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pays insulaire d'Asie orientale De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Taïwan[alpha 2] (chinois traditionnel : 臺灣 ; chinois simplifié : 台湾 ; pinyin : ) désigne de manière usuelle la république de Chine, son nom officiel (中華民國 / 中华民国, ). Elle est aussi parfois désignée en tant que république de Chine (Taïwan)[alpha 3]. Le territoire de cet État souverain[alpha 4] de l'Asie de l'Est s'étend sur 168 îles dont la principale est Taïwan.
(zh-Hant) 中華民國
(zh-Latn) Zhōnghuá Mínguó
Drapeau de la république de Chine |
Emblème de Taïwan |
Hymne |
en chinois : 三民主義歌 (San Min Chu-i, « trois principes du peuple ») |
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Forme de l'État | République unitaire à régime semi-présidentiel |
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Revendiqué par | République populaire de Chine |
Président de la République | Lai Ching-te |
Vice-présidente de la République | Hsiao Bi-khim |
Premier ministre | Cho Jung-tai |
Parlement | Yuan législatif |
Langues officielles | Mandarin de Taïwan (sinogrammes traditionnels) |
Langues régionales officielles | langues reconnues : taïwanais, hakka, langues formosanes, dialecte de Fuzhou, min |
Capitale | Taipei (de facto)[alpha 1] |
Superficie totale |
35 980 km2 (classé 139e) |
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Fuseau horaire | UTC +8 |
Entité précédente | |
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Perte de la guerre civile chinoise | 1949 |
Présidence de Tchang Kaï-chek | – |
Démocratisation du régime | 1978-1987 |
Gentilé | Taïwanais |
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Population totale (2023[1]) |
23 588 613 hab. (classé 57e[1]) |
Densité | 656 hab./km2 |
PIB nominal (2022) | 762,67 milliards de dollars américains (21e/193) |
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PIB nominal par hab. (2020) | 28 310 $[2] |
PIB (PPA) par hab. (2020) | 55 720 $[2] |
Monnaie |
Nouveau dollar de Taïwan (TWD ) |
Coefficient de Gini (2014) | 33,6 %[3] |
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Indice de performance environnementale (2022) | 45,3[4] (74e) |
Code ISO 3166-1 |
TWN, TW |
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Domaine Internet | .tw, .台灣, .台湾 |
Indicatif téléphonique | +886 |
L'île de Taïwan est partiellement conquise par les Mandchous[7] de 1683 à 1895 sous la tutelle des Qing, puis cédée au Japon, par le traité de Shimonoseki (1895), à la suite de la première guerre sino-japonaise. Ce pays entreprend le développement de Taïwan, la dotant d'infrastructures importantes. En 1945, à la suite de la capitulation du Japon qui met fin à la Seconde Guerre mondiale, la république de Chine recouvre Taïwan. En 1949, le gouvernement de la république contrôlé par le Kuomintang s'y installe, après avoir perdu la guerre civile contre les communistes en Chine continentale. Cette installation s'accompagne d'un transfert massif de population. En , Hainan est à son tour occupée par l’armée populaire de libération ; la république de Chine ne contrôle alors plus que l'île de Taïwan et quelques autres territoires insulaires plus petits.
La république de Chine a représenté seule la Chine à l'ONU jusqu'en 1971, date à laquelle elle a été remplacée par la république populaire de Chine. Depuis, Taïwan entretient des relations diplomatiques officielles avec une douzaine de pays, et des relations officieuses avec de nombreux autres dont la république populaire de Chine qui, néanmoins, refuse toute relation diplomatique avec les pays reconnaissant la république de Chine.
De droit, la république de Chine selon les dispositions de sa constitution d'avant 1949 et la république populaire de Chine revendiquent chacune la pleine et légitime souveraineté sur la totalité du territoire chinois[8] et considèrent l'île de Taïwan comme une province chinoise. Dans les faits, la république populaire de Chine contrôle la Chine continentale soit 33 divisions administratives dont 22 provinces, tandis que la république de Chine contrôle l'île de Taïwan et quelques archipels mineurs où elle jouit d'une indépendance administrative, politique, diplomatique et militaire. Cependant l'indépendance de l'île, considérée par Pékin comme un casus belli, n'a jamais été proclamée même si depuis les années 1990, la démocratisation de Taïwan a laissé s'exprimer des contestations de ce statu quo par des mouvements minoritaires, revendiquant soit la séparation, soit l'intégration à la république populaire de Chine.
Le mouvement démocratique de la fin des années 1980 a fait passer Taïwan d'une dictature à parti unique (le Kuomintang) à un État démocratique. Le niveau moyen d'instruction est élevé, le taux de fécondité très bas. Selon les enquêtes annuelles de Reporters sans frontières, Taïwan se classe au premier rang en matière de liberté d'expression et de liberté de média en Asie, et au 35e rang mondial[9]. En 2019, Taïwan est devenu le premier pays d'Asie à légaliser le mariage homosexuel[10],[11]. En revanche, la république populaire de Chine a gardé une gouvernance autoritaire à parti unique (le Parti communiste chinois) et souhaite étendre ce système à Taïwan[12].
En 2021, Taïwan se classe au 15e rang mondial pour le PIB par habitant (en parité de pouvoir d'achat), et au 21e rang pour le PIB en dollars courants[13].
Sur le plan politique, l'histoire officielle de la république de Chine débute par la première période républicaine, après la chute de l'empire Qing en 1911 et la proclamation de la République le de l'année suivante. À partir de 1945, elle se confond ensuite avec l'histoire de Taïwan, quand l'île, annexée par l'empire du Japon depuis la première guerre sino-japonaise, est rétrocédée par les Japonais à la suite de leur défaite par l'armée américaine, mettant fin à la Seconde Guerre mondiale.
Les traces d'occupation humaine de Taïwan sont anciennes : des restes humains datés au carbone 14 de 30 000 ans ont été retrouvés à Taïwan ; on a donné à ces restes humains le nom d'Homme de Zuozhen. Vers l'an 4000 avant notre ère, les ancêtres des populations austronésiennes actuelles arrivent à Taïwan en provenance du sud-est de la Chine. Selon la théorie dite Out of Taiwan (« sortie de Taïwan »), ils peuplent ensuite les Philippines vers 2500 av. J.-C., puis d'autres régions d'Asie du Sud-Est.
Les populations anciennes de Taïwan sont proches génétiquement des anciennes populations de la culture Lapita. Elles partagent également beaucoup d'allèles avec les populations du sud de la Chine de langues taï-kadaï. Ces résultats renforcent l'hypothèse selon laquelle les populations de langue taï-kadaï sont à l'origine de l'arrivée de l'agriculture dans l'île il y a près de 5 000 ans[14].
Les cultures austronésiennes à Taïwan se développent sans ingérence extérieure majeure jusqu’au début du XVIIe siècle et l’arrivée des Européens.
En 1542, une expédition portugaise en route vers le Japon (sans doute de Fernão Mendes Pinto) aperçut pour la première fois l'île, à 180 km des côtes chinoises. Face aux falaises luxuriantes qui transperçaient l'azur, les marins ne purent que s'exclamer : « Ilha formosa! », « La belle île ! ». Une légende qui explique l'origine du nom qu'on donna à cette terre à l'époque : Formose[15].
En 1626, le gouverneur général (espagnol) des Philippines envoya une expédition sous la conduite du capitaine Antonio Carreño, avec le père Bartolomé Martínez, qui avait déjà visité auparavant la côte de la Formose. Cette expédition parcourut la côte de l'île, et mouilla l'ancre dans le port de Keelung, où ils fondèrent la ville de San Salvador, en lui donnant le nom de la fête tous les Saints et en créant en 1632 quelques missions chrétiennes très actives.
Les Néerlandais qui entreprennent la colonisation de l’île encouragent la migration chinoise à ses débuts, notamment dans le but de cultiver les terres. Cette migration s'accélère et entraîne un changement irrémédiable pour les populations aborigènes et pour l'avenir de l'île, en particulier à travers le métissage de la population. Zheng Chenggong, plus connu en Occident sous le nom de Koxinga, chasse les Néerlandais de Taïwan en 1662 et la migration chinoise continue vers l'île. Pourtant, Zheng Chenggong, fidèle à la dynastie Ming chassée de la gouvernance de la Chine par les Mandchous, puis son fils Zheng Jing considèrent alors surtout Taïwan comme une base arrière en vue de reconquérir la Chine continentale. Les estimations donnent à l'époque des Zheng une population de 100 000 Chinois, contre 50 000 à l’époque des Néerlandais, et autant d'aborigènes. Cette migration étant à ses débuts quasi exclusivement masculine, beaucoup de Chinois prendront comme épouses des aborigènes. Taïwan est prise aux Zheng par les Mandchous (dynastie Qing) en 1683 et reste sous son contrôle, jusqu'en 1895. Initialement considérée comme une simple possession chinoise, objet de rébellions fréquentes[16], elle devient une province indépendante en 1887[17]. Au début du XIXe siècle, Taïwan compte déjà plus de deux millions de Chinois.
Lors de la guerre franco-chinoise, la France bombarde Formose en août 1884, puis en 1885 assure son blocus avant de débarquer sur les îles Pescadores. En 1885, comprenant l'importance stratégique de l’île, les Qing élèvent Taïwan au rang de Province et Liu Mingchuan en devient le premier gouverneur.
En 1895, à la suite de la défaite face à l'empire du Japon dans la première guerre sino-japonaise, la Chine signe le traité de Shimonoseki, par lequel elle cède Taïwan ainsi que les îles Pescadores (îles Penghu) au Japon. Taïwan déclare alors son indépendance en mai 1895 sous le nom de république de Taïwan mais ne résiste que quelques mois, jusqu'en octobre 1895, à la prise de contrôle de l'île par le Japon. Taïwan fera ainsi partie pendant 50 ans de l’empire colonial japonais qui y pratique une politique d'assimilation. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les troupes japonaises se rendent à l'armée américaine (voir Capitulation du Japon), le (voir Jour de la Rétrocession), et sont alors contraintes de rendre Taïwan et les îles Pescadores à la république de Chine, tout en plaçant ces dernières sous tutelle des États-Unis, ce qui a été confirmé par le traité de San Francisco, signé en 1951 entre les États-Unis et le Japon[18].
Les troupes du Parti nationaliste chinois (Kuomintang) de Tchang Kaï-chek arrivent à Taïwan en 1945, dès le retrait des troupes japonaises, et la république de Chine recommence à gouverner l’île. L’île a été globalement épargnée par les destructions. À leur arrivée, les soldats chinois s'en étonnent et décrivent un pays développé et presque intact. Rapidement toutefois, des pénuries alimentaires apparaissent et des épidémies de peste bubonique et de choléra se propagent[19].
Très vite, le malaise s’installe entre les nouveaux venus et la population taïwanaise et le éclatent, sous le nom d'Incident 228, des émeutes et leur violente répression, provoquant la mort d'environ 30 000 Taïwanais, et la loi martiale est proclamée, c'est le début de la « Terreur blanche ». Après sa défaite face au Parti communiste chinois de Mao Zedong, Tchang Kaï-chek se replie à Taïwan en décembre 1949[20], avec près de deux millions de continentaux qui fuient le nouveau régime.
Tchang Kaï-chek reprend la présidence à vie de manière officielle en . Taïwan vivra alors pendant plusieurs décennies sous une dictature dirigée par le Kuomintang, avec l'appui des États-Unis, qui visait encore à cette époque la reconquête de la Chine continentale, Taipei n'étant considérée que comme capitale administrative provisoire en attendant le retour à Nankin[21],[22],[23].
En 1971, à la suite d'une demande formulée par 17 de ses membres, puis du rejet par la république populaire de Chine d'une proposition des États-Unis de reconnaître les deux nations chinoises[24], l'ONU vote la résolution 2758, par laquelle la république de Chine perd son siège au profit de la république populaire de Chine, qui devient le seul représentant de la Chine à l’ONU.
En 1978, Chiang Ching-kuo, fils de Tchang Kaï-chek mort trois ans plus tôt, devient le président de la république de Chine. Le régime, très autoritaire, s'assouplit peu à peu, comme en témoigne l'émergence d'un nouveau cinéma taïwanais (représenté par des cinéastes comme Hou Hsiao-hsien, Edward Yang et Tsai Ming-liang entre autres), qui aborde des questions historiques et d'identité de l'île. La parole devient plus libre, pour aboutir en 1987 à la levée de la loi martiale. En 1988, Lee Teng-hui lui succède et continue sa politique.
Dans les années 1980 et 1990, Taïwan évolue vers la démocratie[25].
Le premier parti d'opposition, le Parti démocrate progressiste (Minjindang) est créé en 1986. En 1996, Lee Teng-hui organise la première élection présidentielle au suffrage universel direct, qu'il remporte largement.
En 2000, l'opposition de Chen Shui-bian et la coalition pan-verte gagnent les élections : Chen Shui-bian est le premier président du pays à ne pas appartenir au Kuomintang. Il entreprend la consolidation de l'identité taïwanaise.
En 2004, il est réélu de justesse au cours d'une élection controversée et à la suite d'une tentative d'assassinat contre lui-même et la vice-présidente Annette Lu.
Le , le Kuomintang sort largement vainqueur des élections régionales.
En , Ma Ying-jeou, candidat du Kuomintang, est élu à la présidence de la République. Il est réélu pour un second mandat le avec 51,6 % des voix[26] contre la candidate du Parti démocrate progressiste Tsai Ing-wen.
En janvier 2016, le parti démocrate progressiste remporte à la fois les élections présidentielles et législatives, ce qui ne s'était encore jamais produit. L'indépendantiste Tsai Ing-wen remporte l’élection présidentielle avec 56 % des voix contre 31 % pour Eric Chu, le candidat du parti jusqu’ici au pouvoir, le Kuomintang. Tsai Ing-wen devient par ailleurs la première femme présidente de Taïwan[27]. Le Parti démocrate progressiste (Minjindang) dont elle est issue remporte de son côté 68 des 113 sièges du Parlement, lui offrant ainsi une majorité parlementaire solide.
Deux ans plus tard, lors des élections provinciales et municipales du , le parti démocrate progressiste sort perdant du scrutin, ne conservant que six sièges municipaux sur 22, tandis que 15 sièges reviennent au Kuomintang[28].
Le 11 janvier 2020, Tsai Ing-wen est néanmoins réélue avec 57,1 % des voix et un taux de participation record de 74,9 %[29] devant Han Kuo-yu, le candidat pro-Pékin. Avec 61 députés sur 113, son parti conserve la majorité au parlement malgré la perte de sept sièges.
Depuis la fin du XXe siècle, quatre partis politiques majeurs sont présents. Le Kuomintang est au pouvoir de 1950 à 2000. Le Parti démocrate progressiste (Minjindang) gagne les élections en 2000 et conserve sa place à la suite du scrutin de 2004.
Jusqu'à la fin des années 1980, les principaux responsables politiques taïwanais étaient pratiquement tous recrutés au sein de la minorité des héritiers de la défaite de 1949, au détriment des Taïwanais de souche. Alors que le président Chiang Ching-kuo décède en 1988, son vice-président, Lee Teng-hui, lui succède ; ce dernier est alors le premier Taïwanais de souche à accéder au rang de président de la république[30].
En 2008, de nouvelles élections ramènent au pouvoir le Kuomintang. Les deux autres partis d'importance sont le Parti du peuple d'abord (Qinmindang, allié au Kuomintang dans la coalition pan-bleue) et l'Union pour la solidarité de Taïwan, partenaire du Minjingdang au sein de la coalition pan-verte. Le candidat du Kuomintang est réélu en janvier 2012 et obtient la majorité au parlement.
Le 16 janvier 2016, Tsai Ing-wen, candidate du Parti démocrate progressiste (PDP) remporte l'élection présidentielle avec 56,12 % des voix et devient la première femme à la tête de l’État. Son parti remporte dans le même temps les élections parlementaires en obtenant 68 des 113 sièges du Yuan législatif. En janvier 2020, elle est réélue et son parti conserve la majorité au parlement. Le Kuomintang, parti historique, reste dans l'opposition. En 2024, elle ne peut se représenter à cause de la limite à 2 mandats. Son vice-président Lai Ching-te est élu avec une majorité relative et le PDP perd sa majorité au parlement.
Les relations avec la Chine continentale sont une des préoccupations prioritaires de la politique de Taïwan pour des raisons historiques, sociologiques (de nombreux Taïwanais ont leur famille ou travaillent sur le continent) et géographiques.
La question de l'indépendance formelle de Taïwan vis-à-vis de la république populaire de Chine est épineuse mais centrale au sein de la société. La classe politique doit en effet conjuguer les pressions de Pékin qui cherche une réunification et le sentiment de la population qui se veut plus distant de cette idée. Un sondage du 30 mai 2016[31] mené par le Taiwan Indicators Survey Research[32] indique en effet que 52,6 % des habitants seraient favorables à une indépendance officielle, 30,9 % y seraient opposés et 16,5 % seraient indécis. La proportion des personnes favorables à l'indépendance est encore plus forte chez les 20-29 ans et s'élève à 72 %, ce qui représente un réel défi pour les relations entre la république populaire de Chine et les autorités de Taïwan dans les années à venir.
L'administration de la république de Chine est organisée selon trois niveaux :
Au niveau central la séparation des pouvoirs est assurée par la présidence de la République et les cinq Yuans :
Les prérogatives de l'Assemblée nationale (établie en 1947 par la Constitution de la république de Chine et transplantée à Taïwan en 1949) ont été progressivement transférées au Yuan législatif. L'Assemblée nationale a officiellement été supprimée en 2005.
Depuis 2014, la république de Chine est divisée en six municipalités spéciales, trois villes de niveau provincial et 13 comtés, dont trois ne sont pas situés sur l'île de Taïwan (comtés de Penghu, de Kinmen et de Lienchiang). À part les six municipalités spéciales qui sont dirigées directement par l'administration centrale, le reste de ses subdivisions administratives est théoriquement réparti sur deux provinces : celle de Taïwan et celle du Fujian. Or, la Constitution amendée en 1996 a abrogé largement l'autonomie des provinces et leurs fonctions ; les lois concernant l'autonomie des provinces et des comtés ont été abolies. Dès lors, les lois du gouvernement local sont entrées en vigueur et les comtés sont désormais contrôlés par le ministère de l'Intérieur.
La Constitution de la république de Chine dispose qu’elle est le seul gouvernement légal de la Chine (vue comme une entité incluant Taïwan et la Chine continentale). Toutefois, depuis les années 1990, Taïwan ne réclame plus la souveraineté sur le continent[34].
Taïwan est un État indépendant de facto, sans que l’indépendance ait jamais été officiellement proclamée[35],[36]. Sujet politique par excellence, les différents partis (coalition pan-bleue, coalition pan-verte et d'autres partis) de l’île se définissent principalement par rapport à cette question.
Dans le cadre de la politique d'une seule Chine, la république populaire de Chine considère Taïwan comme sa 23e province. Elle gère ses relations avec les « autorités de Taïwan » via le bureau des affaires taïwanaises. De nombreux pays reconnaissent la « politique d’une seule Chine » de Pékin, en raison de son importance économique et des pressions qu'elle exerce pour isoler Taïwan sur la scène internationale. Ces pressions ont entraîné, par exemple, l'exclusion de Taïwan de l’Organisation mondiale de la santé, ce qui a posé des problèmes lors de crises sanitaires mondiales comme celles du SRAS en 2003[37] ou de la Covid-19 en 2020[38].
À la suite des manifestations de 2019-2020 à Hong Kong, Tsai Ing-wen (蔡英文), présidente de Taïwan, affirme son opposition à la formule « un pays deux systèmes » que la république populaire de Chine veut imposer à Taïwan pour justifier une réunification[39].
Taïwan souhaite réintégrer les Nations unies dont elle a été exclue le (ainsi que de toutes les organisations qui en dépendent) au profit de la république populaire de Chine. Toutes ses tentatives de réintégrer l’organisation ont été refusées par l’ONU, du fait de la politique d'une seule Chine imposée par la république populaire de Chine (RPC)[40].
Par ailleurs, un référendum national taïwanais concernant l'adhésion à l'ONU, a été organisé en en même temps que l'élection présidentielle ; environ 95 % des votants étaient favorables à une adhésion à l'ONU, que ce soit sous le nom de Taïwan ou sous tout autre nom qui conviendrait aux instances internationales[41], mais ce référendum fut cependant un échec du fait d'une trop faible participation : seulement 35,8 % de votants alors qu'il aurait fallu un minimum de 50 % de votants pour que le référendum fût considéré comme valide.
Taïwan dispose du statut d’observateur ou de membre associé auprès de vingt autres organisations intergouvernementales et structures affiliées, telles que l'OMC, l'APEC, l'OCDE, la BID ou encore la BERD.
Taïwan ne fait plus partie du FMI depuis son éviction par la république populaire de Chine en 1980[42].
De 2009 à 2016 (année de l’élection démocratique de l'indépendantiste Tsai Ing-wen), Taïwan était invité chaque année en tant qu'observateur à l'Assemblée mondiale de la santé, l'organe décisionnel de l'OMS qui dépend des Nations unies[43],[44].
Seuls 12 États dont 11 membres de l’Organisation des Nations unies, et un non-membre (le Vatican), ont des relations diplomatiques officielles avec Taïwan[45]. Cependant, en pratique, la plupart des pays, y compris la république populaire de Chine ont des relations diplomatiques officieuses avec Taïwan, certains par le biais de bureaux de représentation faisant office de consulats[46].
En revanche, certaines institutions infra-étatiques ont des relations internationales importantes avec Taïwan. C'est le cas de la Région flamande (entité fédérée du royaume de Belgique), qui a conclu un accord pour étendre la coopération sur l’économie numérique, la sécurité des réseaux et d’autres domaines d’intérêt mutuel avec Taïwan le [47].
En février 2023, cinq parlementaires suisses se rendent à Taïwan pour rencontrer la présidente[48].
En , le Malawi a choisi de rompre ses relations avec Taïwan au profit de la république populaire de Chine[49]. Il entretenait des relations diplomatiques avec Taïwan depuis 1966.
Le 14 novembre 2013, la Gambie choisit de rompre aussi ses relations avec Taïwan après 18 ans de relations diplomatiques entre les deux pays[50].
En , Sao Tomé-et-Principe rompt ses relations avec la république de Chine, au profit de la république populaire de Chine[51],[52]. Ces relations avec le gouvernement taïwanais étaient alors établies depuis 1997[53].
En , Panama décide de rompre ses relations avec Taïwan au profit de la république populaire de Chine. Il entretenait des relations diplomatiques avec Taïwan depuis 1954[54].
Le , la République dominicaine rompt ses relations diplomatiques au profit de la république populaire de Chine. Les deux pays entretenaient des relations depuis 1957[55].
Le , le Burkina Faso annonce par l'intermédiaire de son ministre de l'Intérieur la rupture de ses relations avec Taïwan, après 24 ans de coopération[56].
Le , Taïwan annonce la rupture de ses relations diplomatiques avec le Salvador, anticipant ainsi l'ouverture des relations de ce dernier avec les autorités de Pékin. Les deux pays entretenaient des relations diplomatiques depuis 1961[57].
Le 16 septembre 2019, Taïwan annonce la rupture de ses relations diplomatiques avec les îles Salomon à la suite de l'annonce de cet État du transfert de ses représentations en république populaire de Chine[58].
Le 20 septembre 2019, les Kiribati rompent leurs relations avec Taipei. Taïwan annonce un retour immédiat des diplomates en poste sur l'archipel[59].
Le 9 décembre 2021, le Nicaragua annonce établir des relations avec Pékin et rompre celles avec Taïwan, annonçant du même coup considérer « Taïwan comme une partie inaliénable du territoire chinois »[60].
Le , le Honduras établit à son tour des relations diplomatiques avec la Chine populaire, mettant fin à celles avec Taïwan[61].
Le , Nauru annonce rompre ses relations diplomatiques avec la république de Chine, au profit de la république populaire de Chine ; cet événement intervient deux jours après l'élection présidentielle taïwanaise de 2024, ayant conduit à l'élection du candidat du DPP Lai Ching-te[62].
Le nom officiel en français est république de Chine, chinois simplifié : 中华民国 ; chinois traditionnel : 中華民國 ; pinyin : ; Wade : Chung-hua Min-kuo ; EFEO : Tchong-houa Min-kouo ; litt. « État du peuple de Chine » ; en tongyong pinyin Jhonghuá Mínguó ; en taïwanais Tiong-hoâ Bîn-ko.
Les fédérations sportives taïwanaises participent aux Jeux olympiques et aux compétitions sportives internationales sous l'appellation Chinese Taipei ou Taipei chinois (chinois simplifié : 中华台北 ; chinois traditionnel : 中華臺北 ; pinyin : ), avec un drapeau spécifique, différent du drapeau de la république de Chine, en raison de l'interdit posé par la république populaire de Chine sur l'appellation « république de Chine ».
En chinois, ce nom est Zhōnghuá Táibĕi (中華台北 ; 中華 : lit. culture chinoise, 台北 : Taipei), « Taipei chinois » ; mais la république populaire de Chine utilise Zhōngguó Táibĕi (中國台北), littéralement « Taipei, Chine », plaçant l'île au même niveau que les régions administratives spéciales de Hong Kong et de Macao dénommées en anglais, notamment sur les timbres-poste, Hong Kong, China, et Macau, China.
Néanmoins, le nom Taïwan était utilisé en chinois pour désigner la préfecture de Taïwan, au XVIIe siècle, jusqu'aux guerres nationalistes du XXe siècle (bien que durant cette période le nom occidental de Taïwan fût Formose, celui des colonisateurs portugais et néerlandais)[63]. Officiellement, le nom Taïwan est utilisé par le Centre d'informations Internet de Chine, créé en 1997[64].
La république populaire de Chine se réclame comme étant le seul gouvernement légitime de la Chine et revendique tous les territoires administrés par Taïwan comme faisant partie de son territoire. Réciproquement, la république de Chine, aux termes de sa constitution, revendique tous les territoires actuellement administrés par la république populaire de Chine[65].
Dans ces mêmes revendications, la république de Chine revendique également quelques territoires frontaliers dont elle dit qu'ils ont historiquement fait partie du territoire chinois, dont le Tibet du Sud (en) actuellement administré par l'Inde, une partie à l'est du Bhoutan, la partie administrée par la Russie des îles Heixiazi, une partie au nord de la Birmanie, une partie du massif du Pamir entre l'Afghanistan et le Tadjikistan, la partie chinoise du Cachemire, soixante-quatre villages à l'est de la rivière Heilongjiang et le Tannu Uriankhai en Russie. Cependant, le gouvernement de la république de Chine ne poursuit plus activement ces revendications à l'heure actuelle.
La république de Chine revendique également des îles dans la mer de Chine méridionale sur la même base que ses revendications sur les territoires chinois historiques. Cependant et contrairement à ses revendications sur le territoire asiatique principal, le gouvernement de la république de Chine poursuit et défend activement ses revendications sur ces îles. Elles incluent l'intégralité des îles Spratleys, des Paracels, le banc Macclesfield et le récif de Scarborough. Ces îles sont administrées par un certain nombre de gouvernements autour de la mer de Chine méridionale. La république de Chine revendique également les îles Diaoyutai, actuellement administrées par le Japon qui les nomme îles Senkaku.
À la suite du traité d'amitié et d'alliance sino-soviétique signé en 1945, l'indépendance de la Mongolie (aussi appelée Mongolie-Extérieure à Taïwan) est reconnue par la république de Chine le . En , le gouvernement de la république de Chine, réfugié à Taïwan après la défaite du Kuomintang en 1949, revient sur cette reconnaissance et considère de nouveau la Mongolie comme faisant partie de la Chine[66].
Depuis le début du XXIe siècle, plusieurs gestes politiques indiquent que Taïwan renonce à ses revendications sur le Tibet et la Mongolie. Les deux visites à Taipei du dalaï-lama, en 1997 et 2001, sont traitées comme des affaires internationales ne relevant pas de la commission ministérielle. En 2002, Taïwan et la Mongolie signent un protocole d’accord pour l’échange de bureaux de représentation[67]. Un mouvement en direction d'une reconnaissance légale de la Mongolie s'engage en 2003[68]. En 2003, le gouvernement indépendantiste taïwanais procède au démantèlement de la commission ministérielle des Affaires mongoles et tibétaines, dont les fonctions sont transférées à la Fondation des échanges Taïwan-Tibet nouvellement créée, qui sert de canal de communication semi-officiel entre Taipei et le gouvernement tibétain en exil à Dharamsala, en Inde. Une déclaration de 2012 du Conseil des affaires continentales (en) réaffirme que Taïwan prend acte que la Mongolie est reconnue comme un pays indépendant par la communauté internationale[69]. En 2017, le journal Liberty Times (en) rappelle que la république de Chine avait déjà reconnu l'indépendance de la Mongolie quand la Constitution a été promulguée en 1946[70].
Tsai Ing-wen est élue présidente en 2016, et réélue en 2020. « Tout comme sa formation politique, le Parti démocratique progressiste, qui milite traditionnellement pour l’indépendance, Tsai Ing-wen rejette le principe de l’unité de l’île et du continent au sein d’une même Chine »[71].
L'Armée de la république de Chine trouve ses origines dans l'Armée nationale révolutionnaire, établie par Sun Yat-sen en 1925 dans la province du Guangdong afin de réunifier la Chine sous le Kuomintang. Lorsque l'Armée populaire de libération a remporté la guerre civile chinoise, une grande partie de l'Armée nationale révolutionnaire s'est repliée à Taiwan avec le gouvernement. Elle fut ensuite réformée pour devenir l'Armée de la république de Chine. Les unités qui se sont rendues et sont restées en Chine continentale ont été soit dissoutes, soit intégrées à l'Armée populaire de libération.
De 1949 aux années 1970, la mission principale de l'armée taïwanaise était de « reprendre la Chine continentale » dans le cadre du projet de Gloire nationale. Étant donné que cette mission a évolué pour ne plus inclure une attaque directe en raison de l'augmentation massive de la force relative de la république populaire, l'armée de république de Chine a commencé à accorder davantage d'importance à la force aérienne et à la marine. Le contrôle des forces armées est également passé entre les mains du gouvernement civil[72],[73].
Depuis les années 1990, la république de Chine a entrepris une série de plans de réduction des effectifs militaires, dont le Jingshi An (programme de rationalisation), qui a permis de réduire ses forces militaires d'un effectif de 450 000 en 1997 à 380 000 en 2001[74]. En 2021 , l'effectif total des forces armées est plafonné à 215 000, avec un taux d'encadrement de 90 % pour les militaires volontaires[75]. La conscription reste universelle pour les hommes qualifiés atteignant l'âge de dix-huit ans, mais dans le cadre des efforts de réduction, beaucoup ont l'opportunité de remplir leur obligation de service militaire par le biais du service alternatif et sont dirigés vers des agences gouvernementales ou des industries liées à la défense[76]. Taïwan a réduit le service militaire obligatoire à quatre mois en 2013, mais le prolongera à un an en 2024[77],[78]. Le nombre de réservistes militaires est d'environ 2,5 millions, dont 300 000 réservistes de première vague en 2022[79]. Les dépenses de défense de Taiwan en pourcentage de son PIB sont passées sous la barre des trois pour cent en 1999 et ont continué à diminuer au cours des deux premières décennies du XXIe siècle[80],[81]. En 2013, le gouvernement de la république de Chine consacrait environ deux pour cent du PIB à la défense et n'a pas réussi à augmenter cette dépense jusqu'au niveau de trois pour cent du PIB proposé[82],[83],[84]. En 2022, Taiwan a proposé de consacrer 2,4 pour cent du PIB prévu aux dépenses de défense pour l'année suivante, restant ainsi en dessous de trois pour cent[85].
En 1954, la république de Chine et les États-Unis signent le traité de défense mutuelle sino-américain et établissent le commandement de défense Taïwan-États-Unis. Environ 30 000 soldats américains étaient stationnés à Taiwan, jusqu'à ce que les États-Unis établissent des relations diplomatiques avec la république populaire de Chine en 1979[86]. Le Taiwan Relations Act est adopté le par le Congrès des États-Unis après l'établissement de relations diplomatiques entre la république populaire de Chine et les États-Unis. Dans ce pacte, il est notamment question de la vente d'armes entre les États-Unis et Taïwan. Ce type de relation commerciale avec les États-Unis est la source de tensions croissantes avec la république populaire de Chine. En effet, celle-ci considère ces échanges comme une volonté d'ingérence de la part des États-Unis dans ses affaires internes. Une quantité significative de matériel militaire a été achetée aux États-Unis et continue d'être légalement garantie par la loi sur les relations avec Taiwan[87]. Par le passé, la France et les Pays-Bas ont également vendu des armes et du matériel militaire à la république de Chine, mais ces ventes ont presque cessé dans les années 1990 sous la pression de la république populaire de Chine[88],[89]. La France a vendu des frégates de la classe La Fayette, des avions Dassault Mirage 2000 et des missiles à Taïwan. La vente en 1991 de frégates par Thomson-CSF, aujourd'hui Thales, a fait l'objet d'une suspicion de rétro commissions. La marine taïwanaise a décidé de moderniser les frégates La Fayette en les équipant d'un nouveau système de missiles lance-leurres. Le marché, d'un montant d'environ 25 millions d'euros, a été confié à DCI.DESCO, consultant en défense français. L'opération est prévue d'avril à janvier 2023[90].
Il n'y a aucune garantie dans la loi sur les relations avec Taiwan ou dans tout autre traité que les États-Unis défendront Taiwan, même en cas d'invasion[91]. À plusieurs reprises en 2021 et 2022, le président américain Joe Biden a déclaré que les États-Unis interviendraient si la Chine tentait d'envahir Taiwan[92],[93],[94],[95]. Cependant, lorsque des responsables de la Maison-Blanche ont été interrogés sur cette déclaration, ils ont insisté sur le fait que la politique américaine concernant Taïwan n'avait pas changé[96],[97]. La déclaration commune sur la sécurité entre les États-Unis et le Japon, signée en 1996, peut impliquer que le Japon serait impliqué dans toute réponse. Cependant, le Japon a refusé de stipuler si la « zone entourant le Japon » mentionnée dans le pacte inclut Taïwan, et l'objectif précis du pacte n'est pas clair[98]. Le traité de sécurité entre l'Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis (ANZUS Treaty) pourrait signifier que d'autres alliés des États-Unis, comme l'Australie, pourraient théoriquement être impliqués[99],[100]. Bien que cela risque de porter atteinte aux liens économiques avec la Chine[101], un conflit concernant Taiwan pourrait entraîner un blocus économique de la Chine par une coalition plus large[102],[103],[104],[105],[106].
En 2022, Taïwan est classé 14e sur l'indice de liberté humaine (en) établi par le Cato Institute, l'institut Fraser et la Fondation Friedrich-Naumann pour la liberté (12e pour la composante relative à la liberté des personnes et 24e pour les libertés économiques ; les scores portent sur l'année 2020)[107].
La participation des femmes à la vie politique figure parmi les meilleures au monde.
En mai 2019, Taïwan devient le premier pays d'Asie à légaliser le mariage homosexuel[108]. En mai 2020, la Cour constitutionnelle taïwanaise dépénalise l'adultère[109].
Taïwan pratique la peine de mort. Trente-cinq prisonniers ont été exécutés depuis 2010, date à laquelle Taïwan a repris les exécutions après une interruption de quatre ans[110].
Au dernier recensement de mars 2020, le pays comptait 23 603 121 habitants[111] soit 651,9 habitants/km2. L'espérance de vie est élevée (76 ans pour les hommes, 83 pour les femmes), mais la population vieillit rapidement. Le taux de fécondité, à peine plus d'un enfant par femme, est parmi les plus bas au monde.
La population taïwanaise est constituée à plus de 95 % de Chinois Han, auxquels s'ajoutent 580 000 aborigènes appartenant aux tribus d'origine austronésienne reconnues par le gouvernement[112].
Le peuplement de l’île s’est opéré en trois phases principales :
Les nouveaux immigrants et les travailleurs étrangers, originaires principalement de la Chine et de l'Asie du Sud-Est, sont au nombre de près d'un million.
Avec la crise de Hong Kong, 11 173 Hongkongais ont obtenu un titre de séjour court à Taïwan et 1 685 un droit de résidence permanente en 2021[113].
01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 |
(01) Taipei | (09) Comté de Changhua | (17) Comté de Yilan |
(02) Nouveau Taipei | (10) Comté de Nantou | (18) Comté de Hualien |
(03) Keelung | (11) Comté de Yunlin | (19) Comté de Taitung |
(04) Taoyuan | (12) Comté de Chiayi | (20) Comté de Penghu |
(05) Hsinchu | (13) Chiayi | (21) Comté de Kinmen |
(06) Comté de Hsinchu | (14) Tainan | (22) Comté de Lienchiang |
(07) Comté de Miaoli | (15) Kaohsiung | |
(08) Taichung | (16) Comté de Pingtung |
Les principales villes de Taïwan classées par ordre décroissant d’habitants sont (chiffres d'août 2019) :
Le statut revendiqué de « république de Chine » a imposé le chinois mandarin comme langue officielle (sous le nom de 國語, guóyǔ, langue nationale), utilisant les sinogrammes traditionnels (contrairement à la Chine continentale qui les a simplifiés), et qui présente cependant un certain nombre de spécificités par rapport à celui pratiqué sur le continent (voir mandarin de Taïwan).
C'est la langue maternelle des descendants des continentaux qui ont fui les communistes en 1949. Avec leurs descendants, ils constituent 14 % de la population.
En 2018, cette prédominance est remise en cause avec la légalisation d'un statut de langue officielle pour le taïwanais qui sera désormais enseigné à l'école et utilisé pour les documents publics. Celle-ci s'est imposée aux 84 % de « Taïwanais de souche », descendants des premiers colons arrivés de la province de Fujian en Chine méridionale à partir du XVIIe siècle, qui ont refoulé l’ancien peuplement aborigène vers les hautes terres au centre de l’île. Les langues « traditionnelles » sont :
Les langues formosanes sont l'une des deux grandes familles des langues austronésiennes, l'autre étant formée par les langues malayo-polynésiennes parlées de Madagascar à l’île de Pâques.
Taïwan représente donc un inestimable conservatoire linguistique, et sans guère de doute le territoire souche d'où auraient émigré les ancêtres des peuples du Pacifique.
Une seule ethnie, les Da'o (Yami) de l’île des Orchidées, serait arrivée plus tardivement des Philippines il y a 1 000 ans environ et parle donc une langue malayo-polynésienne.
Les nouveaux immigrants, de plus en plus nombreux, apportent avec eux des langues d'Asie du Sud-Est, entre autres.
Parmi les personnes assez âgées pour avoir connu le gouvernorat japonais, nombreuses sont celles qui parlent le japonais couramment.
Enfin, l'anglais est très répandu : langue universitaire, il est également couramment utilisé dans le domaine du tourisme. L'anglais est aussi la langue commerciale de l'APEC et de l'ASEAN, et est connu par les plus jeunes instruits et éduqués, ainsi que par une partie de l'élite.
De nombreuses religions ont été introduites à Taïwan. Le confucianisme influença profondément l’île sur le plan éthique et moral. En plus du confucianisme, les Chinois y apportèrent le taoïsme, le bouddhisme et l'islam (principalement des Chinois hui arrivés en 1949). Les Néerlandais et les Espagnols introduisirent respectivement le protestantisme en 1622 et le catholicisme en 1624.
Les principales religions de l’île sont le bouddhisme, pratiqué par environ 35 % des habitants, et le taoïsme par 33 %, souvent à travers des cultes populaires locaux comme celui de la déesse de Matsu vénérée par les marins et les pêcheurs. Le christianisme est pratiqué par environ 4 % de la population (2 % de catholiques et 2 % de diverses confessions protestantes) ; la plupart des chrétiens sont marqués par la morale du confucianisme. Dans le même quartier de Taipei, un temple mormon de dimension impressionnante cohabite avec l'église catholique de la Sainte-Famille et la Grande Mosquée ; le Saint-Siège, non reconnu par la Chine populaire, a conservé ses liens avec Taïwan. La plupart des aborigènes sont catholiques ou protestants. La plupart des 200 000 migrants indonésiens sont musulmans tandis que les Philippins sont chrétiens[114]. L'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours (mormone) revendique 43 000 fidèles et 94 lieux de culte en 2007 bien que sa pratique interdise le thé, omniprésent dans la culture locale[115].
En août 2017, Taïwan a reconnu administrativement l'Église pastafarienne humaniste comme religion, reconnaissance entrant en vigueur en novembre 2017[116].
Aux XVIIIe et XIXe siècles, le peuplement chinois fonde une économie rurale classique à la chinoise, rizicole et maraîchère, complétée par des pêcheries. L’industrialisation s’effectue vers la fin du XIXe siècle sous l'administration de la dynastie Qing, puis avec l’occupation japonaise d’environ un demi-siècle qui, en 1945, laisse une infrastructure industrielle et des empreintes intellectuelles fortes. L’essor économique de Taïwan se lance grâce à une réforme agraire réussie et une aide généreuse des États-Unis au refuge des « nationalistes » chinois de Tchang Kaï-chek dans les années 1950.
Cette réforme agraire réussie et cette aide économique généreuse permettent à beaucoup de personnes issues de la paysannerie de devenir de petits propriétaires, de s’enrichir et de constituer un marché interne assez volumineux, ce qui lance une industrie légère de transformation pour satisfaire la demande solvable intérieure en biens de consommation et en biens d’équipement et ensuite se tourner vers l’exportation des produits de première nécessité et de machines aratoires motorisées légères d’abord et lourdes ensuite. Cette paysannerie enrichie donne naissance à des petites et moyennes entreprises qui constituent un réseau enchevêtré de sous-contractants en contractants se propageant avec, au début, assez peu de grandes entreprises comme Evergreen ou Formosa Plastics Corp (en). C'est sur la base de ce tissu fin de petites et moyennes entreprises que l'économie taïwanaise prend son envol dès le début des années 1970, stimulée notamment par de grands travaux d'infrastructure (十大建設, hanyu pinyin shídàjiànshė), puis par une politique de développement d'industries à forte teneur technologique. C'est ainsi qu'une puissante industrie de semi-conducteurs a été créée, sa part dans l'économie représentant à elle-seule 15 % du PIB dans les années 2020[117].
L'industria