motif de connexion entre les neurones est inspiré par le cortex visuel des animaux. Les neurones de cette région du cerveau sont arrangés de sorte qu'ils correspondent à des régions qui se chevauchent lors du pavage du champ visuel. Leur fonctionnement est inspiré par les processus biologiques, ils consistent en un empilage multicouche de perceptrons, dont le but est de prétraiter de petites quantités d'informations. Les réseaux neuronaux convolutifs ont de larges applications dans la reconnaissance d'image et vidéo, les systèmes de recommandation et le traitement du langage naturel.
Grâce à leur capacité de classification et de généralisation, les réseaux de neurones sont généralement utilisés dans des problèmes de nature statistique.
Les réseaux de neurones sont réellement utilisés, par exemple[19] :
Un réseau de neurones est en général composé d'une succession de couches dont chacune prend ses entrées sur les sorties de la précédente. Chaque couche (i) est composée de Ni neurones, prenant leurs entrées sur les Ni-1 neurones de la couche précédente. À chaque synapse est associé un poids synaptique, de sorte que les Ni-1 sont multipliés par ce poids, puis additionnés par les neurones de niveau i, ce qui est équivalent à multiplier le vecteur d'entrée par une matrice de transformation. Mettre l'une derrière l'autre les différentes couches d'un réseau de neurones reviendrait à mettre en cascade plusieurs matrices de transformation et pourrait se ramener à une seule matrice, produit des autres, s'il n'y avait à chaque couche, la fonction de sortie qui introduit une non linéarité à chaque étape. Ceci montre l'importance du choix judicieux d'une bonne fonction de sortie : un réseau de neurones dont les sorties seraient linéaires n'aurait aucun intérêt.
Au-delà de cette structure simple, le réseau de neurones peut également contenir des boucles qui en changent radicalement les possibilités mais aussi la complexité. De la même façon que des boucles peuvent transformer une logique combinatoire en logique séquentielle, les boucles dans un réseau de neurones transforment un simple dispositif de reconnaissance d'entrées en une machine complexe capable de toutes sortes de comportements.
Considérons un neurone quelconque.
Il reçoit des neurones en amont un certain nombre de valeurs via ses connexions synaptiques, et il produit une certaine valeur en utilisant une fonction de combinaison. Cette fonction peut donc être formalisée comme étant une fonction vecteur-à-scalaire, notamment :
La fonction d'activation (ou fonction de seuillage ou encore fonction de transfert) sert à introduire une non-linéarité dans le fonctionnement du neurone.
Les fonctions de seuillage présentent généralement trois intervalles :
Des exemples classiques de fonctions d'activation sont :
La logique bayésienne, dont le théorème de Cox-Jaynes formalise les questions d'apprentissage, fait intervenir aussi une fonction en S qui revient de façon récurrente :
Ce calcul effectué, le neurone propage son nouvel état interne sur son axone. Dans un modèle simple, la fonction neuronale est simplement une fonction de seuillage : elle vaut 1 si la somme pondérée dépasse un certain seuil ; 0 sinon. Dans un modèle plus riche, le neurone fonctionne avec des nombres réels (souvent compris dans l'intervalle [0,1] ou [-1,1]). On dit que le réseau de neurones passe d'un état à un autre lorsque tous ses neurones recalculent en parallèle leur état interne, en fonction de leurs entrées.
La notion d'apprentissage, bien que connue déjà depuis Sumer, n'est pas modélisable dans le cadre de la logique déductive : celle-ci en effet procède à partir de connaissances déjà établies dont on tire des connaissances dérivées. Or il s'agit ici de la démarche inverse : par observations limitées, tirer des généralisations plausibles : c'est un procédé par induction.
La notion d'apprentissage recouvre deux réalités souvent traitées de façon successive :
Dans le cas des systèmes d'apprentissage statistique, utilisés pour optimiser les modèles statistiques classiques, réseaux de neurones et automates markoviens, c'est la généralisation qui est l'objet de toute l'attention.
Cette notion de généralisation est traitée de façon plus ou moins complète par plusieurs approches théoriques.
En fonction de la structure du réseau, différents types de fonction sont approchables grâce aux réseaux de neurones :
Un perceptron (un réseau à une unité) peut représenter les fonctions booléennes suivantes : and, or, nand, nor mais pas le xor. Comme toute fonction booléenne est représentable à l'aide de ces fonctions, un réseau de perceptrons est capable de représenter toutes les fonctions booléennes. En effet les fonctions nand et nor sont dites universelles : on peut par combinaison de l'une de ces fonctions représenter toutes les autres.
La large majorité des réseaux de neurones possède un algorithme « d’entraînement » qui consiste à modifier les poids synaptiques en fonction d'un jeu de données présentées en entrée du réseau, par descente de gradient. Le but de cet entraînement est de permettre au réseau de neurones d'« apprendre » à partir des exemples. Si l'entraînement est correctement réalisé, le réseau est capable de fournir des réponses en sortie très proches des valeurs d'origine du jeu de données d'entraînement. Mais tout l'intérêt des réseaux de neurones réside dans leur capacité à généraliser à partir du jeu de test. Il est donc possible d'utiliser un réseau de neurones pour réaliser une mémoire ; on parle alors de mémoire neuronale.
La vision topologique d'un apprentissage correspond à la détermination de l'hypersurface sur où est l'ensemble des réels, et le nombre d'entrées du réseau.
Un apprentissage est dit supervisé lorsque le réseau est forcé à converger vers un état final précis, en même temps qu'un motif lui est présenté.
À l'inverse, lors d'un apprentissage non-supervisé, le réseau est laissé libre de converger vers n'importe quel état final lorsqu'un motif lui est présenté.
Il arrive souvent que les exemples de la base d'apprentissage comportent des valeurs approximatives ou bruitées. Si on oblige le réseau à répondre de façon quasi parfaite relativement à ces exemples, on peut obtenir un réseau qui est biaisé par des valeurs erronées.
Par exemple, imaginons qu'on présente au réseau des couples situés sur une droite d'équation , mais bruités de sorte que les points ne soient pas exactement sur la droite. S'il y a un bon apprentissage, le réseau répond pour toute valeur de présentée. S'il y a surapprentissage, le réseau répond un peu plus que ou un peu moins, car chaque couple positionné en dehors de la droite va influencer la décision : il aura appris le bruit en plus, ce qui n'est pas souhaitable.
Pour éviter le surapprentissage, il existe une méthode simple : il suffit de partager la base d'exemples en deux sous-ensembles. Le premier sert à l'apprentissage et le second sert à l'évaluation de l'apprentissage. Tant que l'erreur obtenue sur le deuxième ensemble diminue, on peut continuer l'apprentissage, sinon on arrête.
La rétropropagation consiste à rétropropager l'erreur commise par un neurone à ses synapses et aux neurones qui y sont reliés. Pour les réseaux de neurones, on utilise habituellement la rétropropagation du gradient de l'erreur, qui consiste à corriger les erreurs selon l'importance des éléments qui ont justement participé à la réalisation de ces erreurs : les poids synaptiques qui contribuent à engendrer une erreur importante se verront modifiés de manière plus significative que les poids qui ont engendré une erreur marginale.
L'élagage (pruning, en anglais) est une méthode qui permet d'éviter le surapprentissage tout en limitant la complexité du modèle. Elle consiste à supprimer des connexions (ou synapses), des entrées ou des neurones du réseau une fois l'apprentissage terminé. En pratique, les éléments qui ont la plus petite influence sur l'erreur de sortie du réseau sont supprimés. Deux exemples d'algorithmes d'élagage sont :
Les réseaux de neurones artificiels ont besoin de cas réels servant d'exemples pour leur apprentissage (on appelle cela la base d'apprentissage). Ces cas doivent être d'autant plus nombreux que le problème est complexe et que sa topologie est peu structurée. Ainsi on peut optimiser un système neuronal de lecture de caractères en utilisant le découpage manuel d'un grand nombre de mots écrits à la main par de nombreuses personnes. Chaque caractère peut alors être présenté sous la forme d'une image brute, disposant d'une topologie spatiale à deux dimensions, ou d'une suite de segments presque tous liés. La topologie retenue, la complexité du phénomène modélisé, et le nombre d'exemples doivent être en rapport. Sur un plan pratique, cela n'est pas toujours facile car les exemples peuvent être soit en quantité absolument limitée ou trop onéreux à collecter en nombre suffisant.
Il y a des problèmes qui se traitent bien avec les réseaux de neurones, en particulier ceux de classification en domaines convexes (c'est-à-dire tels que si des points A et B font partie du domaine, alors tout le segment AB en fait partie aussi). Des problèmes comme « Le nombre d'entrées à 1 (ou à zéro) est-il pair ou impair ? » se résolvent en revanche mal : pour affirmer de telles choses sur 2 puissance N points, si on se contente d'une approche naïve mais homogène, il faut précisément N-1 couches de neurones intermédiaires, ce qui nuit à la généralité du procédé.
Un exemple caricatural, mais significatif est le suivant : disposant en entrée du seul poids d'une personne, le réseau doit déterminer si cette personne est une femme ou bien un homme. Les femmes étant statistiquement un peu plus légères que les hommes, le réseau fera toujours un peu mieux qu'un simple tirage au hasard : cet exemple dépouillé indique la simplicité et les limitations de ces modèles mais il montre également comment l'étendre : l'information « port d'une jupe », si on l'ajoute, aurait clairement un coefficient synaptique plus grand que la simple information de poids.
Les réseaux complexes de neurones artificiels ne peuvent généralement pas expliquer eux-mêmes leur façon de « penser ». Les calculs aboutissant à un résultat ne sont pas visibles pour les programmeurs qui ont créé le réseau neuronal[21]. Une « neuroscience de l'intelligence artificielle » a donc été créée pour étudier la boîte noire que constituent les réseaux de neurones, science qui pourrait permettre d'augmenter la confiance dans les résultats produits par ces réseaux ou les intelligences artificielles qui les utilisent[21].
L'optimisation des hyperparamètres est une étape complexe et critique permettant d'assurer la convergence et l'efficacité du réseau de neurones. Il existe des méthodes de test des différents hyperparamètres utilisant des fonctions spécifiques de convergence vers les meilleurs hyperparamètres.
L'ensemble des poids des liaisons synaptiques détermine le fonctionnement du réseau de neurones. Les motifs sont présentés à un sous-ensemble du réseau de neurones : la couche d'entrée. Lorsqu'un motif est appliqué à un réseau, celui-ci cherche à atteindre un état stable. Lorsqu'il est atteint, les valeurs d'activation des neurones de sortie constituent le résultat. Les neurones qui ne font ni partie de la couche d'entrée ni de la couche de sortie sont dits neurones cachés.
Les types de réseau de neurones diffèrent par plusieurs paramètres :
De nombreux autres paramètres sont susceptibles d'être mis en œuvre dans le cadre de l'apprentissage de ces réseaux de neurones par exemple :
Le réseau ADALINE est proche du modèle perceptron, seule sa fonction d'activation est différente puisqu'il utilise une fonction linéaire. Afin de réduire les parasites reçus en entrée, les réseaux ADALINE utilisent la méthode des moindres carrés.
Le réseau réalise une somme pondérée de ses valeurs d'entrées et y rajoute une valeur de seuil prédéfinie. La fonction de transfert linéaire est ensuite utilisée pour l'activation du neurone. Lors de l'apprentissage, les coefficients synaptiques des différentes entrées sont modifiées en utilisant la loi de Widrow-Hoff (en). Ces réseaux sont souvent employés en traitement de signaux[22], notamment pour la réduction de bruit.
Une machine de Cauchy est un réseau de neurones artificiels assez proche dans le fonctionnement d'une machine de Boltzmann. Cependant les lois de probabilités utilisées ne sont pas les mêmes[23].
Dans ce type d'apprentissage non supervisé, les neurones sont en compétition pour être actifs. Ils sont à sortie binaire et on dit qu'ils sont actifs lorsque leur sortie vaut 1. Alors que dans les autres règles plusieurs sorties de neurones peuvent être actives simultanément, dans le cas de l'apprentissage compétitif, un seul neurone est actif à un instant donné. Chaque neurone de sortie est spécialisé pour « détecter » une suite de formes similaires et devient alors un détecteur de caractéristiques. La fonction d'entrée est dans ce cas, où , et sont respectivement les vecteurs seuil, poids synaptiques et entrées. Le neurone gagnant est celui pour lequel h est maximum donc si les seuils sont identiques, celui dont les poids sont les plus proches des entrées. Le neurone dont la sortie est maximale sera le vainqueur et sa sortie sera mise à 1 alors que les perdants auront leur sortie mise à 0. Un neurone apprend en déplaçant ses poids vers les valeurs des entrées qui l'activent pour augmenter ses chances de gagner. Si un neurone ne répond pas à une entrée, aucun ajustement de poids n'intervient. Si un neurone gagne, une portion des poids de toutes les entrées est redistribuée vers les poids des entrées actives. L'application de la règle donne les résultats suivants (Grossberg) :
Cette règle a pour effet de rapprocher le vecteur poids synaptique de la forme d'entrée .
Exemple : considérons deux nuages de points du plan que l'on désire séparer en deux classes. et sont les deux entrées, et sont les poids du neurone 1 que l'on peut considérer comme les coordonnées d'un point ‘poids du neurone 1’ et et sont les poids du neurone 2. Si les seuils sont nuls, hi sera la distance entre les points à classer et les points poids. La règle précédente tend à diminuer cette distance avec le point échantillon lorsque le neurone gagne. Elle doit donc permettre à chaque point poids de se positionner au milieu d'un nuage. Si on fixe initialement les poids de manière aléatoire, il se peut que l'un des neurones se positionne près des deux nuages et que l'autre se positionne loin de sorte qu'il ne gagne jamais. Ses poids ne pourront jamais évoluer alors que ceux de l'autre neurone vont le positionner au milieu des deux nuages. Le problème de ces neurones que l'on qualifie de morts peut être résolu en jouant sur les seuils. En effet, il suffit d'augmenter le seuil de ces neurones pour qu'ils commencent à gagner.
Applications : ce type de réseau et la méthode d'apprentissage correspondant peuvent être utilisés en analyse de données afin de mettre en évidence des similitudes entre certaines données.
S'agissant d'un modèle, les réseaux de neurones sont généralement utilisés dans le cadre de simulation logicielle. IMSL et Matlab disposent ainsi de bibliothèques dédiées aux réseaux de neurones. Cependant, il existe quelques implémentations matérielles des modèles les plus simples, comme la puce ZISC.
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