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astrophysicien français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jean-Pierre Luminet, né le à Cavaillon, est un astrophysicien, conférencier, écrivain et poète français, spécialiste de réputation internationale des trous noirs et de la cosmologie. Il est directeur de recherche émérite au CNRS, membre du Laboratoire d'astrophysique de Marseille (LAM), après avoir été longuement membre du Laboratoire Univers et Théories (LUTH) de l’Observatoire de Paris-Meudon, auquel il reste affilié. L'astéroïde (5523) Luminet porte son nom en hommage à ses travaux. Membre de plusieurs académies et sociétés savantes, il est lauréat de nombreux prix, notamment pour ses conférences et ouvrages de vulgarisation scientifique. En complément de ses activités scientifiques, Jean-Pierre Luminet est reconnu publiquement dans plusieurs activités artistiques, littéraires et musicales.
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Écrivain, astrophysicien, astronome, poète, conférencier |
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Jean-Pierre Luminet est né à Cavaillon[1] où il passe sa jeunesse avec son frère, sa sœur et ses parents enseignants. C'est sous le ciel provençal que naissent ses multiples passions[2].
Il effectue sa scolarité au pensionnat Saint-Charles et au lycée Ismaël-Dauphin à Cavaillon, puis au lycée Thiers à Marseille[3]. Il est ensuite diplômé en mathématiques de l’Université d'Aix-Marseille[1].
Il rejoint en 1976 l'Observatoire de Paris-Meudon pour commencer une thèse de doctorat en astrophysique sous la direction de Brandon Carter. Après quelques mois passés au Department of Applied Mathematics and Theoretical Physics de l'université de Cambridge où il côtoie Stephen Hawking. En 1977, il a soutenu sa thèse Singularités en Cosmologie à l'université de Paris 7.
En 1979, il a obtenu un poste de recherche permanent au CNRS et a développé l'essentiel de ses activités scientifiques à l'Observatoire de Paris jusqu'en 2014, avant de rejoindre le Laboratoire d’Astrophysique de Marseille. Dans l'intervalle, il a été chercheur invité à l'université de São Paulo au Brésil (1984 et 1988), à l'université de Berkeley en Californie (1989-1990) et à l'Observatoire européen austral (ESO) au Chili (2005).
Il a été en 1979 le premier à simuler les distorsions optiques causées par le champ gravitationnel d'un trou noir entouré d'un disque d'accrétion, produisant une photographie virtuelle en noir et blanc sans l'aide d'outils informatiques modernes[4]. Il a précisé que son image pourrait s'appliquer au trou noir supermassif situé au centre de la galaxie elliptique M87. Entre 1989 et 1992, son collaborateur Jean-Alain Marck a généralisé son travail en produisant une série de simulations numériques sous différents angles de vue, en fausses couleurs et animées. En fournissant en la première image télescopique de l'ombre du trou noir M87* et de son disque d'accrétion, le Consortium international Event Horizon Telescope a démontré quarante ans plus tard la justesse des calculs de Luminet[5].
Il a été parmi les premiers à étudier en 1982, avec le physicien Brandon Carter, les effets du passage d'une étoile au voisinage d'un trou noir supermassif[6] et a introduit le concept de « tidal disruption event » (TDE). Dans une série d'articles publiés dans la revue Nature en 1982, dans Astronomy & Astrophysics en 1983 et de manière plus générale dans Astrophysical Journal Supplement en 1986, ils ont montré que ce phénomène pouvait se traduire par une destruction de l'étoile sous forme de « crêpe stellaire» en raison des effets de marée intenses causés par la proximité du trou noir, causant une réactivation des réactions nucléaires au sein des débris de celle-ci et pouvant donner lieu à une signature observationnelle de ce type de trou noir dans des galaxies lointaines. Luminet a poursuivi ses travaux avec divers collaborateurs et étudiants, prédisant notamment le phénomène de compressions multiples pour certaines orbites stellaires relativistes et celui de « supernova maréale » (tidal supernova). La théorie des TDE a été confirmée à partir de 2004 grâce aux satellites Chandra et XMM-Newton[7],[8], qui ont observé des sursauts de luminosité provenant de l'accrétion de débris stellaires par un trou noir massif situé au cœur de galaxies à noyau actif (AGN) comme NGC 5128 ou NGC 4438. Le modèle peut aussi expliquer la supernova super lumineuse atypique SN 2015L, mieux connue sous le nom de code ASASSN-15lh, interprétée comme la détonation maréale d'une naine blanche juste avant d'être absorbée par un trou noir de masse intermédiaire.
Il a commencé à publier des articles, en 1995, sur la topologie de l'Univers[9], en collaboration avec plusieurs chercheurs, dont Marc Lachièze-Rey, Roland Lehoucq, Alain Riazuelo, Jean-Philippe Uzan et Jeffrey Weeks. Il a traduit l'idée que l'univers puisse être d'extension spatiale finie mais sans bord par le terme d'« univers chiffonné », bien que ce terme ne soit guère utilisé par la communauté scientifique, qui lui préfère celui de topologie non simplement connexe.
Il a proposé, en 2003, d'interpréter certaines anomalies dans les anisotropies du fond diffus cosmologique observée par le satellite WMAP comme résultant de la signature que l'univers aurait une courbure spatiale positive et la topologie d'un espace dodécaédrique de Poincaré[10],[11].
En 2014, dans le cadre des théories de gravité quantique, Luminet a publié une analyse critique du Principe holographique et de la Correspondance AdS/CFT. En 2020 il a publié « L'écume de l'espace-temps », ouvrage de synthèse présentant sept approches différentes en gravitation quantique[12] : la gravité quantique à boucles, la théorie des cordes, les ensembles causaux, les triangulations dynamiques causales, la gravité à sécurité asymptotique, la gravité entropique et la géométrie non-commutative, à laquelle il donne sa préférence.
En 2017, Il est également chercheur associé au Centre de Physique Théorique[13] de Marseille (CPT).
Jean-Pierre Luminet est également spécialiste de l'histoire de la cosmologie et en particulier de l'émergence du concept du Big Bang, soulignant dans plusieurs ouvrages et articles le rôle fondateur joué par le cosmologiste et abbé belge Georges Lemaître. En 2018, l'Union astronomique internationale (IAU) a recommandé que la loi de Hubble, qui relie la vitesse d'expansion de l'univers à la distance et sous-tend toute la cosmologie relativiste moderne, soit rebaptisée loi de Hubble-Lemaître[14].
Arts plastiques
De par ses activités de poète, essayiste, romancier et scénariste, dans une œuvre voulant lier science, histoire, musique et art, il est également Officier des Arts et des Lettres. Il a publié une quinzaine d’essais, sept romans et sept recueils de poèmes, traduits en une douzaine de langues, ainsi que des CD, des DVD et des documentaires pour la télévision. Il est aussi musicien, graveur et sculpteur. Il a collaboré avec des compositeurs comme Gérard Grisey, Hèctor Parra, Régis Campo ou Karol Beffa.
Jean-Pierre Luminet pratique le dessin, la gravure (apprise avec Jean Delpech à l'École Polytechnique) et la sculpture.
Il a exposé ses œuvres dans plusieurs expositions françaises et internationales, notamment :
Des analyses de son œuvre graphique ont été faites par Martin Kemp, professeur d'Histoire de l'Art à l'Université d'Oxford, dans la section « Books and Art » de la revue britannique Nature[20] et un livre sur les intuitions structurelles en art et en science[21].
Plus généralement, Luminet étudie la relation entre les principes esthétiques et l’étude du cosmos à travers l’œuvre d’artistes[22],[23].
Entre 1998 et 2015, Jean-Pierre Luminet a publié sept romans historiques retraçant les vies et les œuvres des grandes figures de l’histoire de l’astronomie, de l’Antiquité jusqu’au siècle des Lumières.
Les quatre romans consacrés à Copernic, Kepler, Galilée et Newton ont par la suite été regroupés en un seul volume intitulé Les Bâtisseurs du Ciel[27].
Comme l’écrit Luminet, sa série romanesque « se veut un hymne à la science, au plaisir et à la hardiesse d’esprit. C’est à ces hommes d’exception que nous devons la première image d’un cosmos qui est toujours le nôtre – celle d’un univers démesuré, et cependant mesurable par l’intelligence et l’imagination créatrice. »
En collaboration avec le compositeur Gérard Grisey, il a conçu le spectacle musical et astronomique Le Noir de l'Étoile, pour 6 percussionnistes, bande magnétique et retransmission in situ de signaux astronomiques (Éditions Ricordi, 1991). L'œuvre intègre les battements métronomiques de pulsars captés par un radiotélescope dans une musique écrite pour six percussionnistes. Son enregistrement par les Percussions de Strasbourg a obtenu le Grand prix du Disque de l'Académie Charles Cros 2004.
En 2010, il a initié une collaboration avec Karol Beffa, à partir de son Premier concerto pour piano, écrit à l'attention de Boris Berezovski[28].
En 2011, il a commencé une collaboration avec Hèctor Parra, qui a composé la pièce d'orchestre Caressant l’horizon, inspirée par les ouvrages de Luminet. En 2017, Luminet a écrit le scénario pour la nouvelle pièce de Parra intitulée Inscape. Composée pour un ensemble de 16 solistes, grand orchestre et électronique, l'œuvre décrit un voyage imaginaire à travers un trou noir géant. Elle a été créée en 2018 à Barcelone, puis Paris, Lille et Cologne.
Par ailleurs, plusieurs de ses poèmes ont été mis en musique, notamment par Thérèse Brenet, Pascal Jugy et Régis Campo. Il est membre du conseil scientifique du Centre européen de musique[29].
Son livre « Du piano aux étoiles »[30] (2021) retrace son parcours musical et décrit les nombreuses interactions qu'il a eues avec le milieu de la musique contemporaine.
Jean-Pierre Luminet a collaboré avec de nombreux artistes (graveurs, plasticiens, sculpteurs, musiciens).
Dans le domaine de la poésie, il a publié La Nuit brûle en 1999 et Lumière en 2013 avec des créations de Brigitte Tartière[31] ; en 2010, De Natura avec une gravure de Marc Pessin[32] ; en 2011, Trous noirs et couronnes lumineuses avec sept gravures de Vladimír Škoda ; en 2014, Variations sur la nature des choses avec des sérigraphies de Bernard Louvel[33].
Jean-Pierre Luminet est connu du grand public francophone pour ses nombreux ouvrages de vulgarisation et ses talents de conférencier, qui lui ont valu plusieurs prix notamment le Prix Européen de la Communication Scientifique 2007[34], le prix Kalinga et la médaille Einstein de l'UNESCO en 2021.
Il est également auteur de sept romans et de plusieurs recueils de poésie.
Le site officiel de Jean-Pierre Luminet présente ses ouvrages scientifiques, avec la quatrième de couverture[35].
Le site officiel de Jean-Pierre Luminet présente ses ouvrages littéraires, avec la quatrième de couverture[36].
Le site officiel de Jean-Pierre Luminet présente ses ouvrages poétiques avec des extraits[37].
En , il apporte publiquement son soutien au mouvement Solidarité et Progrès de Jacques Cheminade[40].
Il a aussi été membre de l'Université interdisciplinaire de Paris[41].
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