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romancier, journaliste, avocat et dramaturge français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Tristan Bernard, nom de plume de Paul Bernard, né à Besançon le et mort à Paris 7e le , est un romancier et auteur dramatique français. Il est célèbre pour ses mots d'esprit.
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Lycée Condorcet Faculté de droit et des sciences économiques de Paris (d) |
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Père |
Myrthil Bernard (d) |
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Emma Ancel (d) |
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Distinctions |
Tristan Bernard naît le , à Besançon dans le Doubs, du mariage de Myrthil Bernard, négociant puis entrepreneur de travaux publics, et Emma Ancel[1], tous les deux de religion juive.
Il quitte Besançon pour Paris à l'âge de quatorze ans et fait ses études au lycée Condorcet[2], puis à la faculté de droit. Il fait son service militaire dans les dragons, auxquels le général Boulanger, alors ministre de la Guerre, a autorisé le port de la barbe. Après son service, Tristan Bernard décide de la conserver. Il se destine à une carrière d'avocat, « mais n'exerce jamais »[3], préférant se tourner vers les affaires et prendre la direction d'une usine d'aluminium à Creil. « Il se libère rapidement de cette fonction pour se consacrer à ses deux passions : l'écriture et le vélo (il est un temps directeur du vélodrome Buffalo »[3] à Neuilly-sur-Seine (Toulouse-Lautrec l'y a peint en 1895). Plus tard, il dirige Le Journal des vélocipédistes.
En 1891, alors qu'il commence à collaborer à La Revue blanche, il prend pour pseudonyme « Tristan », le nom d'un cheval sur lequel il avait misé avec succès aux courses.
En 1894, il publie en collaboration avec Pierre Veber « un recueil de fantaisies, Vous m'en direz tant ! »[3] et, l'année suivante, sa première pièce, Les Pieds nickelés, un triomphe qui détermine une longue carrière de dramaturge à succès. Plusieurs de ses pièces seront d'ailleurs adaptées au cinéma.
En 1904, il fait partie de la première rédaction de L'Humanité, le journal de Jean Jaurès. Par quelques articles, il contribue en 1917 aux débuts du Canard enchaîné. Il préside les banquets pour les numéros-anniversaires du journal en 1931 et 1934. Il aurait, par ailleurs, inventé le jeu des petits chevaux[4].
Proche de Léon Blum, Jules Renard, Lucien Guitry, Paul Gordeaux, Marcel Pagnol, et de bien d'autres artistes, Tristan Bernard se fait connaître pour ses jeux de mots, ses romans et ses pièces, ainsi que pour ses mots croisés. Il contribue aussi largement au genre policier par son recueil Amants et Voleurs (1905), mais aussi avec plusieurs romans : L'Affaire Larcier (1907), Secrets d'État (1908), récit d'un complot contre le souverain de l'État imaginaire de Bergensland. Mathilde et ses mitaines (1912) met en scène la farfelue Mathilde Gourgeot qui préfigure le type de femme détective amateur qu'on retrouve beaucoup plus tard chez Erle Stanley Gardner, Maurice-Bernard Endrèbe et quelques autres. Le Taxi fantôme (1919) oppose un historien et un politicien véreux, qui briguent tous deux un poste d'académicien. Son avant-dernière contribution, Aux abois (1933), écrite sous forme d'un journal intime, est sous-titrée Journal d'un meurtrier[3]. Il publie un dernier roman policier avec Visites nocturnes (1934).
Humoriste facétieux, il ajoute une strophe aux Stances à Marquise[5] de Pierre Corneille, reprise en chanson par Georges Brassens :
« Sans doute que je serai vieille,
Dit la marquise, cependant
J'ai vingt-six ans, mon vieux Corneille,
Et je t'emmerde en attendant. »
Pendant l'Occupation allemande, il habitait rue Villaret-de-Joyeuse, menacé comme Juif, il se réfugie à Cannes où il vit à l'hôtel Windsor. À son ami, le scénariste Carlo Rim qui le presse de venir se cacher chez lui la nuit, il répond : « À mon âge, on ne découche plus ! » et d'ajouter : « Savez-vous que je figure dans le Petit Larousse ? On n'arrête pas quelqu'un qui figure dans le Petit Larousse »[6]. Son ami Roland Dorgelès le presse aussi de venir se cacher chez lui à la campagne. Il est arrêté avec sa femme par les Allemands en septembre 1943 alors qu'il venait d'acheter les billets de train pour le rejoindre[7]. Arrêté en tant que juif, il est interné au camp de Drancy ; à son départ pour ce camp, il a cette phrase : « Jusqu'à présent nous vivions dans l'angoisse, désormais, nous vivrons dans l'espoir. »
Il est libéré le [8] grâce à l'intervention de Sacha Guitry[9] et de l'actrice Arletty. Il avait refusé une première fois sa libération, ne voulant pas laisser sa femme, Mamita. Il confie à l'avocat Maurice Garçon : « Je n'ai jamais aimé apprendre l'histoire mais cet embêtement n'est rien auprès de l'obligation de la vivre[10]. »
Son petit-fils François-René, l'un des fils de Jean-Jacques, est arrêté comme résistant et déporté à Mauthausen où il meurt ; Tristan Bernard ne se remet jamais de cette disparition.
Mort à Paris le au 43, rue Charles Floquet (une plaque lui rend hommage) dans le 7e arrondissement[11], Tristan Bernard est inhumé au cimetière de Passy (16e arrondissement)[12], dans la 10e division. Suzanne Rebecca Bomsel, sa première épouse meurt en 1928[13] et Agathe Marcelle Reiss, « Mamita », sa seconde épouse, qui repose avec lui, en 1952.
Tristan Bernard se marie le dans le 3e arrondissement de Paris, avec Suzanne Rebecca Bomsel, se déclarant à cette occasion avocat à la cour d'appel[14]. Il a trois fils de cette union. Le premier, Jean-Jacques, est un auteur dramatique, promoteur du « théâtre du silence» (Martine), qui témoigna également sur l'univers concentrationnaire (Le Camp de la mort lente, Le Pain rouge). Le deuxième, Raymond, est un réalisateur de cinéma, avec notamment en 1934, Les Misérables, la première version cinématographique sonore, en noir et blanc, une des plus fidèles adaptations en trois volets. Le cadet, Étienne, professeur de médecine, phtisiologue, contribue à la promotion de la vaccination et la diffusion du BCG.
Tristan Bernard est par ailleurs le beau-frère du dramaturge Pierre Veber[15] et de Paul Strauss, sénateur de Paris.
Il est l'oncle du journaliste et scénariste Pierre-Gilles Veber et du scénariste Serge Veber, le grand-oncle du cinéaste Francis Veber et l'arrière-grand-oncle de l'écrivaine Sophie Audouin-Mamikonian.
Veuf, il épouse, en secondes noces, Agathe Marcelle Reiss, le dans le 17e arrondissement de Paris[16].
Il séjourne dans les années 1930, en famille, dans sa villa au Touquet-Paris-Plage[17].
Tristan Bernard est nommé chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur en 1903, officier en 1913, commandeur en 1928 et élevé à la dignité de grand-officier en 1939[18].
Tristan Bernard est également connu pour ses grilles de mots croisés, pleines d'esprit et de malice. Contrairement à une idée reçue, ce n'est pas à lui que l'on doit cette définition en 8 lettres, « Vide les baignoires et remplit les lavabos » (réponse : l'entracte), mais à Renée David[20]. En revanche, on lui doit bien celles-ci : « Ne reste pas longtemps ingrat » (réponse : l'âge), « Lève son drapeau en signe de liberté » (réponse : un taxi), « Suit le cours des rivières » (réponse : un diamantaire) et « Moins cher quand il est droit » (réponse : un piano).
Tristan Bernard, un grand absent de l'Académie française, qui aimait dire : « Je préfère faire partie de ceux dont on se demande pourquoi ils ne sont pas à l’Académie plutôt que de ceux dont on se demande pourquoi ils y sont. »
Théâtre (pièces réunies) :
Sketches radiophonique :
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