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poète français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Louis des Masures, latinisé en Ludovicus Masurius, est un poète français, né à Tournai vers 1510 et mort à Eschery (Sainte-Marie-aux-Mines) le .
Naissance |
Vers 1510 Tournai |
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Décès | |
Nom de naissance |
Louis des Masures |
Nationalité |
Français |
Activité |
Poète |
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Il a rendu hommage en vers latins à ses parents, Adrien Des Masures et Catherine Marcanda. Cela dit, on sait peu de choses sur sa jeunesse. Il a probablement étudié à Paris, sous la conduite de son cousin Toussaint d'Hocédy, qui était premier secrétaire du cardinal Jean de Lorraine. Des Masures entra lui-même au service du cardinal à compter de 1536 et devint son premier secrétaire en 1543, lorsque Toussaint d'Hocédy fut fait évêque de Toul. Il eut ainsi l’occasion de fréquenter de nombreux humanistes et écrivains gravitant à la cour de France, parmi lesquels Clément Marot, Jean Salmon Macrin, Mellin de Saint-Gelais, Jacques Colin, Lancelot de Carle, Jean Martin, Hugues Salel, François Rabelais, Jacques Peletier du Mans, Nicolas Herberay des Essarts. Ses premiers travaux sont des traductions, avec d’abord celle des deux premiers livres de l'Énéide (1547).
On a dit qu'il aurait été capitaine de cavalerie et qu'il aurait été soupçonné en 1547 d’intelligence avec les troupes impériales[1], ce qui aurait provoqué sa disgrâce et l'aurait contraint à quitter la cour. En réalité, si l'on se réfère à ses propres témoignages, il aurait plutôt fait l'objet d'un rapport malveillant, le mettant en cause sur le plan politique ou religieux. Étant donné le climat inquisitorial et suspicieux qui régnait au début du règne d'Henri II, il n'avait d'autre choix que de quitter Paris au plus vite pour éviter une interpellation et un possible procès. Le cardinal Jean de Lorraine lui conserva sa confiance et le garda comme premier secrétaire. Par ailleurs, il lui offrit un refuge en Lorraine, donc en terre étrangère : en sa qualité d'abbé de Cluny, il le mit en possession, à titre commendataire, du prieuré Saint-Melaine de Vandœuvre, aux portes de Nancy, qui n'avait plus de titulaire depuis quelque temps. Des Masures vint prendre possession de sa nouvelle résidence dans la courant de l'année 1548. Dans ses vers, il a célébré à plusieurs reprises ce lieu paisible, qu'il appelait son Agellus Sammelianus.
Au cours de l'hiver 1549, Des Masures se rendit en Italie. Il se fixa à Rome pour un peu plus d’un an, protégé par le cardinal Jean du Bellay . C’est à lui qu’il dédia en sa traduction du troisième livre de l’Énéide. À l’occasion du conclave qui fit suite à la mort du pape Paul III, Des Masures revit le cardinal Jean III de Lorraine, qui le ramena en France. Il espérait, grâce à son appui, pouvoir revenir à Paris, lavé de tout soupçon. Mais la mort prématurée de ce protecteur, en à Montargis, mit fin à cet espoir. Des Masures rentra alors en Lorraine, où les régents des duchés (pendant la minorité du duc Charles III) lui offrirent un emploi de secrétaire rédacteur, dès l'été 1550. Il fut peu après anobli et nommé auditeur des comptes. Les années suivantes furent pour lui plutôt sereines. On lui confia diverses missions à caractère politique ou juridique. À l'automne 1551, il épousa Diane Baudoire, de Lunéville. Il se démit de son prieuré en faveur des deux frères de son épouse, qui étaient religieux bénédictins et qui le convoitaient. Diane lui donna un fils, Claude, au printemps 1553. Malheureusement, elle mourut quelques jours après. Le poète lui composa cette épitaphe :
Des Masures se remaria à l'automne 1553 avec Anne Berman, riche héritière de Saint-Nicolas-de-Port. À partir de là, il vécut dans cette localité. En plus de ses occupations officielles, il resta en relation avec des lettrés parisiens, tels Pierre de Ronsard, Joachim Du Bellay ou François Habert. Sa traduction de l’Énéide, qui était sa principale tâche littéraire, fut publiée dans son intégralité en 1560 à Lyon par Jean I de Tournes.
C’est finalement de la plume de Des Masures lui-même qu’on apprend les conditions de sa conversion au protestantisme[2]. Pendant une étape à Genève lors de son retour d’Italie, il aurait rencontré Théodore de Bèze, Pierre Viret et Jean Calvin, qui l’auraient endoctriné et lui auraient demandé de traduire les psaumes que Marot n’avait pas traduits[3]. Lors de son séjour en Lorraine dans les années 1550, Des Masures laissa libre expression à sa foi protestante. Il participa activement à la vie d'une communauté de réformés qui s'était secrètement constituée à Saint-Nicolas.
Mais en janvier 1562, à la suite d'une dénonciation, cette communauté fut brutalement dispersée par la police ducale. Comme d'autres coreligionnaires, Des Masures prit la fuite et alla se réfugier à Metz, ville proche qui était sous tutelle française et où les réformés bénéficiaient d'une certaine tolérance.
Des Masures allait passer cinq ans à Metz[4]. Il est nommé à plusieurs reprises dans la Chronique protestante de Jean de Mory et de Jean Danoue, 1540-1609[5], comme notable, comme "ancien" et même comme ministre suppléant à compter de 1566. C’est à cette époque qu'il entreprit des œuvres marquées par le Protestantisme, dans un esprit de prosélytisme actif : paraphrases sacrées, épîtres et pamphlets, tragédies bibliques et diverses pièces poétiques adressées à tel ou tel notable pour défendre la foi réformée tout en revendiquant une totale obéissance politique. Beaucoup parurent à Genève, alors plaque tournante de l’édition réformée.
Des Masures quitta Metz en 1567, à la suite de troubles locaux. Il alla s'installer à Sainte-Marie-aux-Mines, dans la partie située sous la souveraineté allemande des seigneurs de Ribeaupierre. Cependant, en raison de l'instabilité politique qui régnait dans la région, il préféra à deux reprises chercher asile à Strasbourg, entre novembre 1567 et mars 1569. C'est seulement en septembre 1569 qu'il vécut définitivement à Sainte-Marie. Mis à part quelques passages dans la vallée rhénane, à Heidelberg et plus tard à Bâle, deux villes où son fils fut étudiant, il n'a plus quitté son ancrage. Au cours de ces années, il composa une grande épopée sur les guerres de religion sous le titre de Borbonias, sive de bello civili ob religionis causam in Gallia gesto. Il est mort à Sainte-Marie en 1574.
Elles sont très diverses (voir l'article d'Alain Cullière, publié dans BHR, 1985). Marquée d'abord par la tradition néolatine (avec notamment l' Énéide et les Carmina de 1557), elle porte ensuite l'empreinte courtisane de la Pléiade, pour s'infléchir vers le militantisme religieux. Comme le dit Mathieu Minet, l'histoire de Des Masures est celle d'une "réforme poétique" et de la "conversion d'une muse latine" (voir la bibliographie ci-dessous). À la liste fournie ici, il manque quelques plaquettes latines, le relevé des vers isolés, ainsi que divers écrits que Des Masures aurait fait paraître sous un pseudonyme.
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