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philosophe français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Henri Dreyfus-Le Foyer, né le dans le 7e arrondissement de Paris et mort le dans le 1er arrondissement de Paris, est un professeur de philosophie français.
Naissance | |
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Décès |
(à 73 ans) 1er arrondissement de Paris |
Nom de naissance |
Henri Nathan Dreyfus |
Nationalité | |
Formation |
École normale supérieure (à partir de ) |
Activité | |
Fratrie |
Pierre Dreyfus-Le Foyer (d) |
A travaillé pour | |
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Distinction |
Son nom s'est retrouvé au centre d'une polémique parce qu'on a reproché à Jean-Paul Sartre, qui a été son successeur au lycée Condorcet, d'avoir accepté d’être nommé sur son poste laissé vacant à la suite de son éviction en raison du statut des Juifs édicté le par le régime de Vichy.
Il naît en 1896 dans un milieu de la grande bourgeoisie juive parisienne[1], sous le nom d'Henri Nathan Dreyfus, fils d'Abraham Albert Dreyfus, négociant, et Marie Renée Loevel (sœur de l'écrivain Maurice Level et cousine germaine de Marcel Schwob), son épouse[2]. Ses parents divorcent en 1906[3] et l'année suivante, sa mère se remarie avec l'avocat et homme politique (député de Paris en 1909-1910) Lucien Le Foyer[4]. En vertu d'un jugement rendu par le Tribunal civil de la Seine le , Henri Dreyfus et son frère Pierre sont adoptés par leur beau-père, d'où l'adjonction du nom Le Foyer à leur patronyme de naissance.
Son frère Pierre Dreyfus-Le Foyer, chirurgien en pneumonectomie à l'hôpital Laennec, se réfugia en 1940 dans une clinique de Guéret (Creuse)[5].
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, la propriété de la famille du député de Paris, Lucien Le Foyer, ne fut pas confisquée et volée par les Allemands comme celles d'Alphonse Kann et des Goujon-Reinach, mais sauvée par la municipalité, qui mit tous leurs biens à l'abri[6].
Henri Dreyfus-Le Foyer entre à l'École normale supérieure en 1919, il est reçu à Ulm dans la promotion spéciale des démobilisés de 1919, puis il est reçu premier à l’agrégation de philosophie en 1922[7] et reçu à l’internat en psychiatrie en 1930. Il est professeur de philosophie aux lycées Condorcet et Henri-IV à Paris. Au cours d'études de médecine, il rédige une thèse intitulée Le Vertige.
En 1940, lorsque la France est envahie et occupée par l'armée allemande, il est professeur de philosophie en khâgne au lycée Condorcet à Paris, où il est en poste depuis 1935[1]. Il est mobilisé de mars à juillet 1940 et promu médecin auxiliaire. Contraint de quitter son poste à Paris à la rentrée 1940, il obtient d'abord de Vichy le une affectation « en repliement » au lycée Ampère à Lyon, en zone libre[8]. Le 15 octobre 1940, Ferdinand Alquié est nommé comme suppléant pour le remplacer à Paris au lycée Condorcet, en plus de son propre service maintenu comme professeur titulaire au lycée Rollin (aujourd'hui lycée Jacques-Decour). Peu après, Henri Dreyfus-Le Foyer reçoit du lycée Ampère la « circulaire concernant le statut des Israélites », puis, le 29 janvier 1941, un arrêté : « Monsieur Dreyfus-Le Foyer Henri, professeur de philosophie au lycée Condorcet, en repliement au lycée Ampère à Lyon, est admis à faire valoir ses droits à la retraite à dater du . […] Par suite de nécessités de service, il sera pourvu définitivement au remplacement de Monsieur Dreyfus-Le Foyer à partir de la même date ». Il est donc révoqué de son poste et destitué de la fonction publique en vertu du « statut des juifs » du 3 octobre 1940.
En septembre 1941, c'est Jean-Paul Sartre, alors professeur au lycée Pasteur de Neuilly, qui est nommé sur le poste du lycée Condorcet, en classe préparatoire. Cet « effet d'aubaine » au détriment d'un Juif, qu'il ne pouvait ignorer, est l'objet d'une longue polémique depuis la fin du XXe siècle[1].
Henri Dreyfus-Le Foyer, quant à lui, s'installe à Lyon, puis dans le département des Hautes-Alpes, notamment à La Chapelle-en-Valgaudemar, où il passe le reste de la guerre en mettant au service des habitants du village et des maquisards ses aptitudes de médecin.
Après la Seconde Guerre mondiale, il enseigne comme professeur de philosophie dans la khâgne du lycée Henri-IV à Paris (à partir de 1945), aux côtés de Henri Birault (khâgne), ainsi que de Maurice Savin et Étienne Borne (hypokhâgne).
En 1966, son Traité de philosophie générale reçoit le prix Broquette-Gonin de littérature, attribué par l'Académie française.
Il meurt en 1969 à Paris[9].
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