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acteur français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Marcel Benoit Blauschild, dit Marcel Dalio ou Dalio, est un acteur français, né le à Paris, où il est mort le .
Nom de naissance | Marcel Benoit Blauschild |
---|---|
Surnom | Dalio |
Naissance |
5e arrondissement de Paris (France) |
Nationalité | Française |
Décès |
(à 83 ans) 16e arrondissement de Paris (France) |
Profession | Acteur |
Films notables |
Pépé le Moko La Grande Illusion La Règle du jeu Cartouche La Taverne de l'Irlandais Les Aventures de Rabbi Jacob |
Marcel Benoit Blauschild naît le au 33 rue de la Bûcherie, dans le 5e arrondissement de Paris, du mariage d'Isidore Blauschild, maroquinier, et de Sarah Cerf, femme de ménage[1], tous deux des Juifs d'origine roumaine.Trop jeune pour être appelé sous les drapeaux, il s'engage en dans l'artillerie lourde. Il se distingue par son courage, notamment pendant l'offensive de Villers-Cotterêts en [2], et est décoré de la croix de guerre.
Démobilisé en 1919, il effectue un bref passage au Conservatoire d'art dramatique puis débute, dans les années 1920, au cabaret et dans des revues de music-hall alors en vogue. Au début des années 1930, le cinéma s'intéresse à lui. Il tourne un premier court-métrage en 1931, Les Quatre Jambes de Marc Allégret. Son visage expressif devient célèbre dans Pépé le Moko (sorti en 1937) de Julien Duvivier, La Grande Illusion (1937) et La Règle du jeu (1939) de Jean Renoir.
À ses débuts, il vit dans un petit appartement avec son ami Pierre Brasseur, dont il partage le goût pour les prostituées, pour l'alcool et accessoirement pour la drogue[3]. Il épouse en 1936 l'actrice d'origine roumaine Jany Holt, dont il divorce en 1939 pour se remarier avec l’actrice Madeleine Lebeau[1].
Prometteuse, sa carrière française est cependant interrompue lorsque l’Allemagne envahit la Pologne le . D’origine juive, Marcel Dalio s'enfuit avec sa femme au Portugal. À Lisbonne, ils achètent deux visas pour le Chili à un fonctionnaire corrompu. À leur arrivée à Mexico, les visas se révèlent des faux grossiers. Dalio et Madeleine Lebeau risquant la déportation, ils en appellent au droit d’asile. Le Canada leur délivre des visas temporaires : ils gagnent Montréal.
Dalio et son épouse sont invités par des amis à Hollywood. Ils entament une carrière dans le cinéma américain : ils apparaissent tous deux dans Casablanca (1942) de Michael Curtiz, aux côtés d'Humphrey Bogart et d'Ingrid Bergman ; Marcel y joue Émile, un croupier — petit rôle qui lui permet cependant de se faire connaître aux États-Unis — et Madeleine incarne Yvonne, l’amoureuse abandonnée par Humphrey Bogart. Le couple divorce l’année suivante[1].
En France, la propagande antisémite sévit. De quelques photos publicitaires de Dalio est tirée une série d’affiches où l'acteur fait figure de « Juif typique »[4]. Réalisé en 1938, le film Entrée des artistes ressort sur les écrans en . Toutes les scènes où apparaissait Dalio sont tournées de nouveau avec un acteur non juif, Alfred Pasquali, mais le son de sa voix est conservé[5].
Dalio tourne encore dans Le Port de l'angoisse (1944) d'Howard Hawks, avant de rentrer en France à la Libération. Toute sa famille a disparu dans les centres d'extermination nazis et on ne lui offre plus au cinéma, comme il le dira lui-même, que des rôles de « fou, de demi-fou, ou de quart de fou »[6]. On le voit notamment dans Dédée d'Anvers (1947) d'Yves Allégret, où il incarne le souteneur de Simone Signoret, et dans Les Amants de Vérone (1948) d'André Cayatte, où il joue un tueur fou.
Hollywood le rappelle régulièrement pour lui confier des rôles secondaires de Français. On le voit ainsi dans La Veuve joyeuse de Curtis Bernhardt (1952), Les Neiges du Kilimandjaro d’Henry King (1952) et Les hommes préfèrent les blondes d’Howard Hawks (1953).
Il renoue avec la comédie dans Les Aventures de Rabbi Jacob de Gérard Oury (1973), où il interprète le rôle-titre, et dans L'Aile ou la Cuisse de Claude Zidi (1976). À la même époque, il apparaît dans plusieurs films érotiques, voire pornographiques : il compose ainsi un personnage décalé dans La Bête de Walerian Borowczyk (1975).
En 1977, il participe au Festival de Cannes avec La Communion solennelle, deuxième film de René Féret. La même année, il tourne son dernier grand rôle dans Le Paradis des riches, unique film de Paul Barge.
Parallèlement, il mène dès les années 1920 une riche carrière théâtrale. Il interprète notamment Les Tricheurs de Steve Passeur, Les Temps difficiles d'Édouard Bourdet, Tartuffe de Molière, La Cerisaie d'Anton Tchekhov et Par-dessus bord de Michel Vinaver.
À la télévision, il incarne Fagin dans Oliver Twist (1962) de Jean-Paul Carrère puis joue dans Les Compagnons d'Eleusis (1974) de Claude Grinberg et La Famille Cigale (1977) de Jean Pignol.
En 1974, l’acteur Jean Rochefort lui consacre le court-métrage T'es fou Marcel... Marcel Dalio publie en 1976, aux éditions Jean-Claude Lattès, un livre de souvenirs recueillis par Jean-Pierre de Lucovich intitulé Mes années folles.
Marcel Dalio s’est marié trois fois :
Marcel Dalio est retrouvé mort dans son appartement, au no 30 Avenue du Président-Kennedy dans le 16e arrondissement, le ; l’autopsie pratiquée indique que son décès est intervenu entre le 15 et le 18[7]. Il est inhumé au cimetière parisien de Bagneux, dans la 106e division.
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