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État mélanésien composé de 83 îles indépendant depuis 1980 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Vanuatu, en forme longue la république de Vanuatu ou république du Vanuatu[6], est un pays situé en mer de Corail et faisant partie de la Mélanésie. L'archipel est composé de 83 îles pour la plupart d'origine volcanique, à 539 km au nord-nord-est de la Nouvelle-Calédonie.
(ex-Nouvelles-Hébrides)
(bi) Ripablik blong Vanuatu
(en) Republic of Vanuatu
(fr) République de Vanuatu
Drapeau du Vanuatu |
Emblème du Vanuatu |
Devise | en bichelamar : Long God Yumi Stanap (« Nous nous tenons devant Dieu ») |
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Hymne |
en bichelamar : Yumi, Yumi, Yumi (« Nous, nous, nous ») |
Fête nationale | |
· Événement commémoré |
Forme de l'État | République |
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Président de la République | Nikenike Vurobaravu |
Premier ministre | Charlot Salwai |
Parlement | Parlement |
Langues officielles | Bichelamar, anglais et français |
Capitale | Port-Vila |
Plus grande ville | Port-Vila |
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Superficie totale |
12 189 km2 (classé 164e) |
Superficie en eau | Négligeable |
Fuseau horaire | UTC +11 |
Entité précédente | |
---|---|
Indépendance | Royaume-Uni • France (condominium des Nouvelles-Hébrides) |
Date |
Gentilé | Ni-Vanuatu ou Vanuatais, Vanouatais[1] ou, beaucoup moins usité, Vanuatuan[2] |
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Population totale (2020) |
298 333 hab. (classé 180e) |
Densité | 24,5 hab./km2 |
Monnaie |
Vatu (VUV ) |
---|
IDH (2021) | 0,607[3] (moyen ; 140e) |
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IDHI (2014) | 0,489[3] |
Coefficient de Gini (2019) | 32,3 %[4] |
Indice de performance environnementale (2022) | 36,9[5] (119e) |
Code ISO 3166-1 |
VUT, VU |
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Domaine Internet | .vu |
Indicatif téléphonique | +678 |
Organisations internationales | ONU OIF Commonwealth CPSFIP |
Peuplé à partir de 1 100 av. J.-C. par des Austronésiens porteurs de la civilisation Lapita, l'archipel accueille, quelques siècles plus tard, des Mélanésiens venus des archipels de Nouvelle-Guinée. Le profil génétique du Vanuatu résulte essentiellement du métissage entre ces deux populations, austronésienne et mélanésienne, déployé sur plusieurs siècles.
Le premier Européen à aborder l'archipel est le Portugais Quirós, en 1606. Au siècle suivant, James Cook lui donne le nom de « Nouvelles-Hébrides ». Il connaît ensuite une colonisation lente et discontinue depuis son exploration par les Européens à la fin du XVIIIe siècle jusqu'à la fin du XIXe siècle. Il fit alors l'objet d'un conflit d'intérêts entre la France et le Royaume-Uni qui décidèrent en 1904 de mettre en place une administration conjointe.
C'est ainsi que fut instauré, de 1906 à 1980, le condominium des Nouvelles-Hébrides, faisant de ces îles océaniennes une colonie gérée conjointement par deux puissances coloniales. Le 30 juillet 1980, les Nouvelles-Hébrides deviennent indépendantes[7]; le nouveau nom de « Vanuatu » remplace rapidement la dénomination européenne. Le Vanuatu est membre de l'ONU, de l'Organisation internationale de la francophonie, du Commonwealth, de la Communauté du Pacifique et du Forum des îles du Pacifique.
Le Vanuatu se prononce /va.nu.a.tu/ en français et bichelamar, et /ˌvɑːnuˈɑːtuː/ en anglais. La république de Vanuatu s'écrit Ripablik blong Vanuatu en bichelamar, et Republic of Vanuatu en anglais.
Le nom Vanuatu est dérivé du mot Vanua (« terre » ou « pays »)[8], reflétant la racine proto-austronésienne *banua « terre habitée, pays »[9] et du verbe tu « être debout » (dans la langue hano de l'île de Pentecôte)[10]. Ensemble, ces deux mots signifient « le pays debout », et indiquent le statut indépendant du nouveau pays[10].
Le terme « Vanuatu » est masculin et singulier (on ne dit pas « les îles Vanuatu », contrairement à des pays voisins comme les îles Salomon)[11].
En français, il existe une ambiguïté relative à l'usage de l'article. Dans ses documents prescriptifs, l'ONU recommande la forme sans article (« Vanuatu », « de Vanuatu », « à Vanuatu », etc.)[11]; à l'inverse, l'emploi d'un article masculin (« le Vanuatu », « du Vanuatu », « au Vanuatu », etc.) est recommandé à la fois par la Commission française de toponymie[12] et par l'Union européenne[13]. Dans l'usage quotidien, à l'oral et à l'écrit (si l'on excepte quelques publications officielles qui sont souvent des traductions), c'est l'article qui domine très nettement : on dit « le Vanuatu », « du Vanuatu », « au Vanuatu ».
Concernant le nom du pays lui-même, certaines sources francophones ont historiquement choisi l'orthographe francisée « Vanouatou », mais n'ont pas été suivies dans cet usage[14].
L'archipel est situé en mer de Corail, à 539 km au nord-nord-est de la Nouvelle-Calédonie et à 1 808 km de Hervey Bay, dans l'État australien du Queensland، Port-Vila, la capitale, est distante de 1 287 km au sud-est de Honiara, aux îles Salomon. Le Vanuatu se compose de 81 à 83 îles principales (dont 16 inhabitées), ainsi que de très nombreux îlots et bancs de sable. Par ailleurs son gouvernement revendique les îles Matthew et Hunter rattachées au territoire de la Nouvelle-Calédonie (France). Les terres de l'archipel couvrent environ 12 000 km2 et s'étendent selon un axe nord-nord-ouest/sud-sud-est sur environ 1 300 km de long. Les trois plus grandes îles de l'archipel sont Espiritu Santo (3 956 km2), Malekula (2 041 km2) et Éfaté (900 km2).
Le pays s'étend sur 11 880 km2 de terres émergées (pour un littoral de 2 528 km), inclus dans une surface maritime de 682 220 km2, dont 4 110 km2 de récifs coralliens[15].
Les îles ont un climat tropical ou subtropical, sont d'origine volcanique et montagneuse exceptés Aniwa au sud et l'atoll de îles Rowa, dans les îles Banks, au nord. Certaines sont encore en croissance du fait des volcans actifs[15].
Nom | Groupe (ou île proche[16]) | Province | Superficie[17] | Pop. (2020)[18] |
---|---|---|---|---|
Vanua Lava | Îles Banks | Torba | 334 | 3 270 |
Gaua (Santa Maria) | Îles Banks | Torba | 328 | 3 467 |
Espiritu Santo | Nord | Sanma | 3 956 | 32 568 |
Malo | Nord, Espiritu Santo | Sanma | 180 | 4 804 |
Maewo | Nord | Penama | 304 | 4 654 |
Ambae | Nord | Penama | 402 | 9 856 |
Pentecôte | Nord | Penama | 491 | 21 097 |
Malekula | Nord | Malampa | 2 041 | 32 294 |
Ambrym | Nord | Malampa | 678 | 8 528 |
Epi | Central | Shéfa | 445 | 8 023 |
Éfaté | Central | Shéfa | 900 | 85 942 |
Erromango | Méridional | Taféa | 888 | 2 559 |
Tanna | Méridional | Taféa | 555 | 40 603 |
L'archipel du Vanuatu, entièrement d'origine volcanique, est relativement jeune, géologiquement parlant : les îles les plus anciennes sont Espiritu Santo et Malekula (centre-ouest), apparues il y a environ 14 à 22 millions d'années (même si certaines sources évoquent 153 millions d'années[15]) ; viennent ensuite des îles du centre-est comme Maewo et Pentecôte (4-11 millions d'années), et le reste de l'archipel (dont Éfaté) a émergé il y a moins de 3 millions d'années[19]. À titre de comparaison, l'Australie est apparue il y a 4 milliards d'années.
Ces îles volcaniques, situées dans la zone intertropicale, sont propices au développement de récifs coralliens : ainsi, une fois les littoraux volcaniques stabilisés, ils se retrouvent progressivement entourés d'une ceinture de corail, qui en croissant forme des platiers, qui peuvent s'effondrer pour former des lagons. Ce phénomène, couplé au volcanisme actif, provoque par endroits de véritables mille-feuilles géologiques de strates calcaires (coralliennes) et volcaniques[19].
Le Vanuatu est situé sur la crête occidentale de la plaque pacifique, sous laquelle plonge la plaque australienne : ainsi, au fil de ce phénomène de subduction, l'archipel s'élève progressivement. Cette élévation se produit parfois de manière brutale à l'occasion de séismes, qui peuvent rehausser en un instant des îles entières et leurs récifs de plusieurs mètres, dessinant ainsi des paysages en escaliers, constitués de plateaux (qui sont les anciens platiers récifaux) successifs, reliés par des côtes abruptes (les anciens tombants coralliens)[20]. Le dernier événement de ce type en date a eu lieu en , quand la caldeira volcanique d'Ambrym s'est brutalement vidée, élevant la côte est de l'île de plus de deux mètres, et sortant brutalement de l'eau la barrière de corail[21]. Cela explique qu'on trouve dans de nombreuses îles des traces de récifs coralliens jusqu'au sommet des montagnes[19].
L’archipel connaît un climat plutôt tropical et humide caractérisé par deux grandes saisons qui se détachent l’une de l’autre : une saison chaude de neuf mois et une saison froide de trois mois avec des alizés du sud-est[22].
Le pays rencontre une longue saison de pluie. Les mois les plus humides et les plus chauds vont de décembre à avril, ils constituent également la saison cyclonique. Ensuite, les mois les plus secs vont de juin à novembre, également reconnus pour être la saison la plus fraîche à travers le pays. En moyenne, le pays subit des précipitations de 2 360 mm par an mais cela peut aller jusqu'à 4 000 mm dans les îles du Nord.
Le Vanuatu, reconnu comme un pays équatorial, a des températures qui varient peu tout au long de l’année en moyenne entre 20 et 32 °C. D’après les bureaux météorologiques du pays, le mois le plus chaud reste février et le plus frais est le mois d’août. La température de l’eau varie entre 22 °C durant la saison froide et 28 °C durant la saison chaude. Les températures sont plutôt basses entre avril et septembre avec des températures minimales atteignant les 13 °C. Elles s’élèvent à partir d’octobre pour atteindre environ 26 °C de moyenne[23].
Le Vanuatu est particulièrement exposé aux risques naturels, étant situé sur un arc volcanique majeur (qui provoque éruptions, séismes et potentiellement tsunamis), et dans une zone cyclonique importante. Pour toutes ces raisons, il est considéré par le World Risk Index (dépendant de l'Université des Nations unies pour l’environnement et la sécurité humaine) comme le pays le plus exposé aux risques naturels au monde[24]. Une partie de ces risques sont cependant prévisibles (éruptions, cyclones) et la population y est habituée et préparée ; de même, le bâti est bas, ce qui limite la dangerosité sismique[19].
Le pays est situé au sud-est de la ceinture de feu. Certaines îles volcaniques sont encore en activité, comme les îles de Tanna avec le volcan Yasur, d'Ambrym avec les volcans Marum et Benbow, de Gaua avec le mont Garet, ou encore Lombenben ou Aoba (Ambae) et Lopevi avec les volcans homonymes. D'autres volcans sont endormis, comme le Karua, volcan sous-marin situé dans la caldeira de Kuwae entre les îles d'Epi et de Tongoa. Cette caldeira, maintenant sous-marine, s'est formée lors d'une éruption cataclysmique en l'an 1452 qui a profondément modifié la morphologie des îles.
De 1975 à 2005, 11 000 séismes de force 5 à 8 ont été répertoriés. En , un grave tremblement de terre suivi d'un tsunami ravagea l'île de Pentecôte et laissa des milliers de personnes sans foyer. En , un autre puissant tremblement de terre, également suivi d'un tsunami, endommagea la capitale, Port-Vila, et ses environs. Le et le , deux autres séismes se sont fait ressentir sans toutefois provoquer de dégâts majeurs ou de tsunami car trop profonds. À noter en 2007 que le séisme déplaça le pont de Luganville sur l'île d'Espiritu Santo.
Le premier tsunami répertorié, par les missionnaires anglicans, en 1875, a concerné surtout Anatom et Erromango. En 130 ans, une quinzaine de tsunamis notables ont atteint l'archipel.
Depuis 1875, certaines îles comme Anatom et Erromango ont été touchées par des tsunamis, qui ont pour origine des séismes sous-marins, des éruptions volcaniques ou des glissements de terrain de grande ampleur. La capitale, Port-Vila, n'est pas à l'abri des tsunamis, comme l'a démontré celui de [25].
Depuis 1940, l’archipel a été frappé en moyenne par un cyclone tous les deux ans, mais certaines années sont calmes. La saison des cyclones y dure en général du 1er novembre au de l'année suivante, durant l'été austral. Le Vanuatu a été frappé par des cyclones dont l’intensité atteint ou dépasse les 920 hPa, La plupart d’entre eux se sont produits au cours des saisons de l’El Niño. En 1972, cinq cyclones consécutifs frappent le pays (Carlotta, Wendy, Yolanda, Gail, Diana) sans faire de gros dégâts[26]:140. Les cyclones récents les plus notables sont : en 1987 le cyclone Uma (en), en 1997 Susan (en), en 2002 Zoe, en 2003 Ului (en) et en Pam, le plus violent jamais enregistré, qui a causé des dégâts majeurs, presque intégralement rasé la capitale et provoqué la mort de 16 personnes[27],[28].
Le Vanuatu étant un archipel, il comporte une biodiversité de végétaux et d'invertébrés importante, mais sans comparaison avec celle des continents ou des grandes îles autrefois reliées aux continents (comme la Papouasie).
Le pays a fait l'objet d'une expédition scientifique majeure organisée par l'équipe du professeur Philippe Bouchet du Muséum National d'Histoire Naturelle, baptisée Santo 2006[29] (part du programme « La planète revisitée »), visant en particulier à l'exploration de la canopée sur l'île de Spiritu Santo. Cette expédition a inventorié une vaste partie de la faune et de la flore terrestre et aquatique de l'île, et une nouvelle espèce de gecko (Lepidodactylus buleli) a notamment été décrite à cette occasion[30]. Les autres îles sont bien moins connues, et hébergent sans doute d'autres espèces endémiques en raison de leur éloignement ancien.
La flore du Vanuatu prolifère dans un climat tropical humide, qui permet notamment la présence de nombreuses épiphytes comme les orchidées.
La mission Santo 2006 a recensé environ 650 espèces végétales (angiospermes, gymnospermes, fougères, mousses...) rien que sur cette île, appartenant à 366 genres différents répartis entre 140 familles. Une vingtaine de ces espèces étaient nouvelles pour la science, et probablement endémiques[31]. Santo étant la plus grande île du pays, la biodiversité florale des autres îles doit être proportionnellement légèrement inférieure.
Cinq grands types d'assemblages ont été mis en évidence : la forêt humide de basse altitude (lowloand rain forest), la forêt des nuages (cloud forest), les broussailles (scrub/grassland/seasonal forest), la végétation pionnière, notamment sur le sols volcaniques (vegetation on new volcanic surfaces), la végétation côtière, dont les mangroves (coastal vegetation and mangroves), et la végétation secondaire et cultivée (secondary and cultivated woody vegetation)[31].
Cette végétation luxuriante installée entre 500 et 1 000 mètres d'altitude est composée de genres typiquement montagneux tels que Metrideros, Syzygium, Weinmannia, Geissois, Quintinia, et Ascarina, on trouve aussi des individus isolés d’Agathis et de Podocarpus. On la trouve notamment sur les pentes orientales du Pic Santo et du mont Tabwemasana. Une couverture nuageuse est omniprésente pratiquement toute l'année à partir de 500 mètres sauf parfois, durant les premières heures de jour. La combinaison de cette humidité maximale, de la lumière forte et de la chaleur permettent une biodiversité et une biomasse extrêmes, et font de ces habitats de véritables oasis de vie. On trouve sur les branches des arbres de nombreuses épiphytes telles que les orchidées Dendrobium, des Astelia et des Freycinitia, et les fougères arborescentes sont nombreuses, surtout les Cyathea et les Dicksonia. Enfin, une espèce de palmier Clinostigma ne se trouve que dans la forêt des nuages d'Erromango, d'Anatom et d'Ambrym[26].
La faune marine a été principalement étudiée par la mission « Santo 2006 » menée par le Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris, ainsi que par quelques études plus ponctuelles liées au ministère des pêches. On décompte au moins 917 espèces de poissons (vivaneaux, loches, thons, marlins, espadons, barracudas, brèmes, coryphènes, requins, raies…)[32] (dont plus de 30 poissons des profondeurs), ainsi que 295 espèces de coraux[15], et un grand nombre de coquillages (572 espèces, dont 402 gastéropodes et 167 bivalves[33]), crustacés (plus de 1 000 espèces[34] dont des langoustes, cigales de mer, crevettes, crabes de cocotier et de palétuvier...), vers marins ou encore échinodermes (par exemple au moins 36 espèces de concombres de mer, dont plusieurs rares ou protégées[35]).
En dehors des poissons, on retrouve plusieurs espèces de vertébrés marins d'intérêt patrimonial fort : plusieurs espèces de tortues marines (imbriquée, verte, luth, à grosse tête), le dugong et le crocodile des estuaires (à Vanua Lava)[26].
Les cônes (mollusque appelé cone snail en anglais) et les poissons-pierre (Synanceia) sont des exemples d'animaux marins venimeux dangereux pour les humains, mais non agressifs.
La faune aquatique d'eau douce reste peu étudiée : 47 espèces de poissons et 29 de crustacés sont cités dans rapport de l'expédition Santo 2006[29].
Les seuls mammifères terrestres d'origine sont les 12 espèces de roussettes, ou chauves-souris, dont 4 sont frugivores (Pteropus fundattus, Pteropus tonganus, Pteropus anetianus, Notopteris macdonaldi). La roussette blanche (Pteropus anetianus) est endémique. Cette chauve-souris est très importante pour les forêts tropicales car elle pollinise et dissémine les différentes espèces d’arbres. Elles se nourrissent du nectar, des pollens et des fruits.
Tous les autres mammifères ont été importés par l'Homme : le chien, le cochon, le rat, la souris, la chèvre, des bovins, des chevaux, des chats[26]. On pense que l’espèce du petit rat de Polynésie est endémique, mais les rats communs ont été introduits avec les Européens.
Parmi les reptiles, il existe 19 espèces de lézards, dont 13 de scinques (dont 3 endémiques) et 7 de geckos. Parmi les reptiles endémiques, on trouve le « flowerpot snake », qui n’existe qu’au Vanuatu. Une espèce d'iguane (Brachylophus fasciatus) a été introduite dans les années 1960 depuis les Fidji, ainsi que deux espèces de serpents, le boa du Pacifique et le serpent aveugle, tous inoffensifs.
Les invertébrés sont nettement plus nombreux, avec 2 179 espèces d'insectes répertoriées en 1999, dont 55 de sauterelles, 10 de termites, 366 d'abeilles & guêpes, 304 de scarabées, 364 de papillons[29]. Les espèces de fourmis de quelques îles du Vanuatu étaient cataloguées par E.O. Wilson[36]. 150 espèces d'araignées ont été recensées par la mission Santo 2006, rien que sur cette île[29].
L'avifaune (l'ensemble des oiseaux) du Vanuatu se compose selon l'inventaire actuel de 178 espèces, qu'ils soient de mer, de littoral ou de l'intérieur des terres, dont 48 pour la seule Santo[37]. 11 sont endémiques et ne se trouvent nulle part ailleurs dans le monde (Mouette, Carpophage géant (nautou), loriquet, méliphage…)[38]. 10 sont introduites (coq sauvage, coq doré, merle des Moluques, moineau, bengali, donacole). On compte quelques rapaces comme le faucon pèlerin (Falco peregrinus), mais il existe aussi d'autres oiseaux dans l'archipel, comme les perruches, le Loriquet à tête bleue (Trichoglossus haematodus) et le Lori des palmiers (Charmosyna palmarum)[26].
D'après le gouvernement et les ONG locales, les principales menaces pesant sur la biodiversité (notamment marine) du Vanuatu sont les cyclones, la surpêche, la mortalité du corail (par blanchissement corallien ou invasions d'étoiles de mer corallivores), la pollution et le développement touristique mal contrôlé[15].
Le centre-ville et l'hôpital central de Port-Vila ne sont pas équipés en station d'épuration, et rejettent directement leurs eaux usées dans la zone de front de mer et la baie d'Ekasup, entraînant une pollution préoccupante de l'environnement[39].
Les îlots et les zones tropicales et subtropicales sont plus sensibles aux variations climatiques[40], c’est le cas de l’archipel du Vanuatu, particulièrement exposé aux cyclones et à la montée des eaux (de l'ordre de 0,8 cm/an, contre une moyenne globale de 0,3 cm/an)[41].
Les impacts environnementaux observés et attendus du changement climatique sur le Vanuatu sont les suivants : « la hausse du niveau de la mer, l'augmentation probable de la fréquence et de la gravité des phénomènes météorologiques extrêmes (cyclones tropicaux, tsunamis, séismes…), et un accroissement de la variabilité des précipitations, avec une alternance de périodes très sèches et très humides. Le changement climatique est susceptible d’affecter tous les secteurs de l’Archipel, en particulier l'agriculture, l'eau ainsi que les ressources côtières et marines »[42].
Deux régions du Vanuatu attirent particulièrement l’attention. La première est le site de Lotew (ou “Lataw”), dans l’île Tegua situées dans l’archipel des îles Torrès, au nord du Vanuatu. La seconde zone est la lagune Lungharegi séparant deux îles (Lo et Linua) de l’archipel des îles Torrès. En effet, faisant face à de nombreuses inondations, la communauté de 39 habitants du site de Lotew a été délocalisée en 2004 sur les hauteurs de l’île, ce qui leur a valu l'appellation médiatique de « premiers réfugiés climatiques », même si la montée du niveau des océans n'est que très marginalement responsable de la situation[41]. Bien que ce phénomène persistât depuis 1997 à la suite d'un séisme, les habitants ne voulurent pas de suite déplacer leur village, car ils ne désiraient pas se distancer de leur source d’eau douce, indispensable à la vie quotidienne[41]. Une autre problématique est l’avancée rapide d’une lagune séparant deux îles et détruisant les plantations de cocotiers, ravageant ainsi tous les arbres sur des centaines de mètres et rendant les zones des villages marécageuses. Les effets sont directs sur l’agriculture, qui est le secteur de subsistance pour 80 % de la population rurale de l’archipel du Vanuatu (environ la moitié de la population). Les inondations persistantes nuisent sans cesse aux cultures, affectant ainsi la sécurité alimentaire de ces populations rurales. Les impacts du réchauffement climatique affectent également ces populations sous plusieurs aspects, notamment de sa santé : « La plupart des impacts du changement climatique sur les systèmes physiques écologiques et sociaux affecteront la santé humaine, en raison les modifications des rendements alimentaires, de la qualité de l'eau, des modèles infectieux, de la qualité de l'air, de la cohésion sociale et des revenus domestiques. »[43] En effet, les tsunamis, cyclones et zones marécageuses sont propices à l’augmentation des taux de maladies infectieuses telles que la dengue, la filariose[43], etc. De plus, dans les pays en développement, le secteur agricole n’a malheureusement pas accès aux nouvelles technologies, qui permettraient notamment une alternative à leur agriculture, ce qui rend les agriculteurs moins aptes à s’adapter aux variations climatiques et accentue cette insécurité[44].
En 1988, le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM) créent le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Celui-ci fait son premier rapport en 1990 prévenant notamment des conséquences du réchauffement telles que la montée des niveaux de mers et l’inondation progressive des îlots. Avec son passé, et son statut de NNA, Les îles Vanuatu ont une plus grande flexibilité au niveau des affaires internationales, ce qui leur permet de placer des thèmes tels que le réchauffement climatique au cœur des débats politiques. Néanmoins, pour les pays développés qui favorisent l’économie à l’environnement, le réchauffement climatique ne constitue pas une situation de crise comme elle peut l’être pour les îles. Parmi les îles-nations tentant d’amener cette problématique dans l’agenda des politiques internationales afin d’en articuler leurs préoccupations, l’archipel Vanuatu en fut un élément clé et un chef de file. C’est le cas notamment de la conférence sur les îles Marshall en 1989 dont le mot d’ordre était plutôt : « We don't have time to wait for conclusive proof. The proof, we fear, may kill us »[45],[46]. Pour conclure, lors de la 4e édition des Journées européennes du développement, après la signature de l’échange de notes confirmant l’appui de l’AMCC au Vanuatu, M. le Premier ministre Edward Natapei énonça dans son discours : « Il est urgent de prendre des mesures pour éviter un impact génocidaire sur les petits États insulaires. Nous ne pouvons pas faire face seuls aux défis liés au changement climatique »[47].
Les premiers hommes atteignent l'archipel du Vanuatu vers 1 100 av. J.-C. (“3100 before present” dans les termes des archéologues) : c'est en effet la date correspondant aux plus anciens vestiges humains de l'archipel, découverts sur le site de Teouma (en)[48]. Les premiers habitants sont austronésiens – apparentés aux populations modernes des Philippines ou d'Indonésie – et porteurs de la culture Lapita[49]. Cette première vague de population a un profil génétique de type asiatique[50] ; plusieurs siècles plus tard, apparaîtra un second génotype mélanésien, reflétant des migrations provenant de Nouvelle-Guinée[51],[52].
Le profil génétique du Vanuatu résulte essentiellement du métissage entre ces deux populations, austronésienne et mélanésienne, déployé sur plusieurs siècles[53].
Les 138 langues indigènes du Vanuatu appartiennent toutes à la famille austronésienne, plus précisément au groupe océanien[54] ; elles descendent donc toutes de la même langue ancestrale, le proto-océanien – langue associée à l'histoire de l'expansion Lapita[55]. En somme, si l'apparence physique des Ni-Vanuatu les rapproche aujourd'hui plus des populations papoues de Nouvelle-Guinée, leurs langues ont préservé clairement la trace de leurs origines austronésiennes, ancrées historiquement à Taïwan.
Par ailleurs, le Vanuatu comprend également plusieurs exclaves polynésiennes. Ces populations sont également issues de la civilisation Lapita (et donc d'origine austronésienne), mais elles se sont installées plus récemment dans l'archipel, en provenance du triangle polynésien (Tonga, Samoa) situé plus à l'est. Ces migrations polynésiennes, commencées vers le XIIe siècle de notre ère, ont donné lieu aux communautés modernes des îles de Futuna, Aniwa, Emae, Fila et Mele[56].
Autant que l'on sache, le Vanuatu n'a jamais constitué un « pays » unifié avant l'arrivée des Européens : les grandes îles elles-mêmes étaient divisées en tribus plus ou moins rivales et extrêmement indépendantes, parlant des langues distinctes sans intercompréhension, avec des cultures différentes. L'une des rares tentatives d'unification à échelle inter-insulaire est celle du dirigeant Roy Mata, qui prit place à une époque incertaine entre le XIIIe et le XVIIe siècle, et dont le royaume s'étendait, à la fin de sa vie, sur le centre de l'archipel d'Efate à Epi ; sa tombe monumentale a été exhumée en 1967[57]. Son empire ne lui a pas survécu, mais son épopée est restée dans les mémoires[58].
Le premier explorateur européen à atteindre l'archipel est le Portugais Pedro Fernandes de Queirós[59] en , qui aborde pour le compte de l'Espagne à Espiritu Santo, qu'il nomme ainsi, croyant avoir découvert le continent austral. Bougainville redécouvre en Espiritu Santo et les îles situées plus à l'est ; il nomme l'ensemble « Grandes Cyclades ». James Cook fait le tour complet de l'archipel en et lui donne son nom pour deux siècles, « Nouvelles-Hébrides ». Jusqu'aux années 1830, l'archipel n'est l'objet d'intérêt que pour les explorateurs. Ses 200 000 habitants vivent dans des groupes humains de petite taille, très indépendants les uns des autres.
Au XIXe siècle, l'arrivée de missionnaires et, de à , l'exploitation du bois de santal, forment deux types de contacts bien différents pour les indigènes. Dans les années 1860 se met en place, à travers les îles de Mélanésie, un trafic de main-d'œuvre connu sous le nom de Blackbirding. Des Européens viennent s'approvisionner en main-d’œuvre, usant souvent de méthodes coercitives, acheminant leur cargaison humaine vers les plantations du Queensland, des Fidji, et de la Nouvelle-Calédonie.
À partir des années , des colons, majoritairement anglais et français, s'installent. La population indigène se met à décroître dès cette période, du fait à la fois des recrutements massifs du Blackbirding, et d’épidémies qui déciment la population.
Malgré l'action volontariste de certains promoteurs des intérêts coloniaux, ni la France ni le Royaume-Uni ne se résolvent à annexer l'archipel. En , un statut provisoire dit « commission navale mixte » est mis en place afin d’y maintenir l'ordre dans l'archipel
Mais ce n'est qu'en qu'est signé par les deux puissances le régime colonial définitif des îles : le condominium des Nouvelles-Hébrides.
À l'origine provisoire, ce régime, instituant une duplication de la majeure partie des instances et services sur l'île, perdure et finit par être accepté par les colons de diverses nationalités. Dans un premier temps, il est peu favorable aux indigènes[pourquoi ?].
Durant la Seconde Guerre mondiale, les Nouvelles-Hébrides sont la première colonie française à rallier de Gaulle, et une base arrière importante pour les Américains, qui utilisent notamment Luganville comme base de transfert, y accumulant une grande quantité de matériel militaire dont une partie fut laissée sur place après l'armistice. Dès , les Britanniques prennent en mains le condominium, et à partir de juillet toutes les Nouvelles Hébrides sont gérées par le Royaume-Uni seul, jusqu'en . Dès , les militaires Français de la France Libre sont reconnus par les Britanniques aux Nouvelles-Hébrides. Des militaires Américains arrivent à partir de novembre 1942 aux Nouvelles-Hébrides, à la suite de l'attaque japonaise sur Pearl Harbor qui signe leur entrée en guerre dans le Pacifique. En , avec l'instauration du gouvernement provisoire de la République Française du Général de Gaulle après la libération de la France, les Britanniques accueillent les administrateurs militaires Français de la France Libre. En , les civils français de la colonie française de Nouvelle-Calédonie (dont par exemple, des pêcheurs) seront autorisés à reprendre contacts et visiter les Nouvelles-Hébrides. En , la continuité et la suite du Condominium Franco-Britannique reprend pleinement, comme avant juin 1940.
Durant les années 1960 et sous l'influence du mouvement décolonial, les Néo-Hébridais cherchent à obtenir davantage d'autonomie. Deux partis voient le jour au début des années 1970 :
Malgré les réticences britanniques et françaises, un référendum est organisé en , et l'indépendance est finalement proclamée le . Le nouveau nom de « Vanuatu » remplace rapidement la dénomination européenne[61]. La capitale devient Port-Vila (qui sera également le siège de l'aéroport international et, rapidement, la capitale économique), éclipsant progressivement Luganville. Les années 1980 sont marquées par l'instabilité politique, et la situation politique demeure relativement précaire jusque dans les années 2000.
Alors que la francophonie est en plein essor, le Vanuatu cherche à renforcer ses liens avec la France et ses collectivités du Pacifique[62]. Sous l'égide de plusieurs Premiers ministres français, de bonnes relations sont nouées au cours des dernières années, profitant de la proximité de la Nouvelle-Calédonie, partenaire économique majeur du Vanuatu. Des accords entre la France et le Vanuatu sont signés régulièrement, ce qui constitue pour le Vanuatu un atout régional et international. L'un des principaux points de désaccord entre les deux pays concerne les deux îlots Matthew et Hunter, deux minuscules îlots inhabités à plusieurs centaines de kilomètres au sud du Vanuatu, possession française (rattachée à la Nouvelle-Calédonie) mais revendiquées par le Vanuatu, car riches d'une énorme zone économique exclusive marine.
Après avoir été longtemps le premier bailleur de fonds du Vanuatu, la France tend, à partir des années 2010, à s'effacer derrière l'Australie, elle-même de plus en plus concurrencée par la Chine. Désormais le nouvel État fait l'objet d'un consensus favorable, d'une solide reconnaissance internationale et a acquis une confiance qui permet de mettre en place un dialogue diplomatique constructif.
Afin de faire face aux conséquences du réchauffement climatique, le gouvernement du Vanuatu coordonne une série de mesures d'adaptation (nouvelles races de porcs et de végétaux, emplacement des infrastructures, etc.) à travers le ministère de l'adaptation au changement climatique créé en 2013[63].
Le Vanuatu est une république parlementaire multipartite, où le président est élu au suffrage indirect pour cinq ans et est le chef de l'État. Son rôle est avant tout représentatif. Le Premier ministre est le chef du gouvernement et ses ministres disposent du pouvoir exécutif. Le pouvoir législatif est exercé par une chambre unique de 52 membres renouvelée au suffrage universel direct tous les quatre ans, tandis que le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et le parlement. Le système judiciaire, indépendant, est basé sur les droits britannique et français.
Nikenike Vurobaravu est président depuis le 23 juillet 2022 et Charlot Salwai est Premier ministre depuis le .
Il existe 13 partis politiques (actuels) au Vanuatu, les principales formations politiques depuis les élections législatives de 2020 étant le Vanua'aku Pati, le parti Terre et Justice (GJP), l'Union des partis modérés (UPM, francophone) et le Mouvement de réunification pour le changement (francophone)[64].
Le droit de vote est accordé à tous les citoyens de plus de 18 ans[65]. La politique locale est complexe, entre l'économie et la société globale en mouvement et 80 % des habitants suivant toujours un mode de vie traditionnel. Port-Vila n'est pas épargnée par les rivalités tribales. À titre d'exemple, un faisceau de branchages sur l'emplacement prévu pour un supermarché dans la rue principale de la ville indique un site tabou à cause d'une dispute entre clans sur le droit de propriété du site, que nul tribunal de style occidental ne saurait résoudre. C'est aux anciens de le faire, avec un travail social de fond. Cela peut prendre des dizaines d'années.
Il y a 5 représentations diplomatiques du Vanuatu à l'étranger : 4 consulats (Australie, France, Nouvelle-Calédonie et Nouvelle-Zélande) et une ambassade (Chine). À l’inverse, au Vanuatu, on dénombre 6 représentations diplomatiques de l’étranger : il y a 4 consulats (Australie, Belgique, Philippine et Suède) et 2 ambassades (France et Chine). En 2023, les États-Unis ont annoncé prévoir l’ouverture d’une ambassade au Vanuatu[66].
Cependant, selon le site embassypages, il y aurait plus de 7 consulats (Hong Kong, Liban, Malaisie, Pays-Bas, Roumanie, Singapour et Sri Lanka) et 2 ambassades (Belgique, Fidji) du Vanuatu à l’étranger. Cette même source ajoute également 5 consulats (Allemagne, Autriche, Espagne, Fidji et Italie) et 2 ambassades (Nouvelle-Zélande et Royaume-Uni) de l’étranger au Vanuatu[67].
La relation entre l'Australie et le Vanuatu est décrite par les deux gouvernements comme « ancienne, solide, durable et multiforme »[68]. Dès 1983 (soit trois ans après l'indépendance), l'Australie et le Vanuatu ont lancé ensemble un programme de coopération de défense.
L'Australie a été un temps la plus grande source d'investissements directs étranger au Vanuatu, principalement dans les domaines du développement touristique, de l'agriculture et de la construction. Depuis 2008, le Vanuatu envoie des travailleurs saisonniers en Australie dans le cadre du programme pilote sur les travailleurs saisonniers[69], et l'Australie est le principal pourvoyeur de touristes dans l'archipel.
Ainsi, la relation entre l'Australie et le Vanuatu est fondée sur des valeurs et des aspirations communes, mais aussi sur la méfiance envers l'influence de la Chine sur les îles du Pacifique[70]. En , le Premier ministre australien Scott Morrison a visité le Vanuatu pour réaffirmer sa méfiance envers l'influence de la Chine sur la région mélanésienne ; cette visite d'un premier ministre australien fut une première historique, marque de l'importance que l'île-continent accorde à cette problématique[71].
La relation diplomatique officielle entre la Chine (république populaire de Chine, RPC) et le Vanuatu a été établie le et le gouvernement du Vanuatu a établi en Chine un consulat honoraire en 1999, devenu ambassade officiellement en 2005[72].
En 2006, le gouvernement du Vanuatu a signé un accord de coopération économique avec la Chine : cet accord assiste le développement économique du Vanuatu et supprime les droits de douane sur les importations en provenance du Vanuatu. Les Chinois représentent actuellement une minorité importante au Vanuatu, et particulièrement prédominante dans certains secteurs-clef de l'économie, ce qui fait craindre aux alliés historiques du Vanuatu une emprise progressive du géant sur ce jeune et minuscule pays.
Dans le cadre général d'une conquête progressive du Pacifique et de ses ressources[70], la Chine prend une place croissante dans les investissements au Vanuatu, et bâtit notamment de nombreux bâtiments spectaculaires et surtout très visibles, qu'il s'agisse de son énorme et austère ambassade, du gigantesque Palais des Congrès qui domine Port-Vila (et n'a encore jamais eu d'utilité réelle), et plusieurs des bâtiments ministériels, en échange d'une dette colossale qui inquiète certains analystes[73].
Le gouvernement dépose en 2022 un projet de résolution afin d'obtenir un avis consultatif de la Cour Internationale de Justice sur le changement climatique et les droits de l'homme, après une demande de "Traité de non prolifération des énergies fossiles"[74].
En 2015, un scandale éclate dans la presse locale mettant en lumière l'achat de 11 pierres sacrées par un collectionneur français[75]. Les pierres datant de plusieurs centaines d’années étaient classées en tant qu'objets d'art. L’enquête menée déclare que les pierres ont été achetées légalement aux villageois mais cette affaire a relancé le débat sur le trafic d'objets d'art au Vanuatu.
Le Vanuatu s'est rendu célèbre en étant un des principaux vendeurs mondiaux de passeports de complaisance.
En janvier 2021, une enquête du The Guardian[76] révèle que plus de 2 000 personnes ont acheté des passeports du Vanuatu (établis en un mois pour 130 000 dollars et sans nécessité de se rendre sur place), et avec eux un accès sans visa à 130 pays, parmi lesquels tous les États de l'Union européenne ainsi que le Royaume-Uni. Parmi les acheteurs, on trouve de nombreux fugitifs, criminels, escrocs[77], dirigeants sulfureux ou hommes d'affaires troubles[78].
Près de 116 millions de dollars ont ainsi été récoltés, dont une grande partie serait utilisée pour effacer la dette grandissante du Vanuatu.
Le Vanuatu dispose de 29 aéroports et aérodromes[26]:294 :
Il existe 22 ports, dont cinq sont ouverts au trafic international : Lenakel (Tanna), Litzlitz (Malekula), Sola (Vanua Lava), Loltong (Pentecôte), Anelgaohat (Aneityum)[26]:293.
Les bateaux de croisière ont, en 2016, cinq escales autorisées, dont Port-Vila, Luganville et Champagne Beach (en).
Le transport inter-îles par bateau existe, plusieurs bateaux assurent des liaisons régulières : Big Sista et Vanuatu Ferry au départ de Port-Vila.
Le gouvernement prélève une taxe routière et charge le service des Travaux Publics de l'entretien des routes nationales.
En 2010, on estime le réseau routier à 1 558 km : 439 de piste non revêtue, 1 024 de piste revêtue, 95 de route goudronnée[26]:292.
Le transport en commun principal à Port-Vila est le bus (taxi en commun sans itinéraire précis), qui peut transporter une douzaine de personnes avec leurs marchandises[26]:291.
Le service téléphonique est apporté par TVL et Digicel.
L’accès à l’Internet est apporté par TVL, Telsat Broadband, Digicel et Wantok qui utilisent différentes technologies de connexion : ADSL, WiMAX, 4G et fibre. Un câble sous-marin installé en relie le Vanuatu aux Fidji.
Environ 35 % de la population ont accès à Internet en 2022[79].
Le gouvernement a installé un intranet pour fournir les services de messagerie, téléphone et vidéo-conférence dans tout le pays.
Le Vanuatu devient le 185e membre de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) en .
Le gouvernement possède un journal hebdomadaire, le Vanuatu Weekly[79]. Le principal journal du pays est toutefois son unique quotidien, le Vanuatu Daily Post, journal indépendant qui constitue de fait l'organe de presse de référence du pays[80],[81]. Le Vanuatu Daily Post, fondé en 1993 et publiant uniquement en langue anglaise, a lancé en 2008 un hebdomadaire en langue française, L'Hebdo du Vanuatu, à destination des Vanuatais francophones, y compris ceux expatriés en Nouvelle-Calédonie voisine[82].
L'entreprise Trading Post Ltd, qui possède le Vanuatu Daily Post, possède également deux magazines spécialisés : Vanuatu Business Review (presse économique et financière) et Life & Style (mode)[83].
D'autres hebdomadaires indépendants incluent le Port-Vila Presse et The Vanuatu Independent[79].
La Vanuatu Broadcasting and Television Corporation (VBTC) est la société de radiodiffusion publique du pays, et diffuse en bichelamar, la langue nationale pidgin, et autrefois en anglais et en français, sur Television Blong Vanuatu - l'unique chaîne nationale de télévision, fondée avec l'aide de Radio France internationale. La VBTC opère également Radio Vanuatu, Studio 5 North (radio, uniquement à Luganville) et Paradise FM (radio, chaîne commerciale publique, à Port-Vila et à Luganville)[79],[84].
Il existe également des chaînes de radio privées, notamment Capital FM 107 à Port-Vila[79], et 96 BUZZ FM, qui appartient au même groupe de médias que le Daily Post[85].
Le développement économique est gêné par la faiblesse des exportations, la vulnérabilité aux catastrophes naturelles et par les grandes distances entre les îles et les deux villes du pays. Trois îles seulement sont équipées d'un réseau électrique, mais le pays entend se doter intégralement dès 2030 d'électricité d'origine solaire.
La France, l'Australie et la Nouvelle-Zélande sont les principaux fournisseurs de l'aide étrangère.
Selon l'indice de développement humain (IDH), le Vanuatu occuperait le rang 140 (sur 191) avec un IDH de 0,607[3]. La liste des pays par PIB nominal le place en position 180 sur environ 200, en 2013, selon le FMI. La liste des pays par PIB (PPA) par habitant le place en position 181 sur 188, en 2013, selon le FMI. La liste des pays par PIB nominal par habitant le place en position 125 sur 184, en 2013, selon le FMI. En 2016, le pays fait partie des 48 PMA (pays les moins avancés). Toutefois le pays est réputé comme l'un des plus heureux de la planète, et le Happy Planet Index le plaçait en première position sur 178 pays en 2006, en deuxième en 2019[86].
Pour 65 % de la population qui vit dans les zones rurales de l'archipel, l'économie est basée principalement sur une agriculture et une pêche de subsistance à l'échelle de petits villages. Les principales plantes alimentaires de base domestiquées sont le taro, l'igname, le kava (première culture de rente du pays), le bananier, l'arbre à pain, la