Élection présidentielle française de 2007
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L'élection présidentielle française de 2007, qui permet d'élire le président de la République française pour un mandat de cinq ans, est la neuvième élection présidentielle de la Ve République et la huitième au suffrage universel direct. Le scrutin se tient les et .
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Élection présidentielle française de 2007 | ||||||||||||||
(1er tour) (2d tour) |
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Type d’élection | Élection présidentielle | |||||||||||||
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Débat(s) | (2d tour) | |||||||||||||
Corps électoral et résultats | ||||||||||||||
Population | 61 966 193 | |||||||||||||
Inscrits | 44 472 834 (1er tour) 44 472 733 (2d tour) | |||||||||||||
Votants au 1er tour | 37 254 242 | |||||||||||||
83,77 % 12,2 | ||||||||||||||
Votes exprimés au 1er tour | 36 719 396 | |||||||||||||
Blancs et nuls au 1er tour | 534 846 | |||||||||||||
Votants au 2d tour | 37 342 004 | |||||||||||||
83,97 % 4,3 | ||||||||||||||
Votes exprimés au 2d tour | 35 773 578 | |||||||||||||
Blancs et nuls au 2d tour | 1 568 426 | |||||||||||||
Nicolas Sarkozy – UMP | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 11 448 663 | |||||||||||||
31,18 % |
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Voix au 2e tour | 18 983 138 | |||||||||||||
53,06 % |
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Ségolène Royal – PS | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 9 500 112 | |||||||||||||
25,87 % |
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Voix au 2e tour | 16 790 440 | |||||||||||||
46,94 % |
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François Bayrou – UDF | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 6 820 119 | |||||||||||||
18,57 % |
11,7 | |||||||||||||
Jean-Marie Le Pen – FN | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 3 834 530 | |||||||||||||
10,44 % |
6,4 | |||||||||||||
Résultats du premier tour par département et région | ||||||||||||||
Résultats du second tour par département et région | ||||||||||||||
Président de la République française | ||||||||||||||
Sortant | Élu | |||||||||||||
Jacques Chirac UMP |
Nicolas Sarkozy UMP | |||||||||||||
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Le vote est marqué par un taux de participation exceptionnellement élevé (83,8 % au premier tour et 84 % au second tour). Le président sortant, Jacques Chirac, ne brigue pas un troisième mandat.
Le candidat de l'UMP, Nicolas Sarkozy, l'emporte au second tour avec 53,06 % des suffrages exprimés (19 millions de voix), contre 46,94 % (16,8 millions) pour Ségolène Royal, candidate du Parti socialiste. Le , Nicolas Sarkozy succède à Jacques Chirac.
La campagne victorieuse menée par Nicolas Sarkozy pour cette élection fait l'objet d'une information judiciaire depuis 2013 pour une suspicion de financement illégal de la part du régime libyen de Mouammar Kadhafi, donnant lieu à l'affaire Sarkozy-Kadhafi.
Modalités du scrutin
Le président de la République est élu au suffrage universel direct. Il est élu pour un mandat de cinq ans au scrutin uninominal majoritaire à deux tours[1].
Si aucun candidat ne recueille la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour de scrutin, un second tour a lieu quatorze jours plus tard où seuls peuvent se présenter les deux candidats arrivés en tête au premier tour après retrait éventuel de candidats mieux placés[2].
Le Conseil constitutionnel est, selon l'article 58 de la Constitution, garant de la régularité de l'élection, de l'examen des réclamations et de la proclamation des résultats.
Inscription sur les listes électorales
L'inscription sur les listes électorales est très importante, avec 1,8 million d'inscrits supplémentaires sur un an[3], et 3,3 millions d'électeurs supplémentaires par rapport à 2002[4]. La source de cette nouvelle participation à la vie politique se trouve dans l'accroissement démographique[5],[6], mais également dans un regain d'intérêt de la vie politique française[4]. Cette élection est également marquée par le développement du vote électronique : 1,5 million d'électeurs ont voté par le moyen d'un ordinateur de vote[7].
Dates
Les dates du scrutin, confirmées par décret, sont rendues publiques par une communication du ministre de l'Intérieur au Conseil des ministres du [8].
- dimanche : premier tour.
- dimanche : second tour.
Pour la première fois lors d'une élection présidentielle — cela avait déjà été le cas pour le référendum sur le traité constitutionnel en 2005 —, les Français des départements, collectivités ou territoires d'outre-mer ainsi que certains des 821 600 Français inscrits à l'étranger[9] se situant à l'ouest de la métropole et au-delà de l'Atlantique ont voté avant la date officielle. Ainsi en Guadeloupe, en Guyane, en Martinique, à Saint-Pierre-et-Miquelon, en Polynésie française, et dans les ambassades et les postes consulaires situés sur le continent américain, le scrutin a été avancé d'un jour[10]. Cette mesure vise à permettre aux électeurs de ces régions de voter sans connaître les estimations des résultats nationaux. En effet, avec le décalage horaire, des estimations valant quasiment résultats sont diffusées à 20 h, heure de Paris, à la fermeture des derniers bureaux de vote métropolitains alors que ces bureaux de vote d'outre-mer étaient encore ouverts voire venaient d'ouvrir pour ceux de la Polynésie, ce qui favorisait l'abstention. Dans ces régions, le premier tour a donc eu lieu le samedi , et le second tour y aura lieu le samedi [11] Les premiers bureaux de vote français à ouvrir pour l'élection présidentielle sont donc ceux de Guyane et de Saint-Pierre-et-Miquelon. Les derniers à voter furent les Français inscrits dans l'archipel du Cap-Vert.
Controverse autour des 500 signatures
Pour être officiellement désigné comme candidat, il faut obtenir 500 signatures d'élus : députés, sénateurs, maires, maires délégués des communes associées, maires des arrondissements de Lyon et de Marseille ou membres élus de l'Assemblée des Français de l'étranger, conseillers généraux des départements, de Mayotte, de Saint-Pierre-et-Miquelon ou du conseil de Paris, conseillers régionaux, élus de l'Assemblée de Corse, de l'Assemblée de la Polynésie française, du Congrès et des assemblées de province de la Nouvelle-Calédonie, de l'Assemblée territoriale des îles Wallis-et-Futuna, représentants français au parlement européen. Ces parrainages, dans un réservoir d'environ 45 000 dont 36 000 de maires, doivent venir d'au moins trente départements ou collectivités d'outre-mer différents sans que plus d'un dixième d'entre eux soit issu du même département ou de la même collectivité d'outre-mer.
L'obtention des 500 signatures nécessaires pour pouvoir se présenter à l'élection présidentielle est toujours sujette à controverse, notamment autour de Jean-Marie Le Pen. Pour 2007, la controverse touche tous les petits partis. L'appel de François Hollande aux élus du Parti socialiste à réserver leurs signatures au candidat socialiste a conduit à une rumeur au sein des petits partis qui dit que le PS, l'UMP et parfois l'UDF feraient barrage face à leurs candidats et exerceraient des pressions sur les maires de petites communes pour qu'ils ne donnent pas leur signature. Des futurs candidats aussi opposés qu'Olivier Besancenot, José Bové et Corinne Lepage en font publiquement état.
Un amendement déposé au nom du groupe socialiste en vue d'étendre la publication au Journal officiel à toutes les présentations reçues ayant été repoussé[12], le Conseil constitutionnel a fait savoir qu'il renonçait à la pratique initiée en 1988 consistant à publier dans ses locaux l'ensemble des parrainages valides[13][source insuffisante]. Seuls 500 noms de présentateurs par candidat admis à concourir, déterminés par tirage au sort, seront donc publiés cette fois.
Les formulaires de parrainage signés par les élus sont à retourner au Conseil constitutionnel pour le à 18 heures au plus tard (heure locale du territoire d'où provient la signature du formulaire de parrainage). Gérard Schivardi dénonce[14][source insuffisante] le chantage aux subventions, sur les maires qui souhaitent le parrainer, par des dirigeants politiques de régions ou départements. Pour aider les finances de sa commune de Noron-la-Poterie (Calvados), André Garrec, maire, a placé sa signature sur un site de vente aux enchères. L'enchère a été remportée à 1 550 € par Rachid Nekkaz. L'échange a eu lieu le sur la chaîne LCI, le candidat a immédiatement déchiré le document[15].
Le , l'ancien ministre de la culture Jean-Jacques Aillagon (UMP) donne sa signature par tirage au sort à Olivier Besancenot. Un maire d'une commune d'Ille-et-Vilaine a fait de même et le sort a désigné Arlette Laguiller. Jugeant ce procédé « incompatible avec la dignité qui sied aux opérations concourant à toute élection et que la présentation doit résulter d'un acte volontaire du présentateur[16] », le Conseil constitutionnel a indiqué que les parrainages ainsi attribués ne seront pas pris en compte tout comme les parrainages ayant donné lieu à contrepartie financière au sujet du Conseil Constitutionnel.
Vote électronique
Lors de cette élection, les médias ont accordé une grande importance à la progression du vote électronique. Le vote électronique avait déjà été largement utilisé lors du référendum de 2005[17] — mais c'était sa première utilisation à une aussi grande échelle pour ce type de scrutin. En effet, entre 3 % et 5 % des électeurs ont participé à l'élection en utilisant ce type d'équipement[18]. Des critiques sont apparues dans les médias quelques mois avant le scrutin[19][source insuffisante] ; ces critiques s'inscrivent dans un débat plus large sur le vote électronique en France (voir Vote électronique).
Les critiques faisant suite au scrutin ont rapidement trouvé un large écho dans la presse. Ainsi dans l'après-midi du scrutin, le journal 20 minutes rapportait des incidents[20][source insuffisante], quelques heures plus tard le site du Figaro rapportait la saisie du Conseil Constitutionnel par un conseiller régional francilien[21][source insuffisante], le soir du scrutin le site de la chaîne d'information LCI[22][source insuffisante] rapportait les soucis techniques dont se plaignaient certains électeurs et l'émoi et les doutes provoqués chez certains élus ; le lendemain, le Parisien titrait le en page 9 « L'urne électronique passe mal auprès des électeurs ».
Divers citoyens ont déposé devant les tribunaux administratifs des référés-libertés tendant à exiger le rétablissement du vote traditionnel dans leur commune, qui ont tous été rejetés[23]. D'autre part, des dysfonctionnements ont été constatés (pannes, files d'attente)[24] et des problèmes inhérents à l'utilisation des machines ont été rapportés par différents journaux
- Certaines machines ne satisfaisaient pas au règlement technique qui leur vaut leur agrément d'après le journal Le Monde[25].
- Des modifications effectuées sur des machines à voter ont entraîné leur remplacement en dernière minute - les machines modifiées n'ayant pu recevoir d'agrément[26].
Cependant, le conseil constitutionnel a tenu à souligner en commentant aux Cahiers sa décision de déclaration des résultats du premier tour que « Il est intéressant de relever que l'utilisation de machines à voter n'a, de ce point de vue, eu aucune incidence : aucune annulation de résultats ne concerne des bureaux de vote dans lesquelles de telles machines ont été utilisées. »[27]
Des polémiques quant à la fiabilité des machines à voter ayant fait l'objet de l'attention des médias, le Conseil constitutionnel a publié le un communiqué rappelant « que l'utilisation des machines à voter pour les élections, notamment présidentielle, est autorisée par le législateur depuis 1969 » et que « ce recours aux machines à voter dans les conditions fixées par l'article L. 57-1 du code électoral a été déclaré conforme à la Constitution ». Divers citoyens ont déposé devant les tribunaux administratifs des référés-libertés tendant à exiger le rétablissement du vote traditionnel dans leur commune, qui ont tous été rejetés[23]. Bien que des dysfonctionnements (pannes, files d'attente de longueur inhabituelle) aient pu être constatés çà et là[24], le conseil constitutionnel a tenu à souligner en commentant aux Cahiers sa décision de déclaration des résultats du premier tour que « Il est intéressant de relever que l'utilisation de machines à voter n'a, de ce point de vue, eu aucune incidence : aucune annulation de résultats ne concerne des bureaux de vote dans lesquelles de telles machines ont été utilisées. »[27]
Internet
Il est également possible que sa longueur crée un déséquilibre dans l'article, au point d'en compromettre la neutralité en accordant à un aspect du sujet une importance disproportionnée.
Internet joue désormais un rôle de premier plan dans le cadre de l'élection présidentielle : relais de l'information publiée par les médias traditionnels (télévision, radio, presse écrite) et réceptacle des réactions et des intentions des électeurs. Ceux-ci sont donc maintenant dotés d'une plateforme médiatique aux pouvoirs d'attraction étonnants comme le démontre la multiplication des blogs de campagne. Un sondage réalisé pour RTL par Novatris/Harris Interactive mentionne que près du quart des Français croit qu'Internet aura une influence sur le résultat du scrutin d'avril.
L’élection présidentielle de 2007 est la prémisse de l’utilisation d’internet de la part d’une grande majorité des candidats. En effet, la phase d’investiture des candidats a été marquée par la création de blogs, notamment ceux de Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal qui ont permis d’influencer davantage de citoyens dans les élections pendant leur campagne. Les deux sites les plus populaires, présentés sous forme de page de présentation furent Jeunes Populaires (Union pour un Mouvement Populaire) et Désirs d’avenir (Parti socialiste) qui respectivement expriment les idées des deux finalistes pendant la présidentielle, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. De cette manière, l’élection présidentielle de 2007 marque le début d’une évolution d’intérêt des citoyens sur une nouvelle plateforme, autre que les médias traditionnels tels que la radio, la télévision et la presse témoignent[28].
Le blog est alors apparu comme un bon outil de propagation des idées pour les candidats, afin de se promouvoir auprès des citoyens. L’utilisation des blogs par les personnalités politiques est caractérisée par une « double expression individuelle » vis à vie de la population. En effet, la personnalité politique met en avant son programme et ses idées sous forme de « journal de bord en ligne » et détient également la possibilité d’entreprendre des interactions avec les personnes le supportant sous forme de chat ou bien de questions-réponses par le biais de commentaires[29].
Ainsi, grâce à l’appui des médias sur internet, les candidats mènent une lutte électorale entre eux tout en bénéficiant du soutien de certains citoyens, directement sur leurs pages. Les internautes, durant la course à la présidentielle, ont accès aux diverses activités, services organisationnels et propositions des candidats. L’interactivité d’internet permet ainsi aux internautes d’émettre et de recevoir. « Non seulement chaque internaute peut construire lui-même son information, en cherchant grâce à des moteurs de recherche des sources nouvelles qui correspondent réellement à ses intérêts ou préoccupations ; l’Internet est également un prodigieux outil d’échanges entre citoyens et acteurs politiques »[30].
Les médias numériques ont alors engendré des échanges virtuels de tout ordre entre les personnalités politiques et leurs partisans : messages postés sur des « murs », spectres de tableaux virtuels où chacun peut afficher des messages visibles par tous, une partie « information » où l’on peut rajouter des détails personnels, des sections « notes », « boxes », « photos », « vidéos »[31].
De nombreux services afin d’interagir, d’informer ou bien mobiliser peuvent se retranscrire sous forme de messages, de discussion, d’échanges, de vidéoconférences ou bien encore de podcast. De cette façon, les candidats tentent de diriger et de cibler les électeurs et futurs électeurs vers des aspects de leurs messages tout en faisant en sorte de le façonner à leur image afin d’amener une proportion plus importante d’électeurs. On peut parler de « guerre informelle » qui s’appuie sur une stratégie de petit geste afin de renforcer l’impact des personnalités politiques vis-à-vis des partisans : contribuer à des discussions, découper, recoller des informations[32]. Un dernier aspect très important est la collecte de données stratégique. Les personnalités politiques, grâce aux réseaux sociaux, blogs et pages dédiés à leur image, vont donner la possibilité aux populations de mettre des informations les concernant comme leur adresse e-mail et le nombre de personnes partisanes. De cette façon, ils pourront entreprendre de faire des statistiques ou bien des sondages.
Comme le souligne Thierry Vedel : « les réseaux électroniques permettraient de transformer les principes et les mécanismes de la représentation politique dans le sens d’une démocratie directe ». L’idée, ici, est de permettre aux citoyens, partisans (ou non) de pouvoir agir directement avec les personnalités politiques. En effet, c’est un bon moyen pour les citoyens de mettre en avant leurs convictions qui sont alors étudiées dans le but d’améliorer certaines failles. Ainsi, internet prend de plus en plus de place dans le cœur de la population française pour ces élections. « Selon une étude effectuée après les élections présidentielles, 8% des Français considéraient internet comme la principale source d’information (CEVIPOF, 27).
Les candidats ont alors vu l’expansion d’internet comme une nouvelle opportunité de visibilité auprès de la population. Ils doivent alors se plier à de nouveaux codes pour gérer de manière pertinente leurs contributions et leur aspect médiatique. « Il est possible de formuler l’hypothèse que les usages des nouveaux médias par les partis politiques, comme l’ensemble de la communication politique, deviendraient standardisés puisqu’ils seraient partout portés par des conseillers en communication maîtrisant les techniques du marketing politique, et mus par la double nécessité de faire campagne de façon permanente et de s’ajuster aux attentes des électeurs[33].
L’utilisation d’internet par les candidats s’est donc faite via des blogs et vidéo blogs, mais leur présence sur les réseaux sociaux et notamment Facebook comme moyen de représentation est depuis 2007 de plus en plus populaire. Internet a permis d’envisager d’autres moyens de connaître l’intérêt manifesté par le public et de connaître ses opinions, facilitant ainsi l’engagement des citoyens dans le processus politique. Inversement, les électeurs peuvent aussi avoir une vue d’ensemble sur le président : « le site du président à l’Élysée comporte aujourd’hui le statut marital, les activités sportives et les goûts littéraires du président. Facebook devient donc un outil essentiel des hommes et des candidats politiques »[34].
Dans ce sens, l’homme politique, grâce à Facebook, se présente à la fois comme un individu et comme un représentant. Sa présence sur les réseaux relève d’un acte de marketing politique (statut personnel, passe-temps, goûts, photos) qui permet de briser la barrière entre l’homme et le politique. Il se met ainsi au même niveau que ses électeurs pour susciter des émotions et toucher avec plus de sensibilité son public. « En parcourant les messages postés par Nicolas Sarkozy et par Ségolène Royal sur leurs sites officiels respectifs de Facebook, on constate que deux tendances majeures y règnent : d’une part, une forte disposition à construire une image de soi qui joue sur la minimisation de l’effet de surplomb et parallèlement - l’augmentation de la proximité »[34].
De nouvelles formes d'expression apparaissent. À l'instar des hommes politiques américains, les candidats ont la possibilité d'avoir une chaîne sur YouTube, une page sur Skyrock.com, sur Myspace et des groupes de soutien à l'intérieur des sites de réseautage social (social networking). Les sites Web permettent d'individualiser le message à l'utilisateur en fournissant des vidéos qui permettent de pénétrer l'intimité d'une campagne et de la vie des candidats. Cependant le rôle de l'Internet ne peut pas être mesuré. Aux États-Unis, l'Internet a joué un rôle important pour les campagnes de 2004 et 2006 en permettant à des vidéos amateurs de circuler rapidement sur le Web en discréditant un candidat (voir l'affaire Macaca, où un candidat proférant une insulte raciale a été pris en délit par une vidéo amateur : il a perdu son siège).
Trois vidéos ont marqué[réf. nécessaire] l'élection française par l'importance de leur diffusion sur YouTube ou Dailymotion : la vidéo Le Vrai Sarkozy, la vidéo de Ségolène Royal apostrophant les professeurs sur les 35 heures[35] et, en fin de campagne, la vidéo Sarkozy Human Bomb[36] mise en ligne par les partisans de Nicolas Sarkozy pour s'opposer aux tentatives de diabolisation de ses opposants. Rachida Dati a également été filmée déclarant, en boutade, qu'elle serait « ministre de la rénovation urbaine à coup de Kärcher » faisant ainsi référence à une déclaration antérieure de Nicolas Sarkozy[37].
Internet est également le centre d'un autre débat, qui est l'heure de publication des estimations. C'est le journaliste Jean-Marc Morandini qui le premier, soulève cette question. Il a menacé publiquement de diffuser des « rumeurs vérifiées » du premier tour dès dix-huit heures, avant de se rétracter le dans la soirée. Bien qu'une publication d'estimations soit interdite en France, plusieurs sites étrangers ont déclaré qu'ils publieraient ces estimations dès 18 h. Morandini a donc voulu montrer qu'il était absurde que la localisation du serveur influe sur la légalité de l'action entreprise. Un site français devrait être prioritaire dans la divulgation des premières estimations des résultats d'une élection française. Bien que cette action n'ait pu aller jusqu'au bout, elle a permis de montrer l'importance qu'a pu prendre Internet dans la vie politique. Certains sites internet d'information étrangers francophones tout comme certains blogs étaient hors-ligne la journée du premier tour (coupures ou saturés). En revanche, les télévisions étrangères d'information étaient toujours disponibles en France et beaucoup d'entre elles ont annoncé les premières estimations vers 18h30.
François Bayrou propose l'organisation d'un débat sur Internet. Toutefois, Nicolas Sarkozy indique son opposition à l'organisation d'un tel débat sur Internet, média « hors la loi » selon lui[38][source insuffisante]. Il est vrai que le Conseil Constitutionnel n'a pour le moment aucune jurisprudence concernant un éventuel débat des candidats via Internet.
Renoncement de Jacques Chirac
Le président sortant entretenait le suspense sur sa candidature, qui était à certains moments sérieusement envisagée, déclarant qu'il prendrait sa décision au premier trimestre 2007[39],[40]. Les observateurs trouvèrent que ce cas de figure était assez improbable, donnant pour raisons les mauvais sondages, le soutien massif de la droite à Sarkozy, l'âge de Chirac, les échecs des régionales de 2004 et du référendum de la constitution de 2005 et le fait qu'il n'y avait aucune cellule pour préparer la campagne[41],[42],[43].
Dans un entretien avec Michel Drucker diffusé le dans Vivement dimanche sur sa femme, Jacques Chirac, à la question « Qu'est-ce que vous allez faire le jour où vous quitterez l'Élysée, que ce soit dans quelques mois ou dans cinq ans ? », avait répondu qu'« il y a une vie après la politique, il y a une vie jusqu'à la mort ». Certains observateurs y avaient déjà vu un indice du fait que Chirac ne se représenterait pas[44],[45].
Le , Jacques Chirac annonce qu'il ne « sollicitera pas les suffrages pour un nouveau mandat »[46].
Désignation de Nicolas Sarkozy à l'UMP
Nicolas Sarkozy est le candidat de l’UMP. Il était le seul candidat à l’investiture de son parti[47], et a été officiellement plébiscité le avec 98,1 % des suffrages exprimés (69,06 % de participation)
- Mandats cumulés (et précédents) au moment de sa candidature :
- De 1977 à 2007, conseiller municipal de Neuilly-sur-Seine (maire de 1983 à 2002) ;
- De 2002 à 2007, adjoint « hors rang » au maire de Neuilly-sur-Seine ;
- De 2004 à 2007, conseiller général du canton de Neuilly-sur-Seine-Nord ;
- De 2004 à 2007, président du conseil général des Hauts-de-Seine (vice-président de 1986 à 1988) ;
- De 2005 à 2007, ministre d’État, de l’Intérieur et de l’Aménagement du territoire (du Budget de 1993 à 1995, de la Communication de 1994 à 1995, de l’Économie en 2004, de l’Intérieur de 2002 à 2004).
Michèle Alliot-Marie avait annoncé, le , dans une interview au journal Sud Ouest, qu’elle ne briguerait pas l’investiture de l’UMP mais qu’elle réfléchissait à une candidature hors parti[48]. Finalement, le 12 janvier, après un entretien avec Nicolas Sarkozy au siège de l’UMP, elle décide de ne pas se présenter à l’élection présidentielle, et de se rallier à Nicolas Sarkozy.
Malgré le soutien de ses partisans au sein de la majorité (les « chiraco-villepinistes »), Dominique de Villepin a renoncé, au début de l'année 2007, à tout projet de candidature, après l'avoir envisagé officieusement à l'automne précédent. Le 17 mars, il a donc annoncé son ralliement à la candidature du ministre de l'Intérieur[49].
Émergence de Ségolène Royal au sein du PS
Ségolène Royal a été désignée candidate officielle du PS par 60,60 % des 178 000 militants socialistes[50] le et investie à la Mutualité le 26 novembre.
- Mandats actuel et passés au moment de sa candidature :
- Depuis 1988, députée de la 2e circonscription des Deux-Sèvres ;
- Du au , Conseillère générale des Deux-Sèvres ;
- Du au , Ministre de l'Environnement ;
- Du au , Ministre déléguée à l'Enseignement scolaire ;
- Du au , Ministre déléguée à la Famille et à l'Enfance (et aux Personnes handicapées[51]) ;
- Depuis mars 2004, Présidente du conseil régional de Poitou-Charentes
Division de la gauche radicale
Neuf candidats se sont proposés pour l'investiture par les collectifs « unitaires » de la gauche antilibérale incluant Clémentine Autain (maire-adjointe apparentée PCF de Paris), José Bové (ancien porte-parole de la Confédération paysanne), Marie-George Buffet (secrétaire nationale du PCF), Patrick Braouezec (député PCF de la Seine-Saint-Denis), Michel Feuillebois, Patrick Guillot, Jack Harmand et Yves Salesse (président de la Fondation Copernic, conseiller d'État).
Le , José Bové annonce le retrait « provisoire » de sa candidature[52]. La direction du PCF estimait que la candidature de Marie-George Buffet (majoritaire dans les votes indicatifs des collectifs) était la meilleure et appelait à respecter le choix de ces collectifs. L'essentiel des autres organisations voulait une candidature qui puisse rassembler plus largement, sans toutefois avoir d'accord sur un nom.
Les militants communistes choisissent à 81,05 % (41 533 votes) de confirmer cette candidature. Le choix du retrait n'obtient que 18,90 % (9 683 votes), avec 2,02 % de votes blancs (1 058 votes). Olivier Besancenot, candidat de la LCR, appelle la gauche antilibérale à se rassembler autour de sa candidature à la suite de la candidature de Marie-George Buffet.
Le , lors d'une conférence de presse à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), José Bové confirme finalement sa candidature. Il cherche ainsi à se positionner au-dessus des autres candidats antilibéraux, puisqu'il fait partie des nombreuses personnalités sans parti politique mais cherchant à peser sur le scrutin. Deux candidats issus des collectifs unitaires (et signataires de l'appel du 10 mai) sont donc représentés : José Bové et Marie-George Buffet.
Le résultat final au premier tour fut très faible avec un score total des deux candidats inférieur à celui de 2002 du seul PCF.
Seconde candidature de Philippe de Villiers
Philippe de Villiers se positionne d’abord comme le candidat contre l’Europe politique et contre « l'islamisation de la France ». Il affirme sa grande différence et son réel désaccord avec Nicolas Sarkozy sur la Constitution européenne, qui souhaiterait faire voter une mini Constitution européenne par le Parlement en juin prochain. Il demande aussi la préparation de la sortie de la France de l’euro et se déclare contre le mariage homosexuel. Il a déclaré pour ses vœux en 2007 de « faire de la France ce qu’il a fait en Vendée », souhaitant ainsi une « France des PME »[réf. souhaitée].
Influence de Nicolas Hulot
Le présentateur de télévision Nicolas Hulot a renoncé, le , à se présenter à l'élection présidentielle[53]. Depuis l'été 2006, il n'écartait pas l'idée d'être candidat pour donner une nouvelle impulsion au courant écologiste. Sa stratégie était de laisser planer la menace d'un candidat sans étiquette mais populaire, à l'heure où beaucoup de partis, PS, UMP, FN, antilibéraux, essaient de se rassembler et de rassembler les « petits partis » autour d'une seule candidature pour éviter une élimination dès le premier tour ; Nicolas Hulot, aurait ainsi en se présentant détourné certains électeurs éventuellement décisifs. Il a ainsi pu faire signer son pacte écologique à quinze candidats potentiels dont les principaux sont :
- François Bayrou
- Marie-George Buffet
- Nicolas Dupont-Aignan
- France Gamerre
- Jean-Marc Governatori
- Jean-Michel Jardry
- Corinne Lepage
- Ségolène Royal
- Nicolas Sarkozy
- Dominique Voynet
- Antoine Waechter
Nicolas Hulot ne soutient officiellement aucun candidat, mais reste actif dans la campagne présidentielle, notamment au travers du pacte écologique.
Absence de Nicolas Dupont-Aignan
Nicolas Dupont-Aignan, ex-membre de l’UMP où il se distinguait par une posture gaulliste à vocation souverainiste et sociale-démocrate, a annoncé sa candidature le [54].
Dans un premier temps, il n’excluait pas de participer à la procédure interne de désignation du candidat qui sera soutenu par son ancien parti. Il se ravise ensuite, considérant que la primaire n’accorderait pas une place équitable aux concurrents de Nicolas Sarkozy. Il annonce son intention de se présenter à l’élection présidentielle sans l’investiture du parti mais avec le soutien de son propre courant, Debout la République. Il décide par ailleurs de quitter l’UMP le 13 janvier 2007, à la veille de l’investiture annoncée de Nicolas Sarkozy, après s’être vu refuser un temps de parole à l’un des congrès de ce parti[55].
Après avoir déclaré sur son blog, par une note en date du 11 décembre 2006, qu’il disposait déjà de 300 promesses de signature[56], il ne parvient finalement pas à se présenter.