État communiste
état à parti unique se réclamant du marxisme-léninisme / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Les dénominations d’État communiste[1], régime communiste[1], pays communiste[2],[1], système communiste[3],[1] sont utilisées pour qualifier le régime politique d'un État dans lequel un Parti se réclamant du communisme exerce le monopole de la gestion des affaires publiques[3], en tant que parti unique officiel ou bien en tant que parti dominant d'une coalition rassemblant les seuls partis autorisés. Au cours du XXe siècle, un tiers environ de l'humanité a vécu sous un régime politique catégorisé comme « communiste ».
Les États identifiés comme « communistes » se réclament ou se sont réclamés du marxisme-léninisme, et se sont présentés comme « socialistes », le stade du socialisme étant considéré comme la première étape précédant l'avènement de la société communiste proprement dite — autrement dit, une société sans classes et sans État : ils furent néanmoins, par convention, désignés comme des « régimes communistes », les partis les dirigeant se désignant eux-mêmes comme tels. Dans le discours officiel de ces partis affirmant suivre une idéologie désignée sous le nom de marxisme-léninisme, les termes communément employés étaient État socialiste[4], démocratie populaire[5] ou encore État ouvrier, affirmant ainsi représenter les classes ouvrières de ces pays [6]. Les termes de « communisme » et de « socialisme » sont des éléments centraux de la propagande de régimes politiques dont l'URSS a été le principal modèle[7] : le mot « communisme » a lui-même été employé, par extension, pour désigner l'ensemble des systèmes de gouvernement pratiqués par les États — souvent différents dans leur organisation et leur pratique politique — considérés comme communistes[8]. Le terme de stalinisme a été créé pour qualifier ces régimes dictatoriaux se réclamant du communisme, mais n'a été que rarement revendiqué par les acteurs du communisme étatique (par exemple en Albanie sous Enver Hoxha)[9].
Malgré des références idéologiques communes, des points communs dans leur organisation et des alliances plus ou moins étroites selon les époques, les États communistes se différencient les uns des autres par un ensemble de réalités économiques, sociales, politiques et culturelles liées tant à leurs particularités culturelles et historiques, qu'aux conditions d'arrivée au pouvoir des communistes locaux[10] : en fait, bien que la majorité des régimes communistes du XXe siècle aient été alignés sur l'URSS, ils ne constituaient pas un bloc homogène à l'échelle du monde. Ces régimes créés après 1945 en Europe, ainsi que d'autres en Asie et en Afrique étaient de fait dirigés de manière coercitive par une oligarchie appelée nomenklatura en URSS et dans le bloc de l'Est, princes rouges en Chine et songbun en Corée du Nord. Cette classe s'appuyait sur des moyens dictatoriaux comme une police politique toute-puissante exerçant de manière plus ou moins discrète un terrorisme d'État à l'encontre de la population, et une organisation répressive fondée sur une justice politique et des moyens variés d'incarcération et de mise au secret voire d'élimination physique des détenus, dont notamment des camps de travail forcé (le Goulag soviétique ou le Laogai chinois).
Les différences entre la gouvernance réelle de ces États et leur discours officiel, déjà critiquées depuis des décennies par ceux que l'on qualifiait de « dissidents », ont été officiellement admises (pour être combattues) lors de la glasnost et de la perestroïka, et encore davantage depuis la dislocation de l'URSS et la chute des régimes communistes en Europe : cela a eu pour effet de discréditer le mouvement historique dont ces États se revendiquaient et d'affaiblir le mouvement communiste international, et tout particulièrement les partis communistes présents dans les démocraties occidentales[11].
Au-delà de la diversité des modes de gouvernement ou du détail des politiques appliquées, la « praxis » politique commune de ces régimes, analysée comme une forme de totalitarisme[12], a abouti en 1989-1991 à la chute de la plupart d’entre eux[13] ou à leur métamorphose, comme en Biélorussie, Russie, Chine ou Indochine, en « dictatures de marché »[14] ; cette pratique était basée sur[15] :
- la position constitutionnelle de jure du parti communiste local en tant que « parti unique et organe dirigeant de l’État », interdisant de facto la constitution d’associations, syndicats ou autres structures sociales indépendantes du pouvoir, et imposant un courant de l’autorité et de légitimité » (souveraineté), allant du sommet (le Comité Central) vers la base (les autres structures du Parti, les institutions, les entreprises, les citoyens)… ;
- une logistique policière massive de surveillance et répression de la société civile, articulée autour de la police politique, active par la censure, l’écoute aléatoire et sans aucun contrôle juridique des conversations téléphoniques, l’ouverture du courrier, le quadrillage territorial, institutionnel et professionnel systématique du pays, la pratique courante d’arrestations arbitraires, de tortures en cours d’interrogatoire et d’internement psychiatrique et de déportation des citoyens arrêtés, avec ou sans « jugement », dans les réseaux de camps de travail forcé comme le Goulag ou le Laogai… ;
- une planification économique d’État par la nationalisation de toutes les structures de production, ne touchant pas seulement les orientations macro-économiques et le commerce international, mais aussi toutes les sources d’existence, de la distribution et de la consommation, au mépris des ressources disponibles, des possibilités techniques, de l’environnement et des besoins de la population, interdisant toute forme d’autogestion et induisant des inégalités entre la haute bureaucratie du parti, de l'État, de l'armée et de la police politique qui disposait d’un niveau de vie satisfaisant, et le reste de la population confronté à une pénurie permanente d’énergie, de denrées, de produits finis et de services (ce qui encourageait le développement d’une économie informelle, mais spéculative)… ;
- un strict contrôle des activités culturelles, des médias et des droits des citoyens à l’opinion, à l’expression et au déplacement (nécessitant des autorisations et divers visas préalables pour changer d’emploi, de domicile, de résidence à l’intérieur du pays, et encore plus pour voyager hors du pays, et surtout dans les pays non-communistes) ;
- l'existence d'un « nomenclateur social » (russe социального номенклатурный, coréen 출신성분 songbun) qui classe les citoyens, théoriquement égaux mais en fait ainsi différenciés[16] en fonction de deux types de critères[17] :
- les origines sociales de leurs familles avant le régime communiste (« saines » : ouvriers industriels, agricoles et des services, simples soldats ; « douteuses » : artisans, paysans ayant possédé des animaux ou un lopin de terre (« koulaks »), sous-officiers ; « petits bourgeois » : anciennes classes moyennes, professions libérales, chefs d'atelier, petits fonctionnaires des régimes antérieurs au communisme, membres des administrations des régimes antérieurs au communisme, officiers de rang moyen ; « grands bourgeois » : notables, hauts fonctionnaires, cadres industriels, gros commerçants, officiers de rang supérieur ; « exploiteurs et parasites du peuple » : actionnaires, patrons et hauts cadres de l'industrie, aristocrates et propriétaires terriens, responsables des administrations et membres des forces de l'ordre des régimes antérieurs au communisme) ; « ennemis du peuple » : toute personne s'étant opposée au Parti unique et à son pouvoir, ou en ayant douté[18] ;
- leur attitude par rapport au Parti unique (« fiable » : entièrement dévoué, ne discutant jamais les ordres ; « douteuse » : favorable au régime mais ayant tendance à discuter les ordres, à les interpréter, à prendre des initiatives, ou ayant soutenu une ligne politique finalement condamnée par l'un ou l'autre Congrès du parti unique ; « hostile » : opposé au pouvoir communiste, catégorie très large incluant aussi bien les ennemis déclarés du régime, que des citoyens simplement accusés d'être hostiles, des cadres accusés de « sabotage » pour avoir contesté ou échoué à exécuter des ordres absurdes ou irréalisables, ou encore des paysans ayant soustrait des provisions aux réquisitions pour éviter de mourir de faim).
Plus un citoyen avait des « origines saines » et était « fiable », plus il était un « camarade méritant », statut qui lui donnait un accès privilégié aux prestations des services de l'État :
- les membres de la nomenklatura (chinois 太子党 « princes rouges ») bénéficiaient d'un niveau de vie équivalent aux classes moyennes occidentales et obtenaient facilement l'autorisation de résider dans la capitale, où la vie était moins difficile et les pénuries plus limitées ;
- les citoyens de base formaient la majorité de la population, vivant modestement, très surveillés, mais épargnés par la répression tant qu'ils obéissaient aux autorités ;
- les citoyens classés « douteux » ou « non fiables » étaient régulièrement mis en question ou accusation, arrêtés, enquêtés, puis relâchés, vivant dans une précarité permanente, sous la menace d'une incarcération ;
- ceux classés comme « nuisibles » (russe вредители, chinois 9种有害类别) étaient condamnés à des peines de travaux forcés appelés « réhabilitation par le travail » (Goulag, Laogaï…) et leurs familles étaient placées en relégation.
Ce système attribue ou enlève des « points de mérite » : les citoyens sont donc susceptibles de monter et descendre dans la hiérarchie. Au XXIe siècle, il n'existe plus qu'en république populaire de Chine (où il utilise les technologies modernes de surveillance des citoyens) et en Corée du Nord (songbun)[19]. De nombreux facteurs peuvent influencer le classement dans le nomenclateur social. Les « citoyens vigilants » ayant fait un « geste héroïque pour la patrie » (par exemple, avoir dénoncé un collègue ou un membre de leur famille comme « mauvais citoyen », « saboteur » ou « espion ») reçoivent ainsi des « points de mérite ». À l'inverse, les citoyens ayant lutté contre le régime, tenté de le fuir vers l'étranger, dénoncé les atteintes aux droits humains, participé à l'économie parallèle, désobéi à un ordre, parlé sans autorisation à des étrangers…, en perdent. D'autres facteurs plus quotidiens affectent le classement, comme l'assiduité ou au contraire l'absence aux diverses activités obligatoires, au travail, aux réunions organisées par les cellules locales du Parti. Le classement d'un citoyen a des conséquences sur les membres de sa famille et sa descendance : si l'un des membres d'une famille « démérite », les autres doivent aussitôt le renier, s'en démarquer, le dénoncer avec véhémence et faire assaut de servilité envers le pouvoir, s'ils ne veulent pas tomber avec lui[20].
Les informations sur le nomenclateur social proviennent en grande partie de témoignages de citoyens des états communistes en exil. Dans leurs pays, les citoyens de ces états devaient manifester, face à tout interlocuteur étranger, un enthousiasme total envers le régime, et ensuite rendre compte à la police politique du contenu de la conversation. S'ils manquaient à ces obligations, ils pouvaient recevoir des « points de démérite » et dégringoler dans le nomenclateur. C'est pourquoi il était très difficile de connaître l'opinion réelle d'un citoyen des États communistes, ce qui ne signifie pas qu'ils aient tous été aliénés, fanatisés et incapables d'esprit critique, comme un point de vue raciste pourrait l'envisager[21].
Étymologiquement, le mot communisme désigne un type de société sans classes, où les classes sociales et les États sont abolis. Le terme acquiert cependant avec le temps une double signification, désignant à la fois la nouvelle société envisagée, qui serait un stade supérieur du socialisme, et par extension un mouvement politique visant à abolir le capitalisme et à bâtir le socialisme, avec pour objectif proclamé la mise en place d'une société communiste[22] ou libertaire[23],[24],[25],[26].
En 1917, à l'issue de la Révolution d'Octobre, les bolcheviks, une des tendances issues du Parti ouvrier social-démocrate de Russie, prennent le pouvoir et établissent le gouvernement de la Russie soviétique. L'année suivante, les bolcheviks prennent le nouveau nom de Parti communiste, destiné à souligner leur caractère révolutionnaire et à se distinguer désormais des sociaux-démocrates. Lénine souligne en 1919 que l'utilisation du mot « communisme » est « incomparablement plus forte » du point de vue du mouvement ouvrier et permet de se distinguer de la IIe internationale agonisante. Pour lui, cependant, l'utilisation du terme communiste ne doit pas signifier que le « régime communiste » est réalisé[27].
Le changement de nom du Parti russe, et la fondation de l'Internationale communiste, séparent cependant de manière définitive les partis « socialistes » (ou « sociaux-démocrates ») des partis « communistes », bien que ces derniers continuent de se réclamer de leur conception du socialisme. L'adjectif « communiste » en vient donc à qualifier les régimes dirigés par des partis communistes se réclamant de la mouvance communiste internationale, malgré l'oxymore que constitue, sur le plan étymologique, le rapprochement des termes « communisme » et « État », le mot communisme désignant à l'origine la société sans État censée être atteinte après le stade du socialisme. Le nouveau nom du Parti bolchévik est cependant utilisé comme un adjectif qualifiant le régime mis en place dans les faits, la république socialiste fédérative soviétique de Russie étant considérée comme le premier « État communiste »[28].
L'historien britannique Archie Brown distingue plusieurs critères permettant de définir un système de gouvernement comme communiste, au sens étatique du terme : « Étant donné que les partis communistes au pouvoir qualifiaient leurs systèmes politiques de « socialiste », il est raisonnable de se demander en quoi il est justifié de les appeler « communistes ». De nombreux politiciens ex-communistes ont contesté l'usage de ce terme car, nous rappellent-ils, le « communisme » était censé être le dernier stade du socialisme, qu'ils n'ont jamais prétendu avoir atteint. Cependant, les membres de ces partis au pouvoir se définissaient eux-mêmes comme des communistes et les chercheurs occidentaux, en rangeant les systèmes dans la catégorie « communiste », n'envisageaient pas une seconde qu'ils parlaient de ce que Marx et Lénine décrivaient par le terme « communisme » — cette société auto-gouvernée, sans État, et coopérative, qui n'a jamais existé nulle part ». Brown souligne que l'usage du terme « socialiste », revendiqué par les régimes en question, est inadéquat en ce que le concept de socialisme recouvre un ensemble bien plus vaste de partis politiques et de gouvernements que les seuls adeptes du marxisme-léninisme. Pour l'historien, la première caractéristique d'un système communiste est le monopole du pouvoir exercé par le parti communiste local, assimilé dans les premiers temps à la dictature du prolétariat, ce concept étant compris comme le règne du Parti, conçu comme l'expression exclusive de la volonté et des intérêts du prolétariat. Dans la période post-stalinienne, le terme le plus couramment utilisé sur le plan officiel était celui de « rôle dirigeant » du parti. Les États communistes se distinguent par un rôle prégnant des institutions du Parti, qui se superposent aux autres institutions gouvernementales, et priment sur elles. Souvent, le rôle dirigeant du Parti reste longtemps un état de fait, mais devient progressivement inscrit de manière officielle dans les constitutions des États concernés. Dans une majorité des régimes communistes, le Parti constitue une bureaucratie parallèle aux services gouvernementaux proprement dits, et détient sur eux la prééminence : la fonction de chef du Parti est alors, dans de nombreux régimes de ce type, la plus importante au sommet de l'État, primant souvent sur celle de chef du gouvernement ou de chef de l'État. Des assemblées législatives ou soviet suprême ont existé mais se limitèrent à être des chambres d'enregistrement du parti. Les élections ne concernent que des candidats du parti ou alliés à lui au sein d'une coalition politique.
La même personne peut cumuler le poste de chef de parti et celui de chef de l'État ou de chef du gouvernement, mais cela n'est ni nécessaire, ni systématique, ni constant. Joseph Staline a ainsi dirigé l'URSS à partir de 1922 en qualité de Secrétaire général du Parti communiste de l'Union soviétique, mais n'a cumulé ce poste avec celui de président du Conseil des commissaires du peuple qu'à partir de 1941. De même, János Kádár a été le principal dirigeant de la république populaire de Hongrie de 1956 à 1988 en occupant sans interruption le poste de Secrétaire général du Parti socialiste ouvrier hongrois, mais n'a cumulé cette fonction avec celle de chef du gouvernement que durant deux brèves périodes, de 1956 à 1958 et de 1961 à 1965. Władysław Gomułka a dirigé la république populaire de Pologne de 1956 à 1970 en tant que Premier secrétaire du Parti ouvrier unifié polonais sans jamais être ni chef de l'État ni chef du gouvernement. Un système de gouvernement communiste se distingue également par le concept de centralisme démocratique, adopté par Lénine, selon lequel les décisions prises par les organes du Parti, obtenues théoriquement après un débat libre et démocratique en leur sein, doivent être strictement respectées par l'ensemble des institutions et de la société (Lénine considère en 1921, au Xe congrès des Bolcheviks, que « Le parti communiste est le seul capable de grouper, d'éduquer et d'organiser l'avant-garde du prolétariat et de toutes les masses laborieuses, qui est seule en mesure de s'opposer aux inévitables oscillations petite-bourgeoises de ces masses, aux inévitables traditions et récidives de l'étroitesse corporative ou des préjugés corporatifs dans le prolétariat »[29]). Le rôle dirigeant du Parti, et la centralisation de l'État, aboutissent à la concentration d'un très vaste pouvoir au sein des organes dirigeants du Parti (Comité central, Politburo, Secrétariat général).
Sur le plan économique, les États classés comme communistes se définissent par la mise en place d'une économie planifiée, pouvant éventuellement dans des cas comme ceux de la Yougoslavie ou de la Pologne coexister avec une forme d'économie de marché dans certains secteurs d'activité. Aboutir à une propriété non capitaliste des moyens de production était l'un des principaux objectifs des partis communistes au pouvoir dans les pays communistes[30]. En pratique, l'essentiel de l'économie est contrôlée par l'État, lui-même subordonné aux décisions du Parti[31]. Ce contrôle a notamment pris la forme d'une planification impérative[31] (avec les plans quinquennaux). Cette forme de contrôle de l'économie par l'État est parfois qualifiée de capitalisme d'État[32], terme utilisé dès 1918 par Lénine, le développement du marché sous contrôle de l'État étant conçu, dans des sociétés largement non industrialisées et vues comme arriérées, comme une étape vers la construction du socialisme[33]. Dès les premières années du régime communiste en Russie s'est développée, via la multiplication des comités et des organes de décision consécutive au contrôle des activités politiques et économiques par le Parti communiste, une vaste bureaucratie dont l'importance n'a fait que s'accentuer. Ce processus a entraîné l'apparition de la catégorie dite des apparatchiks, « militants » dont l'activité politique se mue en statut social par le biais d'une source de revenus et d'une rupture avec leur classe d'origine[34]. Le phénomène s'est reproduit dans l'ensemble des pays communistes, entraînant l'apparition d'une nouvelle « élite » socio-économique issue de l'appareil des partis au pouvoir, désignée avec le temps du terme russe de nomenklatura. Milovan Djilas, cadre communiste yougoslave passé à l'opposition, emploie en 1957 le terme de « nouvelle classe » pour désigner la catégorie de cadres issus de l'appareil politique des partis de type bolchevik[35].
Tous les États classés ainsi comme communistes se sont distingués, par définition[note 1] par l'interdiction des élections libres et, à des degrés très divers, par une politique répressive et un non-respect des droits de l'homme, par des polices politiques chargées de surveiller, traquer et éliminer les opposants réels ou supposés, dont les plus connues sont le NKVD (puis KGB) soviétique et la Stasi est-allemande[36],[37], comprenant des services de désinformation et de propagande chargés d'intimider la population et de tromper les visiteurs étrangers[38].
Certains de ces régimes se sont, à certaines époques, distingués par la pratique d'un culte de la personnalité plus ou moins intense voué à leurs principaux dirigeants — comme l'URSS sous Staline, la république populaire de Chine sous Mao Zedong, la république socialiste de Roumanie sous Nicolae Ceaușescu, ou la Corée du Nord sous Kim Il-sung puis sous son fils et successeur Kim Jong-il — sans que cela soit une pratique constante, ni commune à l'ensemble des États classés comme communistes. Les régimes communistes ont été condamnés par le Conseil de l'Europe pour leur totalitarisme et leur « violations massives des Droits de l'homme »[39]. Boris Souvarine dénonce quant à lui dans les années 1960 ce qu'il appelle le « pseudo-communisme », considérant que les régimes du bloc de l'est représentent « la plus hideuse caricature du communisme »[40].