Onto-théologie
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« Onto-théologie » est un terme créé par Kant (Critique de la raison pure, A632/B660) pour désigner cette partie de la métaphysique qui lie la théologie à la définition de ce qui existe indépendamment de toute expérience. Alors que pour lui, ce terme désigne une forme spéculative qui vise à déduire l'existence de Dieu de son concept, il devient chez Martin Heidegger loi interne et historiale de l'être, et ceci depuis l'origine de la métaphysique. L'onto-théologie devient ainsi caractéristique du nihilisme métaphysique, c'est-à-dire de l'oubli de l'être, selon Heidegger.
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Au Moyen-âge, pour Duns Scot, la métaphysique est présentée comme une science qui a pour objet commun l'étant et pour objet éminent Dieu[1]. Mais l'onto-théologie est surtout connue aujourd'hui comme un concept d'histoire de la philosophie réinterprété en 1957 par Martin Heidegger dans la deuxième partie d'Identität und Differenz[2]. Cette notion a particulièrement été étudiée par des historiens de la philosophie tels que Pierre Aubenque, Jean-François Courtine ou encore Jean-Luc Marion.
En 1957, Heidegger[3] prononce une conférence intitulée Constitution onto-théologique de la métaphysique dans laquelle « il fait ressortir le fait que toute métaphysique s'enquiert de la totalité des étants (dans leur être) et sous celui hiérarchique de l'ordre qui en détermine la raison » (c'est-à-dire Dieu, la cause première ou la causa sui, constituant l'étant suprême), même dans le cas où elle tourne formellement le dos à la théologie. Heidegger parle à propos de cette structure onto-théologique d'un trait « destinal » de toute pensée métaphysique[4].
L'orthographe de cette expression est variable. Certains auteurs l'écrivent en un seul mot tandis que d'autres préfèrent employer des traits d'union ("onto-théologie" ou encore "onto-théo-logie").