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économiste français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Pierre Cahuc est un économiste français, professeur à l'Institut d'études politiques de Paris, membre de l'Institut Universitaire de France, chercheur au Centre for Economic Policy Research et directeur de programme à l’Institute for the Study of Labor. Ses travaux portent essentiellement sur le marché du travail ainsi que sur les relations entre la culture et les performances économiques.
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Il effectue l'intégralité de ses études à l'université Panthéon Sorbonne où il obtient des maîtrises de droit public, de science politique et d'économie en 1984, puis des DEA de macroéconomie en 1985 et de sociologie politique en 1986. Il obtient un doctorat d'économie en 1989. Il est reçu à l'agrégation des universités en sciences économiques en 1990[1].
Pierre Cahuc est professeur d'économie à l'Institut d'études politiques de Paris et membre de l'Institut Universitaire de France. Il est également directeur de programme à l'Institute of Labor Economics, basé à Bonn, et est fellow du Center for Economic Policy Research de Londres.
Il a été professeur à l’École polytechnique entre 1998 et 2018, ainsi qu'à l'École nationale de la statistique et de l'administration économique entre 2003 et 2018. Il est chercheur au CREST entre 1998 et 2018.
Il a participé à de nombreuses commissions d'experts. Il a été notamment membre du Conseil d'analyse économique du Premier ministre de 2006 à 2010 et de 2012 à 2016, ainsi que du Comité d'experts sur le salaire minimum de 2012 à 2016[réf. nécessaire].
Il est chroniqueur à Challenges depuis 2006 et aux Échos depuis 2019.
Pierre Cahuc a publié de nombreux articles dans des revues académiques[2] ainsi que plusieurs ouvrages[3] et rapports[4] en français et en anglais.
Il appelle notamment à s'inspirer des réformes Hartz appliquées en Allemagne sous Gerhard Schröder[5].
Il a participé à la rédaction de rapports économiques parmi lesquels : « Temps de travail, revenu et emploi »[6] et « Salaire minimum et bas revenus : comment concilier justice sociale et efficacité économique ? »[7]. Il a aussi publié des ouvrages pour le grand public, et notamment, en collaboration :
En 2016, il publie avec André Zylberberg Le Négationnisme économique, un ouvrage dans lequel les auteurs défendent l'idée que la science économique serait devenue une science expérimentale et dans lequel ils reprochent à certains économistes et intellectuels de ne pas le reconnaître et d'ostraciser certaines publications scientifiques.
Selon les auteurs de l'ouvrage, « l'économie est devenue une science expérimentale ». Comme dans les autres domaines de la science, par exemple la recherche médicale, l'analyse économique compare des groupes tests où une mesure est mise en œuvre avec des groupes témoins[8].
La science économique aurait donc permis, dans les dernières années ou les dernières décennies, de dégager certains principes qui présentent toutes les garanties scientifiques. Par exemple, au sujet de la politique des pôles de compétitivité, les études montrent que l'intervention des pouvoirs publics via la subvention et la sélection de projets spécifiques n'améliore pas véritablement les performances des entreprises[9]. Quant aux abaissements de charges, ils sont efficaces mais à condition d'être concentrés au voisinage du salaire minimum[10].
Selon les auteurs, les études publiées dans des revues académiques, ayant subi un processus de relecture par les pairs, permettent, lorsqu'elles produisent des résultats convergents, de produire l'image la plus fiable sur l'état du monde[11]. Le « négationnisme scientifique », notamment économique, est alors l'attitude de ceux qui s'opposent sans justification, selon les auteurs, à ces résultats, prétendant souvent s'opposer à la « pensée unique » ou mettre en lumière des failles de la recherche « orthodoxe » : les auteurs citent comme exemples le discours des industriels du tabac autrefois, aujourd'hui de certains grands patrons ou économistes « hétérodoxes » tels que « les Économistes atterrés ».
Les auteurs incitent donc les médias à faire plus souvent appel à des économistes présentant des garanties scientifiques que l'on peut vérifier sur des sites tels que celui d'IDEAS[12].
L'ouvrage suscite un large débat polémique. Dans Le Point, Franz-Olivier Giesbert applaudit sa parution en affirmant « C'est le livre qu'on attendait depuis des années »[13]. Dans Alternatives économiques, Christian Chavagneux dénonce notamment la violence du ton[14],[15]. Les auteurs se défendent en expliquant que l'expression de négationnisme économique fait référence non pas à la contestation du génocide mais au négationnisme scientifique, expression utilisée dans les débats sur les sciences, notamment par Robert Proctor dans son ouvrage Golden Holocaust[16] et sur le blog du journal Le Monde, Passeur de Sciences, consacré aux sciences. Selon les auteurs, le négationnisme scientifique serait la disqualification de l'état des connaissances produites par la communauté des chercheurs[17].
Pour Pierre-Cyrille Hautcœur, le programme de recherche étroit proposé par les auteurs écarte de nombreuses approches classiques des recherches économiques ; en excluant ces approches, les auteurs contribuent « à la montée des violences »[18].
L'économiste Thierry Ribault leur reproche de pratiquer un « véritable détournement des idées et du positionnement moral de Robert Proctor pour servir leurs propres fins » et de produire « de l’ignorance avec méthode »[19].
Le Monde critique tant le ton pris par les auteurs que le fond de ce qu'ils avancent. Le journal qualifie l'essai de brûlot et note que « l’essai des deux auteurs, par son ton, a relancé cette vieille querelle avec une véhémence inattendue : il ne s’agit plus d’argumenter pour faire avancer les connaissances, mais de « [se] débarrasser », purement et simplement, de toute forme de réflexion économique qui ne s’appuie pas sur « l’expérimentation ». » Le journal souligne en outre que les auteurs surévaluent le nombre et l'importance des publications d'économistes qui répondent au canons de l'expérimentation contrôlée que Cahuc et Zylberberg prétendent universels. Les résultats issus d'expérimentations économiques sont plutôt issus d'expériences dites "naturelles" dans la mesure où la sélection entre le groupe témoin et le groupe traité est le plus souvent hors du contrôle de l'économiste qui n'a pas la possibilité de réaliser volontairement un tirage au sort dans les règles de l'art[20].
Pour Philippe Hugon, spécialiste de l’économie du développement, professeur émérite à Paris-Ouest-Nanterre et directeur de recherche à l’Iris, cet ouvrage renvoie à un débat des économistes orthodoxes contre les économistes hétérodoxes[21].
En , Pierre Cahuc publie des articles[22] critiquant le coût, qu'il estime très élevé, de l'expérimentation Territoires zéro chômeur de longue durée, alors qu'il fait partie du comité scientifique chargé de l'évaluer et que le rapport d'évaluation qu'il co-signe avec ce comité n'est pas encore publié[23]. Louis Gallois, Président du Fond d’expérimentation considère cette publication particulièrement déplacée, de même que Laurent Grandguillaume qui qualifiera l'écrit de Cahuc de « tribune torchon » en soulignant la proximité de l'économiste avec Marc Ferracci, conseiller de la ministre du travail, Muriel Pénicaud. Cahuc répond en disant qu'il se base sur des données qu'il a lui-même collectées ou qui sont publiques et qu'il a « le droit d’avoir un avis personnel »[24].
Grandguillaume demande alors une réunion au ministère pour l'exclure du conseil scientifique de l'expérimentation[23],[25],[26]. Il n'est pas donné suite à la demande d'exclusion et Pierre Cahuc reste membre du comité scientifique. Un rapport de l'IGF-IGAS sur l'évaluation économique de l’expérimentation territoriale visant à résorber le chômage de longue durée note que le gain direct pour les finances publiques (prestations économisées, impôts et taxes complémentaires) est environ deux fois moindre qu’escompté[27]. Le rapport intermédiaire du comité scientifique publié en note que "Bien que le déficit global des entreprises à but d'emploi [...] soit léger, il est important de noter que le chiffre d’affaires ne représentait que 13% du total des produits des EBE, en progression de 3 points"[28].
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