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organisation intergouvernementale d'États africains De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'Union africaine (UA) est une organisation intergouvernementale d'États africains créée le à Durban (Afrique du Sud), en application de la déclaration de Syrte du . Elle remplace l'Organisation de l'unité africaine (OUA)[2]. La mise en place de ses institutions (Commission, Parlement panafricain et Conseil de paix et de sécurité) a lieu en , au sommet de Maputo (Mozambique).
Devise | « Une Union efficace et compétente pour une nouvelle Afrique » |
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Institutions
Président | Mohamed Ould Ghazouani |
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Siège | Addis-Abeba |
Président | Moussa Faki |
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Siège | Addis-Abeba |
Président | Fortune Charumbira |
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Siège | Midrand |
États membres | 55 États membres |
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Langues officielles | arabe, anglais, français, portugais, espagnol, swahili et toute langues africaines[1] |
États suspendus | Burkina Faso, Guinée, Mali, Soudan, Niger, Gabon |
Superficie | 30 415 873 km2 |
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Population | 1 156 648 000 hab. (2014) |
Densité | 38,02 hab./km2 |
Charte de l'OUA | |
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Traité d'Abuja | |
Déclaration de Syrte | |
Acte constitutif |
Monnaie | Union monétaire africaine (projet) |
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PIB | 2 849 milliards USD |
PIB/hab. | 2 943,76 USD/hab |
Hymne | L'Africaine |
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Gentilé | Africain, Africaine |
Fuseaux horaires | Essentiellement UTC-1 à +4 |
Site officiel | au.int/fr |
Son premier président est le Sud-Africain Thabo Mbeki, précédemment président de l'OUA.
Ses buts sont d'œuvrer à la promotion de la démocratie, des droits humains et du développement à travers l'Afrique, surtout par l'augmentation des investissements extérieurs par l'intermédiaire du programme du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD). Ce programme considère que la paix et la démocratie sont des préalables indispensables au développement durable.
L'un des objectifs de l'UA consiste en la création d'une banque centrale de développement.
La première tentative d'union politique en Afrique est envisagée en par Barthélemy Boganda en vue de la création des États unis de l'Afrique latine. Le 23 novembre 1958, en Afrique de l'Ouest, l'Union Ghana-Guinée est créée. En , elle est renommée Union des États africains. Deux ans plus tard, en , le Mali adhère à l'Union. Celle-ci, d'inspiration marxiste, est menée par les révolutionnaires africains Kwame Nkrumah (du Ghana), Modibo Keïta (du Mali) et Sékou Touré (de Guinée).
L'Union prend fin en 1962 quand la Guinée se rapproche des États-Unis sans respecter l'opinion de ses partenaires socialistes.
Le est créée l'ancêtre de l'Union africaine, l'Organisation de l'unité africaine (OUA), par 32 États[3]. Son siège est établi à Addis-Abeba en Éthiopie, dans l'African Union Headquarters.
En 1984, de nombreux États membres de l'OUA soutiennent l'adhésion de la République arabe sahraouie démocratique, territoire contesté dont 20 % seulement est contrôlé par le Front Polisario (mouvement nationaliste sahraoui) et 80 % par le Maroc[4],[5]. En protestation à l'adhésion de la République sahraouie, le Maroc se retire de l'OUA. Le Zaïre, allié du Maroc, s'oppose quant à lui à l'adhésion de la République sahraouie et organise un boycott de l'Organisation de 1984 à 1986[6]. Certains États membres ont par la suite retiré leur soutien à la République sahraouie[7]. Cependant, le , lors du sommet des chefs d'État et de gouvernement organisé à Kigali au Rwanda, le roi Mohammed VI annonce l'intention pour son pays de réintégrer l'organisation[8]. L'Union africaine réintègre le Maroc le [9].
Le est conclu le traité d'Abuja[10] qui prévoit explicitement la création d'un marché commun à l'ensemble du continent avant 2025.
L'impulsion visant à relancer le processus d'intégration politique, qui apparaît indispensable aux yeux des dirigeants africains pour la croissance économique du continent, est donnée en 1998 par Mouammar Kadhafi, alors « Guide de la révolution » de la Jamahiriya arabe libyenne. Le est signée la déclaration de Syrte qui fixe l'objectif de la création d'une Union africaine. La déclaration rappelle dans ses premières lignes les idéaux des pères fondateurs de l'OUA et notamment ceux du panafricanisme. Cependant, comme lors de la création de l'OUA, les conceptions fédéralistes et les souverainistes s'affrontent. Selon les analyses, le résultat est une organisation de compromis.
Le traité créant l'Union africaine, appelé Acte constitutif de l'Union africaine, est signé le 11 juillet 2000 à Lomé, au Togo.
Ce n'est que le , soit deux ans après la signature de son traité constitutif, que l'Union africaine se substitue à l'OUA. Un an plus tard, en , à l'occasion du sommet de Maputo (au Mozambique), sont mises en place certaines institutions dont la Commission de l'Union africaine, le Parlement panafricain et le Conseil de paix et de sécurité (CPS).
Les États-Unis nomment pour la première fois un ambassadeur auprès de l'UA, Cindy Courville, en . C'est le premier ambassadeur d'un pays non africain auprès de cette organisation.
Le , 44 États membres de l'Union africaine signent un accord établissant la Zone de libre-échange continentale, qualifié de « moment historique » par le président de la Commission de l'Union africaine Moussa Faki[11].
Signature Entrée en vigueur Nom du traité |
1961 1961 |
1963 1963 Charte de l'OUA |
1991 1994 Traité d'Abuja |
1999 2002 Déclaration de Syrte |
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Organisation de l'unité africaine (OUA) | Communauté économique africaine : | ||||||||||||
Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD) | |||||||||||||
Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA) | |||||||||||||
Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) | |||||||||||||
Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC) | |||||||||||||
Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) | |||||||||||||
Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) | |||||||||||||
Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) | |||||||||||||
Union du Maghreb arabe (UMA) | |||||||||||||
Groupe de Casablanca | Union africaine (AU) | ||||||||||||
Groupe de Monrovia | |||||||||||||
Il y a actuellement 55 membres de l'UA après la réintégration du Maroc le , soit tous les pays d'Afrique à l'exception du Somaliland (qui n'est reconnu par aucun État).
Nom français (forme courte) |
Année d'adhésion à l'OUA |
Code | Nom local (forme courte) |
Forme longue | Capitale | Langue(s) officielle(s) | Monnaie | Statut |
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Afrique du Sud | 1994 | ZA | South Africa, Suid-Afrika, YaseMzantsi Afrika, YaseNingizimu Afrika, Sewula Afrika | République d'Afrique du Sud | Pretoria (administrative) Le Cap (législative) Bloemfontein (judiciaire) |
Anglais, afrikaans, ndébélé (isindebele), xhosa (isixhosa), zoulou (isizulu), sotho du Nord (sepedi), sotho du Sud (sesotho), tswana (setswana), siswati (siSwati), venda (tshivenda), tsonga (xitsonga) |
Rand | Membre |
Algérie | 1963 | DZ | الجزائر (al-Jazā'ir)
ⴷⵣⴰⵢⵔ (Dzayer) |
République algérienne démocratique et populaire | Alger | Arabe, tamazight | Dinar algérien | Membre |
Angola | 1979 | AO | Angola | République d'Angola | Luanda | Portugais | Kwanza | Membre |
Bénin | 1963 | BJ | Bénin | République du Bénin | Porto-Novo | Français | Franc CFA | Membre |
Botswana | 1966 | BW | Botswana | République du Botswana | Gaborone | Tswana, anglais | Pula | Membre |
Burkina Faso | 1963 | BF | Burkina Faso | Burkina Faso | Ouagadougou | Français | Franc CFA | Suspendu |
Burundi | 1963 | BI | Burundi, Uburundi | République du Burundi | Bujumbura | Kirundi, français, anglais | Franc burundais | Membre |
Cameroun | 1963 | CM | Cameroun Cameroon |
République du Cameroun | Yaoundé | Anglais, français | Franc CFA | Membre |
Cap-Vert | 1975 | CV | Cabo Verde | République du Cap-Vert | Praia | Portugais | Escudo cap-verdien | Membre |
République centrafricaine | 1963 | CF | République centrafricaine | République centrafricaine | Bangui | Français, sango | Franc CFA | Membre |
Comores | 1975 | KM | لاتحاد ﺍﻟﻘﻤﺮي Comores Komori |
Union des Comores | Moroni | Comorien, arabe, français | Franc comorien | Membre |
République du Congo | 1963 | CG | Congo, Congo-Brazzaville | République du Congo | Brazzaville | Français | Franc CFA | Membre |
République démocratique du Congo | 1963 | CD | Congo, Congo-Kinshasa | République démocratique du Congo | Kinshasa | Français | Franc congolais | Membre |
Côte d'Ivoire | 1963 | CI | Côte d'Ivoire | République de Côte d'Ivoire | Yamoussoukro (politique) Abidjan (économique) |
Français | Franc CFA | Membre |
Djibouti | 1977 | DJ | جمهورية جيبوتي, Djibouti, Gabuutih Ummuuno, Jamhuuriyadda Jabuuti | République de Djibouti | Djibouti | Français, arabe, somali, afar | Franc Djibouti | Membre |
Égypte | 1963 | EG | مصر (Masr) | République arabe d'Égypte | Le Caire | Arabe | Livre égyptienne | Membre |
Érythrée | 1993 | ER | ሃገረ ኤርትራ, Hagere Ertra, دولة إرتريا, Dawlat Iritriya, State of Eritrea | État d'Érythrée | Asmara | Tigrigna, arabe, anglais | Nakfa érythréen | Membre |
Éthiopie | 1963 | ET | ኢትዮጵያ (Ītyōṗṗyā) | République démocratique fédérale d'Éthiopie | Addis-Abeba | Aucune Amharique (langue de travail) |
Birr | Membre |
Eswatini | 1968 | SZ | Eswatini, Swatini | Royaume d'Eswatini | Mbabane (administrative et judiciaire), Lobamba (royale et législative) |
Anglais, swati | Lilangeni | Membre |
Gabon | 1963 | GA | Gabon | République gabonaise | Libreville | Français | Franc CFA | Suspendu |
Gambie | 1965 | GM | Gambia | République de Gambie | Banjul | Anglais | Dalasi | Membre |
Ghana | 1963 | GH | Ghana | République du Ghana | Accra | Anglais | Cedi | Membre |
Guinée | 1963 | GN | Guinée | République de Guinée | Conakry | Français | Franc guinéen | Suspendu |
Guinée-Bissau | 1973 | GW | Guinée-Bissau | République de Guinée-Bissau | Bissau | Portugais | Franc CFA | Membre |
Guinée équatoriale | 1968 | GQ | Guinea Ecuatorial, Guinée équatoriale, República da Guiné Equatorial | République de Guinée équatoriale | Malabo | Espagnol, français, portugais | Franc CFA | Membre |
Kenya | 1963 | KE | Kenya | République du Kenya | Nairobi | Anglais, swahili | Shilling kényan | Membre |
Lesotho | 1966 | LS | Lesotho | Royaume du Lesotho | Maseru | Anglais, sesotho | Loti | Membre |
Liberia | 1963 | LR | Liberia | République du Liberia | Monrovia | Anglais | Dollar libérien | Membre |
Libye | 1963 | LY | ليبيا (Lībiyya) | État de Libye (anciennement Jamahiriya arabe libyenne) | Tripoli | Arabe | Dinar libyen | Membre |
Madagascar | 1963 | MG | Madagasikara et Repoblikan'i Madagasikara | République de Madagascar | Antananarivo | Malgache, français | Ariary | Membre |
Malawi | 1964 | MW | Malawi, Malaŵi | République du Malawi | Lilongwe | Anglais, chichewa | Kwacha malawien | Membre |
Mali | 1963 | ML | Mali | République du Mali | Bamako | Français, bambara | Franc CFA | Suspendu |
Maroc | 1963-1984
2017- |
MA | Maroc المملكة المغربية ⵜⴰⴳⵍⴷⵉⵜ ⵏ ⵍⵎⵖⵔⵉⴱ |
Royaume du Maroc | Rabat | Arabe, amazighe | Dirham marocain | Membre |
Maurice | 1968 | MU | Mauritius | République de Maurice | Port-Louis | Anglais | Roupie mauricienne | Membre |
Mauritanie | 1963 | MR | موريتانيا (Mūrītāniyyah), Mauritanie | République islamique de Mauritanie | Nouakchott | Arabe, français (de facto) | Ouguiya | Membre |
Mozambique | 1975 | MZ | Moçambique | République du Mozambique | Maputo | Portugais | Metical | Membre |
Namibie | 1990 | NA | Namibia | République de Namibie | Windhoek | Anglais | Dollar namibien | Membre |
Niger | 1963 | NE | Niger | République du Niger | Niamey | Français | Franc CFA | Suspendu |
Nigeria | 1963 | NG | Nigeria | République fédérale du Nigéria | Abuja | Anglais | Naira | Membre |
Ouganda | 1963 | UG | Uganda | République d'Ouganda | Kampala | Anglais, swahili | Shilling ougandais | Membre |
Rwanda | 1963 | RW | Rwanda | République du Rwanda | Kigali | Kinyarwanda, français, anglais, swahili | Franc rwandais | Membre |
République arabe sahraouie démocratique | 1982 | EH | الجمهورية العربية الصحراوية الديمقراطية (Al-Jumhūrīyya al-`Arabīyya aṣ-Ṣaḥrāwīyya ad-Dīmuqrāṭīyya), República Árabe Saharaui Democrática | République arabe sahraouie démocratique | Laâyoune (proclamée, sous contrôle marocain) Bir Lehlou (capitale temporaire) Camps de Tindouf (siège des institutions) |
Arabe, espagnol (seconde langue administrative) | Peseta sahraouie | Membre |
Sao Tomé-et-Principe | 1975 | ST | Sao Tomé-et-Principe | République démocratique de Sao Tomé-et-Principe | São Tomé | Portugais | Dobra | Membre |
Sénégal | 1963 | SN | Sénégal | République du Sénégal | Dakar | Français | Franc CFA | Membre |
Seychelles | 1976 | SC | Seychelles, Sesel | République des Seychelles | Victoria | Français, anglais, créole seychellois | Roupie seychelloise | Membre |
Sierra Leone | 1963 | SL | Sierra Leone | République de Sierra Leone | Freetown | Anglais | Leone | Membre |
Somalie | 1963 | SO | Soomaaliya, الصومال | République fédérale de Somalie | Mogadiscio | Somali, arabe | Shilling somalien Dollar américain |
Membre |
Soudan | 1963 | SD | السودان (as-Sūdān), Sudan | République du Soudan | Khartoum | Arabe, anglais | Livre soudanaise | Suspendu |
Soudan du Sud[Nota 1] | 2011 | SS | South Sudan | République du Soudan du Sud | Djouba | Anglais | Livre sud-soudanaise | Membre |
Tanzanie | 1964 | TZ | Tanzania | République unie de Tanzanie | Dodoma | Aucune | Shilling tanzanien | Membre |
Tchad | 1963 | TD | Tchad, تشاد (Tshād) | République du Tchad | N'Djaména | Français, arabe | Franc CFA | Membre |
Togo | 1963 | TG | Togo | République togolaise | Lomé | Français | Franc CFA | Membre |
Tunisie | 1963 | TN | تونس (Tūnis) | République tunisienne | Tunis | Arabe | Dinar tunisien | Membre |
Zambie | 1964 | ZM | Zambia | République de Zambie | Lusaka | Anglais | Kwacha zambien | Membre |
Zimbabwe | 1980 | ZW | Zimbabwe | République du Zimbabwe | Harare | Anglais, shona, sindebele | Dollar américain | Membre |
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Les territoires africains contrôlés par l'Espagne (îles Canaries, Ceuta et Melilla), le Portugal (Madère), le Royaume-Uni (Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha) et la France (Mayotte et La Réunion) sont hors de la juridiction de l'UA.
Selon les articles 4, paragraphe (p) et 30 de l'Acte constitutif de l'Union africaine de 2000[12], l'Union « [condamne et rejette] des changements anticonstitutionnels de gouvernement » et considère que « les Gouvernements qui accèdent au pouvoir par des moyens anticonstitutionnels ne sont pas admis à participer aux activités de l'Union ». Sur les fondements de ces articles, l'Union africaine a suspendu plusieurs États.
Les anciens États suspendus sont :
En date du mois de février 2023, peu après le sommet tenu en Éthiopie, l'UA confirme la suspension de quatre membres[18], auxquels s'ajoute le Niger en août 2023 :
En mai 2004, la Commission de l'Union africaine émettait un Plan stratégique dans lequel, pour la première fois, le continent africain dénonçait l'occupation étrangère de pays ou territoires considérés comme africains. Au total, huit territoires sont mentionnés[26].
États | Espagne | France | Portugal | Royaume-Uni |
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Territoires contestés | Îles Canaries Plazas de soberanía |
Îles Éparses de l'océan Indien Mayotte La Réunion |
Madère | Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha |
Israël est observateur de l'OUA jusqu'en 2002, année au cours de laquelle l'OUA devient l'Union africaine[27]. Israël, qui entretient des relations diplomatiques avec 46 des 55 pays de l'Union africaine, se voit accorder une place d'observateur de l'UA le 22 juillet 2021[28],[29]. Les pays d'Afrique du Nord, à l'exception du Maroc, ainsi que ceux de l'Afrique australe font partie des principaux États du continent à être opposées à cette nomination[30]. En , le statut d'observateur d'Israël est suspendu alors que l'État mène une opération militaire critiquée dans la bande de Gaza dans le cadre de la guerre Israël-Hamas[31].
La transformation de l'Organisation de l'unité africaine a entraîné un certain nombre d'évolutions puisque l'Union européenne a servi de modèle à la nouvelle Union africaine. Ainsi, les nouvelles institutions témoignent, au moins dans leurs formes, d'une intention de partage de l'autorité. En effet, au sein de l'OUA, la seule source de décision est la Conférence des chefs d'État. Nouvel organe, le Conseil économique, social et culturel (ECOSOCC) est lui composé de membres de la société civile. Enfin, le secrétariat général de l'OUA est remplacé par la Commission, qui a un pouvoir d'initiative et non plus seulement exécutif.
Le principal sujet de débat lors du sommet de à Accra au Ghana, est la création d'un gouvernement d'Union[32] afin de créer, à terme, les États-Unis d'Afrique. Une étude sur un gouvernement de l'Union est adoptée fin 2006[33], et proposa plusieurs options pour mener à son terme le projet d'Union africaine. Ce sujet entraîne des divisions parmi les États africains, certains (notamment la Libye sous Kadhafi) ayant une vision maximaliste d'un tel gouvernement, avec notamment une armée de l'Union africaine ; et d'autres (dont les États du sud de l'Afrique) soutenant un renforcement des structures existantes, avec quelques réformes pour s'adapter aux défis administratifs et politiques en rendant la Commission de l'Union africaine et les autres institutions pleinement opérationnelles.
À la suite du sommet d'Accra, la Conférence de l'Union africaine trouve un accord, sous la forme d'une déclaration, pour passer en revue le fonctionnement de l'Union afin de déterminer si celle-ci pouvait évoluer vers un gouvernement de l'Union[34]. La Conférence s'accorda sur :
La déclaration évoque en dernier lieu l'« importance d'impliquer les peuples africains, dont les Africains de la Diaspora, dans le processus menant à la formation d'un gouvernement de l'Union ».
À la suite de la décision, un panel de personnalités est appelé pour constituer le Comité d'audit. L'équipe commence ses travaux le . L'examen est présenté à la Conférence de l'Union lors du sommet de à Addis Abeba. Cependant, aucune décision finale n'est prise concernant les recommandations, et un Comité de dix chefs d'État est désigné pour étudier le résultat de l'examen et soumettre un rapport lors du sommet de en Égypte[35]. En , la décision est une nouvelle fois reportée pour un « débat final » au sommet du 2009 à Addis Abeba.
Le , la déclaration finale du Sommet conduit à la transformation de la Commission de l'Union africaine en Autorité de l'Union africaine aux compétences renforcées[36].
L'emblème de l'Union africaine se compose d'un ruban d'or portant de petits anneaux rouges se chevauchant, de feuilles de palmier qui poussent autour d'un cercle d'or extérieur et un cercle intérieur vert, dans lequel l'or est une représentation de l'Afrique. La carte de l'Afrique, sans frontières, représente l'unité du continent africain. Le cercle doré symbolise les richesses de l'Afrique et son avenir. Les feuilles de palmiers représentent la paix. Le cercle vert symbolise les espoirs et aspirations de l'Afrique. Enfin, le cercle rouge représente la solidarité africaine et le sang versé pour sa libération[37].
Lors du 8e Sommet de l'Union africaine, qui se déroule à Addis-Abeba les 29 et , les chefs d'État et de gouvernement décident de lancer un concours pour la sélection d'un nouveau drapeau de l'Union. Ils conseillent alors l'usage d'un fond vert pour représenter l'Afrique, et des étoiles pour représenter ses États membres. La Commission de l'Union organise alors la compétition et reçoit cent-six propositions provenant des citoyens de dix-neuf pays africains et de deux pays de la diaspora. Ces propositions sont examinées par un panel d'experts nommé par la Commission de l'Union[réf. nécessaire].
Lors de la 13e session ordinaire de la Conférence, les chefs d'État et de gouvernement examinent le rapport du panel et sélectionne une des propositions. L'Union africaine adopte un nouveau drapeau lors de la 14e session ordinaire de la Conférence à Addis Abeba en 2010. Le drapeau est désormais officiellement celui de l'Union africaine et remplace l'ancien.
L'ancien drapeau de l'Union africaine se composait d'une large bande horizontale verte en haut, bordée d'une mince bande jaune. En dessous se trouve une large bande blanche portant l'emblème de l'organisation, bordée d'une mince bande jaune, elle-même bordée une large bande verte tout en bas. L'emblème de l'Union africaine au centre d'une large rayure blanche, une autre bande d'or étroite et une finale large rayure verte.
Enfin, l'Union africaine a adopté un nouvel hymne appelé Hymne africain ou L'Africaine[37].
L'essentiel des institutions et organes de l'Union africaine est rassemblé au sein d'un complexe immobilier (en) situé dans le quartier de Kera à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, à côté de l'ancien siège de l'organisation. Cet ensemble est offert par la Chine qui entretient globalement de bonnes relations diplomatiques et commerciales avec le continent africain[38],[39].
Le bâtiment qui, avec 99 mètres de hauteur (soit 30 étages) est considéré par ses concepteurs comme le plus élevé de la ville, est érigé en deux ans et demi par 1 200 ouvriers chinois et éthiopiens sur le site de l'ancienne prison Alem Bekagn (en). Son coût serait de 200 millions de dollars (soit 154 millions d'euros), mobilier compris payé intégralement par les Chinois. Le complexe inauguré en comporte plusieurs salles de conférence dont une d'une capacité de 2 500 personnes, un amphithéâtre extérieur de 1 000 places, un centre commercial, un héliport et des bureaux pouvant accueillir 700 fonctionnaires[38],[39].
L'Union africaine se compose de plusieurs institutions et organes :
La Cour africaine de justice est créée par l'acte constitutif de l'Union africaine pour résoudre les problèmes d'interprétation des traités de l'Union[42]. Le protocole qui instaure la Cour africaine de justice est adopté en 2003 et entre en vigueur en 2008. Il est possible qu'elle soit remplacée par un protocole créant la Cour africaine de justice et des droits de l'homme, qui serait incorporé au sein de la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples. Elle aurait alors deux chambres, une traitant des affaires générales et l'autre concernant les droits de l'homme.
La Commission africaine des droits de l'homme et des peuples existe depuis 1986. Elle est établie par la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples et non pas par l'acte constitutif de l'Union africaine. La Cour africaine des droits de l'homme et des peuples est établie en 2006 pour compléter les travaux de la Commission.
La Commission de l'Union africaine pour le droit international est créée le [43]. Elle est composée d'experts en droit international élus par les 55 États membres de l'Organisation. Son siège est fixé à Addis-Abeba. Cette commission est créée sur la base de l'article 5 de l'Acte constitutif de l'organisation[44]. Ses activités commencent en . Cet organe statutaire a une double mission : celle de conseil des organes de l'Union et une mission de prospection juridique. Elle peut à ce titre suggérer la révision de certains textes déjà adoptés, voire, des traités[45].
Il y a trois institutions économiques :
Cependant, ces institutions n'ont pas encore été établies, bien que les travaux du Comité de pilotage sur leur création soient terminés. À terme, l'Union africaine a pour objectif de se doter d'une monnaie unique (parfois appelé l'afro).
Le rôle des Communautés économiques régionales est un sujet très débattu dans le cadre de la mise en place d'une intégration continentale totale. Ce débat cherche à déterminer si l'intégration du continent doit se faire en un seul bloc unitaire, ou s'il doit passer, au préalable, par l'intégration des sous-régions. Le Plan d'action de Lagos de 1980, et le traité établissant la Communauté économique africaine (aussi dit traité d'Abuja), proposèrent la création de Communautés économiques régionales comme base de l'intégration africaine, avec l'instauration d'un calendrier organisant le passage d'une intégration régionale à continentale[48].
Il y a actuellement huit Communautés économiques régionales reconnues par l'Union, chacune établie par des traités régionaux différents. Il s'agit de :
Souvent, ces Communautés se superposent, certains de leurs membres étant parfois membres de plusieurs d'entre elles. La question de leur rationalisation est pendant plusieurs années — et c'est le thème du Sommet de Banjul de 2006. En , lors du sommet d'Accra, la Conférence décide d'adopter un protocole sur les relations entre l'Union africaine et les Communautés économiques régionales[49]. Ce protocole vise à faciliter l'harmonisation des politiques et d'assurer la conformité avec le traité d'Abuja et le calendrier du Plan d'action de Lagos.
En 2006, l'Union africaine décide de créer un Comité « pour considérer la mise en place d'un système de rotation entre les régions » en relation avec la présidence. Des controverses naissent au sommet de 2006 quand le Soudan annonce sa candidature pour la présidence de l'Union, en tant que représentant de la région est-africaine. Plusieurs États membres refusent de soutenir le Soudan à cause des tensions au Darfour. Le Soudan retire immédiatement sa candidature et le Président Denis Sassou-Nguesso de la République du Congo est élu pour un mandat de un an. Lors du sommet de , Sassou-Nguesso est remplacé par le John Agyekum Kufuor du Ghana, en dépit d'une autre tentative soudanaise pour prendre la présidence. En 2007 lors du 50e anniversaire de l'indépendance du Ghana, un moment symbolique pour le pays qui détient la présidence, un sommet de mi-mandat est organisé pour discuter du Gouvernement de l'Union. En , le Président Jakaya Kikwete de Tanzanie prend la présidence, représentant la région est-africaine[50].
L'UA est très fortement financée par les aides des pays occidentaux (à 73 % en 2017)[51].
En 2016, les chefs d'État de l'UA votent le principe d'une taxe de 0,2 % sur les importations commerciales effectuées par les pays membres afin de rendre l'UA indépendante financièrement des occidentaux. La mise en place effective de la taxe est cependant repoussée à 2018. En , les chefs d'État de l'Union africaine adoptent à l'unanimité la mise en place de cette taxe. La taxe pourrait financer l'UA à hauteur de 1,2 milliard d'euros[51],[52]. En , 14 États membres mettent cette taxe en place et 23 autres sont en train de le faire[53].
L'UA adopte son budget annuel pour 2019 en . Il se monte à 681 millions de dollars américains dont 273 millions pour les opérations de maintien de la paix, 250 millions pour les programmes de l'UA et 158 millions pour le budget de fonctionnement[53].
L'OUA, ancêtre de l'UA prônait le respect de la souveraineté et la non-ingérence. À l'inverse, l'UA se donne un droit d'ingérence dans certaines situations (génocide, crimes de guerre). Elle joue depuis sa création un rôle dans ce domaine.
Les deux acteurs au sein de l'UA agissant dans ce domaine sont le président de la Conférence des chefs d'État et le Conseil de paix et de sécurité (CPS).
Pour l'ancien président de l'Union africaine Jean Ping, les tentatives de médiations de l'Union africaine sont mises à mal par certains pays occidentaux, citant l'exemple de la Côte d'Ivoire et de la Libye en 2011[54].
En réponse à la mort de Gnassingbé Eyadema, président du Togo, le , les chefs d'États de l'Union africaine considèrent la nomination de son successeur Faure Gnassingbé comme un coup d'État militaire[55]. La constitution du Togo prévoyait que le président du Parlement devait prendre l'intérim en cas de décès du président. Dès lors, ce dernier doit convoquer une élection présidentielle pour choisir le nouveau président dans un délai de 60 jours. La contestation de l'UA force Gnassingbé à tenir une élection. Finalement, il est élu président officiellement le malgré d'importantes allégations de fraude.
Le , un coup d'État en Mauritanie entraine la suspension du pays de toutes activités internationales. Le Conseil militaire qui prend contrôle de la Mauritanie promet l'organisation d'élections dans les deux ans. Ces élections se déroulent début 2007. Il s'agit des premières élections de Mauritanie généralement considérées comme au-dessus des standards acceptables. À la suite des élections, la Mauritanie est réintégrée dans l'Union. Cependant, le , un nouveau coup d'État démet le gouvernement élu en 2007. L'UA annonce dès lors la suspension de la Mauritanie[56].
La crise politique au Zimbabwe est débattue par l'Union africaine mais aussi par la Communauté de développement d'Afrique australe. Au niveau de l'Union africaine, la situation au Zimbabwe est l'objet de discussions controversées au Conseil exécutif après la remise des rapports de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples. Lors du 11e Sommet de l'Union africaine, qui se tient à Charm el Cheik, en Égypte, en , le Zimbabwe est le principal sujet de discussions de certains États, dont le Sénégal, le Bénin, le Burkina Faso, la Zambie, le Botswana, le Nigeria, le Kenya, et d'autres. Ceux-ci soutiennent une action forte contre le Zimbabwe en réponse aux problèmes posés par le second tour de l'élection présidentielle se tenant en juin. Le Premier ministre du Kenya Raila Odinga appela, parmi d'autres, à la suspension de Robert Mugabe[57]. Toutefois, une résolution est finalement adoptée, celle-ci ne prend pas de sanction contre le gouvernement de Robert Mugabe mais exhorte les principaux partis du Zimbabwe à négocier pour résoudre leurs différends[58].
Le 14 février 2022, l'Union africaine appelle à la fin des sanctions internationales contre le Zimbabwe, affirmant que ces sanctions ont des effets négatifs sur la population du pays[59].
Un des objectifs de l'Union africaine est de « promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité du continent »[60]. Parmi ces principes se trouve la « résolution pacifique des conflits parmi les États membres de l'Union au travers des moyens appropriés décidés par l'Assemblée »[61]. Le premier organe chargé de mettre en œuvre ces objectifs et principes est le Conseil de paix et de sécurité (CPS). Le CPS a le pouvoir, entre autres, d'autoriser des missions de soutien de la paix, d'imposer des sanctions en cas de changements inconstitutionnels de gouvernement, et de « prendre des initiatives et des actions jugées appropriées » en réponse à des conflits en cours ou potentiels. Le CPS est un organe décisionnel de plein droit, et ses décisions sont contraignantes pour les États membres.
L'article 4(h) de l'Acte constitutif, repris dans l'article 4 du Protocole de l'acte constitutif du CPS, reconnaît aussi le droit, pour l'Union, d'intervenir dans les États membres dans les cas de crimes de guerre, génocide et crimes contre l'humanité. Tout décision d'intervention dans un État membre prise en vertu de l'article 4 de l'Acte constitutif doit l'être par la Conférence sur recommandation du CPS.
Depuis sa première rencontre en 2004, le CPS est actif lors des crises au Darfour, aux Comores, en Somalie, en République démocratique du Congo, au Burundi, en Côte d'Ivoire et dans d'autres pays. Il a adopté des résolutions mettant en place les opérations de maintien de la paix de l'Union africaine en Somalie et au Darfour et à imposer des sanctions contre les personnes remettant en cause la paix et la sécurité (telles que l'interdiction de voyager, le gel des avoirs, etc.). Le Conseil supervise la mise en place d'une « force de réserve » pour servir de force de paix africaine permanente[62].
Depuis le début des années 1990, la Somalie se trouvait sans gouvernement central fonctionnel. Un accord de paix, qui visait à mettre fin à la guerre civile qui commence par la chute du régime de Siad Barre, est signé en 2006 après plusieurs années de pourparlers. Toutefois, le nouveau gouvernement est presque immédiatement menacé par les violences. Pour soutenir temporairement la base militaire du gouvernement, des soldats de l'Union, environ 8 000 hommes, sont envoyés à Mogadiscio à partir de en tant que force de maintien de la paix[63]. L'Érythrée rappela ses ambassadeurs auprès de l'Union africaine le [64] après que celle-ci eut demandé au Conseil de sécurité des Nations unies de leur imposer des sanctions du fait de leur soutien supposé aux islamistes somaliens qui tentaient de renverser le gouvernement fédéral de transition de Somalie, le gouvernement internationalement reconnu de la Somalie qui détient le siège de la Somalie à l'Union africaine[65]. Le , le Conseil de sécurité vota la résolution 1907, qui imposa un embargo sur l'Érythrée, des interdictions de séjours pour les dirigeants érythréens, et le gel des avoirs pour les officiels érythréens. L'Érythrée critiqua fortement la résolution. En , l'Érythrée rétablit sa mission auprès de l'Union africaine à Addis Abeba[66].
En réponse au conflit du Darfour au Soudan, l'Union africaine a déployé 7 000 soldats de maintien de la paix, originaires principalement du Rwanda et du Nigeria. Bien que la conférence des donateurs, qui se tient à Addis-Abeba en 2005, ait permis d'amasser des fonds pour financer les soldats de maintien de la paix pour l'année en cours et la suivante, l'UA déclare au cours de l'année 2006 que les soldats se retireraient à la fin septembre de cette année – date à laquelle son mandat expire[67]. Le Dr Eric Reeves a critiqué les forces de maintien de la paix en déclarant que celles-ci étaient souvent inefficaces du fait du manque de fonds, de personnels et d'expertise. La taille de la zone à surveiller, à peu près la taille de la France, a rendu encore plus difficile de soutenir une mission efficace. En , le Congrès des États-Unis a accordé 173 millions de dollars pour soutenir les forces de l'UA. Le Genocide Intervention Network a appelé les Nations unies (ONU) ou l'OTAN à intervenir pour augmenter et/ou remplacer les forces de maintien de la paix de l'UA. L'ONU a envisagé le déploiement de forces de maintien de la paix, même si elle ne serait intervenues qu'à partir d'[68]. La mission sous-financée et mal équipée de l'UA, qui devait expirer le , est prolongée jusqu'au et a fusionné avec la Mission conjointe des Nations unies et de l'Union africaine au Darfour en . En , l'Union africaine a cessé de coopérer avec la Cour pénale internationale, en refusant de reconnaître le mandat d'arrêt international qu'elle avait émis à l'encontre du dirigeant soudanais Omar el-Bechir pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité[69]. L'Union ne procéda pas à son arrestation lors de ses visites dans les États parties au Statut de Rome[70]. Cela s'explique notamment par les relations tendues entre l'Union africaine et la Cour pénale internationale. En effet, cette dernière voit sa légitimité remise en cause par des accusations de colonialisme en ne poursuivant que des Africains[71].
L'Union africaine chercha à s'imposer comme médiateur au début de la Guerre civile libyenne de 2011 en formant un comité ad hoc de cinq présidents (le président congolais Denis Sassou Nguesso, le président malien Amadou Toumani Touré, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, le président sud-africain Jacob Zuma, et le président ougandais Yoweri Museveni) pour mettre en place une trêve[72]. Cependant, le début de l'intervention militaire menée par l'OTAN en empêcha le Comité de se rendre en Libye pour rencontrer le dirigeant libyen et ancien président de l'Union africaine (en 2010) Mouammar Kadhafi[73]. En tant qu'Union, l'UA se détache nettement de la décision du Conseil de sécurité des Nations unies de créer une zone d'exclusion aérienne en Libye[74], bien que quelques États membres, tels que le Botswana[75], le Gabon[76], la Zambie[77], et d'autres exprimèrent leur soutien à la résolution.
En conséquence de la défaite de Kadhafi à la Seconde bataille de Tripoli, la bataille décisive de la guerre, en , la Ligue arabe vota la reconnaissance du Conseil national de transition comme gouvernement légitime du pays avant la tenue d'élections[78]. Cependant, bien que le Conseil ait été reconnu par plusieurs États membres de l'Union, dont deux sont aussi membres de la Ligue arabe[79],[80], le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine posa son veto à la reconnaissance le , insistant sur le fait qu'un cessez-le-feu devait être conclu et qu'un gouvernement d'union nationale devait être formé par les deux partis lors de la guerre civile[81]. Un certain nombre d'États membres de l'Union à la tête desquels se trouvaient l'Éthiopie, le Nigeria et le Rwanda demandèrent que l'UA reconnaisse le CNT comme autorité gouvernementale d'intérim[82],[83] et plusieurs autres États membres reconnurent le CNT sans prendre en compte la décision du Conseil de paix et de sécurité[84],[85]. Cependant, l'Algérie[86] et le Zimbabwe[87] indiquent qu'ils ne reconnaîtraient pas le CNT, l'Afrique du Sud exprime quant à elle des réserves[88],[89].
Le , l'Union africaine reconnait officiellement le CNT comme représentant légitime de la Libye[90].
L'Union africaine dispose de 2 agences de santé continentales[91] : l'Agence africaine du médicament (AMA), créée en 2021, et les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC), lancés en 2017[92].
Les pandémies de VIH et SIDA sont l'un des principaux problèmes auxquels doit faire face l'Afrique, devant les conflits armés. L'Afrique subsaharienne, particulièrement le sud de l'Afrique, est de loin la région la plus concernée au monde. Bien que la mesure des taux de prévalence du VIH s'avère un défi méthodologique, il s'avère que plus de 20 % de la population sexuellement active de nombreux pays d'Afrique australe peut être infectée. L'Afrique du Sud, le Botswana, le Kenya, la Namibie et le Zimbabwe voient ainsi leur espérance de vie moyenne diminuer de 6,5 ans. Les effets sur l'Afrique du Sud menacent de manière significative la croissance du PIB, et par conséquent les exportations et importations du continent.
Pour lutter contre la Covid-19, l'Union africaine met en place un groupe de travail appelé African Vaccine Acquisition Task Team (Avatt) dont le but est d'acquérir des vaccins. En janvier 2021, l'Union africaine obtient la promesse de 670 millions de doses de vaccin (Covishield) contre la Covid-19. Ces doses seront disponibles dans les deux prochaines années. L'UA souhaite qu'au moins 60 % de la population africaine soit vaccinée contre la Covid-19 d'ici 2022 ce qui nécessite 1,5 milliard de vaccins[93],[94].
Les États membres de l'Union africaine coordonnent leur politique étrangère à travers celle-ci, en plus de conduire leur propre politique étrangère individuelle. L'UA représente les intérêts des peuples africains en général auprès des organisations internationales ; par exemple, elle dispose du statut d'observateur à l'Assemblée générale des Nations unies. L'Union africaine et les Nations unies travaillent en tandem pour aborder les questions de préoccupations communes dans divers domaines.
L'Union africaine maintient des représentations diplomatiques spéciales auprès des États-Unis, de la Chine et de l'Union européenne[95].
L'Union africaine intègre officiellement le G20 à l'occasion du sommet du G20 de 2023 à New Delhi, devenant son 21e membre[96].
L'Union africaine s'étend sur tout le continent africain et de plusieurs îles plus éloignées et des territoires considérés comme occupés. Par conséquent, la géographie de l'Union africaine est très diversifiée, comprenant le plus grand désert chaud du monde (le Sahara), de grandes jungles et savane, et le plus long fleuve du monde : le Nil.
L'Union africaine s'étend sur 29 922 059 km2, avec 24 165 km de côtes. La majeure partie de l'Union se trouve sur l'espace continental, à l'exception de l'île de Madagascar qui représente cependant 2 % de sa superficie totale.
Le PIB nominal des États membres de l'Union africaine s'élevait à 1 627 milliards de dollars. Le PIB en parité de pouvoir d'achat de l'Union africaine s'élevait à 2 849 milliards de dollars, la plaçant à la huitième place mondiale, derrière la France et devant l'Italie[97],[98],[99].
Les objectifs futurs de l'Union africaine comportent notamment la création d'une zone de libre échange, d'une union douanière, d'un marché unique, d'une banque centrale et d'une monnaie commune (cf. union monétaire africaine), établissant ainsi une union économique et monétaire.
En juillet 2021, l'Union Africaine a lancé la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAf), qui vise à créer un marché unique pour les biens et services en Afrique[100]. Les projets actuels consistent à établir une Communauté économique africaine avec une monnaie commune d'ici à 2023[101].
Le projet Open Sky (« ciel ouvert ») vise à doter l'Afrique d'un marché unique du transport aérien. Il est lancé avec vingt-trois pays à partir du [102].
L'Union africaine était peuplée de 968 millions d'habitants en 2011. En 2023 les estimations portent la population à 1 394 millions d'habitants[103].
Il s'agit du continent où la fécondité est la plus élevée, ainsi le Niger détient le record mondial avec 7,1 enfants par femme[104].
La population de l'UA est très jeune : 41 % a moins de 15 ans. L'Ouganda et le Niger sont les pays les plus jeunes du monde : 49 % des habitants ont moins de 15 ans[104].
L'espérance de vie y est la plus basse au monde : 50 ans en Afrique subsaharienne[104].
L'acte constitutif de l'Union africaine dispose qu'elle doit « inviter et encourager la pleine participation de la diaspora africaine en tant qu'élément important pour le continent dans la construction de l'Union africaine ». Le gouvernement de l'Union africaine a défini la diaspora africaine comme étant « composée de personnes d'origine africaine vivant hors du continent, sans considération de leur citoyenneté et nationalité et qui souhaitent contribuer au développement du continent et construire une Union africaine »[105].
D'après l'acte constitutif de l'Union africaine, les langues de travail sont l'arabe, l'anglais, le français et le portugais, ainsi que, si possible, les langues africaines[106]. Un protocole amendant l'Acte constitutif, adopté en 2003, a ajouté à ces langues l'espagnol et le swahili ainsi que « toute autre langue africaine »[1]. Les six langues sont alors devenues des langues officielles de l'Union, et ne sont plus désignées sous le terme de « langue de travail »[1]. En pratique, la traduction des documents de l'Union dans les quatre langues de travail initiales entraînait des délais significatifs et des difficultés à mener à bien certains projets, mais ceux-ci sont résolus par l'introduction de nouveaux outils de traduction et de nouvelles méthodes de travail.
Fondée en 2001 sous les auspices de l'UA, l'Académie africaine des langues promeut l'usage et la perpétuation des langues africaines chez les Africains. L'UA fait de l'année 2006 l'« année des langues africaines »[107],[108].