Loading AI tools
minéralogiste, chimiste et zoologiste français (1770–1847) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Alexandre Brongniart (1770-1847) est un scientifique français connu principalement pour ses travaux de minéralogie. Avec Cuvier, il établit un principe de base de la cartographie géologique moderne.
Président de la Société géologique de France | |
---|---|
Président de la Société géologique de France | |
Augustin-Henri de Bonnard (d) | |
Président de l'Académie des sciences | |
- | |
Professeur Faculté des sciences de Paris | |
- | |
Professeur Muséum national d'histoire naturelle | |
- | |
Ingénieur en chef des mines (d) | |
à partir de | |
Directeur Manufacture nationale de Sèvres | |
- | |
Professeur Collège des Quatre-Nations | |
à partir de |
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Sépulture | |
Nationalité | |
Domicile | |
Formation | |
Activités | |
Père | |
Fratrie | |
Conjoint |
Cécile Coquebert de Montbret (d) (à partir de ) |
Enfants |
Adolphe Brongniart Herminie-Caroline Brongniart (d) Mathilde-Émilie Brongniart (d) |
Parentèle |
Charles Coquebert de Montbret (beau-père) Jean-Victor Audouin (gendre) Jean-Baptiste Dumas (gendre) |
Statut |
Marié (en) |
Membre de |
Société philomathique de Paris () Société d'encouragement pour l'industrie nationale () Académie des sciences () Académie des sciences () Académie nationale de médecine () Société linnéenne de Normandie () Royal Society of Edinburgh () Royal Society () Société géologique de France Académie Léopoldine Académie royale des sciences de Suède Académie royale des sciences de Prusse |
---|---|
Distinctions | |
Abréviation en botanique |
Al.Brongn. |
Archives conservées par |
Directeur de la manufacture de Sèvres, il est un des fondateurs de la céramique moderne et a donné une classification des objets céramiques.
Alexandre Brongniart est né le à Paris[2],[3],[4], rue Greneta (paroisse Saint-Sauveur)[5].
Il est le fils d'Alexandre-Théodore Brongniart (1739-1813)[4], l'architecte qui a réalisé entre autres le palais de la Bourse à Paris[6] et réagencé le Père Lachaise ; et de son épouse Anne-Louise Degremont. Il a pour parrain Jean-François Le Tellier, « entrepreneur de batimens du Roy » ; et pour marraine Marie-Catherine Desavigny[3].
Il a pour fratrie :
Il est aussi le neveu d'Antoine-Louis Brongniart (1742-1804), pharmacien de Louis XVI[7], professeur au collège de pharmacie[8] et chimiste au Muséum national d'histoire naturelle de Paris.
Il épouse le Cécile Coquebert de Montbret[9], fille de Charles Coquebert de Montbret[10]. Ils ont pour enfants :
Il s'intéresse très tôt aux sciences naturelles.
Passionné par la nouvelle chimie de Lavoisier — ce dernier fréquentant la famille Brongniart —, à 16 ans[14] Alexandre organise une salle de cours dans une dépendance de l'appartement que son père occupe à l'hôtel des Invalides dont il est l'architecte[15].
Il entre à l'école des Mines en 1788[15]. Cette même année, il s'associe avec Augustin-François de Silvestre (1762-1851), dont il est très proche et qui, franc-maçon de la loge « La Patriotisme » jusqu'à avant 1788[n 1], est à l'origine de l'initiative ; Claude Antoine Gaspard Riche (1762-1797, médecin de Montpellier) ; Joseph Audirac (médecin de Montpellier, probablement mort en 1790) ; Charles de Broval (parent de Nicolas-François de Broval, secrétaire des commandements du futur Philippe Égalité) ; et un certain Petit ; ensemble, les six jeunes gens fondent la Société philomathique de Paris. L'autorité scientifique de cette société est reconnue dès 1791, quand — en l'absence de toutes les autres sociétés savantes provisoirement dissoutes à la suite de la Révolution — le ministre de l'Intérieur demande à la Société philomatique, le 14 octobre, de désigner un ou plusieurs de ses membres pour siéger au Bureau de consultation des arts et métiers ; Vauquelin et Silvestre sont alors désignés pour cette tâche[16].
Il fait en 1790 un premier voyage scientifique, en Angleterre où il visite entre autres les mines du Derbyshire[17] et les houillères, et est reçu par le naturaliste Joseph Banks[15] qui a participé au premier voyage de James Cook autour du monde (1768-1771). Brongniart rapporte de ce voyage les éléments d'un mémoire sur l'émaillage.
La même année[18], son oncle, chimiste au jardin des Plantes, le prend comme préparateur et l'initie à la chimie.
Il s'inscrit aussi à des cours de médecine, mais une première réquisition nationale pour la défense du pays l'amène à être attaché comme pharmacien à l'armée des Pyrénées[19]. Ce séjour de quinze mois dans le sud lui donne l'occasion d'étudier la zoologie, la botanique et la géologie de la région[20]. À Bagnères, il rencontre le naturaliste et politique Pierre Marie Auguste Broussonet, de l'école de Montpellier, lui aussi attaché comme pharmacien à l'hôpital de Bagnères[21] ; ensemble, ils font de nombreuses excursions dans les Pyrénées françaises — jusqu'au où Broussonet, qui risque sa vie en plein régime de la Terreur (il a participé au mouvement fédéraliste, a été arrêté le 9 octobre 1793, mis en liberté sous caution le 31 octobre et s'est engagé pour éviter une nouvelle arrestation[21]), s'échappe de France par la brèche de Roland au cirque de Gavarnie, partant à pied lors d'une excursion.
Suspecté de complicité dans cette évasion, Alexandre Brongniart, militaire en exercice, est arrêté et emprisonné à Pau[22] le 6 thermidor[21] (24 juillet). Il échappe de justesse à la guillotine grâce au coup de force du (9 thermidor de l'an II)[20] qui entraîne la chute des robespierristes, mais aussi aux chaleureuses attestations de patriotisme que lui délivrent la société populaire et le comité de surveillance de Bagnères-de-Bigorre ; et est libéré le 26 thermidor (13 août)[23].
De retour à Paris cette année 1794, sur les recommandations de Fourcroy et de Coquebert de Monbret qui s'occupent alors de statistique minéralogique, il est engagé cette même année 1794 comme ingénieur à l'agence des mines[18],[20]. En 1797[18] il est nommé professeur à l'école centrale des Quatre-Nations[20], collaborant aux recueils scientifiques de l'époque[24]. Il continue aussi ses excursions et augmente ses collections dans les montagnes de Provence, les Alpes du Dauphiné, de Savoie et de Suisse[25].
En 1797, il accepte de suppléer à Haüy à l'École des Mines, puis en 1806 à l'Université[26]. Aux Mines, il a comme élève Claude Gay[27] (1800-1873), grand explorateur du Chili entre autres endroits ; et Ignacy Domeyko (1802-1889), minéralogiste et géologue chilien d'origine polonaise, fondateur de l'enseignement universitaire moderne au Chili, à l'origine de l'industrie extractive de ce pays[28].
Il est ingénieur en chef des mines en 1819, et professeur de minéralogie au musée d'histoire naturelle de 1822 à 1847[29]. En 1832 et 1840 il est président de la Société géologique de France[30],[31].
En 1800, après la publication de son Mémoire sur l'art de l'émailleur, Claude Berthollet le fait nommer directeur de la manufacture de porcelaine de Sèvres[32], poste qu'il conserve jusqu'à sa mort en 1847. À ce poste il renouvelle et perfectionne l'industrie de la peinture sur verre et crée le musée de Céramique de Sèvres, dont il publie la Description[33] avec Denis Désiré Riocreux (1791-1872). Il fait notamment venir Jean-Charles Develly à la manufacture, et dès 1820[n 2] l'envoie sur les routes de France — une démarche tout à fait inhabituelle[34] mais qui correspond bien au souci d'exactitude de Brongniart[35] — pour préparer les tableaux devant illustrer le Service des arts industriels, « vitrine artistique de l'histoire sociale »[36] et encyclopédie[n 3] du savoir-faire français achevée en 1835.
En 1844 paraît son Traité des arts céramiques[37], avec atlas, œuvre capitale qui résume les recherches de toute sa vie. Il détermine deux grandes catégories en fonction de la nature de la pâte cuite, tendre (poreuse) ou dure (imperméable)[38].
En 1807, il fait paraître un Traité élémentaire de minéralogie[39]. Avec Georges Cuvier, il publie en 1811 un Essai sur la géographie minéralogique des environs de Paris[40], que Brongniart complète en 1822 avec la description d'un grand nombre de lieux de l'Allemagne, de la Suisse, de l'Italie, etc, qui présentent des terrains analogues à ceux du bassin de Paris. Cuvier et Brongniart ont déterminé que les formations successives du bassin de Paris diffèrent principalement par le genre des fossiles quelles renferment. Ils établissent là les bases de la cartographie géologique moderne[41].
En 1812, toujours avec Cuvier, il publie une Description géologique des environs de Paris, rééditée en 1822[42] et en 1835 ; cette troisième édition de 1835 est additionnée d'un atlas de 3 cartes et 15 planches détaillant les fossiles trouvés dans différentes roches[43].
Avec ces travaux dans le bassin parisien, Brongniart fonde la paléontologie stratigraphique française : désormais les fossiles jouent un rôle de repère dans la chronologie relative des terrains sédimentaires. Il précise cette chronologie, et en particulier la subdivision des terrains tertiaires, dans un ouvrage publié en 1829 : Tableau des terrains qui composent l'écorce du globe. Essai sur la structure de la partie connue de la Terre[44].
Il décrit de nouvelles espèces minérales, dont la bustamite, dufrénite, glaubérite, nacrite[26]. Le nom d'Alexandre Brongniart est également resté associé au terme d'ophiolite (du grec ophis, serpent), qu'il emploie en 1813 pour désigner une roche « à base de serpentine » dont l'aspect évoque celui d'une peau de serpent[45], et d'ophicalce[46]. Aujourd'hui, ce terme d'ophiolite ne désigne plus seulement la roche elle-même mais un complexe de roches caractéristique d'une lithosphère océanique charriée sur le continent, et composé en partie de serpentines. Il donne également le nom de variolite à une roche ou galet qui présente dans sa structure de petites pustules blanches qui rappellent la variole[47].
Voir aussi plus bas la section « Espèces minéralogiques décrites ».
Il est le premier à démontrer que les fossiles définissent l'ordre de superposition des couches géologiques et leur âge relatif[48],[n 5].
En 1822 il publie l'Histoire naturelle des crustacés fossiles… Les Trilobites, suivie (dans le même volume) de Les Crustacés Proprement Dits par Anselme Gaëtan Desmarest[49]. Ce travail pose les premiers fondements de la classification des trilobites. Il y établit dix genres, représentés par vingt-deux espèces. Parmi celles-ci, dix sont nouvelles et neuf ont été nommées en 1821 (l'année précédente) par Wahlenberg en Suède. Les trois autres sont plus anciennement connues[50].
Avec son Essai d'une classification naturelle des reptiles (1800)[52], il crée le mot « saurien »[53] et il introduit une nouvelle classification des reptiles, avec quatre ordres : chéloniens ou tortues, sauriens ou lézards, ophidiens ou serpents, et batraciens (devenus les amphibiens. Tous ces noms sont encore en usage[54] et ils sont très vite adoptés ; par exemple, lorsque Millet écrit ses deux tomes de la Faune de Maine et Loire en 1828, la classification qu'il choisit pour les reptiles est celle des ouvrages de Brongniart et Cuvier[55].
Il fut membre de la société d'encouragement pour l'industrie nationale[56]. Il est élu membre de l'Académie des sciences en 1815[57]. En 1819 il fait partie du jury de l'exposition des produits de l'industrie française[58].
Jean-Antoine Houdon a réalisé de lui, alors âgé de 7 ans, un buste en terre cuite[62].
Plusieurs rues portent son nom : à Limoges (Haute-Vienne)[63] et La Rochelle (Charente-Maritime)[64].
À Sèvres (Hauts-de-Seine), une voie interne (privée) dans la manufacture porte son nom[65],[66].
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.