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essayiste et militante féministe américaine De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Betty Naomi Goldstein Friedan, née le à Peoria dans l'État de l'Illinois et morte le à Washington (district de Columbia), est une féministe, journaliste et essayiste américaine. Elle est l'une des figures majeures du mouvement dit de la deuxième vague féministe aux États-Unis. Ce mouvement s'inscrivait notamment en réaction à une période de retour aux valeurs familiales idéalisant la femme au foyer et l'épouse modèle, telles que promues après la Seconde Guerre mondiale.
Naissance | |
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Décès |
(à 85 ans) Washington |
Sépulture |
Cimetière juif de Sag Harbor (Etat de New York) |
Nationalité | |
Domicile |
Georgetown Retirement Home (d) |
Formation |
Smith College Institut Esalen Université de Californie à Berkeley Peoria High School (en) |
Activités |
Membre de | |
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Mouvement |
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Distinctions |
La Femme mystifiée, The Second Stage (d), The Fountain of Age (d) |
Betty Naomi Friedan est l'aînée des trois enfants de Miriam Horwitz Goldstein et d'Harry Goldstein, un immigré russe juif[1],[2]. Son père Harry est un joaillier et sa mère Miriam est une journaliste travaillant dans une publication locale[3]. Dès son enfance, elle fait l'expérience des injustices sociales et de l'antisémitisme. Elle suit ses études secondaires à la Peoria High School (Peoria, Illinois) (en), où elle commence à écrire, publiant des articles dans le journal de l'établissement. Avec six condisciples, elle fonde un magazine littéraire[4],[5].
En 1938, après sa scolarité secondaire, elle est acceptée au Smith College, où elle obtient en 1942 un Bachelor of Arts (licence) avec une dominante en psychologie et la mention summa cum laude. Elle poursuit ses études universitaires à l'université de Berkeley où, sous la direction d'Erik Erikson, elle soutient son Master of Arts (mastère) de psychologie en 1943. Bien qu'ayant obtenu une bourse pour mener des études doctorales, elle abandonne, car d'après elle, les femmes qui sont titulaires d'un doctorat se marient rarement : elle ne voulait pas finir « vieille fille »[2].
En 1943, elle s'installe à New York, où elle occupe différents postes jusqu'en 1947. Après son mariage en 1947, elle devient femme au foyer, tout en publiant des articles jusqu'en 1957.
De 1943 à 1946, elle écrit pour Federated Press (en), puis jusqu'en 1952 pour United Electrical Worker's - UE News[6]. Elle tombe enceinte en 1952 et est renvoyée. Elle devient alors rédactrice indépendante pour différents magazines. En 1957, lors de la quinzième réunion d'anciens élèves du Smith College, elle décide de faire circuler des questionnaires concernant la vie et la satisfaction de leur quotidien de ses ex-camarades féminines[7]. Le résultat du questionnaire indique que 89 % d'entre elles n'utilisent pas leurs acquis universitaires et se sentent socialement dévalorisées[8]. C'est à partir de ce moment qu'elle commence à réellement s'intéresser à la souffrance des femmes au foyer. Elle publie alors des articles pour relever cette situation, qu'elle appelle « The Problem that has no name » (en français « Le problème qui n'a pas de nom »). De nombreuses femmes lui répondent et sont en accord avec elle, ce qui confirme qu'elle n'est pas la seule à ressentir cette situation comme un problème[9].
Au vu du petit succès que ses articles reçoivent, elle décide d'en faire un livre, The Feminine Mystique, qu'elle publie en 1963[10], sur la frustration des femmes modernes. Cet essai marque le lancement d'un mouvement visant à réévaluer le rôle des femmes dans la société américaine[11],[12]. Il a aussitôt été traduit en français, par Yvette Roudy, future ministre chargée des Droits des femmes (1981-1986).
À la suite du succès de ce livre, Betty Friedan est incitée à fonder un mouvement féministe inspiré du modèle de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP), une association de lutte contre la ségrégation et les discriminations raciales, dont l'action était principalement politique et juridique. Ce sera la National Organization for Women (NOW, ce qui signifie aussi « Maintenant » ; en français : l'Organisation nationale pour les femmes), qui jouera un rôle primordial sur la scène politique et culturelle américaine durant les années 1960 et 1970[1].
Tout au long de son combat, Betty Friedan a prôné un féminisme modéré, visant une plus grande égalité des sexes et de nouveaux droits pour les femmes, sans pour autant se positionner en opposition aux hommes[13] ; c'est pourquoi NOW est la National Organization for Women (Organisation pour les femmes, et non pas des femmes). Cette modération dans ses choix n'enlevait pas pour autant à Betty Friedan un caractère déterminé et un goût pour les formules provocantes, source de conflits réguliers au sein de NOW ou avec d'autres associations féministes plus radicales[14].
Ses prises de position lesbophobes au sein du mouvement ont contribué à la démission de de son poste administratif[15].
Elle démissionne de la NOW, divorce et cofonde en 1969 la National Association for the Repeal of Abortion Laws, connue depuis sous le nom de NARAL Pro-Choice America[16],[17],[18].
En 1971, elle cofonde avec Bella Abzug, Shirley Chisholm, deux représentantes siégeant au Congrès des États-Unis, et la féministe Gloria Steinem, la National Women's Political Caucus (en), un lobby destiné à faciliter l'adoption de loi en faveur des égalités des droits civiques pour les femmes[13],[19],[20].
Betty Friedan faisait partie de la classe moyenne américaine et avait reçu une éducation universitaire. On a pu parfois lui reprocher de ne pas avoir assez pris en compte les femmes de la classe ouvrière, et de promouvoir un modèle féminin en décalage avec les attentes de ces dernières[21].
Elle est critiquée par le lesbianisme politique pour ses positions lesbophobes. En 1969, elle utilise l'expression « The Lavender Menace » pour désigner le risque que représentait à ses yeux l'apparition du lesbianisme politique, qui pourrait discréditer le mouvement féministe et compromettre son agenda. Le groupe Lavender Menace est fondé en 1970 par des lesbiennes politiques comme Rita Mae Brown et retourne le stigmate en prenant à son compte l'expression utilisée par Betty Friedan[15].
Le , elle épouse le producteur de théâtre Carl Friedan. Le couple donne naissance à trois enfants : Daniel (né en 1948), Jonathan (né en 1952) et Emily (née en 1956), avant de divorcer en mai 1969[7],[9],[22].
Betty Friedan est décédée d'une crise cardiaque le , jour de son 85e anniversaire[23],[24],[25],[26]. Elle est inhumée au cimetière juif de Sag Harbor dans le comté de Suffolk, dans l'État de New York[27].
Les archives de Betty Friedan sont déposées à la bibliothèque Schlesinger de l'Institut Radcliffe pour les études supérieures de l'Université Harvard et sont consultables en ligne[29].
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