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club français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Jockey Club de Paris est une association française, prenant la forme d'un club privé. Il est l'un des clubs français les plus huppés et les plus élitistes. Situé au 2 rue Rabelais à Paris, il patronne une course hippique, le prix du Jockey Club, décerné pour la première fois en 1836 à Chantilly.
Fondation | |
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Prédécesseur |
Société d'encouragement pour l'amélioration des races de chevaux en France (d) |
Type | |
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Forme juridique |
Société anonyme à conseil d'administration (s.a.i.) |
Domaine d'activité |
Restauration traditionnelle |
Siège |
Paris (2, rue Rabelais) |
Pays |
Membres |
1 146 |
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Présidents |
Napoléon Joseph Ney (entre et ), Roland du Luart (depuis ) |
Affiliation |
Cercle Royal du Parc, Cercle de l'Union interalliée, Knickerbocker Club, Yacht Club royal de Suède, Circolo della Caccia (d), Metropolitan Club (en) |
SIREN | |
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OpenCorporates |
Le Jockey Club est créé en par la société d'encouragement pour l'amélioration des races de chevaux en France[1] qui organisa, dès , les premières courses à Chantilly. Il porta alors le nom de Cercle d'encouragement avant de prendre son nom actuel.
Le club connut plusieurs adresses : 2 rue du Helder, 2 rue Drouot, 30 rue de Gramont, 1 rue Scribe à partir de 1863, avant de s'installer en 1925 à son adresse actuelle. Les initiateurs de la société d'encouragement sont : Adolphe, comte de Vaublanc, le duc de Guiche, le dandy Henry Seymour, le comte de Cambis, le comte Demidoff, Ernest Leroy, Jules Fasquel (fondateur du haras de Courteuil), Charles Laffitte, le chevalier Machado, le prince de la Moskowa, Joseph Rieussec, Maxime Caccia (officier piémontais), le comte Delamarre, Anne-Édouard Denormandie[2],[3]. Par la suite, des amis s'adjoindront aux réunions de cette société[2].
Frédéric Rouvillois, auteur de l'ouvrage Histoire du snobisme, rappelle que ce club a été créé au XIXe siècle dans une période d'anglomanie exacerbée[4].
Très vite, le Jockey Club s'octroie une sorte de brevet de bon ton et surtout d'exclusivisme : « un beau nom, une existence brillante, le goût des chevaux et de la dépense assurent l'admission au Jockey », écrit en 1864 Charles Yriarte[5], le premier historien du cercle. À l'époque s'y retrouvent tous les principaux noms de la noblesse française, ainsi que quelques représentants des noblesses étrangères[6], de la noblesse d'apparence[7] et de la bourgeoisie française ou d'origine étrangère.
James Tissot, l'un des portraitistes les plus recherchés de la société parisienne chic, montre ses modèles dans des décors somptueux évoquant la richesse et la sophistication, par exemple Eugène Coppens de Fontenay, qui était en 1867 le président du Jockey Club de Paris[8].
Marcel Proust cite le Jockey Club à de nombreuses reprises comme le cercle le plus fermé du monde, le sanctuaire de l'élite ou encore le monde de l'entre-soi[9].
Les fils, frères ou neveux des membres du Jockey Club étaient obligés de patienter avant de pouvoir y entrer[10]. Il fondèrent en 1852 le Petit-Cercle, surnommé le « Cercle des Moutards ». Établi rue Le Peletier , puis rue Royale en 1854, il prend le nom du Cercle de la rue Royale. Il fusionne en 1856 avec le « Jockey Club » , puis se reforme, composé des mêmes éléments : jeunes, riches et élégants[11].
Parmi les 1 146 membres actuels[12] du Jockey, on compte des membres de la noblesse et de la bourgeoisie.
« Ni les hommes d'affaires ni les intellectuels n'y ont leur place, s'ils se contentent d'être l'un ou l'autre. […] Aujourd'hui encore, tous les membres du cercle ont des manières de vivre identiques. Le snobisme de l'argent discret est de règle et posséder un château relève de la tradition familiale[6]. »
Malgré la présence de nombreux membres d'ascendance noble, le Jockey Club se défend d'être une annexe de l'ANF[13] car le cercle n'est pas réservé à la noblesse.
Le , le maréchal Lyautey est élu membre, parrainé par le Armand de La Rochefoucauld, duc de Doudeauville, président et le général de Mac Mahon, duc de Magenta.
En 1930, Charles de Noailles en démissionne, alors que son exclusion est évoquée après le scandale provoqué par le film L'Âge d'or de Luis Buñuel, qu'il a financé[14].
Le , le duc d'Édimbourg est élu membre, parrainé par Armand de La Rochefoucauld, duc de Doudeauville et sir Oliver Charles Harvey.
En 1954, Charondas dans son ouvrage Un juge d'armes au Jockey-club, distingue les familles selon leur origine : noblesse ou bourgeoisie[15]. Il écrit qu'avant l'échec de la Restauration monarchique au XIXe siècle « le cercle était ouvert aux grands notables et aux personnalités importantes, même de famille modeste[15]. » Il écrit également :
« Si les temps ont changé, si le Jockey-Club n'a plus de nos jours la même célébrité et le même éclat qu'il y a deux ou trois générations, il retient encore souvent l'attention de l'opinion […][15]. »
Sur le Jockey Club, Cyril Grange écrit :
« Il n'est pas sûr aujourd'hui que l'échelle de valeurs qui mettrait au sommet de la hiérarchie le Jockey-Club et en dernière position l'association la moins aristocratique remporterait tous les suffrages mondains[16]. »
Éric Mension-Rigau écrit quant à lui que le Jockey Club est un des derniers bastions où prévaut la distinction de la naissance et qu'il symbolise la résistance de la noblesse à sa dissolution dans la masse et à son assimilation aux riches. Ce club est selon lui le plus élitiste de tous les cercles, loin devant ses deux principaux concurrents, l'Interallié et l'Automobile Club de France, dont les portes finissent toujours par s'ouvrir à celui qui a beaucoup d'argent. Il cite notamment une femme issue de la noblesse :
« Le Jockey Club est un cercle où n'importe qui ne peut pas être élu. Des critères sont respectés. À l'Interallié, on peut tous y aller, si on a deux parrains et de quoi payer. C'est très ouvert, ce qui n'est pas le cas du Jockey Club, où il faut être acceptable avant même d'avoir des parrains[6]. »
La direction du club est exercée par un comité composé d'un président, de quatre vice-présidents et de vingt-cinq membres et par un sous-comité. Le comité est réélu tous les ans.
Pour être admis, les candidats doivent être présentés par deux parrains membres de l'Association[20], soumettre leur candidature au vote des membres et atteindre une majorité des cinq-sixièmes par un scrutin où les votes négatifs sont encore appelés « boules noires », bien que le système des boules blanches ou noires soit abandonné depuis longtemps[réf. nécessaire].
Le droit d'admission est de 1 110 € et la cotisation annuelle de 555 €[12].
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