La Haute-Auvergne, ou aussi le Haut Pays d'Auvergne, est une des deux divisions traditionnelles de l'ancienne province d'Auvergne. Ce terme a été utilisé pour faire une distinction entre la partie centrale et peuplée de la province et la partie méridionale plus montagneuse et moins peuplée. La Haute-Auvergne n'a jamais vraiment correspondu à un territoire précis et fixe. De nos jours on l'assimile souvent au département du Cantal, la Basse-Auvergne correspondant dans ce cas aux autres parties de la province.
Les dénominations de Basse et Haute-Auvergne, ont été et sont utilisées par les historiens, pour la période précédant la Révolution.
Cette distinction permet surtout d’appréhender des différences historiques et coutumières: la Haute-Auvergne était majoritairement pays de droit écrit alors que la Basse-Auvergne était pays de droit coutumier (sauf sur les terres d'église). Sur le plan linguistique la distinction n'a pas de pertinence même si la soumission aux influences venues du midi et du nord n'est pas la même. Henri Doniol ou Albert Dauzat, deux dialectologues du début du XXesiècle se sont servis de cette dénomination mais elle a été abandonnée par les linguistes contemporains.
Il ne s'agit pas de circonscriptions administratives aux limites bien définies et, dans l'enchevêtrement territorial de l'Ancien Régime, leurs contours ne correspondent ni aux limites des généralités, ni à celles des bailliages, ni à celles des élections, ni à celles des diocèses.
La distinction entre un haut et un bas pays, est apparue vers 1250 sous l'administration d'Alphonse de Poitiers avec la création du bailliage des Montagnes d'Auvergne. La création de l'évêché de Saint-Flour en 1317 [1] fut une autre partition sud/nord. Un vice-bailli des Montagnes d'Auvergne fut créé en 1573 pour réprimer les désordres; cette fonction fut remplie, jusqu'à sa suppression en 1720, par trois générations de la famille de Lacarrière qui ont laissé les procès-verbaux de leurs activités, les «Chevauchées».
Cependant, les limites de ces circonscriptions administrative et religieuse ne correspondent pas exactement à ce que certains appellent la Haute-Auvergne. Ainsi, l'ancien diocèse de Saint-Flour comprenait Brioude, mais non Mauriac, tandis que le bailliage des Montagnes, calqué sur les archiprêtrés d'Aurillac, Mauriac et Saint-Flour, laissait de côté le nord-est de l'actuel Cantal.
Selon Ferdinand Lot, en 1328, le bailliage d'Auvergne comprenait 727 paroisses. 90 621feux (dont 159 ressortissent de Bourges), tandis que le bailliage des Montagnes d'Auvergne, comprenait 215 paroisses. 27 382 feux en 1328.
Liste des fiefs et de leurs titulaires du bailliage des Montagnes d'Auvergne et de la partie auvergnate du bailliage du Carladez
La contenance du Haut pays d'Auvergne résulte aussi du Ban et arrière ban du haut pays d'Auvergne. Rôle des gentilshommes qui y sont tenus en 1533, dans lequel on trouve classés par prévôtés la liste de tous les fiefs, de leurs titulaires et du service qu'ils doivent, à savoir, dans les deux bailiage, celui des Montagnes et la partie auvergnate de celui de Carladez:
S'ensuivent les gentilshommes de la prévôté de Mauriac tenus de servir en brigandinniers: le seigneur des Broas (Leybros), le seigneur de Nozières dit de Relhac, le seigneur de Malfaras, le seigneur de Saint-Pol, le seigneur de Cousans, le seigneur de La Borie-Saint-Vincent, le seigneur de Valmaison, le seigneur de Sartiges, le seigneur de Miramont, le seigneur de Burc, le seigneur de Saillans, le seigneur d'Anjony, le seigneur de Bézaudun, le seigneur de Marzes, le seigneur de Plagnes, le seigneur des Bardéties, le seigneur de Neyrestang, le seigneur de Ventilhac, le seigneur de Rouziers,
le seigneur d'Antraigues à cause de Saint-Amans, le seigneur de Pesteils à cause de Branzac et Fontanges, le seigneur de Beauclair, le seigneur de Saint-Amans à cause d'Escorailles, les seigneur de Salers, le seigneur de Miramont, le seigneur de Scorailles, le seigneur d'Anteroches et de Cousans, le seigneur de Murat-Larabe, le seigneur de Tournemire, le seigneur de Chambres pour lequel s'est présenté Pierre de Boix qui a déclaré avoir acheté ladite seigneurie mais qu'il est roturier et s'est offert de faire devoir ainsi qu'il plaira au roi d'ordonner, le seigneur de Montbrun, le seigneur de Drugeac, le seigneur de vesse et de Montfort, le seigneur d'Austressal, le seigneur de La Roche, le seigneur de Lignerac pour Pleaux et la seigneurie de La Roquedouille, le seigneur de Pleaux, le seigneur de Roussy, le seigneur de Mazérolles, le seigneur de Portus, le seigneur de Cordès, le seigneur du Châtelet, le seigneur de La Blanchie, le seigneur d'Auzers, le seigneur de Cussac, le seigneur de Douhet, Louis Maurel, le seigneur de Bassignac, Jean Bonthole seigneur de Favars et d'Escorailles, Jean Flisc.
Prévôté d'Aurillac, et la vicomté de Carlat que tient le roi
le seigneur de Montamat, le seigneur de Montmurat, le seigneur de Labesserette, le seigneur de Clavières, le seigneur de Roquemaurel, le seigneur de Marmiesse, le seigneur de Jou, le seigneur de Sénezergues, le seigneur de Montsalvy et de Vieillevie, le seigneur de Yolet et d'Ytrac,
le seigneur et baron de Lastic et de Rochegonde, le seigneur de Dienne et du Chaylar, le seigneur de Brezons, le seigneur des Ternes et de Pichochains?, le seigneur d'Apchier et de Montbrun, le seigneur de La Trémolière et de Roffiac, le seigneur de Salivergues, le seigneur de Rochebrune, le seigneur du Cauffour, le seigneur de Ligonès, le seigneur du Chambon,
le vicomte de Carlat
le seigneur de Montvallat, le seigneur de Veyrières, le seigneur de Cologne, le seigneur de Lastensous, le seigneur de Fargues (en 2), le seigneur de la Salle près de Montsalvy, le seigneur de la Salle de Vézac, le seigneur de Naucaze, le seigneur de Sénergues, le seigneur de Murat-lès-Maurs, le seigneur de Careygues et de Castel d'Auze, le seigneur de Viescamap, le seigneur de la Grelière, le seigneur de Conquans-lès-Boisset, le seigneur de Quézac, le seigneur de Reilhac lez Maurs, le seigneur de Roannes-Saint-Mary, le seigneur de Cornac, le seigneur del Peyrou, de Peyre et de Leucamap, le seigneur d'Escalmels et de Barbuzon, le seigneur de La Motte lez Calvinet, le seigneur de La Rocque et de Vaurs, le seigneur de Molin de Montsalvy, le seigneur de Coffinal, le seigneur de La Salle, de Vic-en-Carladès, le seigneur de la Boissonie, le seigneur de Comblat, le seigneur de la Moissétie, le seigneur de Marfons, le seigneur de Vixouze s'est présenté Raymond Brunnenc et son fils, seigneur de Cabanas de Polminhac, seigneur de Cabanes de Carlat, le seigneur de Loubjac, le seigneur de Puechmouriez, le seigneur de Messilhac et de Pleaux, le seigneur d'Aton autrement appelé d'Aymeric, le seigneur de Bournazel, le seigneur de Cap-Cos-Cornu appelé Séveyrac, le seigneur de Veyrac, le seigneur de Lollière, le seigneur de Rausonnière?, le seigneur du Theil le seigneur de Conffolens et de La Roque, le seigneur de Montmège, le seigneur de Prallat, le seigneur de La Bountat, le seigneur de Barriac, le seigneur du Perle, le seigneur de Belestat, le sieur de Gausserand seigneur du Caylar, le seigneur de Prévinquières, le seigneur de Reghaud, le seigneur de Niossel, le seigneur de La Motte, le seigneur de Réquiran, le seigneur de Tourtoulou, le seigneur d'Estang, le seigneur de Broussette, le seigneur de Messac lez Reilhac, le seigneur de La Tour, le seigneur de Montsalvy, le seigneur de Velzic, le seigneur de Merle, le seigneur de Meuse, les deux frères seigneurs de Saint-Hilaire.
S'ensuivent les gentilshommes de la prévôté de Saint-Flour: le seigneur de Ligonnès, le seigneur de Lodières, le seigneur de Rochebrune, le seigneur de Montel-Bouchet, le seigneur de Pompignac, le seigneur de Neuvéglise, le seigneur de Montvallat, le seigneur d'Apchier, le seigneur de Bonnet, Guy d'Aulteroche sieur de La Vla, le seigneur de Chazelles, le seigneur de Meynardou, le seigneur de Coupiac, le seigneur de Ponsonnailles, le seigneur de La Volpilhère, le seigneur de la Chassagnes, le seigneur d'Oradour, le seigneur de Lavaissière, le seigneur de Massebeau, le seigneur de Chambaron, le seigneur de Lescure, le seigneur de Lieussergues, le seigneur de Chavagnac (du ban de Mgr d'Albanie), le seigneur de Goudiège, le seigneur de Neyrebrousse, le seigneur de Sarlat et de Layre, le seigneur de Valette (du ban de Mgrd'Albanie), le seigneur de Gasc, Charles et Etienne du Puy, Alexandre du Puy, le seigneur de Curières,etc.[2]. La montre est faite à Aurillac le 15 mai 1533 sur la place du Gravier en présence de Pierre Clavière, procureur au bailliage, et Nicolas Cambefort, avocat.
En plus des nombreux titres de revues, de livres et de disques, la locution se trouve dans de nombreux noms propres comme:
Notre-Dame de Haute-Auvergne, qui désigne la Vierge dont la statue est érigée sur Rocher de Bonnevie, ancien site du château de Murat (Cantal) surplombant la ville;
Patrimoine en Haute-Auvergne, revue de l'association Cantal Patrimoine, dont le siège est à Saint-Flour[3].
le Comité de la Haute Auvergne, cercle de réflexion unissant des responsables et leaders d'opinion originaires de la Haute Auvergne ou y ayant des attaches[7].
«En tout cas, la création du nouvel évêché scellait la division de l'Auvergne en deux pays, le Bas et le Haut, qui avec des modifications dans les contours, a duré jusqu'à aujourd'hui.»Pierre-François Fournier, dans André-Georges Manry (dir.), Histoire de l'Auvergne, Toulouse, Privat, , p.138
Danièl Brugès, Jean-Éric Iung, Denis Llavori, Christian Marchi et Brigitte Mézard, Cantal. Hautes terres d'Auvergne, Paris, Bonneton,
Pierre Charbonnier, Histoire de l'Auvergne des origines à nos jours: Haute et Basse-Auvergne, Bourbonnais et Velay, Clermont-Ferrand, Éd. de Borée, , 540p. (ISBN2-908592-98-3)
Béatrice Fourniel, Du bailliage des montagnes d'Auvergne au siège présidial d'Aurillac. Institution, société et droit (1366-1790), Toulouse, Presses de l'université des sciences sociales de Toulouse, , 532p. (ISBN9782915699920).