Conque

On appelle conque la coquille de différents mollusques gastéropodes lorsqu'elle est utilisée comme instrument de musique à vent. Après avoir percé la coquille d'un trou, sur la pointe ou sur un côté, l'instrumentiste souffle dedans pour produire des sons selon un principe que l'on retrouve avec la trompe de chasse ou la corne.

Conque

Nom vulgaire ou nom vernaculaire ambigu :
l'appellation « Conque » s'applique en français à plusieurs taxons distincts.

Conque de Marsoulas, percée sur la pointe,
muséum de Toulouse.

Taxons concernés

• Busycon
• Charonia lampas
• Charonia tritonis
• Etritonium gigas
• Lobatus
• Strombus

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Conque d'appel, antsiva. Madagascar. Etritonium gigas, percé sur le côté.
Muséum de Toulouse.

C'est l'un des plus anciens instruments de musique qui nous soient parvenus, comme le montre l’exemplaire de la conque de Marsoulas, du Magdalénien, conservé au Muséum de Toulouse^[1].

Ce procédé est vieux de 18 000 ans^[2]. Une analyse au carbone 14 a montré qu'il s'agissait du premier instrument à vent de ce type^[3].

Noms locaux des conques

Conque japonaise, percée sur la pointe.

• Antsiva (Madagascar)
• Bucio (îles Canaries)
• Conchiglia (Italie)
• Cornard (Bretagne)
• Culombu (Corse)
• Dungkar (Tibet)
• Fotutu (Cuba)
• Horagai (Japon)
• Lambi (Antilles)
• Lapinka (Golfe Persique)
• Nagak (Corée)
• Pu (Tahiti)
• Pu toka (Hawaï)
• Pututu ou Pututo (Andes)
• Saing (Cambodge)
• Sak (Sri Lanka)
• Schneckentrompete/Schneckenhorn (Allemagne)
• Shankha (Inde)
• Shelltrumpet/Conchtrumpet (USA/Angleterre)
• Tofa (Sicile)
• Toutoute (Nouvelle-Calédonie)
• Yim (Oman)
• Yet (Sénégal)

Musicologie

Jeu

Il est possible d'obtenir plusieurs tons en bouchant plus ou moins le pavillon avec la main ou plusieurs doigts, ainsi que, sur certains modèles, des octaves et harmoniques.

Certains modèles rares sont également dotés de perforations dans la spire du coquillage, obturées ou libérées par les doigts du sonneur, ce qui permet un jeu plus rapide et une plus grande variété de tons.

Usages

Traditionnellement, c'est un instrument en usage dans des rites religieux : voir par exemple le shankha dans l'hindouisme.

Certains musiciens actuels l'utilisent également, comme Sébastien Llado, Jef Sicard ou Stéphane Belmondo (jazz) ou encore Patrick Vaillant (album La Bela Naissença), ainsi que le tromboniste de jazz Steve Turre et ses amis.

Le musicien Pierre Estève pratique une archéologie musicale expérimentale qui fait un usage important des conques.

Steve Turre, 1976.
Démonstration du son d'une conque
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