Bazar de la Charité
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Ne doit pas être confondu avec la série télévisée Le Bazar de la Charité.
Le Bazar de la Charité est une vente de bienfaisance organisée à partir de 1885 à Paris par le financier Henri Blount et présidée par le baron de Mackau[1]. Il s'agissait de vendre des objets — objets d’arts, bibelots, tableaux, bijoux, livres et toutes pièces provenant de dons[1]:8 — au profit des pauvres.
Incendie du Bazar de la Charité | |
« Incendie du Bazar de la Charité : le sinistre ». Gravure de Fortuné Méaulle (d'après un dessin d'Osvaldo Tofani). Une du Supplément illustré du Petit Journal du . | |
Type | Incendie |
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Pays | France |
Localisation | rue Jean-Goujon, Paris |
Date | |
Site web | « Mémorial des victimes de l'incendie », sur bazardelacharité.fr |
Bilan | |
Morts | plus de 125 victimes |
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L'histoire de cette manifestation mondaine a été marquée par la catastrophe du , due à un incendie causé par la combustion des vapeurs de l'éther utilisé pour alimenter la lampe d'un projecteur de cinéma[2]. L'incendie cause la mort de 125 personnes dont 118 femmes - souvent entravées voire brûlées vives par leurs corsets et robes à crinoline, extrêmement malcommodes et inflammables - parmi lesquelles Sophie-Charlotte, duchesse d'Alençon (sœur de l'impératrice « Sissi »), la peintre et céramiste Camille Moreau-Nélaton et Madame de Valence et ses deux filles. Spectaculaire, le nombre de femmes victimes semble refléter la composition de la salle, très majoritairement féminine : parmi le millier de personnes présentes, on ne compte alors qu'une quarantaine d'hommes (essentiellement des organisateurs), soit une proportion d'environ 5 % qui correspond à celle des victimes masculines[3].
Hormis les organisateurs, on compte aussi quelques jeunes hommes de la « bonne société », dont le nombre est difficile à estimer, puisque le Bazar est également l’occasion pour eux de fréquenter les jeunes filles aristocrates qui assistent les dames des bonnes œuvres. L'œuvre de charité est une activité à laquelle se livraient plus particulièrement les femmes des couches sociales supérieures, et dans laquelle, en principe, « un homme n'avait pas sa place[4] ». Les victimes masculines sont au nombre de 7 (dont deux enfants et quatre hommes de plus de soixante ans) parmi les 125 victimes. Le nombre de blessés s'élève, quant à lui, à au moins 250 personnes[5].
Cette tragédie, qui a marqué bien des esprits de l'époque, a suscité de nombreuses réactions, dont certaines mettaient en question l'avenir du cinéma, un loisir encore très récent (1895) et considéré comme un simple divertissement de foire[6]. Face à l’écrasante majorité de femmes parmi les victimes et d’après certains témoignages, une rumeur s'est propagée, d'après laquelle les hommes de la haute société présents au moment de l’incendie auraient tout mis en œuvre pour se tirer des flammes, bousculant, piétinant et jouant de la canne et du poing pour se frayer le passage, au détriment des femmes livrées au feu, écrasées au sol et étouffées. Comme l’explique notamment l’historien Michel Winock[7], les journaux de l’époque relaient massivement cette idée, dénoncent et se moquent des hommes de la haute société, mais aussi louent le courage d’hommes du bas peuple qui ont tiré des personnes des flammes au péril de leur vie.