Mariano Navarro Rubio
personnalité politique espagnole / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
Mariano Navarro Rubio (Burbáguena, province de Teruel, 1913 - Madrid, 2001) était un militaire et homme politique espagnol, qui fut ministre des Finances et gouverneur de la Banque d'Espagne sous la dictature franquiste.
Mariano Navarro Rubio | |
Buste de Mariano Navarro Rubio à Daroca. | |
Fonctions | |
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Ministre des Finances | |
– (8 ans) |
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Premier ministre | Franco |
Prédécesseur | Francisco Gómez de Llano |
Successeur | Juan José Espinosa San Martín |
Gouverneur de la Banque d'Espagne | |
– | |
Prédécesseur | Joaquín Benjumea Burín |
Successeur | Luis Coronel de Palma |
Procureur des Cortes | |
– (7 ans) |
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Biographie | |
Lieu de naissance | Burbáguena (province de Teruel, Aragon) |
Date de décès | (à 79 ans) |
Lieu de décès | Madrid |
Nationalité | Espagne |
Parti politique | FET y de las JONS |
Père | Eusebio Navarro (médecin de campagne) |
Mère | Ramona Rubio Mariano |
Conjoint | María Dolores Serres Sena |
Enfants | Onze enfants, dont María del Carmen |
Diplômé de | Université de Saragosse |
Profession | |
Religion | Catholique |
Résidence | Madrid |
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Originaire d’un petit bourg reculé de la campagne aragonaise, il fit des études de droit à Saragosse, où il se familiarisa avec la doctrine sociale catholique et entra en contact avec l’Opus Dei. À l’éclatement de la Guerre civile, il choisit le camp des insurgés, pour ensuite intégrer le Corps juridique militaire, où il monta au grade de général. Quoique d’inclination traditionaliste catholique, il mena une carrière de haut administrateur dans les « syndicats verticaux », pourtant réputés bastion phalangiste, et fut nommé à ce titre membre des Cortes. En 1955, il assuma le poste de sous-secrétaire d’État des Travaux publics.
Face à la situation économique calamiteuse de l’Espagne, entrée virtuellement en cessation de paiements dans un contexte général de forte inflation, de stagnation des investissements, et de faible productivité, Franco avait fini par se persuader de la nécessité d’une réorientation de la gestion économique, y compris de la nécessité de s’affranchir de l’impératif d’autarcie inséparable de l’idéologie phalangiste. Aussi décida-t-il en 1957 de procéder à un remaniement ministériel en faisant appel à une équipe de « technocrates », composée en particulier de Navarro Rubio, chargé du portefeuille des Finances — encore qu’il ne fût ni spécialiste, ni technocrate, mais généraliste, ayant eu un parcours politique dans les structures du parti unique, même si entre-temps il avait fait allégeance aux postulats du libéralisme économique —, d’Ullastres et de López Rodó. Le revirement de la gestion économique se matérialisa sous la forme du dénommé Plan de stabilisation, coulé dans une loi en , mais précédé dès 1957 par les mesures dites « préstabilisatrices » prises par Navarro Rubio : réforme fiscale (qui permit d’augmenter les recettes de l’État et de réduire la dette publique), lutte contre les déséquilibres économiques (maîtrise des dépenses publiques, stricte discipline budgétaire), ouverture extérieure (dévaluation de la peseta, stimulation des investissements étrangers, levée de certains freins à l’importation), réforme bancaire (régulation du crédit, nationalisation de la Banque d’Espagne) etc. Cette politique nouvelle donna le signal d’un décollage économique — le dénommé « miracle économique espagnol » des années 1960 —, avec de forts taux de croissance, une économie et une administration modernisées, l’ouverture au commerce international, une corruption jugulée, qui permit au régime de se maintenir au pouvoir, encore que Franco n’y ait pas cru tout d’abord et qu’il n’en ait pas compris le mécanisme. Un nouveau remaniement ministériel en , consacrant la montée en puissance de López Rodó, et impliquant du même coup une relégation relative de Navarro Rubio, porta celui-ci à remettre sa démission, acceptée par Franco mais reportée au prochain remaniement de , à l’occasion duquel il prit enfin la tête de la Banque d’Espagne. Mis en cause dans l’affaire de malversation Matesa, et contraint de démissionner, il occupa encore un poste dans la haute fonction publique, et enseigna à l’université.