Autisme en psychanalyse
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En psychanalyse, l'autisme est lié au mot autoérotisme que Sigmund Freud, qui n'a jamais parlé d'autisme, a repris du médecin et sexologue Havelock Ellis. Mais tandis que Freud maintient et développe la notion d' « autoérotisme » pour la psychanalyse, la dimension sexuelle contenue dans le mot est refusée par le psychiatre Eugen Bleuler qui crée par raccourcissement et contraction le mot « autisme », repris ensuite par Leo Kanner en 1943 et en 1944, par Hans Asperger. L’autisme et les psychoses infantiles sont redécouverts dans les années 1950 aux États-Unis dans l’orthodoxie freudienne avec Margaret Mahler. Ils font alors l'objet d'études psychanalytiques, surtout anglo-saxonnes, de psychanalystes postkleiniens comme Frances Tustin, Donald Meltzer et Donald Winnicott. Bruno Bettelheim occupe une place à part. En France, et dans le sillage des théories de Jacques Lacan, l'autisme est notamment abordé par la psychanalyste Françoise Dolto.
Le travail psychanalytique en autisme consiste à passer par la parole (ou des moyens de symbolisation dans les cas les plus difficiles) afin d'aider le sujet à vivre avec ses symptômes, éventuellement à les réduire.
L’approche psychanalytique a largement été déconsidérée, et est considérée comme ayant mené à des maltraitances envers les enfants autistes[1],[2],[3],[4]. Malgré cela, elle reste présente en France. Ainsi, The Guardian affirme que « 50 ans de retard ont été pris dans l’accompagnement des personnes autistes », et qu'il s'agit d'un « scandale d'État »[5]. En effet, le traitement de l’autisme en France constitue une violation des droits de personnes autistes[1], de par l'influence de la psychanalyse dans les méthodes d'accompagnement des personnes autistes. En dépit de cela, un certain nombre de psychanalystes continuent de défendre leurs pratiques.
Le référentiel psychanalytique en autisme recule à partir des années 1970, particulièrement aux États-Unis ; il reste mobilisé principalement dans deux régions du monde, la France et l'Amérique latine. La mise en application entre pédopsychiatrie (Kanner) et psychanalyse (Bettelheim) de théories sur l'autisme dans les années 1950-1960 aux États-Unis a entraîné une accusation des mères, argument et motif central du militantisme de la majorité des associations françaises de parents d'autistes contre la psychanalyse. Les autobiographies des adultes autistes Josef Schovanec et Hugo Horiot témoignent de mises en souffrance dans le cadre de leur cure psychanalytique, comme celle de Gunilla Gerland, qui y rapporte des témoignages de ses pairs. Des expériences psychanalytiques positives, et celle de Donna Williams qui en reprend des termes ou des interprétations, sont cependant rapportées. Sont critiquées également la notion de psychose en psychanalyse ainsi que l'inefficacité de la pratique psychanalytique en matière d'autisme.
En décembre 2020, l'Université de Cambridge a publié un article intitulé "Psychoanalysis in the treatment of autism: why is France a cultural outlier?"[6] afin d'analyser et identifier pourquoi la France utilise une approche déconsidérée depuis plusieurs décennies faute de preuve scientifique quant à son efficacité et sa tendance à mettre les enfants autistes en risque de maltraitance. Les auteurs soutiennent que la psychanalyse est protégée de la critique en France par des réseaux politiques et universitaires.