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commune française du département de la Loire De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Saint-Chamond est une commune française située dans le département de la Loire en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Saint-Chamond | |||||
Blason |
Logo |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Auvergne-Rhône-Alpes | ||||
Département | Loire | ||||
Arrondissement | Saint-Étienne | ||||
Intercommunalité | Saint-Étienne Métropole | ||||
Maire Mandat |
Axel Dugua (LR) 2023-2026 |
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Code postal | 42400 | ||||
Code commune | 42207 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Couramiauds ou Saint-Chamonais |
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Population municipale |
35 068 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 639 hab./km2 | ||||
Population agglomération |
374 643 hab. (2021) | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 45° 28′ 39″ nord, 4° 30′ 55″ est | ||||
Altitude | Min. 326 m Max. 1 051 m |
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Superficie | 54,88 km2 | ||||
Type | Commune urbaine | ||||
Unité urbaine | Saint-Étienne (banlieue) |
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Aire d'attraction | Saint-Étienne (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Saint-Chamond (bureau centralisateur) |
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Législatives | Troisième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Loire
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
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Liens | |||||
Site web | saint-chamond.fr | ||||
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Deux éléments fondent la notoriété de la ville : une tradition industrielle avec les fabriques de lacets au XIXe siècle puis la Compagnie des forges et aciéries de la Marine et d'Homécourt, devenue Creusot-Loire ; la politique avec une personnalité d'envergure nationale : Antoine Pinay qui dirige Saint-Chamond pendant près d'un demi-siècle et la France en 1952.
Capitale de la vallée du Gier, la ville évolue entre les pôles économiques et industriels de Lyon et de Saint-Étienne.
Comme d'autres villes du bassin houiller de la Loire, la commune doit relever plusieurs défis : la sortie de l'industrie de masse, l'explosion urbaine (doublement de sa population entre les décennies 1960 et 1970)[1], le renouvellement de son attractivité économique et résidentielle, enfin la préservation de son environnement (atout de la vaste zone rurale du Pilat et des coteaux du Jarez sur l'emprise foncière).
Saint-Chamond est en voie de tertiarisation mais sa population compte une importante part d'ouvriers qualifiés. Les retraités représentent 30 % des habitants.
Son avenir est déterminé par le renouvellement de sa vocation industrielle (avec son tissu de petites et moyennes entreprises), la réussite de sa capacité d'innovation (écoquartier de Novaciéries, retraitement des délaissés urbains), le maintien d'une offre commerciale locale, la mise en synergie de ses différents quartiers et territoires.
Saint-Chamond est située dans la vallée du Gier entre les monts du Lyonnais, au nord, et le massif du Pilat, au sud, entre Saint-Étienne à 12 km[2] et Lyon à 49 km[3].
La vallée du Gier est une dépression géographique allongée sur 23 km, selon un axe sud-ouest–nord-est, entre les contreforts du Massif du Pilat et les coteaux du Jarez.
Les communes avoisinantes sont : Saint-Étienne, Lorette, La Grand-Croix, L'Horme, Cellieu, Saint-Jean-Bonnefonds.
La superficie de la commune est de 5 488 ha ou 54,8 km2[4], soit à peu près un dix-millième de la France.
Son altitude varie de 326 à 1 051 mètres[4].
Le territoire communal se trouve au-dessus du bassin houiller de la Loire.
Dans la région, plusieurs sites géographiques sont remarquables. Tels sont le Crêt de la Perdrix, à 1 434 m, qui est le point culminant du massif du Pilat ; le Crêt de l'Œillon, avec une vue magnifique sur la vallée du Rhône et parfois sur le massif du Mont-Blanc ; la cascade du saut du Gier dans le parc naturel régional du Pilat.
La ville est traversée par le Gier, aujourd'hui majoritairement couvert, qui prend sa source dans le massif du Pilat puis descend la vallée du Gier avant de se jeter dans le Rhône à Givors sur une longueur totale de 44 km.
Les barrages suivants sont répertoriés :
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[5]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Nord-est du Massif Central, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 800 à 1 200 mm, bien répartie dans l’année[6].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 728 mm, avec 8,5 jours de précipitations en janvier et 6,3 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 12,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 681,9 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 0,7 | 0,7 | 3,5 | 6,6 | 10 | 13,8 | 15,9 | 15,1 | 12,2 | 9 | 4,5 | 1,2 | 7,8 |
Température moyenne (°C) | 3,9 | 4,6 | 8,2 | 11,9 | 15,3 | 19,5 | 21,9 | 21 | 17,5 | 13,3 | 8 | 4,5 | 12,5 |
Température maximale moyenne (°C) | 7,1 | 8,4 | 12,9 | 17,1 | 20,7 | 25,3 | 27,9 | 26,9 | 22,8 | 17,7 | 11,4 | 7,7 | 17,2 |
Record de froid (°C) date du record |
−9,2 19.01.17 |
−12,8 05.02.12 |
−11,6 01.03.05 |
−3,3 07.04.08 |
1,8 06.05.10 |
5,6 01.06.06 |
8,1 10.07.07 |
8 27.08.11 |
4 27.09.10 |
−2,7 30.10.12 |
−6,1 18.11.07 |
−11 20.12.09 |
−12,8 2012 |
Record de chaleur (°C) date du record |
19 10.01.15 |
21,7 25.02.21 |
25,4 31.03.21 |
27,8 22.04.18 |
34,2 13.05.15 |
37,7 18.06.22 |
40 07.07.15 |
41,1 24.08.23 |
34 14.09.20 |
32 02.10.23 |
23,1 01.11.20 |
20,4 05.12.06 |
41,1 2023 |
Précipitations (mm) | 38 | 34,4 | 38,2 | 55,5 | 66,7 | 71,3 | 70,4 | 66,7 | 53,5 | 69,3 | 75,4 | 42,5 | 681,9 |
Saint-Chamond est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[10],[11],[12]. Elle appartient à l'unité urbaine de Saint-Étienne, une agglomération inter-départementale regroupant 32 communes[13] et 374 643 habitants en 2021, dont elle est une commune de la banlieue[14],[15].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Étienne dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 105 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[16],[17].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (52,6 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (55 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (28,1 %), forêts (25,6 %), zones agricoles hétérogènes (24,5 %), zones urbanisées (14,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (6,4 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,5 %), eaux continentales[Note 3] (0,2 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le paysage de Saint-Chamond se découpe en plusieurs ensembles :
Ces dynamiques d'occupation annihilent la distinction entre la ville et la campagne. L'emprise foncière menace l'image verte[19].
Saint-Chamond est divisé en plusieurs quartiers. Historiquement, trois paroisses se partageaient la ville :
Les autres secteurs sont nés du regroupement des quatre communes en 1964, favorisant des dynamiques urbaines de construction et d'aménagement. L'année 1970 voit ainsi l'élévation de la zone à urbaniser en priorité (ZUP) de Fonsala, le plus grand quartier de Saint-Chamond, sur un ancien domaine rural. La même année est créée la zone industrielle du Clos-Marquet (24 hectares) sur un autre espace rural dont la derrière mine est fermée dans les années 1950.
Certains territoires sont des divisions déjà existantes au sein des communes regroupées, comme la distinction du bourg de Saint-Martin-en-Coailleux et de la Valette qui relevait de cette ancienne commune.
En 2020, la commune comportait 17 789 logements : dont 85.9 % sont des résidences principales, 13.3 % des logements vacants et 0.8 % des résidences secondaires et des logements occasionnels[20].
Parmi les résidences principales, 48.3 %, sont occupées par des propriétaires, 50.5 % sont locataires et 1.2 % sont logés gratuitement[20].
En 2020, 68.2 % des logements sont des appartements et 31.6 % des maisons[20].
L'ancien site manufacturier des Forges et aciéries de la Marine (1854), devenu la Compagnie des ateliers et forges de la Loire (1954) puis Creusot-Loire (1970) ferme ses portes en 1985. Ainsi le quartier Novaciéries est l'objet d'un projet de développement et de requalification de la ville porté par la municipalité et obtient son classement comme quartier prioritaire de la politique de la ville.
La Communauté urbaine Saint-Étienne Métropole a la responsabilité des transports en commun de 45 communes. Saint-Chamond est desservie par la Société de transports de l'agglomération stéphanoise (STAS). Elle est desservie par les lignes :
Des trains express régionaux (TER) assurent la liaison d'une part vers Lyon et d'autre part vers Saint-Étienne ou Firminy.
La ville de Saint-Chamond doit son nom à l'évêque de Lyon saint Ennemond[21] :
Un poste de garde de l'un des cinq aqueducs qui alimentait Lugdunum (Lyon) aurait été situé près de l'ancienne église d'Izieux où de nombreux débris (tegula, imbrex) ont été mis au jour[25].
L'aqueduc du Gier acheminait les eaux du Gier captées en amont de Saint-Chamond. Des parties aériennes de cet aqueduc sont encore visibles dans la région de Mornant et de Chaponost (Rhône). Des parties souterraines sont découvertes en 1993 dans Saint-Chamond lors de la construction de la ZAC de la Varizelle[26],[Note 4].
Capitale du Jarez (le pays du Gier), Saint-Chamond est une seigneurie très importante dans la région forézienne et lyonnaise.
L'église Saint-André d'Izieux est mentionnée en 984[Note 5].
Le comte Guigues II de Forez fait enregistrer le château de Saint-Chamond lors de sa visite en 1167 au roi de France Louis VII qui le lui remet[Note 6], la région est alors au centre du conflit opposant l'archevêque de Lyon au comte de Forez.
En 1173, lors de la permutatio entre le comte de Forez et l'archevêque de Lyon, ce dernier garde Saint-Chamond sous son contrôle[Note 7]. Elle forme, avec un ensemble d'autres cités voisines « laissées à la liberté » de l'Église de Lyon, la limite avec le comté de Forez. En 1278, les droits sur ces localités retournent apparemment au Forez[Note 8] sauf Saint-Chamond pour lequel les seigneurs de Jarez continuent à rendre hommage à l'archevêque de Lyon[31].
En 1224, Guigues de Jarez accorde une charte de franchise aux habitants de Saint-Chamond[32].
Parmi les seigneurs de Saint-Chamond se trouvent :
L'année 1628 est celle de la peste noire. Les chroniqueurs du temps appellent « contagion » ce grand fléau.
Selon James Condamin, un religieux Capucin écrit que quatre moines de cet ordre, au service des souffrants, sont emportés par la maladie et que « la peste leur fist un si grand degast que, de compte fait, ils perdirent la moitié du peuple de leur ville[36] ». Pour préserver le reste de la population, les malades sont isolés et transportés dans des cabanes, au Fay, où ils reçoivent quelques soins et des aumônes[37].
Melchior Mitte de Chevrières, seigneur de Saint-Chamond, marque la ville de son empreinte. On peut d'ailleurs voir de nombreux bâtiments de cette époque tels que la Maison des Chanoines des XVe et XVIe siècles (classée monument historique), l'Hôtel-Dieu (classé monument historique), l'église Saint-Pierre du XVIIe siècle (classée monument historique), et le couvent des Minimes, construit entre 1622 et 1624, qui est aujourd'hui la mairie de Saint-Chamond. Toujours au XVIIe siècle, il construit un château — détruit par la suite comme celui de Richelieu[réf. nécessaire].
En , avec la rédaction des cahiers de doléances pour les États généraux, Saint-Chamond plonge dans la Révolution.
À l'instar des villes dont le nom porte celui d'un saint, pendant la Révolution française, Saint-Chamond est dénommée Vallée-Rousseau du nom du fameux philosophe, venu herboriser dans le Pilat. Elle appartient au département de Rhône-et-Loire.
En 1792, le château et la collégiale sont pillés et en partie démolis par les habitants qui détruisent aussi par le feu les archives seigneuriales. Seuls un tronçon vertical de la collégiale, les écuries et la grand'grange — façon paysanne de décrire une grande grange, qui surmonte ces écuries — sont encore visibles aujourd'hui sur la colline de Saint-Ennemond.
En 1793, Lyon se révolte contre la Convention et entraîne Saint-Chamond dans l'insurrection. La défaite de l'armée lyonnaise conduit à l'évacuation de Saint-Chamond. La Convention envoie alors Javogues qui multiplie les arrêtés épuratoires ainsi que les exécutions sommaires et rançonne les habitants.
En 1796, les Saint-Chamonais expédient une colonne mobile contre les prêtres réfractaires et les déserteurs.
En 1848/1850, Germain Morel, fils du maître de forges Antoine Morel (à St-Chamond : les Laminoirs de Saint-Chamond), s’associe avec MM. Petin et Gaudet (maîtres de forge à Rive-de-Gier dans une société fondée en 1837), pour créer à Saint-Chamond « Morel et Cie ». En 1854, la société devient la Compagnie des hauts-fourneaux, forges et aciéries de la Marine et des Chemins de fer, avec un nouvel associé, les frères Jackson, d'origine anglaise (fils de Jackson), installés à Assailly depuis 1830 (les Laminoirs et Aciéries d'Assailly).
Vers 1850, les restes du château et de son domaine sont donnés aux frères des écoles chrétiennes par la famille qui acheta la seigneurie de Saint-Chamond en 1768, Monsieur le Marquis de Mondragon (Jean-Jacques de Gallet), à condition d'y dispenser l'éducation à la jeunesse saint-chamonaise[Note 9].
La ville est desservie dès 1882 par les tramways à vapeur de la Compagnie des Chemins de fer à voie étroite (CFVE), qui la relient à Saint-Étienne.
À la fin du XIXe siècle, Saint-Chamond devient la capitale mondiale de l’industrie du lacet. Cette activité, fondée en 1807-1809 par Charles-François Richard, appelé aussi Richard-Chambovet[Note 10], repose sur l'usage du métier à poupée — broches multiples animées d'une rotation continue qui permettent de tresser des lacets[38].
Le lacet de corset ou le lacet de chaussure est très utilisé à l'époque : « C'est un objet de mercerie d'une assez grande consommation. Les femmes font usage de lacets de soie pour serrer leurs corsets, ou autres pièces de leurs vêtements. Les lacets de fils de lin, de chanvre, de coton, sont employés au même usage, mais on s'en sert également, en place de ficelle, pour des ligatures[39] ».
Commencée avec trois métiers, la fabrique en compte plus de cent en 1812 et 1 200 travaillent dans toute la ville en 1838 à partir de plusieurs maisons créées à l'exemple de Richard-Chambovet : « La fabrique de Saint-Chamond fournit des lacets à la consommation intérieure et à l'exportation pour Amsterdam, Bruxelles, Leipzig, Anvers, Milan, la Suisse et les deux Amériques[38] ».
Charles-François est secondé plus tard par son fils Ennemond Richard. En 1898, Antoine Reymondon et d'autres associés créent la société des Manufactures réunies qui regroupe dix des plus grands fabricants de lacets.
D'après Le Monde Illustré, du , l'industrie saint-chamonaise du lacet fabrique 75 % de la production nationale.
Aristide Briand (1862-1932), homme politique socialiste, alors partisan du syndicalisme révolutionnaire et de la grève générale, est élu député de la Loire le , dans une circonscription qui comprend une partie de Saint-Étienne et le canton de Saint-Chamond. Il le reste jusqu'en . Il succède à l'ancien maire de Saint-Chamond, Benoît Oriol, élu pendant les deux législatures précédentes.
Aristide Briand est surtout préoccupé de politique nationale et, lorsqu'il se rend à Saint-Chamond, ses discours ont une portée générale. Ainsi en 1909, il se défend de toute attaque contre le catholicisme tout en revendiquant le laïcisme[40]. De même en , il évoque son projet d'association capital-travail[41].
À Saint-Chamond aujourd'hui, une salle de spectacle porte son nom.
Saint-Chamond participe de quatre façons aux efforts de guerre :
Les soldats saint-chamonais morts pour la France ne reposent pas tous dans le cimetière communal. Les victimes inhumées à Saint-Chamond se trouvent :
Les autres sont enterrés dans diverses nécropoles aménagées dans les régions des champs de bataille.
En 1931, se produit la fermeture du tramway électrique de Saint-Chamond.
Les 1er et , le maréchal Pétain, chef de l'État français, se rend en visite à Saint-Chamond. « Le Nouvelliste de Lyon rapporte qu'aux Aciéries de la Marine de Saint-Chamond, dans le grand hall de l’usine tout le personnel rassemblé fait une ovation enthousiaste au Maréchal et entonne une vibrante Marseillaise. ».
Plusieurs Saint-Chamonais se sont illustrés dans les activités de résistance à l'occupant allemand. Un rôle très actif est assumé par la famille Cave dont quatre membres sont arrêtés par la Milice. Le , les membres de cette famille sont pris au no 8 de la rue Victor-Hugo pour être emmenés en déportation. Claude Cave meurt à Neuengamme. Claudia Cave, son épouse, meurt à Ravensbrück ainsi que sa fille Marie, âgée de 21 ans. Seul Paul, âgé de 16 ans et dernier membre de la famille, déporté à Neuengamme, rentre vivant.
Marie Cave s'est engagée dès 1940 dans la Résistance pour distribuer des journaux clandestins. La maison familiale — c'étaient des commerçants — « devient un lieu de rendez-vous et d'asile pour la Résistance ». En 1942, elle diffuse le journal clandestin Défense de la France et en 1943 elle intègre le réseau Alibi[42]. Une plaque est apposée à l'entrée de leur immeuble et un rond-point porte leur nom.
Le , aux Forges et aciéries de la Marine, a lieu un sabotage qui « retarde de plus d'un mois la mise en marche du laminoir à blindages[43] ». Une stèle commémorative est érigée dans la rue Petin-Gaudet.
Dans les années 1950, les Forges et aciéries s'associent avec les Établissements Jacob Holtzer, l'Usine de la Loire, et les Aciéries et forges de Firminy. De ceci nait la Compagnie des ateliers et forges de la Loire (CAFL) en 1954, tandis que la ville voit la fermeture de sa dernière mine au Clos-Marquet.
La « taille » des années 1950 : initialement l'abattage se fait au marteau piqueur et le charbon est évacué par de petits convoyeurs. Les mineurs, qui travaillent dans une ambiance poussiéreuse et dans un air ambiant à 30 °C, se relayent toutes les huit heures. Les années 1950 voient le développement de soutènements métalliques.
La ville de Saint-Chamond actuelle est le résultat de la fusion en 1964 des communes de Saint-Martin-en-Coailleux, de Saint-Julien-en-Jarez, d’Izieux et de Saint-Chamond. La ville devient alors la troisième commune de la Loire, avec près de 40 000 habitants.
Ces années sont marquées par une spectaculaire régénération urbaine. Déjà en 1929, tout juste élu maire, Antoine Pinay fait établir un diagnostic de l'insalubrité des logements : 70 % de la ville sont à reconstruire[44]. La mise en place d'un office d'habitations à bon marché (HBM) permet la construction de nouvelles habitations rue Jean-et-André-Dugas et rue James-Condamin.
En 1964 et 1965, plusieurs îlots vétustes sont détruits dont celui du quartier de la Boucherie, sur trois hectares et demi, ainsi que les vieilles maisons du boulevard Waldeck-Rousseau ou de la rue du Janon. Le béton armé et les barres des habitations à loyer modéré (HLM) les remplacent. La cité de Fonsala sort de terre.
En 1970, la rénovation est en grande partie effectuée. Antoine Pinay promeut la modernisation de sa ville. Le , il accueille Albin Chalandon, alors ministre de l'Équipement.
L'élimination du vieux bâti cause, cependant, quelques dommages patrimoniaux. Sont ainsi démolies la chapelle des Ursulines, la chapelle des Pénitents encore visible en 1964 sur la place Notre-Dame mais détruite en 1965 et le couvent des Capucins rasé en 1972.
De l'érudit local à l'universitaire américain, la ville a suscité de nombreux travaux d'historiens : Ennemond Richard (1806-1873), Jean-Baptiste Boudet (1814-1887), Martin Presbitero (1837-1910), F. Raymond (?), Maurice de Boissieu (1844-1933), James Condamin (1844-1929), Gustave Lefebvre (1865-1937), Stéphane Bertholon (1862-1931), François Gonon (1863-1957), Mathieu Fournier (1868-1963), Michael P. Hanagan (né en 1947), Lucien Parizot (1920-2000), Elinor Accampo (née en 1949), Père Pupier (1920-2013) et Georges Delorme (?), Éric Perrin (né en 1965), Gérard Chaperon (né en 1922)[45], Eric Moulin-Zinutti (né en 1972).
La commune de Saint-Chamond absorbe en 1964 celles d'Izieux, Saint-Julien-en-Jarez et de Saint-Martin-en-Coailleux[46].
La commune se trouve dans l'arrondissement de Saint-Étienne du département de la Loire. Pour l'élection des députés, elle fait partie depuis 1988 de la troisième circonscription de la Loire.
La ville était le chef-lieu du canton de Saint-Chamond de 1793 à 1984, année où celui-ci est scindé entre les cantons de Saint-Chamond-Nord et de Saint-Chamond-Sud[46]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, ce canton, dont la commune est toujours membre, est modifié, passant de 23 à 70 communes.
Saint-Chamond est l'une des 53 communes de Saint-Étienne Métropole.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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août 1944 | mai 1945 | Alfred Ferraz | PCF | Architecte |
mai 1945 | octobre 1947 | Jules Boyer | MRP | Vétérinaire Conseiller de la République de la Loire (1946 → 1948) |
octobre 1947 | mars 1977 | Antoine Pinay[48] | CNIP | Industriel Ministre des Finances et des Affaires économiques (1952 → 1953 et 1958 → 1960) Ministre (1950 → 1952 et 1955 → 1956) Président du Conseil (1952 → 1952) Député de la Loire (1936 → 1938 et 1946 → 1959) Conseiller général de Saint-Chamond (1934 → 1940 et 1945 →1979) |
mars 1977 | mars 1989 | Jacques Badet | PS | Universitaire Député de la Loire (1981 → 1988) Conseiller général de Saint-Chamond (1979 → 1985) Conseiller général de Saint-Chamond-Sud (1985 → 1992) |
mars 1989 | mars 2008 | Gérard Ducarre | RPR puis UMP |
Pharmacien Conseiller général de Saint-Chamond-Nord (1985 → 1989) Conseiller régional de Rhône-Alpes (1986 → 2010) Vice-président du conseil régional (1986 → 1998) |
mars 2008 | avril 2014[49] | Philippe Kizirian | PS | Cadre supérieur 1er vice-président de Saint-Étienne Métropole (2008 → 2014) |
avril 2014 | octobre 2023 | Hervé Reynaud | UMP puis DVD puis LR |
Cadre de la fonction publique Sénateur de la Loire (2023 → ) Conseiller général de Saint-Chamond-Nord (2011 → 2015) Conseiller départemental de Saint-Chamond (2015 → ) 1er vice-président du conseil départemental (2015 → 2023) 1er vice-président de Saint-Étienne Métropole[Note 13] (2014 → 2022) Président de l'EPORA (2017[50] → ) Démissionnaire à la suite de son élection comme sénateur[51] |
23 octobre 2023[52] | En cours | Axel Dugua[53] | LR | Professeur de maintenance industrielle 5e adjoint au maire chargé de la vie sportive (2020 → 2023) |
En 2017, la commune de Saint-Chamond est récompensée par le label Ville Internet de quatre arobases[54], résultat confirmé encore en 2019[55].
En 2019, Saint-Chamond bénéficie du label ville fleurie avec trois fleurs[56] attribué par le conseil national des villes et villages fleuris de France au concours des villes et villages fleuris[57].
En 2017, la ville compte dix-huit écoles primaires publiques (classes maternelles et élémentaires) et 6 écoles primaires privées.
Trois collèges publics et un collège privé sont présents sur la commune[58].
Lycées de la ville :
Les habitants de la ville sont appelés les Couramiauds. Ce nom viendrait du fait que pendant la fête du feu de la Saint-Jean, les habitants de Saint-Chamond accrochaient une ficelle à la queue d'un chat[Passage contradictoire avec l'article Couramiaud] et les enfants couraient après celui-ci, d'où le nom de « cours-à miaou », soit Couramiauds[59]. D'autres les appellent Saint-Chamonais[60].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[61],[Note 14].
En 2021, la commune comptait 35 068 habitants[Note 15], en évolution de +0,57 % par rapport à 2015 (Loire : +1,27 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2021 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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En 1964 la commune de Saint-Chamond a fusionné avec trois communes voisines (Saint-Martin-en-Coailleux, Saint-Julien-en-Jarez et Izieux). Cela explique la brusque augmentation démographique apparente entre 1962 et 1968 : les données antérieures à 1964 concernent uniquement l'ancienne commune de Saint-Chamond et les populations des communes historiques de Saint-Martin-en-Coailleux, de Saint-Julien-en-Jarez et d'Izieux sont comptabilisées séparément.
La population de la commune est relativement jeune. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 35,8 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (35,0 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 28,4 % la même année, alors qu'il est de 28,4 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 16 406 hommes pour 18 573 femmes, soit un taux de 53,1 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,65 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
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0,8 | 2,1 | |
8,8 | 12,1 | |
15,8 | 17,0 | |
19,1 | 19,2 | |
16,8 | 16,3 | |
17,8 | 16,1 | |
20,9 | 17,1 |
Le Saint-Chamond Basket (SCB) évolue dans le championnat de France de basket-ball en division 2 (PRO B).
L'Entente Saint-Chamond Volley, fruit de la fusion, en 1986, de deux entités qui représentaient ce sport, a évolué durant dix-sept ans dans le Championnat de France masculin en division nationale 1. En 2010, le club accède en Championnat de France à la division excellence féminine (division 2 française). Par ailleurs, dans ce club orienté vers la compétition, la formation des jeunes a permis d'obtenir en 1994, un titre de champion de France dans la catégorie cadettes.
En gymnastique, Saint-Chamond est aussi bien classée au niveau régional, notamment avec les Étoiles de la Valette et la Sentinelle de la Grande Grange, qui concourt au plus haut niveau national.
La piscine Roger Couderc, une des rares piscines à vagues de la région, forme de nombreux nageurs, ainsi qu'une équipe en natation synchronisée.
En handball, les seniors filles et garçons évoluent en Championnat de France de division nationale 3, 450 licenciés placent Saint-Chamond Handball pays du Gier au 7e rang national, vingt-deux équipes (onze féminines).
Rhinojazz: évènement qui anime la ville de Saint-Chamond par de nombreux concerts durant le mois d'octobre. Ce rendez-vous culturel s'étend aujourd'hui dans une grande partie du sud du département de la Loire. De nombreux artistes y compris venant de l'étranger, ont plaisir à venir s'y produire que cela soit sur de petites scènes de la commune de Feurs, de La Terrasse-en-Dorlay ou bien de Chateauneuf jusqu'à l'Opéra de Saint-Étienne[réf. nécessaire].
Depuis 1998 a lieu en juin La Rue des Artistes[65], festival pluridisciplinaire avec trois soirs de concerts et des spectacles de rue.
L'imam de la mosquée de St-Chamond, Mmadi Ahamada, est destitué et expulsé aux Comores par le ministre Darmanin à la suite d'un prêche dans lequel il a lu un verset du Coran analysé comme contraire à l'égalité hommes-femmes [66].
Dès le XVIe siècle, Saint-Chamond connaît les manifestations d'une proto-industrialisation à partir de plusieurs activités :
L'histoire de la commune est très fortement liée à l'eau (aqueduc romain, métallurgie, textile, teinturerie…). Jules Duclos, maire de Saint-Chamond sous Napoléon III, fait construire le premier barrage de Saint-Chamond, dénommé barrage de la Rive. Deux autres barrages sont ensuite réalisés, celui du Piney, et celui de Soulages. Aujourd'hui, seuls ceux de la Rive et de Soulage sont encore en eau.
Au début du XXe siècle, et comme beaucoup de villes de la région, l'économie de la ville est tournée vers l'extraction de la houille, la métallurgie, le textile et le cuir (teinturerie, tissage, lacets…). En traversant Saint-Chamond, on peut remarquer seulement deux cheminées conservées de l'époque des hauts-fourneaux. Dont l'une avec ses 103 m de haut qui sert de repère géodésique.
Jusqu'aux années 1970-1980, l'économie de la ville est en grande partie fondée sur la métallurgie représentée par une seule entreprise. Il s'agit de la Compagnie des forges et aciéries de la Marine et d'Homécourt (FAMH) dont le nom change régulièrement, de la Compagnie des aciéries et forges de la Loire puis de Creusot-Loire.
Cette industrie engendre certains spécimens fort célèbres, dont le char Saint-Chamond (fabriqué par la FAMH) qui est un des premiers chars blindés français, le véhicule de l'avant blindé (VAB) qui équipe l'Armée et la Gendarmerie, le Nautile sous-marin civil de l'institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (IFREMER) qui permet de visiter 97 % du fond des mers, etc.
Aujourd'hui, et à la suite de la crise, l'économie de Saint-Chamond s'est développée autour de pôles d'activités très variés (industrie textile, métallurgie, ingénierie, plasturgie, câblerie, électrochimie, industrie agroalimentaire).
Saint-Chamond compte sept sites constituant des pôles d'activités industrielles, technologiques, tertiaires, commerciales et de service :
Saint-Chamond compte sept cents entreprises.
Parti, le 1er d'argent à la fasce de gueules ; le 2e d'azur plein[72]. |
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