Ray Douglas Bradbury naît le à Waukegan (Illinois, É.-U.) dans un milieu modeste, de Leonard Spaulding Bradbury, technicien, et de son épouse Esther Marie Moberg, d’origine suédoise[1],[2]; son grand-père et son arrière-grand-père paternels étaient éditeurs de journaux. Il descend par son père d’une des sorcières de Salem[3]. Bradbury lit et écrit durant toute sa jeunesse, passant beaucoup de temps à la bibliothèque de Waukegan. Ses romans Dandelion Wine (Le Vin de l’été), Something wicked this way comes (La Foire des ténèbres) et Farewell Summer dépeignent d’ailleurs cette ville de Waukegan comme «la Ville Verte» et sont en partie autobiographiques.
Il attribue son habitude d’écrire quotidiennement au jour où en 1932 un amuseur de foire, M. Electroteck, l’a touché avec une lame électrifiée, faisant se dresser ses cheveux sur la tête, en criant «Vis pour toujours!». La famille Bradbury vit à Tucson, en Arizona, en 1926-27 et 1932-33, mais comme le père continue son travail, ils retournent à Waukegan et s’installent finalement à Los Angeles en 1934. Ray a alors quatorze ans. À l’âge de 17 ans, il publie sa première nouvelle de science-fiction, Script, dans une revue spécialisée[2].
Ray Bradbury obtient son diplôme à l’école secondaire de Los Angeles en 1938 à 18 ans, mais choisit de ne pas aller à l’université. Au lieu de cela, il vend des journaux au coin de South Norton Avenue et Olympic Boulevard. Il continue cependant à se cultiver à la bibliothèque locale et, influencé par les héros de science-fiction tels que Flash Gordon et Buck Rogers, il commence à écrire des nouvelles de science-fiction. Ces dernières sont publiées dans des fanzines dès 1938. En , est publié Le Pendule, sa première publication rémunérée —il gagne 15 $— dans le pulp magazineSuper Science Stories. Il a profité de la recommandation de Robert A. Heinlein, rencontré à la Los Angeles Science Fantasy Society (LASF). Il devient écrivain à temps plein à la fin de l’année 1942. Son premier livre, Dark Carnival, une collection de courts récits, est publié en 1947 par Arkham House[2],[4].
Cette même année il se marie avec Marguerite McClure (1922–2003); le couple aura quatre filles[4].
Le succès des années 1950
En 1950, il publie Chroniques martiennes et l’année suivante L’Homme illustré. En 1952, EC Comics publie l’adaptation en bande dessinée de deux nouvelles de Bradbury. Celui-ci exprime à l’éditeur, William Gaines, son étonnement de ne pas avoir reçu d’argent pour cela. Gaines et Bradbury vont rapidement trouver un accord financier et de nombreuses nouvelles (d’horreur ou de science-fiction) seront adaptées par les artistes d’EC Comics, tels que Wally Wood, Joe Orlando ou John Severin dans différents comics d’EC Comics jusqu’en 1954[5]. Ces années 1950 sont pour Bradbury une période prolifique qui voit la publication de nombreux ouvrages: Les Pommes d'or du soleil et le roman Fahrenheit 451 en 1953, Le Pays d’octobre en 1955 et Un remède à la mélancolie en 1958. En 1953, il écrit le scénario du film Moby Dick de John Huston[3].
Passage au théâtre
En 1963 il écrit sa première pièce, Café irlandais, et l’année d’après il publie son roman La Foire des ténèbres[2]. En 1970 il publie Je chante le corps électrique[3], en 1972, c’est la pièce Théâtre pour demain… et après et en 1975 La Colonne de feu[2]. Sa pièce Madrigals for the Space Age, sur une musique de Lalo Schifrin est montée en 1973 au pavillon Dorothy Chandler[6].
Dernières œuvres
En 1986, il publie La solitude est un cercueil de verre, Fantôme d’Hollywood en 1990 et La Baleine de Dublin en 1993. Une attaque cérébrale en 1999 ne l’empêche pas de poursuivre son œuvre qu’il dicte à ses filles[2].
Réputé pour son franc-parler, il en use jusqu’à la fin de sa vie, s’exprimant sur la nécessité de réformer le mode de gouvernement, ou soutenant la grève des auteurs hollywoodiens.
Ray Bradbury meurt à Los Angeles, en Californie, le [2] à l'âge de 91 ans, des suites d'une longue maladie[7].
Bradbury et la science
Ray Bradbury a écrit sur la survie spirituelle de l’humanité s’opposant au matérialisme de la société[2]. Bien qu’il ait souvent été présenté comme un écrivain de science-fiction, Bradbury lui-même ne s’est jamais enfermé dans un type de narration:
«Avant tout, je n’écris pas de science-fiction. J’ai écrit seulement un livre de science-fiction et c’est Fahrenheit 451, fondé sur la réalité. La science-fiction est une description de la réalité. Le fantastique est une description de l’irréel. Donc les Chroniques martiennes ne sont pas de la science-fiction, c'est du fantastique[8]».
Bradbury se préoccupe peu de réalité scientifique, et pour cela fut peu reconnu des amateurs[Lesquels?] américains de SF «purs et durs»[9].
Le prix Ray-Bradbury est remis par le regroupement d’auteurs de science-fiction américains Science Fiction and Fantasy Writers of America pour souligner l’excellence d’une œuvre dramatique, présentée au cinéma, à la télévision, sur internet, à la radio ou au théâtre. Il a été remis en 1992, 1999, 2001 et 2008. En 2009, le prix Ray-Bradbury prend officiellement la place du prix Nebula du meilleur scénario, qui existait depuis 1973 et il est dorénavant attribué chaque année.
En 2001, lors d'un discours, Ray Bradbury propose à son audience l'exercice d'écrire une nouvelle par semaine pendant un an, arguant qu'il est impossible d'écrire 52 nouvelles de mauvaise qualité: le défi Bradbury était né[10],[11].
En 2002, il reçoit la médaille de la National Book Foundation[3].
Le [12], l’écrivain reçoit une étoile —la 2193e— sur le Walk of Fame à Hollywood[13].
Le , la NASA nomme en son honneur le site d’atterrissage sur Mars du robot Curiosity «Bradbury Landing» («La zone d’atterrissage Bradbury» en français).
Peu après la mort de Ray Bradbury, en hommage à son roman Farhenheit 451, le code erreur HTTP 451 est créé pour les pages web effacées à la suite d'une censure gouvernementale.
De la poussière à la chair - Souvenirs d'une famille d'immortels, Denoël, coll.«Lunes d'encre», 2002((en)From the Dust Returned, 2001), trad.Patrick Marcel
Il faut tuer Constance, Denoël, coll.«& d'ailleurs», 2004((en)Let's All Kill Constance, 2003), trad.Philippe Rouard
Un Coup de tonnerre, Gallimard, coll.«1000 soleils», 1973
édition pour la jeunesse regroupant dix nouvelles parues dans les précédents recueils
Celui qui attend et autres nouvelles, Librio, coll.«SF-Fantastique», 1995
regroupe huit nouvelles parues précédemment dans divers recueils.
L'Heure H et autres nouvelles, Flammarion, coll.«Étonnants classiques», 1996
regroupe deux nouvelles parues dans L'Homme Illustré (Automate, société anonyme et L'Heure H) et une publiée dans Un remède à la mélancolie (Et l'été ne dura qu'un jour)
édition bilingue, regroupe cinq nouvelles parues précédemment en recueil.
L'Homme brûlant et autres nouvelles, Flammarion, coll.«Étonnants classiques», 2000
regroupe quatre nouvelles déjà parues dans de précédents recueils: L'Homme brûlant, Le Jeu d'octobre, Je ne suis pas si bête et Les Fruits posés au fond de la coupe.
publication en un seul volume des recueils originaux The Cat's Pajamas et Now and Forever.
Nouvelles publiées hors recueils
Sont présentées ici seulement les nouvelles traduites en français inédites en recueils et celles qui ont tout d’abord été publiées dans des revues ou des anthologies francophones avant d’être intégrées à un recueil.
inL'île cannibale, Encrage, coll.«Pulps» n° 4, 1987 - inLe Piano satanique, Encrage, coll.«Pulps» n° 6, 1988 - in Denoël, Présence du Futur, Catalogue analytique, 1992 - inTerritoires de l'inquiétude 5, Denoël, coll.«Présence du fantastique» n° 27, 1992 - in10 nouvelles fantastiques, Anthologie pour la jeunesse sous la responsabilité de Alain Grousset, septembre 2005.
Lorelei de la brume rouge((en)Lorelei of the Red Mist, 1946)
coécrit avec Leigh Brackett, inOcéans de Vénus, Temps Futur, Heroic Fantasy, 1982 - inStark et les Rois des étoiles, éditions Le Bélial', 2014.
J'appelle le passé((en)Tomorrow and Tomorrow, 1947)
inChefs-d'œuvre de la SF (2esérie), Fiction-Spécial n° 13, 1968 - inLe Temps sauvage, éditions Marabout sous le titre Le Futur antérieur, 1971.
Oraison pour les vivants((en)Wake for the Living, 1947)
inChefs-d'œuvre de la SF, Fiction-Spécial n° 11, 1967 - nouvelle incluse ensuite dans le recueil Monstrueusement vôtre sous le titre Un cercueil de verre - inBifrost n° 72, octobre 2013, sous le titre Le Cercueil.
Cauchemars en Harmaguédon((en)Asleep in Armaggedon, 1948)
inHistoires de la quatrième dimension, éditions Livre de poche, 1983 - il s'agit en fait de la nouvelle L'Enfant de demain déjà présente dans le recueil Je chante le corps électrique.
inFiction n°33, 1956 - nouvelle incluse ensuite dans le recueil Les Machines à bonheur sous le titre Celui qui attend.
Le Veldt dans la nursery((en)The World the Children Made, 1950)
inFrance Dimanche 288, 2-8 mars 1952, trad. Boris Vian - traduction de la première version de The Veldt (La Brousse) intégrée au recueil L'Homme illustré.
À travers les airs((en)Way in the Middle of the Air, 1950)
inMensonges et vérités de nos anticipations/Esprit [deuxième série] 202, mai 1953 - Nouvelle incluse dans Chroniques martiennes.
Dans la ville endormie((en)The Whole Town Sleeping, 1950)
inMystère magazine 116, septembre 1957 - nouvelle ensuite incorporée au livre Le Vin de l'été (avec modification de la chute finale).
Pour toujours de par la Terre((en)Forever and the Earth, 1950)
inAprès-demain, la Terre, anthologie composée par Alain Dorémieux, éditions Casterman, 1971 - incluse dans Bien après minuit sous le titre À jamais la Terre.
inGalaxie n° 59, 1958 - in Bifrost n° 72, octobre 2013, sous le titre Un petit voyage.
Les Six pierres blanches((en)Here There Be Tygers, 1951)
inHistoires fantastiques de demain, Casterman, Anthologie de Alain Dorémieux, 1966 - inLa Montagne sans nom, et autres récits sur la nature, Gallimard, coll.«Folio Junior» n° 171, 1981 - inHistoires de mondes étranges, Livre de Poche, La Grande Anthologie de la SF n° 3812, 1984, sous le titre Icy, il doit y avoir des tigres.
Les Mécaniques du Bonheur((en)The Machineries of Joy, 1962)
inLes 20 meilleurs récits de science-fiction, Editions Gérard & C°, Marabout Géant n° 207, 1964 - incluse sous le titre Les Machines à bonheur dans le recueil du même titre.
1956 à 1959: Alfred Hitchcock présente (série télévisée), épisodes Shopping For Death, And So Died Riabouchinska, Design For Loving et Special Delivery
1955: Star Tonight (série télévisée), épisode Zero Hour
1952: CBS Television Workshop (série télévisée), épisode Rocket
1952: Suspense (série télévisée), épisode Summer Night
1951: Out There (série télévisée), (saison 1, épisode 9) The Man
1951: Lights Out (série télévisée), épisode Zero Hour
La Brousse ou dans sa version originale en anglais The World the Children Made a été adapté en chanson par Deadmau5 avec sa musique The Veldt sortie en 2012 en featuring avec le chanteur Chris James.
Le poème Christus Apollo a été adapté sous forme de cantate par le compositeur Jerry Goldsmith en 1969, sur une commande de l'orchestre de chambre de Californie. L’œuvre a été enregistrée en 1999 à Londres pour le label Telarc, sous la direction du compositeur, avec le London symphony orchestra et Anthony Hopkins comme narrateur, en présence de Bradbury.
adaptations de nouvelles de Ray Bradbury, Albin Michel collection «Spécial USA»: traduction des bandes dessinée parues entre
Le Merveilleux complet couleur glace à la noix de coco. Centre de rencontres de Châteauvallon 1981. Mise en scène de Georges Vitaly. Adaptation de Jacques Legris. Décors d’Andréou.
(en) Gary Groth, Dwight Decker et William M. Gaines, ««An Interview with William M. Gaines, Part One of Three»», The Comics Journal, no81, , p.4 (lire en ligne).