Historiquement, on considère souvent qu'il commence le avec la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb. Pour la France, on considère qu'il commence avec l'avènement du roi François Ier en 1515 et qu'il se termine avec l'assassinat du roi Henri IV en 1610.
Certains historiens comme Bernard Quilliet, reprenant Emmanuel Le Roy Ladurie, nomment la période s'étendant de 1490 à 1560 «le beau XVIesiècle»[3]. Il a la particularité d'être le siècle le plus court de l'histoire, du fait de l'ajustement grégorien, qui fait sauter onze jours dans la nuit du 4 au .
XVe – XVIesiècle: Tsoede(en), un souverain légendaire fonde le royaume Nupe au sud-ouest du Nigeria, sur les bords du Niger entre Busa et le confluent de la Bénoué. Il établit des relations diplomatiques avec les États voisins, notamment les royaumes haoussa[7]. Il donne naissance à une civilisation dont les artistes ont peut-être été inspirés par ceux d’Ife et d’Oyo. Plusieurs statuettes en bronze, découvertes à Tada, à Jebba et à Gurap ont pour point commun d’avoir les yeux exorbités[8].
XVe, XVIeetXVIIesiècles: migrations des Zarmas à la suite de conflits avec les Peuls dans le delta du Niger. Ils partagent des affinités culturelles et linguistique avec les Songhai; ils s’installent d’abord au Zarmaganda sous la conduite de leur guide Mali Béro. Lui et ses descendants prennent le titre de zarmakoy («chef des Zarma»). Puis ils migrent vers le Sud sur les rives du Niger et le Dallol où ils intègrent les populations autochtones[9],[10].
XVe – XVIesiècle: installation de Bantous de part et d'autre du Vaal en Afrique du Sud[11]. Dans le Transvaal, les Sotho repoussent ou massacrent les San. Les Nguni occupent la plaine côtière du Natal. Les Swazi forment un royaume proche des Tonga. Les Xhosa repoussent les Khoïkhoï au-delà de la rivière Keï.
Vers 1500-1540, Madagascar: les Hova de la reine Rangita et de sa fille Rafohy occupent l’Imerimanjaka, au centre de l’île. Ils sont à l’origine du royaume Merina. Le fils de Rangita, Andriamanelo (vers 1540-1575), introduit l’utilisation du fer dans le royaume et étend son territoire vers le nord où il établit sa capitale à Alasora. Son fils Ralambo (vers 1575-1610) agrandit le domaine royal au Nord-Est de la future Antananarivo et s’installe à Ambohidrabiby[15].
Après 1500: le développement de la culture de la canne à sucre à Sao Tomé donne naissance vers 1510 à un courant de traite négrière à partir des côtes du Congo et du Gabon[16],[17].
Vers 1500-1650: la partie méridionale de l’Ouganda, entre les lacsAlbert, Kioga, Victoria et Édouard, est le siège de quatre royaumes (Buganda, Bunyoro, Toro et Ankole) dont la fondation est antérieure au XVIesiècle[18]. Le Bunyoro, constitué selon la tradition sur les ruines de l'Empire du Kitara par la dynastie Luo Babiito vers 1450-1500, le plus puissant avant le XVIesiècle, décline à partir du XVIIesiècle, en raison de l’expansion du Buganda[19],[20].
1507: le «royaume téké» ou «Tio» est mentionné pour la première fois par le PortugaisDuarte Pacheco Pereira sous le nom d'Emcuquanzico (Mukoko Anziko). Les Teke contrôlent le Pool Malebo, situé au point de rupture de charge principal du Congo avant son embouchure. Ils jouent le rôle d’intermédiaire entre le commerce fluvial du bassin du Congo et les ports de la côte, notamment dans le commerce des esclaves dès la fin du XVIesiècle[21].
Vers 1513: création du royaume du Baguirmi au nord-est du Chari composé de Massa, Sara, Boulala mêlés à des nomades peuls et arabes. Au début du siècle, au sud-est du lac Tchad, un étranger originaire du Kenga nommé Bernim (Berni-Bessé ou Doukkengué) libère une tribu peule de la tutelle des Boulala. Avec leur aide, il soumet les chefferies environnantes et fonde le royaume du Baguirmi, avec Massénia comme capitale. Malo (1548-1561) prend le titre de mbang, constitue une armée puissante et étend son autorité. Son successeur Abdallah Hadji (1561-1602) introduit l'islam[22].
Vers 1535: les Nupe, peuple établit entre le Niger et la Bénoué, attaquent le royaume d'Oyo; les rois yorubas abandonnent leur capitale pour un exil de 80 ans à Borgu au nord-ouest d'Oyo[24].
1549: fin de l’empire du Djolof et de l’unité du peuple wolof au Sénégal[25]. il se scinde en plusieurs États: royaume du Oualo, Djolof, royaume de Cayor, Baol et «république» Lébou du Cap Vert. À partir de 1550, les Sérères, libérés de la tutelle du Djolof se répartissent en deux royaumes indépendants, Sine et Saloum, dont les rois s’appuient sur une féodalité de chevaliers. À l’Est, les chefs Sarakolé et Mandingue dirigent de petits États. Au Nord du Sénégal, les Maures (Trarza et Brazna) ont définitivement remplacé les Berbères. Ils dominent l’embouchure et razzient les populations noires[12].
1550-1660: dans le sud de l’actuel Ghana sont établies plusieurs chefferies Ashanti dont celles des Adansi (1550), des Denkyira et des Akwamu (1660)[26].
Vers 1550: le royaume du Loango (rive droite du fleuve Congo) se libère de la tutelle de l’empire Kongo[27] et devient essentiellement un centre commercial exportant du cuivre et des esclaves[28].
Entre 1575 et 1650: apogée de l’art du bronze coulé à la cire perdue au Bénin et des têtes en laiton d'Ife[31].
Vers 1585: formation de l’empire Luba, sous l’autorité de leur roi mythique, Kongolo Maniema , entre la rivière Kasaï et le lac Tanganyika[32]. Le peuple Luba naît de la sécession d'un clan de l'ethnie Songye[33].
Années 1520-1530: début de la traite des esclaves entre l’Afrique occidentale et le Nouveau Monde[5]. Arrivée des premiers esclaves noirs en Amérique. Du début du XVIesiècle au début du XIXesiècle, environ 7,5 millions d’esclaves sont enlevés par les Européens sur les côtes d’Afrique occidentale (3,7 millions vers les Antilles, 2,5 millions vers le Brésil, 950 000 vers l’Amérique espagnole, 350 000 vers l’Amérique anglo-saxonne)[réf.souhaitée]. Au cours du XVIesiècle, environ neuf millions d'Africains sont déportés vers l’Amérique. Initié par les Portugais, ce commerce lucratif est repris par les Espagnols, les Anglais, les Hollandais et les Français qui achètent des esclaves essentiellement sur les côtes de Guinée (Elmina) puis du Congo-Brazzaville, du Congo-Kinshasa et d'Angola[réf.souhaitée].
1532-1572: conquête de l'empire inca par Francisco Pizarro[4] ;en 1524, premier voyage de Pizarro au Pérou; en 1527, deuxième expédition; en 1533, capture et exécution de l'Inca Atahualpa par Pizarro à Cajamarca. Fondation de Lima en 1535. Les Indiens du Pérou restent fidèles à leurs traditions religieuses et à leur langue. Ils déterrent leur mort des cimetières pour les incinérer selon leurs rites. Extérieurement, ils se conforment aux usages chrétiens, mais conservent les leurs en élevant, s’il le faut, une croix sur leurs propres lieux sacrés. Ils se représentent le christianisme comme une sorte d’idolâtrie. Ils continuent à avoir des pratiques sociales fondées sur des principes de réciprocité[36].
Vers 1490-1573: époque Sengoku[39]. Période de troubles au Japon; les guerres locales s’exaspèrent; ni l’empereur ni le shogun n’ont plus de pouvoir réel. La guerre devient une source de revenu pour les paysans qui se vendent comme mercenaires durant l’été (ashigaru)[40].
A partir de 1517: augmentation des installations de Juifs en terre d’Israël (yishuv). Ils viennent directement de la péninsule ibérique, plus souvent de Salonique, de Constantinople ou de Smyrne. Vers 1520-1550, on compte environ 200 Juifs à Safed, autant à Jérusalem, quelques centaines à Hébron, Tibériade, Bethléem, Jaffa, Gaza… Les Bédouins et les Druzes massacrent régulièrement ces colonies sans protection, dans l’indifférence des pachas. La peste, le choléra, la malaria, les tremblements de terre achèvent les survivants. Le flux continue des colons Juifs permet cependant aux communautés de se maintenir. Safed, à la croisée des routes commerciales, permet aux Juifs de se lancer dans les affaires (négoce des épices, des fruits, des tapisseries, du blé et du riz, des chevaux et des mules, de toutes les monnaies. Les colons de Safed cultivent les oliveraies, le coton et utilisent les sources abondantes de la région. La ville attire les intellectuels par la proximité de Meron et des lieux où la tradition de la Kabbale fixe l’existence terrestre de Rabbi Akiba et de Simon bar Yohaï, au premier siècle de notre ère. Le rabbin Jacob Berab, qui siège de 1524 à 1545, rétablit l’autonomie religieuse vis-à-vis de Jérusalem et du Caire[42].
Révolution ipoméenne en Nouvelle-Guinée[48]: l'introduction de la patate douce transforme radicalement l'économie agricole de l'île en permettant l'élevage intensif des porcs (date précise inconnue).
1558-1603: règne de la reine Élisabeth d'Angleterre. Elle met tout en œuvre pour éliminer Marie Stuart ne soit plus une menace pour son trône (1568-1587)[64]. L'Église anglicane s'affermit.
1569: projection de Mercator, qui permet aux navigateurs de reporter facilement leur route sur un canevas orthogonal de méridiens et de parallèles[67].
XVIe – XVIIesiècle: le cycle annuel de migration des Samis, éleveurs de rennes est pleinement établi en Laponie[69]. Ils utilisent des tentes démontables (Goahti), à armatures de bouleau couvertes de feutre gris[70].
Marie Ire dite Marie la Sanglante (1516-1558), reine d'Angleterre, d'Irlande et de France (seulement en titre) (1553-1558).
Catherine de Médicis (1519-1589), reine de France, épouse d'Henri II. Malgré sa politique de conciliation religieuse et l'instauration de la liberté de conscience pour les protestants, elle reste controversée à cause de sa responsabilité supposée dans le massacre de la Saint-Barthélemy.
Thomas Cranmer (1489-1556), archevêque de Canterbury, l'un des fondateurs du protestantisme anglais, martyr de la pensée, brûlé vif en présentant sa main droit au feu pour châtier ses rétractations;
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