Chasse aux sorcières
recherche et répression de personnes accusées de sorcellerie / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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La chasse aux sorcières est la poursuite, la persécution et la condamnation systématique de personnes accusées de pratiquer la sorcellerie. Si la condamnation de pratiques de sorcellerie se rencontre à des époques et dans des cultures diverses, on connaît particulièrement les chasses aux sorcières pratiquées dans le monde chrétien (Europe, Amérique du Nord) au Moyen Âge tardif et surtout à la Renaissance. De nos jours, des pratiques de chasse aux enfants sorciers perdurent en Afrique.
Les éléments théoriques de ces croyances sont élaborés par des intellectuels et théologiens et relayés massivement grâce aux nouvelles techniques de l'imprimerie. Une série de bulles pontificales établissent la légitimité des poursuites juridiques pour instruire des procès, et des manuscrits puis des livres imprimés, véritables manuels d'inquisition comme le Malleus Maleficarum en relaient les fondements théoriques et théologiques. Ces aspects sont également repris dans une iconographie qui fonde la façon dont les sorcières seront décrites dans l'art et la culture occidentale par la suite.
En Europe, ce mouvement influencé par les pratiques de persécution des juifs et des lépreux et les méthodes de l'Inquisition pour éradiquer les hérésies, débute dans les années 1430 dans l'arc alpin par les procès de sorcellerie du Valais et connaît son apogée des années 1560-1580 aux années 1620-1630 jusqu'à sa remise en cause progressive. On estime entre 30 000 et 60 000 le nombre de sorcières exécutées[1]. Selon l'historienne Martine Ostorero, il convient toutefois de rester très prudent sur ces chiffres qui manquent de sources solides pour être vérifiés et que « beaucoup de victimes restent dans l'ombre »[2].
Le phénomène de chasse aux sorcières n'est absolument pas cantonné au Moyen Âge tardif et à la Renaissance ni aux civilisations occidentales, puisqu'on les retrouve par la suite dans les sociétés dans lesquelles la croyance dans la pratique de la magie prévaut. Des occurrences sont rapportées en Afrique subsaharienne, dans l'Inde rurale du Nord et en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Quelques pays disposent par ailleurs d'une législation contre les pratiques de sorcellerie. Le seul pays dans lequel la sorcellerie est encore punie de la peine de mort est l'Arabie Saoudite.
La chasse aux sorcières est une réalité actuelle dans divers pays africains, notamment en République démocratique du Congo et au Nigéria, attisée au début des années 2000 par la forte diffusion et les dérives doctrinaires des Églises pentecôtistes et des Églises de réveil [3],[4]. Les opposants à ces pratiques (torture, meurtre, abandon de l'enfant par sa famille) estiment que, dans deux des trente-six états du Nigéria, environ quinze mille enfants ont été accusés et mille enfants ont été tués pour sorcellerie en une décennie, et selon l'Unicef, des dizaines de milliers ont été pris pour cibles à travers l'Afrique[4]. Selon Sam Itauma, de l'organisation Child Rights and Rehabilitation Network, la compétition entre les églises pousse de plus en plus d'entre elles à pratiquer la chasse aux enfants sorciers, celle-ci donnant à l'église une image de puissance spirituelle et pouvant également être rémunératrice, les parents payant pour l'exorcisme de leur enfant[4].