Rôle de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda
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Le rôle de la France dans le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994 est source de controverses et de débats tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la France et du Rwanda. La coopération militaire entre les deux pays remonte à 1975. La France a apporté un soutien militaire, financier et diplomatique au gouvernement Hutu du président rwandais Juvénal Habyarimana contre le Front patriotique rwandais (FPR), créé par les exilés Tutsis, pendant la guerre civile rwandaise débutée en 1990. La France est soupçonnée d'avoir poursuivi ce soutien pendant le génocide des Tutsis au Rwanda, déclenché par l'attentat du 6 avril 1994 qui coûta la vie aux présidents rwandais Juvénal Habyarimana et burundais Cyprien Ntaryamira[1]. L'ampleur de ce soutien et son impact sur le génocide firent l'objet de vives controverses, en particulier entre les gouvernements français et rwandais, et continuent d'influencer les relations diplomatiques entre les deux pays.
Le gouvernement français a, jusqu'en 2021[2], rejeté toute responsabilité dans le génocide, tout en admettant à partir de que des « erreurs politiques »[3] avaient pu être commises qui ont empêché de prévenir ou d'arrêter le génocide. Plusieurs rapports indépendants, dont celui de la mission d'information parlementaire sur le Rwanda (à partir de 1998) et des travaux de recherche universitaires ont permis de préciser le rôle joué par la France durant cette période.
Des recherches sont effectuées notamment par François Graner, physicien et directeur de recherche au CNRS et proche de l'association Survie, qui lance une bataille judiciaire pour avoir accès à l’intégralité des documents sur la politique de la France au Rwanda à partir de 1990, déposés par le président de la République alors en fonction, François Mitterrand, aux Archives nationales. Le Conseil d’État lui accorde finalement ce droit d'accès en juin 2020.
Une Commission française d’historiens sur le rôle de la France au Rwanda mise en place par Emmanuel Macron remet également son rapport final en mars 2021, concluant à des responsabilités lourdes et accablantes des autorités françaises et notamment du président François Mitterrand.