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Les Rencontres du Contadour sont des réunions annuelles qui se déroulèrent, de à , à l'initiative de Jean Giono, au lieu-dit Contadour, sur la montagne de Lure, à une dizaine de kilomètres de Banon, en Haute-Provence.
Bien qu'ayant connu une fin abrupte et désenchantée à l'annonce de la guerre, ces Rencontres marquèrent une partie de la vie et de l'œuvre de l'écrivain.
En 1935, Jean Giono publie Que ma joie demeure. Dans ce livre, le héros, Bobi, transforme la communauté aigrie du plateau Grémone en lui apportant le bonheur simple. Ce roman trouve très vite un écho favorable auprès d'une partie de la jeunesse qui, parallèlement, se reconnaît rapidement dans les pensées de l'auteur : l'opposition entre la vie simple et pure à la campagne, l'artisanat, et la ville avec ses usines et ses machines-outils qui détruisent l'homme.
Afin de faire découvrir à un groupe d'amateurs les lieux qui l'ont inspiré, Jean Giono les emmène faire une randonnée sur la montagne de Lure. Il admire beaucoup cette région âpre qu'il a parcourue lorsqu'il était jeune employé de banque. Il connaît bien, également, la vie simple que l'on y mène, au contact de la nature.
Arrivé au lieu-dit Le Contadour, Jean Giono se blesse et le groupe est immobilisé. Ils choisissent d'un commun accord de rester au hameau. Pendant plusieurs jours, le groupe se ressource, « philosophe » aussi. Fascinés également par l'endroit, ils décident d'acheter un vieux moulin qu'ils vont retaper, pour pouvoir se réunir à l'avenir et retrouver ce bonheur qu'ils viennent de connaître. Les « Rencontres du Contadour » sont nées. Les « Contadouriens » se retrouveront désormais chaque année, à Pâques et en septembre.
Le Contadour, c'est le plateau Grémone de Que ma joie demeure, c'est « l'endroit où souffle l'esprit ».
Le Contadour devient un lieu de bien-être, on y vit en plein air, on y discute, on y lit (des poésies jusqu'aux ébauches des œuvres futures de Giono), on y écoute de la musique, on se promène sur les étendues désertiques du plateau en refaisant le monde.
Ce monde idéal, rêvé par tous, est enfin réel, au milieu des collines, des forêts de pins, de la lavande et des hautes herbes. Les quinze jours que durent ces réunions permettent de quitter la vie trépidante menée d'ordinaire par le groupe, composé principalement d'intellectuels parisiens.
Entre ces Rencontres, Jean Lescure en 1936 pour les premiers numéros puis Lucien Jacques, l'ami de toujours de Giono, publient les Cahiers du Contadour (on y trouvera ainsi les premiers paragraphes de Moby Dick entre autres). Ces publications de textes divers, poésies, dessins, sont le souvenir des réunions.
Le Contadour est aussi un lieu de réflexion. Jean Giono devient progressivement, sans l'avoir trop voulu, une sorte de maître à penser, entouré de disciples toujours prêts à l'écouter et à suivre ses conseils.
Cette époque est, pour Giono, celle du militantisme pacifiste. Dans ces Rencontres, « Le seul point sur lequel il est impossible de transiger, c'est l'amour de la Paix » (Pierre Citron, Giono, Le Seuil, 1995). Les menaces de guerre amènent à des réflexions sur la conduite à tenir si le conflit se déclenche. On pense à se retrancher sur les hauteurs bas-alpines, à vivre en autarcie, on souhaite des actions mais Jean Giono évite de donner des réponses toutes faites. Il ne veut pas être le directeur de conscience de ses amis, même s'il est profondément pacifiste. Son métier, c'est d'abord d'écrire…
En , la réunion se voit interrompue par la déclaration de guerre. Ce sera la dernière, avec au bout du compte un désenchantement et une forte désillusion.
Huit cahiers ont été publiés[1] :
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