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type de société française niveau 3 de la nomenclature des catégories juridiques en France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Une société par actions simplifiée (SAS) est une entreprise définie par les articles L.227-1 à L.227-20[1] et L.244-1 à L.244-4[2] du code de commerce français. Elle constitue une alternative à la société anonyme assortie d'un pacte d'actionnaires de droit .
La SAS est à la fois société de capitaux, ce qui la rapproche de la société anonyme, et société de personnes, ce qui en fait une société mixte[3]. Elle se distingue surtout de la SA par la grande liberté qui est laissée aux associés[4]. Cet allègement des contraintes, et notamment le fait que le fonctionnement interne de la SAS est essentiellement défini par les statuts, c’est-à-dire par la volonté de ses associés, et non pas par la loi, est en effet à l'origine de la création de la forme SAS et fait de celle-ci un instrument de gestion privilégié par les grands groupes, notamment multinationaux, ainsi que par les petites ou moyennes entreprises et les sociétés mères d'achat à effet de levier (LBO). La SAS est aussi très appréciée des start-ups.
La principale caractéristique de la SAS est qu'elle permet de dissocier le capital du pouvoir, tout en préservant certaines caractéristiques de la SA : en résumé, un associé peut disposer de prérogatives indépendantes de sa part de capital.
La SAS est devenue la forme sociale privilégiée des PME[N 1] et des holdings financiers (particulièrement dans les LBO[5]).
La SAS, créée en 1994 (loi du ), a longtemps été réservée aux coentreprises ; elles ne pouvaient alors être constituées qu'entre des sociétés d'un capital d'au moins 1,5 MF. En 1999[N 2], la SAS a été ouverte à toutes personnes physiques ou morales et a immédiatement connu un formidable essor, pour deux raisons principales qui sont le statut social du chef d'entreprise et la liberté contractuelle.
Sur le plan de la liberté contractuelle, la SAS est devenue le vecteur privilégié des organisations de type capitalistique / managériale et ce pour plusieurs raisons[6] dont les principales sont les suivantes :
La SAS est en principe soumise à l'impôt sur les sociétés (IS).
La SAS peut toutefois opter pour l'impôt sur le revenu (IR) à la condition toutefois que le capital soit détenu à plus de 50 % par des personnes physiques et que le dirigeant et sa famille détiennent au moins 34 % du capital ; cette option est réservée aux sociétés créées depuis moins de cinq ans, exerçant une activité commerciale, artisanale, agricole ou libérale, et en dessous du triple seuil de 50 salariés, 10 millions d'euros de chiffre d'affaires et 10 millions d'euros de total de bilan ; cette option n'est valable que durant 5 exercices[9].
Si la société est à l'IR, seuls les associés sont imposés et non la société elle-même (c'est ce que l'on appelle la transparence fiscale) : chaque actionnaire doit déclarer une fraction du bénéfice proportionnelle à sa participation au capital dans sa déclaration des revenus ; il en est ainsi même si la société ne procède pas à la distribution de ce bénéfice : par contre, il n'y aura pas lieu à nouvelle taxation le jour où la société procèdera à une distribution.
La SAS est soumise à la TVA dès lors qu'elle a une véritable activité économique: cela exclut les holdings exclusivement financières.
Le dirigeant d'une SAS (président ou directeur général) est assujetti au régime de sécurité sociale des travailleurs salariés s'il est rémunéré au titre de ses fonctions ; il n'est pas assujetti et n'est pas soumis à cotisations si ses fonctions de dirigeant ne sont pas rémunérées[10].
Le dirigeant rémunéré ne bénéficie que de la sécurité sociale des salariés : il n'est pas un salarié au regard du droit du travail et ne peut donc bénéficier ni des dispositions des conventions collectives ni de droits au chômage.
Sur le plan du statut social, la SAS est un substitut à la société anonyme (SA) dans les PME. Les PME adoptaient auparavant la forme de SA afin de permettre aux dirigeants majoritaires dans le capital de bénéficier du régime de protection sociale des salariés. Deux types de régimes sociaux existent en France : le régime « salarié » et le régime « travailleurs non salariés » (TNS).
Schématiquement, dans le régime salarié (régime « général »), les cotisations sont versées à des organismes (para)publics de répartition (maladie et retraite) et ouvrent droit à des prestations sociales assurées par ces régimes. Le régime TNS, à l'inverse, consiste à cotiser à des organismes privés, sous la tutelle de l'État, fonctionnant (pour la retraite) sur le principe de la capitalisation ou (pour la maladie) sur le principe de l'assurance.
Le dirigeant, majoritaire en capital, d'une société est affilié à l'un ou l'autre des régimes selon la forme de la société :
Jusqu'à la loi Madelin du , le régime TNS offrait, à coût identique, une protection sociale significativement moindre, tant en termes de maladie que de retraite. Depuis les réformes « Madelin », la donne s'est progressivement inversée et désormais le régime TNS est généralement moins coûteux à protection égale (sauf maladie chronique non couverte par les assurances « privées » du régime TNS).
Ceci explique que de nombreuses PME avaient auparavant la forme de SA : le dirigeant (détenant très souvent 99,99 % du capital, le solde étant fictivement réparti entre son conjoint, ses enfants et amis) souhaitait simplement bénéficier du régime général.
La SAS a changé la donne dans la mesure où les contraintes formelles liées à la SA (au moins deux actionnaires depuis (auparavant sept), existence d'un conseil d'administration…) disparaissaient tout en maintenant le même régime de protection sociale. De nombreuses PME se sont donc immédiatement transformées en SAS. La SA, qui représentait jusqu'en 2000 environ 40 % des PME ne représente plus aujourd'hui que 10 %, par cette simple considération.
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